Auteur/autrice : darksoul

Blogging de Noël : 14 bloggers au KFC

Bon alors, il fallait bien trouver un petit délire pour Noël, et l’idée est venue de nyo (http://blog.eientei.net/ ; vous pourrez d’ailleurs voir que le post suivant sur son blog, http://blog.eientei.net/2011/12/25/noel-2011-pierreporte/, relate le délire qu’on a eu avec Exelen pour fêter Nöel 2011 xD). Bref 14 bloggers qui se réunissent et se mettent d’accord pour se présenter en détail, se poser mutuellement des questions et y répondre, les réponses venant en quelque sorte comme cadeau de Noël.

Voici donc ma part du grand projet, et faites attention, parce que c’est LONG.

Les participants au projet :

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Rebuild of Evangelion 3.0 : Q « You can (not) redo »

Alors. Rebuild of Evangelion 3.0. Il se sera aussi fait attendre, et se sera fait très trollesque avec ces trailers. Par où commencer.

Déjà. Un avertissement. Cet article est BOURRÉ de spoilers, et la simple présentation elle-même part du principe que vous avez tout vu jusqu’à Rebuild of Evangelion 2.0.
Si ce n’est pas le cas, passez chez votre revendeur le plus proche, achetez-le et visionnez-le avant de lire plus loin.

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Bon, si vous êtes encore là, je ne suis plus responsable pour les spoilers, vous êtes prévenus.

Si on compare la progression d’Evangelion à celle de Rebuild of Evangelion 2.0, on en arrivait environ à l’épisode 19-20, après le fameux incident de synchronisation 400% devenu mémétique.
La production d’Evangelion chez la Gainax étant ce qu’elle était à l’époque avec un budget en chute libre et ne tenant plus littéralement qu’à la passion, ainsi que la production manifestement parallèle des épisodes expliquant les incohérences comme Shinji montant en uniforme scolaire dans l’EVA-01, pour qu’il ne reste plus que la plug-suit, ou l’EVA-01 sur laquelle tout le monde fait un flan comme quoi plus personne ne peut l’arrêter… pour qu’on la retrouve sagement arrimée à sa cage dans l’épisode 20. Summum de l’anti-climax.
Et donc, nous avions été laissés grosso modo au moment où l’EVA-01 fait son show sur une musique joyeuse après que le héros aie sauvé sa donzelle… pour qu’on nous annonce que le troisième impact va commencer. Wait WHAT?
La preview de Evangelion 3.0 nous parlait de l’EVA-01 gelée avec Rei et Shinji dedans, Tokyo-III abandonnée, les responsables de la NERV accusés du pré-3ème impact, de l’EVA-06 descendant dans Dogma, de l’EVA-08 qui s’active, de débriefings, de plusieurs enfants (de la SEELE) au destin manipulé…

Donc, le titre : Rebuild of Evangelion 3.0 : Q (急, Quickening). Très mérité, il y a eu une accélération. Si vous avez vu le film ou lu des spoilers, vous comprendrez.
Sans rentrer dans les spoilers, nous allons donc arriver, nous, spectateurs, dans la peau de Shinji, au moment où il sort de l’EVA-01. Et comme nous, évidemment, il. Ne. Comprend. Rien. Et personne ne veut lui expliquer. Vu la fin du film précédent, et qu’il n’a pas réalisé ce qu’il faisait, ni les conséquences, ça peut se comprendre que les autres soient fachés après lui.

Egalement, en décrire plus sur ce qu’il se passe autour de Shinji serait problématique : tout a tellement changé que la moindre mention est potentiellement déjà un spoiler monstrueux.
Le résumé le plus simple et le plus compréhensible du film serait, en substance : pensez les deux derniers épisodes de Nadia avec le lancement du Neo Nautilus (si, si, je vous assure), suivi de l’épisode 24 d’Evangelion en peaufiné. Mille mercis pour ne pas nous avoir infligé une scène de une minute de plan fixe.

