Auteur/autrice : corsaire

C’est l’histoire d’un rack…

Après de longues hésitations et fort du sentiment de ras le bol d’avoir le matos informatique qui s’étale partout, j’ai sauté le pas et fait ce que l’on trouve habituellement en datacenter, je me suis crée mon rack a domicile !

C’est un choix raisonnable quand on en touche déjà au boulot, et encore plus quand on est bardé de machines dans tous les sens.

Pour réussir cela j’ai du faire des recherches intensives sur le matériel.

A commencer par les machines elles mêmes.

Je possède depuis de nombreuses années des boîtiers Aopen HX08 et HX45, construits comme des tanks ces truc sont increvables, mais pas franchement rackables.
S’y ajoute un Corsair Carbide 400R, très bon boîtier mais même problématique.
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Fort heureusement des constructeurs proposent des boîtiers PC format 4U.
J’ai ainsi opté pour des CompuCase S400 pour plusieurs raisons.
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  • C’est un excellent modèle, en réalité l’original est un Antec Take4, mais la marque a arrêté de le produire. Fort heureusement les plans ont été repris par CompuCase pour leur S400.
  • Très spacieux et blindes comme des chars d’assaut avec presque aucune pièce plastique, pour la partie bâti en tout cas, les supports de ventilateur sont en plastique bleu du plus bel effet.
  • Une bonne quantité de montages possibles avec jusqu’à 6 ports 5.25″, 3 ports 3.5″ et un slim-drive, tout ça en même temps !
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    Cela me permet d’y mettre un Cremax Icy Dock 3HDD, un lecteur DVD et un rack SSD Vantec 2.5-Inch, chacun y trouve sa place.

Petits reproches,

  • le bouton d’alimentation en façade ressemble trop a un interrupteur et on se demande sur le papier s’il prend bien les alims ATX, mais c’est bien un bouton poussoir.
  • Pas de connecteurs son ou firewire en façade, ç’aurait été un petit plus appréciable.

A noter les ventilateurs de 12 et 8 cm sont bien trop bruyants pour une utilisation « en chambre » on a bien affaire a du matériel de serveur, mais ils se remplacent par des modèles standards en un tour de main sans outil.

CompuCase propose également des rails pour racker les boîtiers, ne gâchons pas le plaisir.
Carton rouge a Compucase a ce propos, pas de plan de montage disponible même dans la partie support de leur site web, certes il y a bien les notices de montages incluses avec le matériel, mais on aimerait quand même avoir une vue du montage a l’avance…
Ayant eu une fois une mauvaise surprise avec des collègues en datacenter avec un rail sans instruction de montage nous faisant perdre une heure, j’aime avoir une vue d’ensemble.
Heureusement, j’ai pu trouver un site montrant un montage de rails de type identique.
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Comme on peut le voir les rails sont en 3 parties coulissantes sur roulement pour une extraction totale, la dernière partie se retire avec la machine.

L’emballage de CompuCase est sérieux, un carton dans un carton, il faut le vouloir pour le percer !

Une fois le matos monté dans le boitier ça donne ça vu de près.

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Pour le rack lui même, il y en a pour toutes les tailles et toutes les bourses.
Je me suis arrêté sur un Tripp Lite de 25U avec un kit de roulettes. Pour le kit je ne l’ai pas regretté au montage du matériel.
C’est un rack ouvert donc sans porte ni cloison.

La livraison de celui-ci a été assez fun, parti des USA, il est arrive dans un tube de carton de 2 mètres !
Il a fallu que je regarde le bon de livraison pour savoir que c’était mon rack qui arrivait…
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Digi-Key ne rigole pas !

La aussi c’est du bon gros métal qui ne flanchera pas sous le poids.

Une fois monté j’ai pu y monter les rails, les étagères APC Cantilever et la tablette AR8123BLK

Il a fallu ensuite y mettre les machines elles-mêmes et tout brancher, cela fait quand même 3Pc, un routeur soekris net6501-30, un switch Netgear GS716T, un NAS Synology DS1512+, une Time Capsule, un Macbook Pro 17″.

Pour ceux qui se posent la question, le tout est relie sur un switch KVM USB/HDMI Aten CS1794.
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Comme on peut le voir sur la photo finale, le tout repose sous un climatiseur que je vais m’atteler a faire démarrer automatiquement par commande infrarouge lorsque les machines atteindront une température excessive, de quoi jouer avec Linux IrDa.

