Puella Magi Madoka Magica
Le monde s’écroule…
J’aime un anime du studio SHAFT. Et dirigé par Shinbo, qui plus est.
Je me sens bizarre.
Pour la petite histoire, et avant que l’on ne rentre dans le vif du sujet, sachez que je nourris une aversion très prononcée pour Shinbo et SHAFT. Bien sûr, SHAFT a aidé la Gainax pour Mahoromatic, mais quand je vois ce qu’ils ont fait de Negima, ou de Ef, la pillule est difficile à avaler. Je veux dire, ces deux séries méritaient amplement une réalisation plus conventionelle, mais non, il a fallu que SHAFT parte dans des délires avec l’un ou l’autre qui ne collent pas tant que ça avec l’oeuvre originale (surtout pour Negima en fait). Bien sûr, j’ai quand même apprécié Bakemonogatari, surtout grâce à Hitagi Senjougahara, et aussi grâce aux dialogues fichtrement bien écrits, mais si il y a bien un truc que je ne peux pas supporter dans les animes de SHAFT, c’est bien les panneaux partout, tout le temps, et les personnages qui parlent vite, sans compter les décors et angles de vue étranges qui me font perdre tout repère.
Cette haine s’excuse peut-être aussi par le fait que, étant malvoyant, il m’est habituellement très difficile de suivre une série sous-titrée. Avec l’habitude je m’y suis fait, mais je passe généralement plus de temps à lire les sous-titres à l’écran, car je n’ai pas de vue globale de l’image, étant trop près d’elle. De ce fait, et à moins que je ne me tue à faire pause pour lire chaque sous-titre, il faut que l’image l’accompagnant ait du sens pour que je l’identifie rapidement, que je reconnaisse ce qui s’y passe en un clin d’oeil et que je la situe… chose qui est très difficile dans une scène avec des jeux de lumière frisant l’étrange. Il faut bien se dire qu’avec des yeux défaillants, on ne capte pas tous les détails permettant à notre cerveau de dire « Tiens, nous sommes dans une salle de classe. » Alors si en plus vous ajoutez des panneaux incessants avec des écrits restant une demi-seconde, vous comprendrez que regarder un anime de SHAFT est bien souvent pénible pour moi.
Mais assez de tout cela ! Reconnaissons à SHAFT qu’ils ont un sens de l’animation hors normes, et souvent de qualité. Et ça sert bien Puella Magi Madoka Magica. Attention, même si je m’efforce de ne pas trop spoiler, je vais bien être obligé pour donner envie et exprimer ce que je ressens d’en dire un peu plus que d’habitude. Ne m’en veuillez pas.
Madoka est une jeune fille qui vit avec son frère et sa mère. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes malgré le rêve étrange que Madoka a fait cette nuit-là, où elle a vu une fille de son âge tenter de se battre contre un monstre hideux… Ce n’est qu’une fois à l’école qu’elle va rencontrer la jeune fille, Akemi, qui vient d’être transférée dans sa classe. Intriguée par la nouvelle, Madoka va tenter de s’en faire une amie, mais Akemi est plutôt taciturne et semble vouloir la repousser. Ce n’est que plus tard alors qu’elle écoute de la musique dans un centre commercial avec sa copine Sayaka, qu’elle va entendre une voix la supplier de l’aider. Guidé par cette voix, elle va sauver une petite bestiole nommée Kyubey des griffes d’Akemi qui tente de lui faire du mal. C’est là que Madoka et Sayaka rencontrent Mami, une autre magical girl qui s’occupe de Kyubey et de cette ville…
Difficile d’en dire plus sans trop spoiler, et encore, je vous en ai déjà sûrement beaucoup trop dit. Si vous avez unt ant soit peu d’expérience avec les séries de magical girls, vous savez forcément qu’elles obéissent toutes plus ou moins à certains codes : un uniforme mignon, des pouvoirs magiques, une double identité, un familier qui les accompagne… SHAFT joue ainsi avec ces clichés mais à sa manière, en offrant au spectateur un regard complètement différent sur le genre.
En fait, pour tout vous dire, je vous déconseillerais fortement de mettre votre petite soeur devant Puella Magi Madoka Magica. Malgré son thème, la série est sensiblement adulte. Pas dans le sens érotique du terme, loin de là, très très loin même. Encore moins dans le sens Nanoha-esque du terme, d’ailleurs, même si les combats offrent un certain spectacle de surenchère visuelle. Quand je dis adulte, c’est juste qu’il y règne une atmosphère pesante, malsaine, voire oppressante. C’est limite dérangeant… Madoka et ses amies ont un chara-design arrondi et volontairement enfantin, et pourtant, les décors dans lesquels elles évoluent lors des combats, une sorte de dimension parallèle onirique, fait peur. Franchement peur. Pas peur comme une frousse qu’on aurait en voyant un monstre sortir du plafond dans Doom ou Dead Space, mais plutôt peur parce qu’il ne ressemble à rien de connu. Il est admis que les êtres humains ont généralement peur de ce qu’ils ne connaissent pas, et là on est en plein dedans : les décors forment un patchwork improbable de formes et d’objets. Les monstres semblent également tout droit sortis d’un cauchemar, un vrai. Un véritable travail artistique a été effectué sur le monde parallèle de PMMM.