En très gros, le rythme du film est assez chaotique et fait tout pour désorienter : le début est rempli d’action, qui nous montre encore une fois la forte compétence d’Asuka au combat, et une bonne équipe de bash brothers avec Mari, mais la suite nous tient un peu en haleine vu le peu d’action directe.
On nous montre également les conséquences du moment badass de Shinji dans Rebuild of Evangelion 2.0. Il y a du rouge. Beaucoup de rouge. Partout. Et plus que dans l’eau. OH SHIT.
Ah, ça, je peux probablement le dire, sans le contexte on ne comprendra pas : la soeur de Tôji a enfin un vrai nom ! Et NON, contrairement à ce que tous les fanfickeurs ont cru pendant quinze ans, ce n’est pas « Mari ». Aussi, de façon notable, Maya a appris à lever le ton et crier !

A prioris : On lit beaucoup de mal du film sur le net, comme quoi il ne se passe « rien » ; ce qui est globalement assez vrai. Ca n’empêche pas d’apprécier le changement de donne, car tous les a prioris qu’on avait pu se construire en imaginant que ça suivrait la série originale ont été … brisés. Il n’en reste plus rien, à peine leur ombre. Honnêtement ma première impression en réalisant ce qu’ils avaient fait a été « Hein QUOI ? Mais… » suivi de « … mais c’est pas si mal en fait, ça ouvre plein de nouvelles possibilités jamais envisagées jusque là ».

Plaisir visuel : Assez agréable, même si tout est utilisé pour dépeindre le merdier dans lequel l’humanité se trouve maintenant. Encore bien pire qu’après le second impact. Si, si. Pour tout ce qui est mécanique et opérations de folie dirigées par Misato, ils se sont aussi bien lachés. Beaucoup de combats d’EVA en CG pour le meilleur ou pour le pire ?
Lors des scènes de baston, ou de fort stress mental, Anno à la réalisation, montre qu’il est sans pitié et que non ses personnages ne sont pas mignons du tout quand ils sont à leurs limites.
Oui, si vous n’aviez pas eu le mémo, le mignon et la tranche de vie sont partis par la fenêtre et sont maintenant loins dans la stratosphère avec le reste. Comprenne qui pourra.
N’attendez rien de reposant mentalement, ça accélère, et vous n’aurez pas le temps de souffler émotionnellement. Si vous pensez, si vous avez L’ILLUSION que vous pouvez souffler, alors vous vous trompez, et vous allez être pris d’un coup sec sur la nuque par la suite. Genre, « ça va venir, je le sais, ça va venir, mais d’OU, punaise ! »

Plaisir auditif : Comme dit plus haut, des références directes à Nadia qui nous montrent clairement d’où les 40 premières minutes du film tirent leur inspiration. Pour vous en dire plus pour le reste, il faudra que je fasse un second visionnage pour réviser mes impressions parce que j’ai passé plus de temps à tenter de trier mes idées et les évènements en regardant le film /o\

Ambiance globale : Les scènes dans le QG de la NERV sont extrêmement angoissantes, mais avec retardement et recul : rythme lent, installations vétustes, rouillées (tout ce qui est à ciel ouvert, SANS EXCEPTION est couvert d’une teinte rouge), bibliothèque en ruines, distributeurs vides, le strict minimum opérationnel… et pas une âme qui vive. Tout automatisé. Plus angoissant encore, certains couloirs de la NERV ont un logo illisible…
Vous prenez l’ambiance des épisodes 23 et 24, vous renforcez un peu le facteur angoisse, et vous y êtes, je dirais. Donc même quand le rythme est lent, quelque chose contribue à ronger votre mental commme la rouille le métal de la rampe de lancement de l’EVA-01. Même lors des scènes musicales entre Kaworu et Shinji. Ah, c’était donc pour CA le trailer trollesque avec le piano. Scène très bien animée cela dit, et pertinente scénaristiquement.
Il y a quelque chose très SF-futur apocalyptique, vaisseau spatial à la dérive, avec un quartier endommagé et que personne ne prend la peine de réparer, et tout automatisé pour les quelques survivants dans le quartier encore sain et sauf. Ou encore, un peu à la Paranoia, ou Soleil Vert. Encore une fois : N’attendez rien de reposant mentalement. Si vous vous imaginez avoir trouvé une oasis, l’eau est empoisonnée.