[Mise-a-jour]

Poussant le vice un peu plus loin j’y ai ajouté des bras de câblage et une nourrice d’alimentation, le but est d’avoir les câbles ordonnés sans que rien ne dépasse qui pourrait se trouver coincé lors de l’extraction d’une machine (déjà arrivé).
Mais pour les bras comme j’ai utilisé un modèle normalement pour serveurs HP j’ai du jouer de la perceuse pour les modifier et faire des trous pour passer les vis M6 pour les fixer au rack.

Matériel utilisé :

Boutiques :

Vivre au Japon, petits tracas quotidiens (5) (mis-a-jour)

Le courant électrique

Partir dans un pays étranger impose de connaître quelques points importants, parmi ceux-ci des questions simples telles « pourrais-je brancher mon sèche cheveux favori ? »

Alors qu’en France la prise de courant vous délivre 230V, au Japon elle ne vous donnera que 100V.

Avant de vous expatrier, assurez-vous que tous les appareils que vous comptez emmener seront compatible avec cette tension. Les valeurs acceptées sont écrites sur le transformateur, au dos de l’appareil a cote du fil de la prise, ou au pire dans la notice.
Revendez tout ce qui donnera des valeurs non-compatibles.

Avec l’explosion du nombre d’alimentation a découpage depuis 15-20 ans la majorité de vos appareils devraient passer, a l’exception notable des appareils ménager ou demandant de la puissance.

la forme de la prise.

Les prises européennes et les prises japonaises sont… différentes.

Une image vaut mieux qu’un long discours.

Prévoyez soit des petits adaptateurs, soit s’il s’agit de cordons détachables, en racheter sur place.

Plus complexe… la terre.

Une chose peut frapper quand on observe les prises japonaises et les appareils, c’est la quasi absence totale de prise de terre.
Alors que les prises rondes a trois broches sont une évidence pour un français, les prises japonaises avec leurs deux broches plates font presque cheap.
On peut même dire dangereuses avec les broches pouvant être exposées a l’air libre et atteignable du bout du doigt si l’on enfonce insuffisamment la prise.
Quand aux rares prises équipées de terre, le fil de terre et sa broche pendouillant font peur.

Il existe désormais des prises a trois broches, mais encore rares il faut souvent un adaptateur.

Mais a quel point le courant électrique au japon est dangereux ?

Tout d’abord rappelons a quoi sert la prise de terre.
C’est un circuit destine a recevoir le courant électrique qui se met a circuler anormalement lors d’un défaut, par exemple un fil dénude par usure qui se met a toucher la carcasse de l’appareil.
En l’absence de mise a la terre, cette carcasse pourrait devenir un piège pour l’innocent qui poserait simplement sa main dessus, du moins en théorie mais selon les pays les effets seront différents.

Mais il se passe quoi dans les autres pays ?

USA, Canada, Australie.
Le circuit a cette apparence.
terre-us
Neutre mis a la terre et distribue.

En un mot, vous mourrez !

En cas de défaut avec vous au milieu, vous créez le circuit directement phase-neutre comme si vous preniez dans chaque main chacun des conducteurs de la prise.
Le courant de défaut est très intense et se détecte mal et est source de départ de nombreux incendies.
Ont peut même ne tirer qu’un fil de phase, la terre faisant office de neutre.

Grande-bretagne
Le circuit a cette apparence.
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Neutre mis directement a la terre

Vous mourrez aussi !

La aussi les courants de défauts sont très intenses du au même constat que précédemment, il y a des différences mais passons sur les détails, les effets sont les mêmes.

Europe
Le circuit a cette apparence.
terre-ue
Neutre impédant.

Le neutre est bien a la terre mais passe par un système de résistances pour limiter le courant de défaut.
Vous recevrez une vilaine décharge mais suffisamment limitée pour que le temps que le disjoncteur se déclenche votre vie ne soit pas mise en danger.
L’Allemagne et les pays d’Europe de l’est ont un circuit encore plus complique avec une compensation active du courant de défaut appelée bobine de compensation ou d’extinction.

Japon, Irlande
Neutre isole.

terre-jp

Le neutre est distribue avec les phases et n’est pas connecte a la terre.
Se remarque facilement avec les transformateurs situes en haut de poteaux, bien isoles du sol.

Ici un défaut est très difficilement détecte car il n’y a presque pas de circulation de courant.
Le défaut pourra exister un très long moment avant d’être détecte.
De fait un humain touchant seulement une phase ne recevra que très peu de courant.

Mais encore ?

Cependant d’autres paramètres entrent en ligne de compte.

