Dans la même lignée que mon article d’il y a très très longtemps sur "pourquoi les maids" je vais vous expliquer pourquoi j’ai une PASSION pour ce métier si méconnu.
Méconnu, et pourtant si important: seiyuu est le terme utilisé pour désigner les doubleurs qui prêtent leurs voix à des personnages d’anime, de jeux vidéos, ou d’autres acteurs lors de l’importation d’un film étranger. Vous avez très certainement des voix qui vous ont marqué dans certains animes. Des voix énervantes ou qui vous ont fait rêver… Cela prouve bien que le choix de la voix d’un personnage est crucial pour son succès et que parfois, ce choix est très mal fait. Fort heureusement la plupart du temps, ce n’est pas le cas.
Il n’y a pas beaucoup d’anime ou de manga qui abordent le sujet. A vrai dire, j’en compte trois. On pourrait penser qu’il n’y a pas grand chose à tirer d’un anime sur les seiyuu, et pourtant, avec toutes les séries aux concepts plus improbables les unes que les autres, comment peut-on penser ça?
Le premier, et sans doute le plus populaire (peut-être parce que j’en ai un peu trop parlé) c’est bien évidemment REC. REC nous contait une histoire d’amour adulte et contemporaine entre un salaryman un peu malchanceux et une jeune seiyuu et tout ce que ça comporte comme problèmes, surtout quand le couple s’est formé en une nuit à cause de l’incendie de l’appartement d’Aka, l’héroïne. Le manga, bien osé comme il faut, a été adapté avec brio par SHAFT en un petit anime de 9 épisodes de 12 minutes seulement. Cela évitait notamment les temps morts et j’ai encore ce souvenir délicieux de l’épisode où Aka doit pour son travail faire une voix dans un anime hentai.
Ensuite, on a eu droit à Love Get Chu, une série somme toute modeste et au design un peu laid sur les bords (même si on est loin de Initial D ou de Kanon par la Toei.) L’héroïne veut ici aussi devenir doubleuse sur fond de comédie romantique avec plusieurs autres doubleuses sur les rangs et un jeune animateur qui fait ses 20 heures par jour d’esclavage réglementaires pour un studio. Même si les subs avancent à deux à l’heure, (depuis 2006 nous en sommes à la moitié de la série seulement) la série reste agréable à suivre et très légère.
Dans un rayon plus loufoque, nous avons le récent manga Koe no Oshigoto, où une lycéenne va devoir bosser avec sa grande soeur pour faire des voix d‘eroge. Ca n’a pas l’air de voler bien haut non plus (je m’apprête à commencer la lecture) mais ça s’annonce plutôt plaisant et surtout mignon tout plein.
Cependant, ces trois histoires omettent de gros pans de la vie d’une seiyuu. Ca a l’air sympa comme job après tout, mais les seiyuu sont loin d’être des stars au Japon.
Tout d’abord il y a nombre de seiyuu disponibles via les agences de talents. Devant tant de demandes (il y a des centaines de nouvelles seiyuu qui sortent de l’école chaque année) il est difficile de trouver un job pour tout le monde, et chaque seiyuu se doit de gagner des auditions et d’en faire tout le temps pour décrocher plus de rôles. Même si elle arrive à se dégoter un rôle dans un anime, ça ne paye pas assez: de 2 000-3 000 à 12 000 yen par épisode pour les plus chanceux et chanceuses, une seiyuu n’est qu’une voix après tout: elle est là pour parler sur le texte qu’on lui a écrit et basta. N’avez-vous jamais remarqué dans les credits d’une chanson comme un opening ou ending d’anime par exemple, que l’ordre des credits était paroles, musiques, puis enfin chant? En général les seiyuu sont très peu voire pas du tout impliquées dans le processus de création des opening ou ending, et encore moins dans les "character song" que l’on trouve parfois dans les OST d’anime. Et pire encore, elles ne touchent pratiquement rien car c’est l’agence de talents qui les paie. Ce ne sont que des salariées après tout.