Scénario : On est lancés en plein milieu d’un bordel monstre et il faut recoller les morceaux nous-mêmes avec le peu d’informations que les gens de l’entourage de Shinji veulent bien lui donner, ce qui il faut avouer contribue à l’angoisse et cloue le regard à l’écran. Certains sont coopératifs. Trop. A un point qu’on peut dire qu’ils manquent du tact le plus élémentaire. Et là, on prend un WTF épique en tant que spectateur lors d’une des révélations. Pour l’information, la source la plus fiable d’informations sur ce qui s’est passé directement après la fin de Rebuild of Evangelion 2.0 est le preview. Vous allez devoir faire avec pour le moment.
Encore une fois du « Punaise, est-ce que c’est à ça qu’ils avaient pensé au départ mais jamais pu faire à cause des contraintes de production de l’époque ? ».
Honnêtement, j’ai été captivé pendant toute l’heure et demie, mais comme Shinji : je n’ai pas tout compris, et on a pas voulu m’expliquer.
Juste, le sous-titre « you can (not) redo » est omniprésent. Et ça fait MAL. Et c’est BON.

« …Bon Dieu… Et maintenant ? o_o » : Devinez ce qu’on dit en sortant du cinéma après avoir vu la fin du film. Devinez un peu.

(Attention, le reste de l’article contiendra un descriptif qui se veut exhaustif du film, des changements, et des spoilers, et surtout, il attendra que j’aille revoir le film pour être sûr d’avoir bien tout compris)

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Rebuild of Evangelion 2.0 : Ha « You can (not) advance »

(Note brève : non ce n’est pas un repost, ce billet est bien finalisé cette fois. En espérant pour ceux qui pourront le voir à Nantes qu’ils aimeront :))

Avec au moins un an de retard, voilà la suite attendue à Rebuild of Evangelion 1.0.

En guise d’introduction, quelques brèves que votre serviteur a pu recueillir directement de la bouche de la Gainax :

– Le copyright de 1.0 indiquait "GAINAX – Khara" ; celui de 2.0 indique "Khara". Un peu de contexte, prélevé directement de la bouche de messieurs Akai et Yamaga, fondateurs de la Gainax ; à l’époque, 2007, GAINAX était, comme vous le savez certainement, en pleine production de Gurren Lagann, et avait mobilisé toutes ses forces pour son nouveau bébé dont la gestation s’est faite dans la douleur (4~5 ans de planchage sur l’idée d’origine !), et n’a pas pu prêter toutes ses forces à Khara, la nouvelle boîte de Anno. Chose qu’il a apparemment très mal prise, considérant comme acquis que pour un évènement tel que Rebuild of Eva, il fallait forcément qu’ils mobilisent toutes leurs forces. (Alors qu’il avait juste dit "Si vous avez le temps, venez donner un coup de main" ; il se trouve qu’ils n’ont pas eu le temps, et malgré tout… il a vraiment gardé une dent contre Gainax après ça.)

– Projet "Rebuild" sur lequel le reste de Gainax n’avait évidemment pas pu avoir grand chose à dire, car connaissant Anno, il était inutile de l’arrêter une fois lancé sur son idée ; Rappelons tout de même que si la production est gérée par Khara, c’est toujours Gainax qui sert de gestionnaire des droits, et pour citer les mots des deux fondateurs, il "laisse toute la paperasse ennuyeuse à Gainax". Et donc ; fort marri que Gainax n’ait pas aidé autant sur le film 1 qu’ils auraient dû selon lui, il a retiré la marque de copyright de GAINAX sur le deux, ce qui a été accepté et accueilli d’une réaction qu’on peut pratiquement qualifier de "Oui, oui, c’est bon… " ("in texto" de Yamaga & Akai) ; tout pour éviter de vexer l’autre partie et ne pas s’impliquer trop émotionellement dans un problème au fond superficiel. Il est toutefois à noter que Gainax ayant participé à l’effort de guerre la production du second film, alors que Khara était dans son heure de désespoir avec la production, les bonnes relations ont été restaurées.

