Mass Effect 2

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Mass Effect 1 fut mon premier jeu Xbox 360. A l’époque, ce fut quand même la giga claque graphique. Des promesses d’un grand RPG de SF plein de lasers qui tirent et des combinaisons moulantes, et puis il y avait le Normandy. C’était la grande classe quoi. Un très bon souvenir de gamer, même si la partie RPG du titre était finalement assez réduite, et les dialogues simplistes (quoi que très dynamiques). Du coup, j’attendais Mass Effect 2 de pied ferme, j’ai même pris un jour de congés pour bien le démarrer, c’est vous dire.

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Cet article sera parsemé de deux screenshots à moi (dont un que vous venez de voir) et plusieurs issus de Gamekult, comme d’habitude. Le problème c’est que j’étais tellement happé par le jeu que j’en ai oublié de faire des screenshots jusqu’à à peu près la fin du jeu.

Coupons donc court aux questions principales que les gens se posent: faut-il avoir joué à Mass Effect 1 avant de faire le 2? La réponse est que c’est souhaitable, mais pas obligatoire. L’une des fonctionnalités mises en avant par les développeurs pour ce ME2 est la reprise de votre sauvegarde de ME1. Pour moi ce fut surtout un vrai dilemme: dois-je le prendre sur Xbox ou sur PC? J’avais en effet fini le premier sur Xbox et je comptais réutiliser la sauvegarde pour le 2… C’est alors que je découvris ce site qui permet de récupérer des sauvegardes pré-faites sur PC avec différents Shepard plus ou moins bien alignés et avec différents choix scénaristiques. Car oui, la grande force de ME2 c’est de répercuter les décisions prises dans ME1 sur le scénario de ME2. Et c’est la grande classe.

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Ca c’est ma Shepard à moi. Dans Mass Effect, vous dirigez le commandant Shepard. Vous choisissez son origine (colon, espace ou terrien), son sexe, à quoi il ou elle ressemble, mais aussi sa carrière: héros de guerre, impitoyable ou dernier survivant d’une grande bataille, ces choix n’influent pas réellement sur le déroulement du jeu mais plutôt sur des petits détails de dialogue ici et là. Rien de bien méchant, mais ça fait mouche chaque fois: on se glisse peu à peu dans la peau du personnage grâce à ces tous petits riens.

De la même façon, dans ME1 vous étiez amenés à faire des choix: sacrifier ou non certains personnages, coucher avec d’autres, chaque action se répercute dans ME2 d’une façon plus ou moins habile: un mail reçu, des annonces sur le réseau ExtraNet, des choix de dialogue supplémentaire, des personnages qui sont à des endroits et pas d’autres. Encore une fois, beaucoup de petits riens, mais des petits riens qui font la différence.

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L’histoire du 2, sans trop spoiler, prend la suite directe de ME1: après avoir sauvé l’univers des Sovereign, voilà que le Normandy se fait prendre en embuscade par un vaisseau inconnu qui le dézingue en quelques minutes. Juste le temps pour Shepard d’envoyer tout le monde dans les nacelles de sauvetage, même son timonier qui pourtant tenait à fond à son vaisseau. Shepard meurt en sauvant les autres, et ça aurait pu se terminer comme ça. Mais non: l’organisation Cerberus, que vous aviez pourtant combattu de temps en temps dans ME1, vous resssucité après 2 ans passés sur la table d’opération. Mais ce n’est pas tout: ils vous offrent même un Normandy flambant neuf, et une mission: constituer votre équipe d’élite et trouver un moyen de passer le relai cosmodésique Omega 4 pour aller botter les fesses des Moissonneurs eux-mêmes. Un mystérieux Homme Trouble, qui dirige Cerberus, tire les ficelles de tout ça…

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Et le scénario se résume à ça: pas de folle course poursuite contre un ennemi bien identifié comme ce fut le cas dans le premier ME, mais juste une mission simple: sauver la galaxie. Là où c’est un peu dommage c’est que Bioware nous livre un scénario au déroulement générique: va récupérer tels ou tels membres d’équipage (dans l’ordre qu’on souhaite, encore heureux) puis fais avancer le scénario, puis trouve d’autres membres d’équipage, puis va faire le dernier tronçon du jeu. Aucune grosse surprise, aucune grande bataille impressionnante ou si peu: tout se résume à aller recruter tel ou tel membre choisi par l’Homme Trouble. Vous aurez même la quasi obligation d’effectuer une mission pour chacun d’entre eux, afin de les aider à résoudre leurs petits problèmes, afin qu’ils deviennent entièrement loyaux à votre cause.

Fort heureusement tout ne se résume pas à ça.