Bien que moins à plaindre que les animateurs (les plus grands esclaves de cette industrie) les seiyuu doivent la plupart du temps se trouver un second job du style serveuse dans un restaurant ou caissière à un combini (une sorte d’épicerie ouverte 24/7) pour survivre. Bien sûr, le rôle d’une seiyuu ne se limite pas aux animes: les films, les pubs, les annonces de magasins ou la radio sont d’autres options. Une seiyuu doit multiplier les auditions pour espérer avoir plusieurs rôles à la fois. Pire encore: certaines doivent parfois user de leur voix dans des jeux ou anime hentai (sous un pseudonyme) pour toucher un peu plus de yen à la fin du mois. Elles doivent bien faire attention à ne pas être découvertes, ou c’est la descente aux enfers assurée par les esprits bien pensants. Nous autres otakes ça nous dérange pas du tout, mais au Japon comme partout, dés qu’on sort des sentiers battus, ça devient un drame total. L’exemple le plus connu reste Yuko Miyamura qui a fait Asuka dans Evangelion et qui a eu beaucoup de mal à retrouver du travail après car ses ébats dans un porno qu’elle avait tourné quelques années avant Eva ont été mis sur le devant de la scène par un tabloïd peu scrupuleux.
Bref, on ne peut pas vraiment dire que ça soit un métier facile: beaucoup d’appelées, peu d’élues, et les seules bien payées sont celles qui ont de l’âge (du genre, qui ont doublé dans Doraemon, c’est vous dire l’âge.) Des seiyuu légendaires comme Megumi Hayashibara par exemple, que vous connaissez sûrement pour sa voix de Rei Ayanami ou de Lina Inverse, n’ont pas un si gros salaire que ça.
Et pourtant, pourtant, ce sont elles qui nous font rêver, qui donnent vie à des personnages et qui se donnent parfois à fond dans leur rôles. C’est un métier où l’on se donne, où la PASSION doit brûler. Changer sa voix n’est pas si simple et pourtant elles y arrivent, elles font en sorte que les personnages que nous regardons bouger nous inspirent. Les doubleuses et doubleurs occidentaux ne m’ont jamais autant marqué que leurs collègues japonais. Pourquoi ? Tout simplement par les émotions qu’elles arrivent à faire passer dans leur jeu d’actrice est impressionnant. La plupart des seiyuu sont capables d’une grande versatilité pour incarner des personnages tsundere, des clones de Rei, des personnages moe, des petites filles, et d’autres rôles plus nobles. C’est cette diversité que j’aime beaucoup dans ce métier, et les émotions qu’elles font passer via leurs voix. Et je ne trouve même pas qu’elles sont aidées par la musique ou l’action à l’écran: une seiyuu sait être crédible même sans ça, il suffit d’écouter les drama audio de quelques unes de vos séries préférées pour s’en rendre compte. Je sais que je frissonne d’émotion à chaque fois que j’écoute le drama de Tomoyo inspiré par sa route dans le jeu CLANNAD.
En s’intéressant à des seiyuu en particulier et en regardant leur parcours, on s’aperçoit qu’elles font en effet des rôles parfois très différents et éloignés. Sauf bien sûr Rie Kugimiya qui est étiquetée la reine des tsundere à vie à cause de Louise, Shana et Taiga notamment, on ne remarque parfois pas du tout leurs voix. Il m’a fallu un revisionnage de Kiddy Grade pour m’apercevoir qu’Aya Hirano, voix de la déesse faisait Lumière, l’une des héroïnes. De même, qui serait capable de dire que Saber de Fate Stay Night a la même voix que Chizuru de Kanokon tant les deux sont éloignées?
Pour finir, histoire d’être en conformité avec la norme ISO de qualité contrôlée Raton-Laveur(tm) voici le quota de poitrines réglementaire:
Oui, ce sont des poitrines, mais pas de n’importe qui, ce sont des poitrines de seiyuu.
(et, merci au Raton, voici la selection des meilleures. Bigger, better comme on dit.)
Bref, seiyuu c’est un métier génial qui me fait rêver malgré toutes ses difficultés, et je compatis avec leurs problèmes, quand on voit le travail que les seiyuu font pour rendre nos anime encore plus prenants et passionants.
"Saber de Fate Stay Night a la même voix que Chizuru de Kanokon"
Sérieux ? oO
C’est dingue de pouvoir changer sa voix comme ça, si tu ne l’avais pas dit je ne m’en serais jamais douté…
Yuko Miyamura a fait un Porno……je vais aller chercher sa.
Sinon c`est dommage que les seiyu sont mal payes car elles se donnent a 100pourcents et sa ce ressent au niveaux de la qualité du doublage,on peux même dire qu`elle donnent une vie aux personnage (je prends par exemple le doublage de clannad ou de Suzumiya Haruhi no yuutsu….)
malheureusement quand un anime passe sur les télévision française,Le doublage Français sont bâclées et la c`est bien Dommage…….(ah les doublages du club`do sa m`a marquer a vie…)
Le tableau final me fait dire que les seiyuu ont un goût vestimentaire douteux dans l’ensemble.
