Sous ce titre digne d’une série de sentai (vous savez, Bioman, Power Rangers, et tout le toutim) se cache en fait le dernier manga en date des auteurs de Death Note. Ouais, ce même Death Note qui a remporté plusieurs prix alors qu’en fait, ça reste une histoire totalement capilo-tractée bien qu’assez plaisante à lire, pour peu qu’on ne la prenne pas trop au sérieux.
Et devinez quoi, dans Bakuman, c’est tout pareil.
Loin de l’histoire finalement assez grave de Death Note, Bakuman nous emmène auprès du jeune Mashiro, collégien qui se démerde bien en dessin mais n’est pas spécialement intéressé par ça, surtout vu que son oncle qui était mangaka, s’est suicidé faute d’avoir eu l’inspiration suffisante pour faire un manga assez populaire pour en vivre.
Il aime en secret Azuki, la coqueluche de sa classe (voire du collège entier) mais n’ose pas lui adresser la parole. Un jour où il oublie son cahier de croquis en classe, il tombe nez à nez avec Takagi, le type surdoué en classe et qui a repéré son petit manège. Il lui propose un marché : lui rendre son carnet de croquis s’il accepte de créer un manga en tandem avec lui. Voyant que les capacités de Mashiro en dessin sont excellentes, Takagi pense que cette association pourra être profitable et qu’il spourront prendre d’assaut le Shonen Jump, l’un des magazines de prépublication les plus importants au Japon.
Rappelons que les mangas là-bas sont prépubliés dans ce genre d’ouvrages avant d’avoir des tomes dédiés. En France il y a eu quelques essais avec par exemple Manga Player il y a fort longtemps ou Shonen Magazine plus récemment mais qui se sont soldés par des echecs.
Mashiro va douter un bon moment mais Takagi va découvrir autre chose qui va faire pencher la balance pour Mashiro: Azuki veut devenir doubleuse d’anime (j’entends déjà Gemini me rappeller qu’on dit « Comédien de Doublage ») et Mashiro se met alors en tête de créer un manga qui serait adapté en anime et dont l’héroine serait doublée par Azuki. Takagi leur force un peu la main à tous les deux, et contre toute attente, les deux adolescents se promettent de se marier avec l’autre s’ils arrivent chacun à réaliser leur rêve : Mashiro doit devenir mangaka et avoir une série adaptée en anime, et Azuki doit devenir doubleuse confirmée.
Comme vous le voyez, le pitch est aussi difficile à résumer que ce manga est verbeux. Et quand je dis verbeux, je pèse mes mots. On sent bien l’effet Death Note avec une police minuscule pour caser tout le texte des personnages dans les bulles. Du coup, le manga prend énormément de temps à lire pour ce que c’est. Là où ça passait bien dans Death Note parce qu’il y avait matière à explications (certes pas du meilleur goût mais là n’est pas la question), dans Bakuman, on a l’impression que les personnages repètent souvent la même chose…
Entre ce côté verbeux et les personnages qui enchaînent coup de bol sur coup de bol dans leur ascension au sein du magazine Jump, on a l’impression que tout se déroule trop bien. Même les rivaux potentiels n’en sont pas vraiment, et tout ce petit monde nous sert des tonnes d’explications sur comment les éditeurs choisissent des mangas à paraître dans le Jump et ses hors série. Ca en est à un tel point que l’on ne sait parfois plus vraiment si on a affaire à une vraie histoire légère sur deux jeunes qui se lancent dans le manga avec une histoire romantique en fond, ou si on l’on est en face d’un simple guide éducatif sur les coulisses du Jump. Le positionnement de Bakuman est ainsi très flouté, et 3 tomes (sortis chez Kana, le 4 sort bientôt il me semble) ne nous montrent que cette ambiguité sans jamais réellement prendre le parti d’une idée comme de l’autre.
Cependant Bakuman reste agréable à lire pour peu que l’on ferme les yeux sur les retournements de situation complètement improbables (sûrement qu’il n’y en avait pas déjà assez dans Death Note…) Le dessin est clair, sans bavures, les personnages suffisament intéressants et finalement on se prend au jeu sans vraiment savoir pourquoi… Le rythme est maitrisé et les bribes d’informations (même si on a l’impression qu’elles sont répétées souvent) sont pertinentes et enrichissantes pour peu qu’on s’intéresse à la publication de manga au Japon. Le tout, c’est vraiment de considérer Bakuman comme ce qu’il est vraiment : loin d’être sérieux, c’est plutôt une version très romancée et légère du monde réel pour un mangaka. Si on garde ça à l’esprit, Bakuman se laisse lire très volontiers, sans atteindre le génie (ou le ridicule, c’est selon) de Death Note.
« Ouais, ce même Death Note qui a remporté plusieurs prix alors qu’en fait, ça reste une histoire totalement capilo-tractée bien qu’assez plaisante à lire, pour peu qu’on ne la prenne pas trop au sérieux.
Et devinez quoi, dans Bakuman, c’est tout pareil. »
Ouais enfin, dans Death Note on avait seulement envie de baffer Misa, pas l’intégralité du cast… (puis merde, c’était quand même autrement plus [ridiculement] passionnant)
Sur un podcast récent (je crois que c’est celui de Mangavore, en tout cas il venait d’un blog de sama), un des membres de Kurokawa parlait de la starification (c’était le terme exact) des dessinateurs de manga. Apparemment, un dessinateur talentueux pouvait exiger un peu n’importe quoi de son éditeur, quitte à faire des caprices. Evidemment, tous les dessinateurs ne sont pas désagréables à ce point, loin de là. Mais on citait Bakuman comme manga illustrant cette tendance. Il y a vraiment des éléments visibles à ce sujet dedans, ou c’est plutôt lié à l’ambiance du titre ?
Cette série est-elle déjà publiée en France ? Car j’essaye de trouver des chapitres sur Internet mais je ne trouve rien.
La série a l’air intéressante donc je voulais me faire un petit avant-gout avant d’acheter ^^
PS : désolé si j’écris dans la mauvaise section, je suis nouveau !
Oui, comme je l’ai expliqué dans l’article, le manga est publié chez Kana.
Autant pour moi, j’avais pas vu ce passage ^^ J’irais m’acheter le premier tome alors !!!
Moi perso j’adore Bakuman, parce que je m’intéresse quand même pas mal au monde du manga. Sinon je suis d’accord qu’il ne faut pas le prendre au sérieux, c’est pour passer un bon moment quoi. En revanche je suis tombée folle amoureuse des dessins qu’offre ce manga. Ils sont clairs, précis et en même temps réalistes bien qu’assez particuliers pour les coupes de cheveux ^O^.
Là j’en suis au tome 6, mais sur plusieurs sites comme Manga On ou Scantrad par exemple on peut les lires jusqu’au tome 11/12. Voili Voilà, c’est en gros un manga conseillé.
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