CLANNAD et son visual novel

Cet article va vous spoiler la route de Tomoyo dans le jeu Clannad, vous êtes prévenus. Si toutefois vous vous contentez de l’anime, alors lisez.

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Mais avant de commencer à parler de CLANNAD, dont la version anime passe en ce moment et que je vous ai présentée il y a peu, il est intéressant de revenir sur ce qu’est un visual novel et pourquoi certains les trouvent si intéressants.

La plupart du temps on associe un jeu japonais comme étant un "jeu de drague" voire carrément un jeu hentai, alors qu’un visual novel se situe très loin de ça.

Le date game (jeu de drague) propose bien souvent quelques choix limités dans l’histoire et se repose sur les choix que le joueur fait quant à l’emploi du temps de son personnage. Selon l’endroit et le moment où le personnage se trouve et ses statistiques, il déclenchera des évènements dans le système du jeu et pourra peut-être gagner le coeur d’une des haremettes. C’est le cas de Bloody Bride testé sur ce même site il y a un an et demi.

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Le visual novel quant à lui fait la part belle aux choix d’embranchements à effectuer dans une histoire. Le joueur suit une aventure et doit faire des choix de temps à autre qui influeront sur les personnages qu’il rencontrera et leur réaction à son égard. Parfois complexe, cet arbre de choix demandera quelques pirouettes afin de voir toutes les scènes et complèter une "route". Une route est un embranchement de l’histoire duquel on ne peut plus dévier une fois embarqué dedans. Les choix alors proposés le long de cette route influeront soit sur ces détails, ou soit sur le succès de cette route, mais une fois que la route est prise, on ne peut plus changer de route. Comme je le disais, certains VN comme CLANNAD exigeront que vous complétiez la route d’un personnage avant de faire celle d’un autre car leurs histoires s’entremèlent, et cet enchaînement provoquera le succès des deux routes en même temps.

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Les eroge, ou erogame, sont bien entendu des jeux hentai, à caractère érotique ou pornographique. Parfois cela apporte quelque chose au scénario, mais parfois cela n’apporte strictement rien, à part bien sûr du plaisir au joueur. L’acte sexuel conté comme dans un livre érotique (avec les voix et les images fixes en plus) permet parfois de s’attacher encore plus au personnage que l’on courtise. Lorsque les eroge sont adaptés sur d’autres supports, les scènes hentai sont parfois retirées et le script édité pour contourner cela, ce fut le cas de Eve Burst Error, par exemple.

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Eve Burst Error, justement, fut mon premier visual novel à proprement parler. Sorti sur Saturn puis sur PC, il a subi sur PC une véritable boucherie qui lui a retiré toutes ses scènes H. Il n’en restait plus que des sous-entendus un peu gras et des blagues sur Bill Clinton (voilà ce qui arrive quand on laisse trop de liberté à des traducteurs anglais). Pesant 3 CDs et bénéficiant de voix tout du long et pour tous les personnages ou presque, Eve Burst Error proposait un concept novateur: on jouait en fait deux personnages bien différents et assez éloignés: Kojiroh un détective eternellement fauché et Marina, une agent secret au service du gouvernement japonais. L’un devait chercher un tableau volé et l’autre protéger la fille d’un ambassadeur d’un pays du moyen-orient. Au départ les scénarios sont très éloignés mais on pouvait changer de personnage en cours de route à tout moment et effectuer certaines actions avec l’un des personnages débloquait l’histoire de l’autre indirectement. Un excellent thriller qui m’a énormément plu à l’époque grâce à son scénario très touffu. J’en avais même prévu une fanfiction qui n’a (hélas?) jamais vu le jour.

Mais revenons à nos moutons…

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Un visual novel est donc comme son nom l’indique, plus un roman visuel qu’un jeu. On passe le plus clair de son temps à lire du texte et à écouter les voix des personnages auxquels on fait face. Du même style qu’un livre dont on est le héros, on pourra choisir son nom et prénom (même si les personnages diront forcément le nom du héros initial lorsqu’ils parleront de vive voix) et les choix parfois assez difficiles qu’on aura à faire. Fort heureusement il existe quelques mécanismes fort bienvenus pour aider le joueur. Le premier est bien entendu la sauvegarde et le chargement à tout moment du jeu, ou bien la possibilité de passer une scène que l’on a déjà vue. Le texte reprendra sa vitesse initiale dés qu’un bout de texte différera de ce que l’on a déjà vu, ce qui peut arriver si l’on varie ses choix d’une partie à l’autre. Il y a en effet des choix dits "essentiels" qui influent directement sur la route à prendre ou celle en cours, et des choix bénins qui n’affectent que des dialogues.

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La force du visual novel se situe dans sa mise en scène. Si vous êtes capables d’apprécier un bon livre, un visual novel vous apportera les mêmes sensations mais améliorées par la voix et l’image. Voir les réactions sur le visage d’un personnage ou entendre l’intonation de sa voix compte énormément pour se plonger dans l’ambiance. Pour peu que l’on ait un personnage que l’on apprécie plus que les autres, le plaisir d’effectuer sa route sera décuplé par le fait que l’on joue toujours du point de vue du personnage. Il y a donc une implication du joueur qui se construit au fur et à mesur que l’on progresse. Le héros de ce genre de jeux est bien souvent assez neutre et sans caractéristique spéciale afin que le joueur puisse s’y identifier plus facilement, mais parfois les développeurs tentent des choses différentes pour les besoins du scénario.