Bref.

Passons au film lui-même.

On nous laissait à la fin du premier film, qui reprenait les épisodes 1 à 6 en ayant mis l’accent sur ce cher Ramiel (5ème/6ème ange), sans trop de surprises, excepté quelques révélations faites bien plus tôt que dans la série. Sauf. Un final qui semble nous propulser à la fois très très loin dans ce qu’on connaît déjà, mais aussi encore plus loin dans ce qu’on connaît pas du tout et qu’on peut à peine commencer à envisager.

Il est à préciser d’ores et déjà, même si ceux qui ont vu la preview du présent film dans 1.0 le savent déjà plus ou moins, que le déroulement n’a plus grand chose à voir avec la série dont les présents films sont tirés. Et que l’action s’enchaîne à un rythme vraiment haletant, avec une OST en grande partie connue, mais révisée pour gagner le punch nécessaire et nous inonder d’adrénaline. Elle comprendra également de nouveaux morceaux spécialement conçus pour le film, qui ne peuvent pas laisser indifférents.

Voyez notamment le trailer du film, quelques notes de musique sauront exprimer ce que je veux dire mille fois mieux que des mots…


NEW Evangelion: 2.0 You Can (Not) Advance Trailer

Une musique angoissante à souhait, qui prend vraiment aux tripes, avec un petit air des musiques les plus énormes de l’OST d’Evangelion ou de Nadia. Je reviendrai dessus plus bas, il vous suffira juste de savoir que cette musique est à RoE 2.0 ce que "Angels of Doom" était à RoE 1.0, et que le sentiment d’horreur et dimpuissance montante, puis de catastrophe qui s’abat de façon implacable n’est pas une vulgaire illusion.

Quant au titre ? Rebuild of Evangelion 2.0 : Ha, écrit en japonais avec le kanji de la vague. Qui se lit également "Nami" ; là, plusieurs interprétations sont d’ores et déjà possibles quant à pourquoi ce titre ; une vague destructrice qui s’abat sur la vie de Shinji (comme la preview du 2.0 dans le film 1.0 laissait entendre)… Mais le plus probable est très certainement lié aux personnages suivants : ShikiNAMI Asuka Langley, AyaNAMI Rei, Mari MakiNAMI Illustrious… Eh oui, vous aurez remarqué le changement de nom d’Asuka, qui a provoqué un tollé chez les otakus quand ils l’ont appris, les poussant d’ores et déjà à renier Rebuild avant même de réfléchir, l’effet TheyChangedItNowItSucks (voir TVTropes ; Disclaimer : je n’assume aucune responsabilité pour le caractère chronophage de ce site, vous êtes prévenus.). D’un autre côté, ce changement unifie la thématique de noms basés sur les bâtiments de guerre de la marine Japonaise, le film tourne bien autour de ces trois personnages, et leurs interactions avec Shinji. Je sens ça comme une volonté de faire le ménage dans un fatras de concepts et de références, maintenant que l’occasion en est donnée ; volonté qu’on ressent autant dans les passages pseudo-techniques sur les Evangelion, ou même sur le contexte mondial.

L’autre point principal que j’ai envie de souligner, c’est l’impression que j’ai eue dans le traitement des trois Children mentionnés plus haut. Comme si Anno avait voulu dire à tous les otakus "Ah vous trouvez mes persos ‘moe’ ? J’vais vous en donner, moi, du moe !", et les prendre bien à rebrousse-poil en mêlant une dose d’horreur pure, de répulsion, et de réalité sanglante dans ce qui aurait pu ressembler au début à un cocktail sentimental.