Le courant a une fréquence de 50Hertz au nord du Japon (Tokyo, Tokyo-est), mais 60Hz au sud (Kyoto, Kyoto-ouest), dans la pratique vous ne voyez pas la différence, mais les appareils se basant sur la fréquence du courant électrique pour établir une base de temps n’apprécient pas.
De nos jours c’est devenu rare mais on peut penser immédiatement aux téléviseurs CRT.
C’est aussi la raison pourquoi lors de la destruction de la centrale de Fukushima il ne fut pas possible d’équilibrer la charge de la consommation sur l’ensemble du pays.
Les raisons sont historiques liées au fournisseur et constructeurs de centrales étrangers.

Avec une tension de seulement 100V le courant atteint des sommets et il n’est pas rare de voir des logements équipes d’un disjoncteur principal de 60 Ampères.
pour rappel P=UI pour avoir 1KW en France avec 230V il vous faudra 4.3A, au Japon avec 100V, 10A.

De même la déperdition dans les câbles, pour simplifier en courant continu elle est exprimée avec p=rI2.
dans un conducteur de 1Ohm, la déperdition sera pour les valeurs précédemment citées de 18,4W en France, et 100W au Japon.

Le champ magnétique et le rayonnement générés sont intenses.

En France les associations qui râlent pour les antennes de radiotéléphone sur les toits créant quelques volts par mètre de rayonnement mourraient d’apoplexie, on atteint ici des valeurs en centaines de volts le long des circuits électriques.
démonstrations sont faites sur divers sites japonais qui prennent conscience du phénomène avec l’explosion du nombre d’appareils en tous genre.

La terre ne montre un défaut que par la circulation du courant généré par le rayonnement.

On le voit chaque pays a son point de vue et ses mises en œuvre, chaque problème amène sa solution et ses effets collatéraux.

Cadeau bonux.

Un détail très intéressant se trouve cache dans les tableaux électriques dans les domiciles japonais.

Il est possible très facilement d’avoir du 200V !

Comme le montre cette image, on voit clairement arriver trois fils dans le tableau électrique, le neutre et deux phases.

Les disjoncteurs de petite taille faits pour séparer les pièces et équipements sont relies alternativement sur le neutre et une des phases, on en tire 100V.
Mais si on branche sur les deux phases, on obtient alors 200V.
Mieux, les disjoncteurs peuvent fonctionner a cette tension c’est même écrit dessus.

Juste une petite idée en passant, je vous laisse imaginer.

[Update]

Pour apporter des précisions sur la prise terre japonaise, j’ai pu trouver un peu plus d’information.

Relier une terre avec un neutre isole n’a que peu d’intérêt car on se trouve en circuit de transformateur d’isolement, c’est pourquoi la prise de terre est le plus souvent reliée au neutre dans l’installation domestique.
On se retrouve alors dans un cas comparable au cas des USA ou la Grande-bretagne avec des courants de défaut élevés, a la différence qu’ils se produisent dans la boucle locale du logement.
Les risques d’incendie restent élevés en raison de l’importance de l’arc électrique engendré.

Pour ceux qui se posent la question de savoir combien de courant il faut pour blesser ou tuer un homme, ce petit schéma devrait vous éclairer, se rappeler qu’on parle seulement de milliampères !

Vivre au Japon, petits tracas quotidiens (4)

Économies d’énergie, are you kidding me ?!

On nous aura bien cassé les pieds à coup de reportages sensationnalistes tous plus fumeux les uns que les autres (non, tout le Japon n’est pas en ruines !), mais oui le Japon a bien été frappé le 11 mars 2011 par ce qui est de mémoire d’homme avec celle de 1923, la plus importante catastrophe sismique que le pays ait connu.

La conséquence, fort médiatisée fut la destruction suite aux dommages subis, de la centrale nucléaire de Fukushima.
Je laisse de coté les conséquences de la destruction d’un cœur de réacteur par la suppression de son refroidissement, ce n’est pas mon propos ici.

Je m’intéresse surtout aux conséquences qui touchent l’ensemble du pays et aux raisons profondes.

Premier point, une centrale de ce type en moins c’est quelques Mégawatts en moins de disponibles pour tout le monde. Ajoutons à cela la pression de l’opinion publique internationale qui force à arrêter le tout nucléaire, et dans l’immédiat, faire suspendre l’exploitation de toutes les centrales du pays, le fait peu connu que le nord et le sud du pays ne partagent pas les mêmes normes électriques (50Hz et 60Hz) et vous obtenez un cocktail détonant de pénurie énergétique.