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CLANNAD est une histoire de lycéens, certes comme on en voit souvent, mais qui nous propose des persos très attachants et originaux. Au delà de l’aspect romantique, dans CLANNAD chaque personnage féminin a un problème intérieur uque le joueur devra résoudre. Ce problème n’apparait pas au premier abord et c’est au joueur de le découvrir. L’anime a réussi le tour de force de nous expliquer plusieurs histoires en même temps: celle de Nagisa, de Fuko, de Kotomi ou de Tomoyo mais sachez que vous ne pourrez en explorer qu’une par partie dans le jeu.

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Si on devait parler des différences entre l’anime et le jeu, on pourrait se dire que Kyoto Animation ne s’est pas foulé, car ils ont repris des tas de situations du jeu. Pourtant on doit plutôt voir cela comme une adaptation fidèle et dynamique qui nous fait parcourir plusieurs routes (plusieurs arcs en fait) à la fois. Dans le jeu, une fois une route enclenchée, l’interaction entre le héros et les différents personnages se trouve limitée au strict minimum. Le héros ne va interagir qu’avec le personnage qu’il a choisi ou presque.

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Dans le cas de Tomoyo, puisque au cas où personne ne l’aurait remarqué, il s’agit de mon personnage préféré, il va falloir l’aider à devenir présidente du conseil des étudiants afin qu’elle réalise le but qu’elle s’est fixée en entrant dans cette école. Seulement voilà, quand deux êtres marchent dans des directions opposées, une relation amoureuse est difficile, et c’est le héros qui ira rompre le premier, malgré que la romance était bien engagée. Mais Tomoyo fera le pas suivant pour revenir vers lui une fois sa mission accomplie, même si elle se sera aperçue qu’elle a manqué huit mois de sa vie, huit mois de sa vie avec celui qu’elle aime.

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Tomoyo est un personnage très intéressant. Elle parle calmement, met un point d’honneur à se comporter comme une fille, et essaye de se racheter une virginité après avoir vécu comme une délinquente au collège et avoir semé la terreur dans son lycée. Ses motivations au départ un peu obscures sont en fait très louables, mais si vous avez vu l’épisode 18 de CLANNAD l’anime, vous savez sans doute de quoi je parle. Sa façon de traiter le héros une fois qu’ils sont ensemble est d’ailleurs assez originale et mignonne. Loin de l’archétype de la tsundere habituelle, on sent dés le début qu’elle ne nourrit aucune agressivité particulière pour le héros ou Sunohara malgré tout ce qu’elle lui fait subir.

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Les visual novel en général proposent bien souvent de meilleures histoires, romantiques ou non, que des animes tirés de manga, notamment grâce à l’absence de ‘fillers’, ces épisodes ou ces pans de l’histoire qui ne servent strictement à rien. Dans un visual novel, on va droit au but, toute parole a une répercussion sur les relations entre les personnages et on a pas l’impression de perdre son temps (sauf avec Sunohara dans CLANNAD, mais c’est plus pour l’humour.).

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Pour ceux que ça intéresse donc, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin pour apprécier CLANNAD en anglais si vous cherchez bien sur Hongfire. Les fans ont en effet traduit le jeu presqu’entièrement et crée un patch de voix qui les ajoute à la version PC qui initialement n’en bénéficiait pas. A noter également que les voix du jeu sont les mêmes que celles de l’anime, ce qui aide beaucoup à apprécier les personnages.

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CLANNAD le jeu, mais aussi l’anime, aura réussi à me faire pleurer à plusieurs reprises (notamment dans l’anime lors de la fin de l’arc de Fuko). La série entre ansi dans mon panthéon et je me demande bien laquelle de mes futures machines va hériter du nom "Tomoyo".

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D’ailleurs j’ai même déjà acheté ça, et j’attends patiemment qu’elle arrive à mes côtés, hohohoho… En parlant de cette figurine d’ailleurs, Raton-Laveur m’a fait remarquer qu’elle portait des chaussons Pedobear… Que voulez-vous, c’est de Raton-Laveur dont on parle. 🙂

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Et ceci mes amis, est la récompense qu’on obtient après avoir complété la route de Tomoyo a trois heures du matin alors qu’on a une grosse grippe et qu’on est fiévreux et qu’on passe le plus clair de son temps à se moucher. Mais les visual novel sont très addictifs, quand on parcourt la route de son personnage préféré!

(Cet article aidera peut-être Tomoyo à remonter dans le sondage à gauche, là… Au passage, utilisateurs de Linux, la dernière version de Flash sortie ces dernières semaines permet enfin d’apprécier le sondage en question, propagez donc la bonne nouvelle et mettez votre plugin Flash à jour.)