Pour la globalité du film ? Comme je disais il y a deux ans, Anno avait également mis d’emblée toute sa mise sur la table, au risque de se faire massacrer au tournant au premier ratage. Je ne dirai qu’une chose honnêtement : j’ai été scotché, pris aux tripes par un malaise captivant, du même genre que celui qui fait qu’on adore la série après l’épisode 15, mais en un peu plus fort ; du même genre que celui qui fait qu’on aime/déteste End of Evangelion, mais en "mieux" dosé. Comme si cette fois ce n’était pas, juste un missile lancé en manquant de carburant, et qui aurait raté sa cible de peu, ou juste un missile lancé avec trop de carburant, pour aller "le plus loin possible" ; mais bien cette fois pour aller juste "là où Anno veut aller". Plusieurs révélations du genre "Punaise, c’est ça qu’ils voulaient faire dans la série en fait ?", à la lumière des clarifications de concepts sus-mentionnés. Et je crois qu’au stade où j’écris tout ça, j’ai déjà été bien captivé et conquis. Je n’ai clairement pas ressenti une énorme révolution, mais en tout cas c’est un impact supérieur, très supérieur au premier film.

A prioris : Evidemment, il fallait se faire spoiler par les bloggeurs qui sont allés le voir le premier jour. Leurs résumés hébétés ont fait lacher un énorme "WTF" à tout le monde, mais les évènements ainsi narrés, étaient tellement foireux, si vous me passez l’expression, que tout ça laissait vraiment croire à une invention de toutes pièces. Je suis donc parti voir ce film en me disant "C’est pas possible, ça peut pas s’être passé comme ça ; ça foutrait tout en l’air. Enfin, voyons ce qu’il en est."

Plaisir visuel : Encore une fois très très agréable. Il y a encore aussi de la belle démonstration technique, et pas que sur les plans de Tokyo-3. Punaise, les anges ont vraiment eu un upgrade cosmétique majeur, et ça joue pour beaucoup dans leur impact. Si vous aviez déjà trouvé Zeruel flippant dans la série, là, il est tout simplement horrifiant et ignoble. Je crois bien que c’est le thème de ce film, l’horreur.

Plaisir auditif : Des reprises de pistes déjà connues, avec plus de punch encore ; Des scènes contemplatives très appréciables pour se reposer un peu entre les scènes d’action haletantes à 300 à l’heure. Des musiques horrifiantes avec des airs des musiques les plus lourdes et sanglantes d’Evangelion ou Nadia comme dit plus haut, pour certains passages de combat ; Et encore une fois, une dissonance "musique joyeuse"/"ambiance angoissante" et qui vous prend aux tripes sur les moments d’horreur les plus forts, comme la série et End of Evangelion avaient su si bien le faire. Voilà qui donne une nouvelle profondeur à beaucoup de passages que l’on avait ainsi cru connaître.

Ambiance globale : De l’action en masse, à l’exécution à chaque fois irréprochable. On est scotché au siège. Et surtout, l’action est bien plus violente, avec bavures, et angoissante que dans la série. Oui, je sais, j’utilise beaucoup ce dernier mot, mais trouvez-moi autre chose pour décrire ce qui vous traverse les tripes à chaque fois que vous sentez une petite poussée d’horreur, d’adrénaline et de désespoir pour les personnages sur le grand écran. Quoi qu’il en soit, on ressort avec les tripes aussi retournées que la première fois qu’on voit les dix derniers épisodes d’Evangelion, voire les films. Une seule chose change, on se dit "Ah les cons, ils sont allés aussi loin pour le SECOND film ? C’est ça qu’ils voulaient faire dans la série en fait ?" en sortant de la salle.

Scénario : Difficile à bien résumer. A première vue, du bric et du broc des points clés des épisodes 8 à 19 inclus, en zappant beaucoup d’anges au passage. On en a même de nouveaux au passage, et le déroulement des évènements avec les différences subtiles (évoquées dans les "a prioris") fait en fait encore, beaucoup, beaucoup plus mal. Disons qu’on mélange subtilement moments attendrissants et hurlements intérieurs désespérés… Mais, si "à première vue" ce n’est pas si ordonné en repensant à la série, dans le contexte du film, ils ont fait un grand ménage dans beaucoup de concepts clé.