Tellement détonant qu’il est intenable, le Japon a fait redémarrer la quasi totalité de ses centrales. Dommage pour les écolos, mais c’est l’explosion des rejets de CO2 car on utilisera à la place des énergies fossiles ou l’atome.
Non il n’est pas possible sur un coup de tête de tout couper, voilà c’est dit.

Conséquences de la crise de l’énergie, la facture explose.
Un japonais rira très fort de l’augmentation de quelques % de la facture de gaz devenue le marronnier de l’hiver en France depuis 2-3 ans.
A ceci se combinent plusieurs effets pervers insoupçonnés.

1- le décalage horaire

Étrange titre que celui-ci n’est-ce-pas ?
Il faut pourtant savoir que le Japon vit en décalé sur l’ensoleillement par rapport à par exemple la France.

En hiver au solstice il fait jour vers 7h et il fait nuit à 16h30, en été il fait jour à 4h et il fait nuit à 20h.
N’avez vous jamais remarqué dans vos dramas ou anime que les matsuri avec leurs feux d’artifice se font en famille avec des jeunes enfants ?
Imaginez vous cela en France où il faudrait attendre la nuit donc 22h30-23h en été, alors qu’il devraient déjà être couchés ?

De fait il faut allumer la lumière très tôt (à l’heure où j’écris ces lignes il est à peine 16h et il fait déjà très sombre), ce qui fait une consommation électrique importante sur l’ensemble d’un pays.

2- le climat

Le Japon s’étend sur plus de 3000kilomètres, il y a donc différents climats rencontrés mais d’une manière générale on peut s’accorder sur l’été écrasant, accompagné d’une humidité étouffante venue du pacifique.

La climatisation est une quasi-obligation et se trouve fleurissant partout sur les façades des immeubles, mais tout cela ne fonctionne pas sans, devinez ?
Électricité, une fois encore.


Et ne comptez pas sur la fraicheur nocturne, l’humidité fait que les températures ne baissent que très peu durant la nuit.

Après comme partout vous trouvez l’hiver qui apporte au moins le réconfort d’être la saison sèche, où l’humidité vous laissera tranquille certes, mais où du coup il faut passer son climatiseur en chauffage, ou sortir le radiateur.

Vient ensuite des spécificités avec le nord très froid à Hokkaido, voyant souvent la neige d’octobre à avril, et le très chaud au sud à Okinawa, qui a déjà un nom d’île tropicale. Il faudra donc dans ces régions redoubler les équipements pour garder une température de confort.

3- le logement

C’est là que le bas blesse franchement.


Les maisons et appartements japonais ne sont pas, loin de là, un modèle de conservation thermique. L’isolation est au mieux insuffisante, voire inexistante.
Le double vitrage est une exception, provoquant encore plus de déperdition.
En bref on passe son temps à gâcher du chauffage ou de la climatisation.

Pas de chauffage central non plus dans les immeubles, les vendeurs de chauffage portatifs et autres appareils tels les tapis chauffants ont de beaux jours devant eux.

Un exemple, dans mon appartement pourtant loin d’être mauvais ou délabré, on y constatera une température moyenne de 13 degrés si on ne fait pas fonctionner le chauffage de la journée, bien peu agréable de rentrer chez soi pour ne même pas pouvoir se découvrir, tout autant que pour s’habiller le matin.

Les problèmes de sismicité et d’humidité faisant gonfler la facture d’architecte, les constructions ne sont pas aussi bien conçues en terme d’isolation qu’elles devraient être, et un cahier des charges français passe pour un conte de fées.
A noter bien sûr les exceptions des extrêmes, un immeuble de Hokkaido sera bien plus isolé car dans cette région le froid est vraiment mordant voire serait mortel dans un logement mal conçu.

La conclusion ?


On peut voir des labels sho-enerugi (省エネ faible énergie) vantés partout mais ce ne sont que des pis-aller à des problèmes de fond, racheter un appareil qui fait la même chose que l’ancien pour prétexte qu’il consomme moins d’énergie est un véritable gâchis et est très répandu.

Des publicités risibles fleurissent sur les espaces publicitaires (« voulez vous du bon air ou de l’air prémium ? » pour une climatisation, comprenne qui pourra, ça vend du rêve) mais on ne fait que repousser la vraie question qui est « comment ne plus gâcher l’énergie ».

c’est justement là où la France et l’Allemagne notamment font beaucoup d’effort depuis 30 ans avec des normes, des équipements pour les maisons individuelles (le double vitrage est devenu un automatisme), des immeubles HLM retapés intégralement pour ne plus alimenter en vain un chauffage central qui ne fait que perdre la chaleur qu’il produit, etc.
Enfin même si l’on n’importe pas le concept de l’heure d’hiver, heure d’été, peut être qu’avoir de l’ensoleillement jusqu’à 22h serait plus utile que d’en avoir dès 4h quand 90% de la population dort encore…

Bref, juste quelques idées pour gagner quelques Mégawatts devenus précieux.