Il y a un certain nombre de sous-quêtes et endroits à découvrir. Pas forcément follement passionnants, mais déjà bien plus que dans ME1, où les bases des quêtes secondaires étaient littérarement un copier-coller des autres, avec des caisses qui ont changé d’emplacement et des ennemis différents. De la même façon, certaines quêtes de loyauté pour vos équipiers ne vous demanderont pas de foncer dans le tas bêtement. Il faudra parfois utiliser du dialogue, de la séduction, voire, de la ruse. Il y a peut-être moins de sous-quêtes, mais elles sont originales et pas recyclées comme dans le premier volet.

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D’ailleurs, ils ont viré le Mako de ME1. Le sorte de véhicule tout terrain à la maniabilité excécrable n’est plus, et l’exploration des planètes se fait depuis l’orbite avec des sondes. En gros ils ont retiré un élément chiant de ME1 pour en mettre un autre: pour trouver une mission (fort heureusement signalée une fois en orbite autour de la planète) ou chopper des ressources, il va falloir passer votre souris sur la surface de la planète, avec un réticule affreusement lent, et vérifier à droite qu’un des minéraux répond à la sonde. Si c’est le cas, vous envoyez une sonde et elle récupére les ressources.

Ces ressources sont nécessaires pour faire des recherches afin d’améliorer votre équipement mais aussi votre vaisseau, car si vous ne le faites pas je ne donne pas cher de votre peau à la fin du jeu. Faites-moi confiance.

Fin du jeu qui est d’ailleurs un grand moment en soi, bien pensé, avec des choix difficiles… On regrette juste qu’il n’y ait pas eu plus de missions dans ce genre, mais il fallait bien finir en apothéose.

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L’autre problème de ME2 c’est son gameplay global simplifié. Je ne dirais pas consolisé car c’était déjà comme ça pour le 1, mais ils ont transformé ME2 en un clone de Gears Of War avec des pouvoirs. Sauf qu’ils ont oublié d’emprunter le level design de taré de GoW. Dans ME2, bien que les décors soient tous originaux quelque soit l’endroit où l’on se trouve, le level design est d’une linéarité à faire peur. Ca consiste à avancer, se planquer derrière les couverts, tirer, se planquer, tirer, ramasser les munitions (des MUNITIONS ?! Le premier volet n’avait pas de munitions), ramasser des sous, des minéraux ou des améliorations, faire des petits jeux de hacking très chiants… Et tout ça se repête pour chaque mission que l’on fait. Ad vitam eternam. Il n’y a que très très peu de variantes à ce gameplay, sauf vers la fin du jeu encore une fois. Cela rend finalement la partie combat très terne, bien que les armes aient un meilleur feeling que dans ME1.

Cette simplification du gameplay s’opère aussi avec l’inventaire: disparu, on choisit juste les armes à équiper en début de mission, parfois au milieu. Les munitions sont toujours en quantité raisonnable sur le sol et vous serez rarement à court. Il n’y a pas d’objets spéciaux et l’équipement d’armure se trouve aussi simplifié avec quelques rares pièces au choix (à équiper avant de partir en mission aussi.)

De même, la montée de niveau s’accompagne de points de compétence qu’on répartit dans seulement 3 ou 4 aptitudes par personnage. C’est très peu et la plupart du temps vous n’utiliserez que trop rarement vos pouvoirs ou ceux de vos coéquipiers. Coéquipiers qui d’ailleurs sont assez intelligents pour les utiliser tous seuls, ce qui retirait l’aspect tactical shooter du premier opus.

Cependant, malgré toutes ces tares et simplifications, ME2 en met plein la gueule. Vraiment. Shepard a toujours autant la classe, les dialogues sont plein de poésie et parfois d’humour. Mention spéciale au vendeur de jeux vidéos à la Citadelle: "Ces jeux hentai Asari vendus à Shin-Akiba, c’est vraiment hardcore". Ca m’a bien fait rire, forcément.

C’est pour ça qu’on aime Mass Effect: ses dialogues, son scénario simple à suivre mais efficace, son action, ses personnages bien recherchés, son background touffu et recherché, où les humains ne sont pas la race dominante de l’univers (le Codex est plaisant à lire et écouter d’ailleurs, comme dans ME1). Mais aussi pour les choix moraux qu’il vous invitera à faire. Plus évidents que dans Dragon Age sorti quelques mois plus tôt par le même studio, mais dont les répercussions sont difficiles à envisager: il est évident que les choix que l’on a pu faire dans Mass Effect 2 seront sûrement repris dans Mass Effect 3.

Au final, on a ici un jeu qui tient en haleine pendant une bonne dose d’heures (50 et quelques en ce qui me concerne) et qui en jette. Ses défauts sus-cités sont gommés par une ambiance géniale et un perso principal attachant. J’ai maintenant hâte qu’ils nous sortent le 3 bordel, afin de terminer cette trilogie. Les jeux dans un univers de SF travaillé sont trop rares pour qu’on les laisse passer.