Wilderness – Un manga détonnant

A vrai dire, Wilderness n’est pas le type de manga que j’aurais acheté de moi-même en voyant sa couverture, puisque Pika a eu la bonne idée d’en faire une particulièrement hideuse :

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Mais que cela ne vous détourne pas de ce manga de Akihiro Ito, à qui l’on doit le très dispensable Geobreeders, notamment. Car là, il n’a pas raté son coup. Manga-thriller bourré d’action, de jolies filles, et d’action, Wilderness est passionnant et se lit d’une traîte sans s’arrêter.

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L’histoire a de multiples commencements, mais celui qui nous est narré en premier, c’est celui de Takashi Seruma, hacker de génie qui va se retrouver dans un gang de braquage de banque particulièrement bien armé et entraîné. Il va être là pour s’occuper de la serrure informatique du coffre de la banque WN de Los Angeles, mais la fuite du commando va tourner au vinaigre à cause d’un traître, et Takashi qui n’avait pas demandé grand chose, se retrouve seul survivant du crash d’hélicoptère, avec un précieux disque de données volé dans la banque. Il va fuir au Mexique alors qu’il est poursuivi par Enola Copeland de la DEA (organisme ricain qui lutte contre le traffic de stupéfiants.)

Enola, elle, va demander à son ex-mari, Toshio Horita, de retrouver pour elle une jeune fugueuse nommée Ena Tairagi qui se trouve au Mexique et qui se retrouve accusée du meurtre d’un policier qu’elle n’a pas commis. Tous trois vont se retrouvés rassemblés pour s’enfuir alors qu’ils sont poursuivis par la DEA, la police locale, et les hommes de deux clans mafieux rivaux, les hommes de Broughton et de Goldsmith.

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L’histoire semble simple au départ mais s’etoffe très rapidement, car l’auteur prend le temps de présenter toutes les forces en jeu et de leur donner chacun des cases de ses planches pour s’exprimer, sans que ça tourne au grand manichéisme gentils versus méchants. Bien sûr, les barons de la drogue c’est pas des gentils, mais vous voyez ce que je veux dire, hein. Malgré tous ces changements de point de vue dignes de 24h Chrono ou de n’importe quelle série américaine d’ailleurs, l’histoire avance plutôt bien à chaque tome. On en apprend plus sur chacun des trois fugitifs, leurs motivations personelles, et de nouveaux personnages se permettent même le luxe d’apparaître et de s’immiscer dans ce méli-mélo. Méli-mélo où les chassés-croisés ne manquent pas et sont plutôt bien retranscrits dans le manga, où on sent bien la tension monter petit à petit grâce à des changements rapides de point de vue des différents personnages ou groupes.

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On sent bien l’inspiration des séries américaines dans la construction de l’intrigue, les scènes d’action très bien chorégraphiées (ça donnerait des passages fortement épiques en anime, en tous cas) et les personnages qui sortent un peu de l’ordinaire. Mention spéciale pour Ena qui ferait un superbe cosplay de Kyonko avec sa queue de cheval flamboyante. Je l’aime <3.

Cette façon de méler action, fusillades, courses-poursuites et jolies filles de temps à autre m’a fortement fait penser à Gunsmith Cats (manga dont il faudra que je parle ici und e ces quatre d’ailleurs.) et j’ai éprouvé sensiblement le même plaisir à dévorer les tomes pour suivre leur aventure. Qui plus est, il y a une certaine exaggération, une certaine folie fort bienvenue. Que ce soit le repaire d’un chef de la mafia abandonné transformé en studio de tournage de films pornographiques cheap, ou la rencontre des trois compères à l’hôtel au tout début, ça fuse dans tous les sens, c’est bourré d’humour décalé, de petites piques ou notes d’humour (même par les personnages secondaires ou les figurants.) Même les ‘méchants’ sont charismatiques, mention spéciale aux vieux mexicains habillés tous pareil et spécialisés dans l’assassinat et la destruction massive.

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Kyonko en haut là.

Dommage cependant que la série ne soit pas terminée pour le moment : il y a 7 tomes, et la parution française a rattrapée celle au Japon. Problème, le tome 7 a déjà plus de deux ans au Japon, on se demande bien ce que fout l’auteur. Je ne lui pardonnerai que s’il fait un tome spécial Ena.

En gros, si vous vous sentez mal parce que vous avez déjà relu Gunsmith Cats 5 fois (avec Burst), et que vous en voulez encore, Wilderness pourrait très bien vous contenter. Bien sûr y’a ni Rally ni Minnie Mey, mais y’a Ena, et ça suffit déjà à me contenter. Que voulez-vous, je suis faible quand il s’agit de ponytails.

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Un grand merci à Morgan Magnin pour m’avoir offert les premiers tomes.