Mari : Le personnage de Mari me semble justement là pour donner une bouffée de "moe" et faire tripper l’otaku de base, pour violemment contredire cette tendance de la façon la plus trash possible, lorsqu’on la voit au combat. Il n’y a vraiment que deux mots pour la décrire : Blood Knight. A noter qu’on entend à peine une fois son nom dans le film, et qu’il faut l’entendre parler anglais pour ne pas le rater, ou alors le lire sur la preview du 3 ! Entre Ryougi Shiki et Mari, sérieusement, c’est à croire que Maaya Sakamoto a un truc pour les personnages qui se recherchent à travers le combat.

"La suite, quoi !" : Devinez ce qu’on dit en sortant du cinéma après avoir vu la fin du credit roll et le preview. Devinez un peu.

(Attention, le reste de l’article contient un descriptif qui se veut exhaustif du film, des changements, et des spoilers)

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Gurren Lagann, 2nd film : Lagann-hen (Spiral Stone Chapter)

Tengen Toppa Gurren Lagann.

Le staff, tout comme les fans connaisseurs, aiment à découper la série en quatre grands arcs, toutes un hommage à une époque du genre "mecha". (Les années 70, 80, 90, et le "post-Evangelion")

Non contents d’une série de 27 épisodes (26 + 1 épisode résumé au milieu), Gainax a décidé de rééditer Gurren Lagann sous la forme de deux films. Dixit le producteur, Takami Akai lui-même, la série a été réalisée en 26 épisodes, "avec la substance d’une série de 52 épisodes", d’où un rythme rapide, parfois trop peut-être pour certains trips que le staff voulait caser. Et il faut dire que le staff de Gainax ne tarissait pas d’idées, la série leur avait vraiment mis le feu, malgré pourtant une gestation très douloureuse (le projet existait depuis quatre ans avant sa production proprement dite !).

Quoi qu’il en soit, des gens à la GAINAX ont dû se dire qu’ils avaient des idées qui auraient besoin du support film pour être exploitées à 100%, ou que ça serait bien de pouvoir animer tous ces délires dont ils ont discuté lors des réunions entre animateurs et scénaristes, mais qu’il n’était pas ou plus possible de mettre dans la série faute de temps.

Et là, on voit le premier film, et on se demande quand même…

"Ca sert à quoi ?"

Ben oui, parce que franchement, c’est vaguement un résumé des 13 premiers épisodes de la série, très raccourci, avec certes une introduction mythique (voir le clip dans les Parallel Works, mais sur fond de "’Libera me’ from hell", avec Lord Genome et Antispiral en train de débattre de l’existence humaine) quelques nouveaux plans, mais ils n’ont même pas pris la peine de refaire les scènes tirées du si-controversé episode 4. Bon, il y a un retour en force de Simon, et un final qui ne manquent pas de punch, incluant comme vous le savez déjà du "qu’on a pas vu dans la série", la forme fusionnée des forteresses Gunmen des quatre Shitennô, et son poutrage par toute la Brigade Gurren. Oui, vous avez bien lu, ça ne va même pas jusqu’à Lord Genome : il reste juste pour faire une annonce que Simon ne connaît pas encore la véritable peur…

Bref, un film avec le minimum syndical de fanservice, mais au final pas franchement transcendant à première vue. Les nouvelles scènes ont un trait nerveux très appréciable et des couleurs éclatantes, mais c’est pas suffisant pour oublier quand même qu’on nous sert à 90% du réchauffé fade, même si le 10% restant est visuellement superbe… à défaut d’être innovant. (Un poncif du calibre de "Seiya endosse l’Armure d’Or du Sagittaire et poutre le méchant", je veux pas dire, mais j’ai du mal. Notez, vu qu’en termes d’"arcs" on en était à l’hommage aux années 70~80, c’est peut-être normal et voulu). On sait juste, du coup, que "ce qui sera refait dans le second film sera au moins aussi beau".

Tout ça nous revient à l’esprit quand on approche Lagann-hen (tiens, des kanjis pour "Lagann"; on savait pour Gurren, ce sont les kanjis pour "lotus rouge", Lagann, lui, s’écrit avec les kanjis de "pierre spirale"), et on espère ne pas avoir encore une dose de réchauffé à peine corrigé par endroits…

Pour être tout à fait honnête, la série gagne également en maturité, en intensité, en… tout, justement après sa moitié, et gère son climax de façon admirable, une réussite du niveau de Nadia, là où Evangelion s’était pris les pieds dans le tapis pour diverses raisons (qui ne sont pas le propos de cet article), et donc cela fait autant de moments qui auront à gagner d’une adaptation en film, du budget conséquent qui va avec, et du soin graphique apporté, comme précédemment évoqué. Du coup, on part d’un Gurren-hen qui nous laisse un peu mitigé, mais qui nous conditionne bien comme il faut.