J’imagine tout de même qu’une fille comme aya hirano qui cumule seiyuu et chanteuse doit plutôt bien gagner sa vie au final non ?
Ninja08 : Doublages français bâclés ? Peut-être, mais pas forcément si c’est avec les gens de GotohWan, où on peut avoir des VF tout de même de qualité (je n’oublierai jamais leurs performances sur "Oban Star-Racers" et "HIgurashi") ! On peut espérer un avenir lumineux pour le doublage français, avec eux !
Merci pour cet article où tu expliques encore une fois pourquoi tu aimes tel truc tout en donnant plein d’infos qu’on ne connaît pas forcément sur le thème abordé ! Encore une fois, c’est un plaisir à lire !
Seule remarque : la phrase "Les doubleuses et doubleurs japonais ne m’ont jamais autant marqué que leurs collègues d’autres pays." Ne serait-ce pas plutôt l’inverse ? Là, ça veut dire que les doubleurs J n’arrivent pas au niveau des F…Avoue qu’il y a contradiction !
"De même, qui serait capable de dire que Saber de Fate Stay Night a la même voix que Chizuru de Kanokon tant les deux sont éloignées?"
Je n’y crois pas ! C’est juste deux personnes qui portenent le même nom !
Pour un autre animé qui parle de doubleurs: "Puni Puni Poemi" un truc à ne pas voir mais qui parle un peu du métier de doubleur (l’héroine voulant devenir doubleuse).
> ???? Kugimiya Rieg
> ???? Nonaka Ai
> ??? Sawashiro Miyuki
> ????? Mizuki Nana
> ???? Shintani Ryouko
> ????
I SEE WHAT YOU DID THERE
>>Seule remarque : la phrase "Les doubleuses et doubleurs japonais ne m’ont jamais autant marqué que leurs collègues d’autres pays." Ne serait-ce pas plutôt l’inverse ? Là, ça veut dire que les doubleurs J n’arrivent pas au niveau des F…Avoue qu’il y a contradiction !
D’un autre côté, le rapport entre films étrangers matés en VO et animes est tellement en défaveur du premier que bon… Ca limite tout de suite la chose. Remarque si on commence à parler des doublages des dramas….
Petite bourde de ma part en effet.
Pour la petite histoire j’ai du réécrire l’article vu que FIrefox me l’a violemment ôté de mon écran en crashant.
Kugimiya Rie à l’air d’avoir autant de poitrine que ses personnages.
La photo d’Hirano Aya est un fake : le maillot de bain est à l’endroit.
Dans Puni Puni Poemi, l’héroïne passe un casting pour devenir seiyuu ; c’est son rêve 😛
Sinon, pour ma part, je ne connais aucun nom de seiyuu – je connais seulement des comédiens de doublage français, comme Eric Legrand et Brigitte Lecordier – et j’avoue que je n’y prête aucune attention.
Dans les mangas qui parle des seiyuu, il y a aussi le récent manga Bakuman où la copine du héros rêve de devenir seiyuu.
Je suis loin de partager ta passion des seiyûs, car même si j’aprécie globalement leurs performances, je leur reproche de surjouer quasi constament et d’avoir des intonation trop souvents stéréotypées. La faute aux écoles de formation je suppose.
J’en prend pour exemple l’épisode de Doremi Dokkan (le 40) que j’ai vu il y a peu et centré sur un perso qui malgré une apparition courte (un seul ep) marque profondément le spectateur à cause de l’atmosphère qu’il dégage, et là le jeu de l’actrice qui l’interprète (avant tout actrice de cinémas et de série TV) joue beaucoup car il change radicalement de ce qu’on entend habituelement. Même remarque pour Yomiko Readman qui ne serait pas Yomiko sans le jeu si particulier de Reiko Miura dont c’est le seul vrai rôle majeur en anime. Chez Ghibli aussi on tache de recruter les comédiens de doublages hors de la horde des seiyûs pro et ça se sent…
Mais ça m’empeche pas de prendre mon pied devant mes "Mouhahahahahahahahaha" de Norio Wakamoto, la voix profonde d’Otsuka, les "ara ara" de Kikuko, les multiples talents de Megumi Hayashibara (entre Lina Inverse, Ai et l’Eva-01 y a 3 mondes) et j’en passe 🙂
Trit’:Je faisait Référence au Doublage de ABsat.TF1 et a des fois de M6.
