Starship Operators

Il y a de ces séries dont on a croisé le nom une fois, deux fois, trois fois… puis qui reviennent sans crier gare au détour d’une séance de shopping ou de zieutage de planning des sorties (chose que je fais très souvent chaque fin de mois pour voir ce qui va m’intéresser le mois suivant et gérer mon budget). Vous savez, le genre de série qui vous a toujours intrigué mais dont vous ne connaissez finalement rien. Et puis l’occasion de le voir en magasin vous pousse à y jeter un oeil, juste parce qu’il est là, à portée de main (ou de clic). Starship Operators fait partie de ces séries méconnues, surtout quand on considère l’état actuel des animes de science-fiction qui ne s’appellent pas Gundam.

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Il était une fois, dans une galaxie pas si lointaine que ça, des cadets d’une école militaire revenaient à bord de leur vaisseau vers leur planète, Kibi. Cependant, le vilain royaume voisin décida d’attaquer Kibi, qui envoya un vaisseau. Ce vaisseau se fit poutrer violemment, et le gouvernement de Kibi capitula immédiatement.

Une fois que les officiers du vaisseau de nos chers cadets se soient rendus à l’ennemi, les jeunes recrues de Kibi ne l’entendaient pas de cette oreille et décidère à l’aide d’un sponsor de racheter le vaisseau sur lequel ils se trouvaient, l’Amateras, et de faire leur propre guerre contre le royaume. Bon, en fait ils passent plutôt leur temps à fuir, mais passons.

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Le fameux sponsor qui va leur permettre de se ravitailler, c’est Galaxy Network, une chaîne de télé privée qui va voir en eux un bon moyen de se faire de l’audimat et donc de la thune : en dépéchant une reporter suffisament casse-cou sur place, ils vont suivre et rendre compte des efforts de l’Amateras et de la vie à bord. Bien sûr, le producteur a de super bonnes idées comme exiger que tous les opérateurs du vaisseau soient des opératrices (c’est mieux pour l’audimat) et rajouter des effets sonores aux retransmissions des combats (parce que dans l’espace normalement y’a pas de bruit, hé oui Gundam.)

C’est donc dans cette ambiance de rébellion que nos héros et héroines vont se lancer dans leur propre combat pour la liberté de leur planète. L’histoire ne traîne pas, et vous fera vibrer en ses 13 épisodes pour peu que vous soyez suffisament fan de science-fiction réaliste. J’entends par « réaliste » le fait que les combats de vaisseau ne sont pas des déluges de missiles et de lasers: ici un seul tir de laser peut anéantir un vaisseau, et les combats se font parfois à des milliers de kilomètres de distance, voire sur plusieurs jours ! On est loin de la fantaisie d’un Macross ou d’un Gundam, et c’est très rafraichissant.

Cela me rappelle un peu la différence que l’on faisait il y a 15 ans entre un épisode de Wing Commander et un jeu comme I-War. Pour ceux qui n’auraient pas connu, I-War était un simulateur spatial comme c’était tellement à la mode à cette époque. Et quand je dis simulateur, c’était vraiment ça : il fallait gérer l’inertie du vaisseau, les différentes avaries possibles… On ne gérait pas un astronef mais bien un énorme vaisseau de plusieurs centaines de mètres de long.

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C’est exactement ce genre de feeling dans Starship Operators : on sent que les personnages pilotent une brique et non pas un petit vaisseau de merde.

L’anime date de 2005 et est issu d’une série de light novels parus en 2001 qui continue encore de paraître aujourd’hui. Doté d’une réalisation correcte sans être transcendante, la série bénéficie néanmoins d’un chara design assez réussi. Malgré que les personnages soient nombreux, on commence à les reconnaître après une poignée d’épisodes et ils ont leur identité propre. L’histoire ne se focalise pas seulement sur la charmante Sinon même si elle semble être l’héroine, et c’est un bon point. Bon et puis y’a Rio qui est doublée par Ayako Kawasumi (voix de Mahoro, notamment, mais aussi Saber…) et forcément, comme je suis un type faible…

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Starship Operators est donc a réserver à ceux qui sont attirés par la SF. Même si le scénario et le monde sont loin d’être des plus crédibles, il sont suffisament travaillés pour donner envie d’en savoir plus. Les personnages jouent également leur rôle en évitant les clichés. Point de tsundere, d’emo, de coodere ou de yandere, pas de maid ou d’écolière, ici on a affaire à des jeunes « qui n’en veulent ».

Pour finir, un mot sur la version que j’ai visualisée. Je ne vais pas y aller par quatre chemins : Dybex, vous avez fait de la merde.

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La série est en effet réunie dans un box slim avec 2 DVDs. Oui, 2 DVDs pour 13 épisodes. Limite, on se croirait revenu 10 ans en arrière avec les DVD HK douteux aux jaquettes photocopiées achetés en convention qui contenaient 10 épisodes par DVD. Je déconne pas : la qualité est vraiment à chier. L’image est floue et vous vous doutez bien que l’espace est plus bourré d’artefacts de compression que de jolies couleurs. A cela s’ajoute quelques erreurs dans les sous-titres au début de l’anime, et quelqu’un qui n’a sans doute pas relu le synopsis de la série sur l’arrière de la box avant de l’envoyer à l’impression. En conclusion, c’est ni fait ni à faire et autant j’aimerais vous encourager à l’acheter pour soutenir ce genre de séries en France, autant là j’ai vraiment du mal à vous recommander la version de Dybex. Heureusement que Geneon a sorti une version potable en Zone 1 (USA) il y a quelques années…

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