Vivre au Japon, petits tracas quotidiens (3)

La fucking banque, suite

Comme vu précédemment les banques japonaises ne vous aiment pas.
A l’exception de la banque postale qui aime tout le monde et qui revendique ainsi dans les formulaires de Furikae et Furikomi un encart exprès pour elle, rien que ça.

J’ai indique précédemment que créer un compte a la banque postale était une bonne idée même si l’on possède un compte en banque métropolitaine, je vais même aller plus loin, il est intéressant d’avoir lorsque vous le pourrez, un compte dans chaque banque métropolitaine.

Pourquoi cette folie me direz vous ? Plusieurs raisons.

1- faire comme les japonais
c’est peut-être idiot mais « a Rome fais comme les romains ».
Parlez en a des relations japonaises ou observez si vous en avez l’occasion, une majorité de japonais ont 2 ou 3 cartes différentes sur eux.
Vous pourrez aussi voir pléthore de cartes de points de fidélité, presque chaque boutique et convini a la sienne.

qui n'en veut

2- les cartes de boutiques
Diverses enseignes proposent d’avoir chez eux une carte Visa ou Mastercard, vous pouvez ainsi avoir une carte Lawson, 7Eleven, Muji, Softbank (qui comme son nom ne l’indique pas est un opérateur telecom), etc.
Ces cartes sont souvent plafonnées a par exemple, 200000Yens de retrait par mois.
Cette carte permet une utilisation type Visa classique en plus d’avantages dans la boutique.

3- les services associes aux cartes
Vous pouvez avoir une carte faisant ETC (pour les péages automatiques d’autoroute), une carte faisant Suica (payement des transports et porte monnaie virtuel a Tokyo, j’y reviendrai), carte faisant des Miles chez ANA, etc… les combinaisons sont même possibles.

carte multi

Mais surtout la raison principale est le point suivant
4- les frais bancaires

Si en France on paye un forfait mensuel pour avoir une carte bancaire ce n’est pas le cas ici.
Les banques japonaises facturent leurs services a la prestation.
De fait avoir un compte et une carte dans plusieurs banques ne coûte rien, seulement si vous vous en servez.

Par exemple :

-retirer de l’argent a un ATM de votre banque vous coûte un supplément si vous le faites en dehors des heures d’ouverture des guichets, même si ceux-ci sont bien entendu ouverts 24/24. Comptez environ 210Yens.

-retirer de l’argent a un ATM d’un autre établissement vous coûte un supplément, sauf si le propriétaire de l’ATM en question a un accord avec votre banque. C’est le cas par exemple de la chaîne de Convini 7Eleven qui a créé des partenariats avec les banques principales et ne fait pas payer les retraits en journée (voir point précédent qui s’applique encore).
A signaler, votre carte Visa française marche aussi a l’ATM du 7Eleven, en plus de l’ATM du bureau de poste !

maintenant oui

-faire un Furikomi vers un site marchand ne vous coûte rien si vous avez un compte dans la même banque que l’entreprise. Des grosses enseignes comme Yodobashi ont même plusieurs comptes dans diverses banques pour rendre service a la clientèle en évitant les frais.

Pour finir, un point important a se rappeler.
Les cartes japonaises Visa ou Mastercard fonctionnent souvent sur le système du « crédit » (je met quand même entre guillemets) c’est-a-dire que les achats que vous effectuez s’additionnent et la somme vous est prélevée a la fin du mois, faire donc attention au coup de gourdin si vous morcelez vos achats sur plusieurs comptes, vérifiez que ceux-ci soient bien approvisionnés.
La pénalité est le report sur le mois suivant majoré de plus de 10%.

Vivre au Japon, petits tracas quotidiens (2)

La Fucking banque !

Difficile de faire plus explicite en une ligne, le système bancaire japonais a des spécificités à vous dresser vos cheveux de gaulois sur la tête. Je ferais plusieurs articles dessus car le sujet est vaste et il faut bien y être confronté, tant que l’homme ne vivra pas que d’air pur et d’eau fraiche…

Pour commencer il faut savoir que comme en France il y a la banque postale appelée Yuucho ゆうちょ et les banques métropolitaines, les plus connues étant Mizuho(みずほ銀行), UFJ(UFJ銀行), MitsuiSumitomo(三井住友銀行).