Ca fait limite froid dans le dos. On a rapidement la très nette impression qu’il y a un truc qui cloche dés les deux premiers épisodes, et le troisième ne fait que le confirmer. Un épisode duquel j’en susi ressorti choqué, retourné même. Je me suis senti mal, vraiment mal. Si a cela vous ajoutez le fait que les magical girl de cet univers sont en compétition entre elles, que Kyubey semble être tout sauf digne de confiance, et qu’il a l’air de vouloir forcer la main à Madoka et Sayaka pour qu’elles deviennent elles aussi des Puella Magica (avec un souhait de leur choix exaucé à la clé, rien que ça !), vous vous direz certainement comme moi que tout cela a des chances de se finir très mal.
J’ai honnêtement pris une grosse claque. Déjà parce que c’est du SHAFT et que je n’étais pas sensé aimer, mais force est de constater que je dois réviser mon jugement. PMMM est sans conteste pour moi l’un des animes phares de cette saison. C’est le genre magical girl qui a été revisité totalement, loin du « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » habituel, et ça apporte un grand vent de fraîcheur même si l’ambiance inquiétante et malsaine fera fuir les plus sensibles d’entre vous. Moi j’ai adoré, et j’en redemande.
Un nouveau chapitre de Blind Spot ? Sans déconner ?
Ah ben si, c’est possible !
L’occasion pour moi de vous montrer le passage à WordPress sur un thème pas tout à fait finaliser mais qui fera l’affaire pour le moment. Je tiens à remercier les gens qui ont aidé pour le début de la traduction de ce chapitre et aussi ceux qui filent un coup de main pour les corrections des premiers.
Pour ceux du fond qui ne connaitraient pas Blind Spot, il s’agit d’une fiction que j’écris dans laquelle une lycéenne japonaise, Ayako, est malvoyante, et où elle va devoir trouver un sens à sa vie, un projet pour son futur et plein d’autres petites choses. C’est basé sur mon expérience en tant que personne malvoyante et sur ma passion pour la culture nippone ainsi que mon expérience après avoir vécu environ deux mois là-bas (c’est déjà pas mal, hein. D’ailleurs j’y retourne en décembre 2012 !)
Voilà, bonne lecture à tous !
Ce que je pense de Haruhi Suzumiya
Cet article a en fait été déjà posté il y a quelques jours sur les forums de Haruhi.fr suite à un topic plutôt interessant initialement posté par ZettaiRyouiki. Considérez mon message là-bas comme un brouillon de celui-ci (en gros, n’allez pas le lire, vous allez vous faire spoiler l’article !). Le topic en question demande ce que les habitants joyeux et plein de vie du forum pensaient de Haruhi Suzumiya, bien sûr avec le recul, une fois passé la découverte et surtout, une fois qu’on ait vu d’autres oeuvres… Car Haruhi, c’était quand même y’a bientôt 5 ans. Ca fait un petit paquet de temps mine de rien.
Ah oui, et cet article sera également intégralement rempli d’images de Kyonko. Parce que Kyonko, c’est la vie, l’univers, et tout le reste. Si vous ne savez pas qui est Kyonko, mon confrère FFenril avait fait un joli petit article sur le sujet. (Mais moi aussi j’en ai fait un au fait.) Je suis dans ma période Kyonko en ce moment, je n’y peux rien, et quand je vois comment Kyoto Animation est fan de ponytails (beaucoup de persos figurants en ont dans La Disparition de Haruhi Suzumiya, cherchez bien !) je me dis qu’un jour, peut-être, ils referont eux-même la série avec toute la brigade en genderswap. Au lieu de faire une suite à Full Metal Panic, bien sûr, juste parce que j’aime bien faire rager FFenril.
Mais revenons à notre sujet initial.
Evidemment mon avis sera forcément un peu biaisé mais je vais essayer de rester le plus objectif possible.
On va d’abord remonter à mon introduction à la série en 2006.
Tout d’abord, j’avoue ne pas avoir prêté attention à l’anime passé le premier épisode. C’était assez étrange. Intriguant mais étrange. Ca avait l’air complètement nul mais il y avait des petites choses ici et là qui me rendaient curieux et qui montraient une certaine attention du détail. Parfois je ne vois pas l’image dans son ensemble à cause de ma mauvaise vue, et c’est peut-être pour ça que je n’avais pas tilté que par exemple, le premier épisode était en 4/3 sur du 16/9…
Au final, après avoir regardé la première saison, je me suis trèèèèès lentement mis aux romans que j’ai finis (jusqu’au début du tome 10 quoi) et bien sûr j’ai regardé la S2 et le film.