"OK, la série était déjà allé très loin, et avait fait très fort ; le film est un pari pour faire encore MIEUX, mais QU’EST-CE QU’ILS ont bien pu trouver ?"

Vous l’aurez deviné, ça met le feu. Et vous connaissez tous Gainax : quand ils se mettent en mode "King of the Hill", et qu’ils mettent leur honneur en jeu, ils ont assez de passif pour prouver qu’ils sont capables de relever le défi, et pour écraser ce que le fan moyen imagine.

On se demande notamment comment ils vont gérer les climax des trois derniers épisodes, tous accompagnés de la désormais légendaire musique "’Libera me’ from hell", combinaison inattendue de rap et d’opéra, qui trace littéralement la voie vers la divinité, chemin épique que les héros vont devoir emprunter pour arriver à leurs objectifs, par delà tous les sacrifices héroïques et déclarations enflammées du droit de l’humanité à exister.

Plaisir visuel : Superbe. Une bonne, très bonne réponse aux attentes des gens qui ont vu le Gurren-hen, on est vraiment pas déçus par le niveau visuel atteint. De ce côté-là le but du Gurren-hen d’allécher le spectateur est largement rempli.

Plaisir auditif : Les OSTs n’ont pas changé d’un iota. C’est toujours aussi bon, mais rien de neuf. Il y a juste eu un choix musical qui était inévitable mais malgré tout qui laisse un tout petit bémol. Voir plus bas. Niveau doublages ? Tout le monde s’est surpassé, et ça s’entend. Tout le staff voulait dépasser ce que la série avait déjà fait, et Dieu sait qu’elle avait mis la barre haute. Pour ma part, ils ont réussi.

Ambiance globale : Ce que j’ai ressenti en sortant du cinéma. "Putain les cons, ils l’ont fait. Ils ont réussi à dépasser la série." Shikaze, Axel et Corsaire ne me contrediront pas : on ressort de ce film avec le coeur qui bat la chamade, on a pas perdu son temps, et ça a bien déchiré, même en ayant vu la série.

Scénario : A plus de 80% le contenu des épisodes "post-timeskip". Le combat contre Lord Genome qui était vraiment épique a été taillé plus que court de chez court, mais d’un autre côté, ce n’est pas ça l’important ici et on pardonnera sans mal.

(Attention, le reste de l’article contient un descriptif de ce que le film apporte de nouveau, à l’attention exclusive des gens qui ont vu la série !)

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Rebuild of Evangelion 1.0 : Prologue « You are (not) alone »

Note d’Axel: Je laisse la main à Darksoul qui souhaitait publier cet article sur Meido-Rando. Grand bien lui fasse.

Evangelion.

Une série que quiconque ayant un minimum de culture anime connaît, en bien ou en mal.

Les opinions se répartissent sur un spectre ainsi gradué :

– A un bout, l’élévation à la série ultime qui a révolutionné le monde, qui transcende le spectateur…

– A l’autre bout, la série qui a engendré une trainée d’animes qui en se prétendant spirituels, philosophiques, et "supérieurs", ont sombré dans la tendance du "scénario en kit”. (Pour paraître mystérieux, on lance plein d’informations qui ne veulent rien dire à elles seules et on laisse deviner au spectateur ce qui se cache derrière… Oui, mais normalement, un anime qui lance une question, il y répond, à la fin… ^^; Enfin, dans une certaine mesure c’est “tolérable”, des questions sans réponse, mais quand on tombe dans l’anime “puzzle” produit sans jamais donner de réponse parce que “ça fait classe”….)