Problème, les banques métropolitaines vont vous refuser une ouverture de compte si vous résidez depuis moins de 6 mois sur le territoire.

Partant de là, question, comment se faire virer son salaire ?

Solution 1:
Se faire payer en cash.
cash
Le pays manipule énormément d’espèces, tout le monde se balade ayant sur lui des liasses de billets, c’est un fait assez troublant (je vais y revenir un jour), donc cela n’a rien de choquant.

Solution 2:
Ouvrir un compte banque postale Yuucho.
Attention il n’est pas sûr que votre employeur puisse faire des virements sur ce type de compte, le paiement en cash du point 1 pourra alors trouver écho ici, vous mettrez votre paie en liquide sur ce compte.
Ouvrir un compte Yuucho est très simple, c’est donc de manière générale une bonne idée que d’avoir un compte de ce type.

Solution 3:
La plus radicale, votre employeur est une grosse boite avec un compte bancaire important, votre employeur peut taper du poing avec son conseiller attitré et demander à ce que l’on créé un compte pour son nouvel employé.
Aucun banquier n’osera refuser.

Les cartes

Arrive alors le fracassage de crâne suivant…

En France on obtient de manière presque automatique une carte type carte de crédit Visa, notez bien les mots que j’emploie.

Le Japon est resté à un système de cartes plus primitif, par défaut vous obtenez une carte de retrait ou Cash Card, elle vous permet de retirer des sous aux distributeurs, et c’est tout.
cash card

Il y a des cartes de paiement, mais par défaut ce n’est pas Visa, oubliez donc des marchands genre Amazon.

Enfin la carte Visa, problème il s’agit de cartes de crédit, or les banques japonaises ne sont pas chaudes pour donner des facilités de crédit à des étrangers, il y a eu des précédents avec des migrants notamment chinois. Ne comptez donc pas obtenir une Visa japonaise facilement ou rapidement.
wattaaaaaaa

Il y a une solution de replis inattendue : la Visa prépayée !
non ? si !

vous achetez une carte prépayée en Convini (je ferais un article sur eux), vous vous enregistrez sur le site web en mettant un identifiant et vos coordonnées et enregistrez le numéro de la carte, vous obtenez en retour des coordonnées comme une carte bleue Visa.

Lors du paiement sur par exemple Amazon, il vous suffit d’entrer ces codes et le tour est joué.
Attention cependant à ne pas dépasser votre plafond d’approvisionnement, la transaction serait refusée.
Pour exemple, une carte de valeur 20000Yens vous coutera 20890Yens, les frais de banque, traitement, etc sont compris dedans.

Les versements automatiques

A défaut de créer facilement des cartes on peut faire depuis son compte Yuucho ou banque métropolitaine des versements pour ses factures, loyer, et même achats si le site Web marchand est japonais.
Cela s’appelle le Furikomi( 振込) et le Furikae(振替).

Voici un exemple de Furikae, il vous permet d’autoriser un service a faire un prélèvement bancaire.
photo

Ce formulaire à remplir peut vous sembler repoussant au premier abord, mais si vous en faites deux ou trois, cela deviendra une seconde nature.

Attention, pour pouvoir faire des Furikae vous devrez faire et enregistrer en administration, équivalent de la préfecture, un sceau dit inkan (印鑑) ou hanko (判子).
Cela fait partie des choses à faire en urgence à votre arrivée sur le territoire car il sera très vite très utilisé pour des tas de documents.
hanko
Celui-ci à valeur votre signature, vous devrez donc en prendre soin autant que votre zairyu card.

Le Furikomi est un virement que vous faites spontanément, il se fait le plus souvent de manière électronique.
Lors de l’ouverture de votre compte votre banque va vous fournir une carte spéciale avec des codes imprimés dessus, ceux-ci servent à créer une clé sécurisée qui vous sera demandée lors du paiement.

Vous saisirez sur l’interface Web de votre banque dans votre espace sécurisé les coordonnées bancaires de votre correspondant, la somme, puis entrez le code.
C’est très simple et là aussi le faire 2 fois suffit à comprendre.

Grâce à ces deux outils, vous pouvez en définitive vous passer assez facilement de carte.

Vivre au Japon, petits tracas quotidiens (1)

Bonjour à tous,

m’étant expatrié au Japon depuis peu je souhaite coucher sur papier mes expériences d’expatriation, cela pourra servir à d’autres.