Qu’en dire ? Objectivement, Haruhi a surtout marqué les esprits par son marketing à outrance et original, mais pour ceux qui ont vraiment regardé la série, ils auront vu plus que ça : c’est tout d’abord une histoire pour faire rêver. On a une sorte de duo improbable qui est Haruhi et Kyon, et des personnages hauts en couleur au charadesign singulier et aux personnalités propres. Tout ce petit monde se bouge autour de la survoltée Haruhi ce qui permet d’avoir des épisodes dynamiques (principalement dans la S1) et plus réfléchis ensuite (dans la S2) Le tout est saupoudré d’un mélange des genres qui permet d’avoir des épisodes qui se suivent mais qui ne se ressemblent pas (ouais je sais, Endless Eight.). Ce melting pot, bien qu’il n’invente rien, rend l’univers bien plus original qu’il n’y paraît. On passe d’un épisode tranche de vie à des combats spatiaux, un concert ou bien un match de baseball. Dans un sens, c’est revenir aux recettes qui marchent, à ces comédies romantiques interminables où les personnages sont plongés dans des situations chaque fois différentes et revisitent à leur manière des situations déjà vues ailleurs ou appartenant à d’autres genres (un exemple bateau qui me vient à l’esprit immédiatement, sans être le meilleur, c’est Abenobashi Mahou Shoutengai de la Gainax).
Pour moi c’est ça, avec tout l’aspect hypothèses fumeuses, qui ont fait de Haruhi un succès et un « Impact » sur la japanime. Je dis impact car même s’il n’a pas forcément influencé d’autres oeuvres (Haruhi n’a pour l’instant pas influencé d’autres oeuvres, mis à part Yuri de Angel Beats) il aura surtout marqué les esprits de pas mal de monde, et aura laissé son empreinte aussi controversée soit-elle, dans le paysage otaku.
Car il faut bien admettre que pour qu’une oeuvre soit encore l’objet de discussions 5 ans après sa sortie, c’est qu’il y a bien quelque chose à dire, parce que les auteurs ne nous ont pas apporté toutes les réponses, et parce qu’il y a énormément d’hypothèses farfelues à faire autour. Ca n’est pas du niveau de Evangelion bien entendu mais il y a suffisament à faire et à penser dans le monde de Haruhi avec ses multiples factions et evenements surnaturels que les possibilités sont infinies. C’est parce qu’il n’y a pas de réponse officielle que l’on peut se permettre d’en parler encore. C’est à la fois frustrant et stimulant, en fait, pour le fan. Ca le pousse surtout à discuter avec ses pairs pour confronter leurs idées.
Et c’est ça que je trouve génial : que ça permette de rassembler des gens autour d’une table, capables de parler des mêmes délires, de se poser les mêmes questions… et au final de nourrir des discussions.
Après je ne vous cacherai pas non plus que Endless Eight ou même les Soupirs ont été assez éprouvants à mater. Et encore, le tome 7 du roman fut pour moi un long chemin de croix que je n’ai pas envie de revivre. Pourtant, malgré ces défauts, pour peu que l’on s’intéresse au monde de Haruhi, la saison 2 vaut le coup d’être vue en entier. Elle serait moins indiquée à des gens qui ont apprécié la série initiale mais sans plus, bien sûr.
Rematter la série complète via le box blu-ray m’a aussi permis de voir que l’ordre de diffusion chronologique forme un tout cohérent. Pas aussi destabilisant et accrocheur que la version TV, mais certainement bien plus simple d’accès pour le spectateur lambda. Un revisionnage permet également d’apprécier encore plus la série lorsque l’on se rend compte de tous les petits détails distillés ici et là en avance par Tanigawa et parfois par Kyoto Animation, et qui prennent tout leur sens une fois que l’on sait ce qu’il se passe ensuite. Le « On s’est pas déjà rencontrés ? » de Haruhi au tout début de la série quand elle parle à Kyon était anodin jusqu’à ce qu’on voie le premier épisode de la saison 2…
Bref, Haruhi me laissera un souvenir impérissable comme Eva l’a fait en son temps. Je l’affirme sans conteste : il y a eu un avant et un après Haruhi dans le paysage otaku (et moins sur l’animation japonaise dans son ensemble) pour moi, quoi que les mauvaises langues elitistes puissent en dire.
En y repensant, un billet sur ces animes que l’on peut revoir plusieurs fois sans se lasser, ça serait pas mal…
Bon, et vous, objectivement et en mettant de côtés vos possibles griefs contre Kyoto Animation et/ou Kadokawa, ou bien votre fanboy attitude envers Haruhi, qu’avez-vous sincèrement pensé de cette série ?
MaOTD #535
Pour bien commencer l’année, rien ne vaut une bonne meido loli, et on vous a trouvé un modèle de choix dans nos labos de R&D, puisqu’il s’agit d’une Taiga de Toradora. Attention l’option Tsundere est de série. Le tout est à 3 000 Maid Points (hé oui la prime à la casse, c’est fini !)
Source : SuzukaRose Coffee