C’est vrai que la qualité d’un anime dépend beaucoup du boulot des seiyuu et son doublage peut rendre un bout anime insupportable (j’ai jamais pu supporter la version française de mai hime par exemple!)
Mais ce travail reste malgré tout reconnu même en France vu que lors de la promotion d’un film d’animation à la télé, surtout ceux américains, les médias (genre grand journal de canal+ ou 13h de FR2) invitent les doubleurs(ses) pour présenter le film. Même si c’est plutôt parce que dans certains cas le doublage a été réalisé par un acteur connu (genre alain chat dans les shrek) ou une voix déjà connu (genre Pascale Clark dans wall E). Donc le metier n’est pas passé sous silence en france mais n’apporte pas pour autant son pain quotidien ou la "célébrité" au personne voulant en faire leurs uniques métiers!
ps : ils appellent ça la "voxographie" sur wikipedia.. c’est bizarre comme nom mais j’aime bien!
Mouais, enfin, ce qui fait la grande différence entre un doublage français (poour ne pas dire occidental) et un doublage jap, ça reste tout de même la méthode de travail. Et ça Axel, tu aurais pu dévelloper.
Un doubleur français, c’est avant tout un acteur de théatre qui fait ça pour arrondir ses fins de mois (dans 90% des cas). Il vient au studio les mains dans les poches, se contente de regarder deux trois fois la séquence à doubler et ensuite de lire le texte qui défile dans les temps et avec l’intonnation qu’il faut. Il n’y a aucune implication du doubleur dans la définition du caractère du personnage (en même temps, il s’agit trop souvent de traduction d’oeuvres, donc le personnage a déjà un caractère prédéfini). Et bien souvent l’acteur n’a jamais vu le moindre manga de sa vie.
Un doubleur jap, ça se voit fournir un script gros comme un annuaire (pour les perso principaux) et un calendrier de dates pour lesquels il faudra savoir son texte par coeur. Le doubleur sait parfaitement ce qui se passe avant l’épisode et la définition du ton de voix adopté se fait sur place avec le metteur en scène qui peut ainsi décider de modifier de l’orientation de son scénar en fonction du caractère "appliqué" par le doubleur.
C’est ce qui fait que les doublage jap sont bien souvent de meilleure qualité (ou du moins, sont beaucoup plus marquants) que les doublage français.
le doublage français je le trouve dans l’ensemble mediocre ou il y a une voix qui est tres bien et le rste gache tout!!! surtout les perso feminin qui on des voix très suraigu en vf que ça fait pas du tout crédible pour une langue comme le français…pourtant il y a des perles des doublages vf ou on ne peu pas repprocher grand chose bon je prefererais toujours la vo mais quant j’ai enendu la vf de gundam seed avec les voix de flay natale ,maryu ou mu je me suis dit ça c’est du doublage o_o les autres persoon des voix très correcte sauf kira -_-mais alors cela on fait un travail vraiment grandiose!! je pense aussi a la serie stubasa reservoir shronicle ou le doublage est vraiment bon ! comme quoi les francais sont capables de faire un doublages vraiment bien quant ils veulent mais c’est tellement rare c est ça le problème on compte 1 serie sur 15!
Moi je partage à fond ta passion des Seiyuu je les ADORE !!
Les véterans ou les Newbies je les capte au premier mot LOL bien sur j’ai un petit top 5 !!
Je pense que les seiyuus des années 2000 sont bien moins fortes que celles des années 70-80-90 Kotono Mitsuishi, Kikuko Inoue, Masako Katsuki, Megumi ogata, Rika Fukami, Aya Hisakawa bon je vais m’arrêter là !! Hein !! :DD
J’adore ton article voilà tout !!
Par contre je dois avouer, je suis un peu choqué d’apprendre que Yuko Miyamura qui est une seiyuu fort talentueuse, Asuka ou Hinagiku etc … est passé par la case Porno ( carrément ) je sais que presque tout les seiyuu aller disons 75% ont fait des hentai soft ou hardcore mais là !!! Oo
Très bel article !
Je compatis vos positions concernant la rémunération des seiyuu… Apres rien n’arrête la passion ( à part la réalité un peu paradoxal haha), mais bon les seiyuu devraient avoir bcp plus de considération comme tu sembles le penser ( dit moi si mme trompe xD).
Perso je rêverai de devenir seiyuu mais bon les risques sont énormes et le taux de réussite est très faible après qui ne tente rien a rien !