Changer de pays n’est pas de tout repos et certaines choses sont à savoir d’autres sont même franchement énervantes, vous pourrez en juger.

Le Visa

Sésame par excellence, le Visa est une obligation pour faire plus que le touriste. Par défaut sans aucune préparation, le Japon vous autorise 3 mois de présence sur son sol.
Il est à noter que dans l’avion qui vous emmène on va vous distribuer une fiche de douanes et d’immigration sur laquelle vous devrez entre autres mettre l’adresse où vous résiderez, même si c’est un hôtel.

Passé ce délais vous devez avoir quitté le territoire, sans quoi on viendra vous chercher manu-militari à l’adresse que vous avez précédemment indiquée.

You shall not pass

Vous remarquerez également votre passage au sortir de l’aéroport devant un agent de l’immigration qui vérifiera votre paperasse et prendra photo et empreintes, le pays ne rigole pas avec ses immigrants.

Combien de doigts ?

Mais revenons au Visa lui-même, et tout d’abord je tiens à mettre l’accent sur un danger qui guette les plus naïfs, le Visa Vacance-Travail.

Ce visa de 1 an est très pratique mais aussi très encadré, à la fin de ce délais de 1an vous devez quitter le territoire ! Même marié dans l’année, tombée enceinte (pour les demoiselles), ayant trouvé un emploi ferme, ce visa N’EST PAS COMMUTABLE.
1an rien de plus, rien de moins, vous devrez refaire des nouvelles démarches pour ré-obtenir un nouveau visa selon votre nouvelle situation, ne tombez pas dans le piège d’autres s’y sont déjà fait prendre.

Pour un visa de travail, là aussi prenez garde aux démarches.
Vous ne pouvez entreprendre aucune demande par vous même. C’est votre futur employeur au Japon qui doit contacter l’immigration et fournir les papiers nécessaires, donc vous demander des pièces comme votre CV, diplômes, etc, pour les verser au dossier.
En un mot les Japonais ne parlent qu’aux Japonais.

C’est là que le bas blesse, déjà fournir un maximum de documents à votre employeur prendra du temps, puis celui-ci devra les mettre en complétion d’une demande dument remplie, c’est alors que vient le coup de grâce : L’immigration doit étudier votre dossier, rendre un avis positif ou négatif, puis émettre un certificat, le COE. Cette démarche peut prendre 3 mois !

you are validated

De plus, le certificat sera donné à votre employeur qui devra alors vous le réexpédier en France.
De là vous devrez vous rendre EN PERSONNE soit à l’ambassade à Paris, soit aux consulats à Marseille, Lyon ou Strasbourg (merci pour l’ouest de la France) pour fournir ce certificat, donner votre passeport (oui !) et d’autres papiers encore.

Comptez un nouveau délais de 3 à 5 jours pour voir votre passeport vous être rendu ornementé une nouvelle page plastifiée attestant de votre nouveau status.

Le COE vous sera rendu aussi, gardez le précieusement avec votre passeport, il vous sera demandé à votre sortie de l’aéroport.
Le couple passeport tamponné + COE vous donnera alors une jolie petite carte plastifiée, votre carte de résident zairyu card(在留カード), votre nouvelle pièce d’identité.

look mom, i'm japanese

A noter que cette procédure est simplifiée depuis 2 ans environ, il existait deux type de cartes différentes, elles ont été fusionnées pour plus de facilité administrative.
Accompagnant cette fusion les contrôles ont été renforcés, ne comptez pas modifier facilement un visa touriste de 3 mois en autre chose, cela était encore possible il y a quelques années mais vous risquez une expulsion. A noter la pratique de la double peine, expulsion accompagnée d’une interdiction de territoire à durée variable.

De même la zairyu card vous permet de rentrer et sortir du territoire, pour par exemple revenir dans votre famille lors des festivités ou autres évènements, il fallait avant faire un visa à entrées multiples.

Dernier point, avoir sa zairyu card sur soi EN PERMANENCE, un contrôle routinier où on vous demandera une pièce d’identité pourrait se finir au poste.

Bientôt la suite …

Ai-ren

ai-en_couv1.jpg Etant à cours de lecture durant ces vacances, je suis tombé sur un hype rodant autour d’un manga appelé Ai-ren. Je connaissais déja les illustrations et n’étais pas franchement attiré par le style… énorme erreur !

Avec la couverture montrant Ai en culotte courte et les cheveux coiffés au bol beaucoup pourraient penser à un manga Loli, je répond NON, NON et NON !