Bref, quoi qu’il en soit, un sujet qui a fait parler pendant dix ans et plus. Et qui reste toujours un filon à goodies et produits dérivés en tous genres (comptez le nombre de jeux Evangelion, et de mangas qui sont sortis, vous voyez ? Ben vous êtes encore loins du compte.) viable. Donc, jusque là rien de très surprenant qu’on voie un film pointer le bout de son nez.

Après, quant à savoir de quelle façon accueillir la nouvelle…

Peut-être que comme moi, vous avez encore en tête les sujets à troll les plus violents à ce sujet, à savoir les épisodes 25-26 de la série, et les films End of Evangelion. Peut-être que ceci éveille de grandes craintes, ou au contraire éveille une grande joie à l’idée que de toute façon il y ait du neuf, que ça fait dix ans et qu’on est libéré du mouvement qui a abouti à End of Evangelion.

Quoi qu’il en soit, pour ma part, je fais partie de ceux qui ont préféré les 25-26, car même si techniquement c’est un foutage de gueule, ça a au moins le mérite de ne pas montrer une débauche de fanservice répugnant truffé d’impulsions de folie jaillissant du plus profond du subconscient des personnages de la façon la plus décadente possible (Voyez les cinq premières minutes de End of EVA, vous aurez déjà une idée de quoi je parle), et de spiritualité/philosophie à trois francs six sous qui ne répondent en plus à rien. Ca m’a laissé un sale arrière goût de malaise trop prononcé, trop différent de la série pour que je puisse l’apprécier et le reconnaître comme étant dans la continuité des 24 épisodes.

Voilà donc ce que je craignais un peu avec le film de Rebuild of Evangelion, puis j’ai vu le trailer, et notamment le fait que ça allait d’abord commencer par une reprise de la série.

“Ah, donc on a une chance de ne pas sombrer dans la même tendance.”

Visuellement, ça promettait également. Puis surtout, Anno n’allait pas être sous anti-dépresseurs, par contre il s’est posé en “King of the Hill” d’entrée, c’est-à-dire qu’il a encore une fois poussé une gueulante sur les autres studios, ces vils copieurs qui ne savent pas/plus innover et qu’il va leur mettre la raclée de leur vie avec Rebuild of EVA. Ceci signifiant bien entendu comme ces charmants messieurs lui ont rappelé, que GAINAX ne se fera pas louper au tournant pour une déclaration pareille si d’aventure il ne tenait pas ses promesses.

Je vais d’emblée dire ce que j’en ai pensé, avant de passer à une description chronologique qui zoomera sur les points essentiels qui m’ont marqué.

Plaisir visuel : Très, très sympathique. CG maîtrisés, style 100% égal (forcément, Sadamoto & cie aux commandes, et un film en plus…), un régal pour les yeux. La palette de couleur est plus douce que celle de la série, et je trouve que ça améliore énormément.

Plaisir auditif : OST d’Evangelion, légèrement reprise. Ca part donc déjà bien, mais en plus elle est bien utilisée. Ca contribue à l’ambiance du film, très agréable

Ambiance globale : Globalement, mon feeling à la sortie du film. Ben, c’était “bien”. Pas un “poutrage absolu”, mais c’était “bien”.

Scénario : A 95% les épisodes 1 à 6 d’Evangelion. Avec des différences subtiles. Bon, c’était écrit “Prologue”, c’est pas pour rien : ça marche très bien comme rafraichissement de mémoire pour la vieille garde de fans de la première heure, et ça marche très bien comme introduction à peu de frais pour les nouveaux fans (qui ne seront même pas spoilés sur les internals de la première série en plus)

“La suite ?” : Oui, alors. On a un mot à dire en voyant la fin du film et le preview. Je vous laisse deviner.

Tout ça pour dire : je ne pense pas que ça aboutisse à la révolution que Anno promet (cela dit, il faudra attendre les autres films pour pouvoir se prononcer de façon définitive), mais ça sera au moins un bon divertissement. De toute façon, révolution ou pas, ça fera des goodies vendus, ça c’est sûr. 🙂

(Attention, le reste de l’article contient un descriptif qui se veut exhaustif du film, des changements, et des spoilers)

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