Pour avoir eu entre les mains du vrai matériel loli je puis dire que les impressions sont trompeuses, Ai-ren est une histoire adulte, avec un scénario dur comme un glacier. Il se trouve bien un certain nombre de passages Ecchi, mais rien d’indigeste ni de voyeur, le propos n’est ici que la pureté de la relation Ikuru-Ai, nullement une débauche de luxure. Pour donner une idée, le seul manga du même type qui me vient à l’esprit est Saishuu Heiki Kanojo.

?le monde de Ai-ren est complexe et situé dans le futur. Les conflits entre nations ont pris une importance jamais connue, dans ce climat électrique l’arrivée d’un peuple alien dénommé "Hito" a déclenché la plus vaste offensive entre les nations favorables à ces nouveaux venus et les autres.

Le résultant est un monde à la Yokohama Kadashi Kikou, avec des villes presque toutes submergées, un monde sur le déclin, des terriens survivants aguards et ce peuple alien que l’on n’ose désormais à peine contacter.

nagi_sensei.jpg Seul survivant d’une colonie réduite à néant au cours des grands conflits, Ikuru n’en a que faire de ce monde, la majeure partie de son corps ayant été détruite lors du désastre, il n’a vécu que grâce à de massives transplantations, mais ces opérations qui lui ont permis de vivre le tuent aussi peu à peu. Sa mort proche malgré son âge et son corps rebelle l’ont enfermé dans un mutisme profond où tout l’indiffère.

Nagi Sensei, une Sixes (humains poussés à la perfection par génie génétique), devenue son tuteur va pratiquement l’élever, lui apprendre à combattre la fatalité et sortir de son mutisme.

eveil.jpg Etant seul sans famille et sentant son heure proche, il décide de recourir à une procédure réservée aux personnes seules n’en ayant plus pour longtemps sur ce monde, être accompagné d’une Ai-Ren, son jeune âge faisant de lui un cas à part. les Ai-Ren sont des humains de synthèse, connu à la base sous la dénomination AGH-RMS (Artificial Genes Human Regenerated for Mental Support) et utilisés comme bombe vivante lors des grands conflits, ils furent récupérés encore en congélation et leur psyché modifiée à leur réveil pour ne plus avoir ces penchants meurtriers.

Les formalités acceptées, Ikuru fait réveiller une Ai-Ren qui doit devenir la présence qui l’accompagnera jusqu’à la fin de ses jours. A peine réveillée, elle ne parle pas mais prononce quelques syllabes dont "A-i" et Ikuru décide de l’appeler Ai. Ai progresse vite et est en quelques jours totalement éveillée et commence sa vie à deux avec Ikuru. Mais très vite au grand damne de sa Sensei qui l’a pourtant mis en garde, Ikuru développe plus de sentiments qu’il le devrait pour Ai. La vie restante à Ikuru est courte et celui-ci voit déjà la mort dans ses rêves et parfois même éveillé. Mais celle d’un Ai-Ren est également courte, 10 mois tout au plus, lequel survivra à l’autre ?

ikuru_et_un_AGH-RMS.jpg S’engage alors une danse infernale d’amour, de secrets, de peur et de mort entre les deux condamnés alors que les événements dans le monde ne se calment pas et que la vraie nature des aliens se dévoile.

click.jpg Ce qui choque c’est ce climat oppressant. Malgré le développement de la relation de Ai et Ikuru, on sent omniprésente la mort qui rode pour les deux personnages condamnés de par leur condition, pour les personnages secondaires à la merci une attaque soudaine d’une nation hostile qui n’a pas abandonné les armes et tente encore de combattre, et du peuple alien dont les intentions floues ont fait supposer l’éradication de la terre de leur main.

Pour conclure, une lecture à ne certes pas mettre entre toutes les main (l’éditeur est Jet Comics, un label spécialisé dans le manga "adulte") mais qui a de quoi vous en mettre plein la tête et vous secouer pour un instant aussi bref que l’existance éphémère de ceux que ce manga nous narre.

Suggestion : à lire tout en écoutant "Us and Them" des Pink Floyds sur l’album Dark Side of the Moon.

PS: je suis tombé sur des traductions venant dans un premier temps d’une édition coréenne puis ensuite japonaise, je me méfie donc de la qualité car j’ai trouvé des passages quelque peu incongrus,soyez vigilants.

EDIT: Pour avoir eu en main un original du 1er volume je peux désormais confirmer que des passages, aussi bien dessin que traduction, ont été remaniés.