Phoenix Wright – L’As des Avocats

Avec ce superbe titre à la con, j’espère avoir capté toute votre attention.

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Voilà, on va encore dire que je suis en retard, à la bourre, tout ça, mais il n’empêche que j’ai enfin acheté une DS et que j’ai pu dévorer avec délectation Phoenix Wright : Ace Attorney et sa suite, elle pas encore sortie par contre sur le sol européen, Justice For All

Si on devait résumer PW ça serait "un jeu d’avocat". Mais la réalité est en fait bien plus simple. PW n’est rien d’autre qu’une aventure textuelle oldschool à la manière des date games et ero games qu’on trouve partout au Japon. Sauf que là il est signé Capcom, qui nous avait pourtant un peu plus habitués à des séries d’action comme Resident Evil ou Street Fighter pour ne citer qu’eux.

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Votre interaction dans le jeu sera donc limitée à suivre l’histoire, à épuiser une par une les options de conversation avec les autres personnages, à scruter tous les décors pour trouver des indices, à présenter les objets aux bons personnages au bon moment, à faire du voyage entre les différents écrans, etc etc. Ca c’était la phase d’exploration, clairement la moins palpitante du jeu, mais nécessaire à la suite des opérations, le passage au tribunal.

Là, il vous faudra juste suivre l’aventure de nouveau tout en tentant de démonter les dires des témoins (Vérité vraie de Phoenix Wright: le témoin ment. Toujours.) et de leur balancer les bonnes preuves aux bons moments pour le coup de grâce. Parfois, pour changer, le juge vous demandera ce que vous pensez de ceci ou cela, si vous voulez poursuivre ou pas, quelle partie d’une photo vous semble suspecte, etc. Bien sûr si vous vous trompez vous serez pénalisé, et au bout d’un moment, cela entrainera l’exaspération du juge qui vous sanctionnera d’un verdict "Coupable" retentissant et vous obligeant à reprendre à votre dernière sauvegarde.

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Mais assez parlé technique, parlons un peu de ce qui fait clairement la force de Phoenix Wright (car au niveau gameplay et technique, on repassera), l’histoire et les personnages.

Sacrément bien écrit et bourré d’humour qui vous fera sourire voire rire, ce jeu est une véritable bombe pour tout amateur de scénarios tordus et improbables, d’humour à la japonaise, de dessins jolis et de personnages attachants. Qui plus est, le jeu a bénéficié d’une localisation française d’excellente facture, avec textes, pancartes et parfois même noms des personnages adaptés à notre langue. L’humour est ainsi conservé et le jeu complètement abordable par n’importe quel possesseur de DS petit ou grand. Bien sûr tout n’a pas pu être adapté et les férus de tribunaux français auront les cheveux dressés sur leur tête en voyant des "votre honneur" un peu partout ou la façon un peu abradacabrantesque de certaines dépositions de témoins…

L’histoire, parlons-en: vous êtes donc Phoenix Wright, jeune avocat de la défense qui commence et doit faire ses preuves. Sa première affaire sera de tirer l’un de ses amis, Paul Défès d’une accusation de meurtre, qu’il n’a de toute évidence pas commis. La première affaire fait plutôt office de tutorial afin de bien se mettre dans le bain. Le joueur y est accompagné et voit ce qu’on attend de lui dans le jeu sans être materné par des centaines d’explications. Comme dans tous les jeux japonais bien foutus, RPG ou non, le joueur découvre tous les mécanismes du jeu petit à petit sans se farcir 15 pages de tutorial, et à son rhythme.

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Mais avant que vous n’ayez le temps de dire ouf, vous vous retrouverez pris dans le feu de l’action, cr de l’action visiblement au tribunal y’en a. Phoenix est à fond dedans, et lorsqu’il a quelque chose à dire, il crie vivement un "Objection!" ou "Un instant!" fort retentissant pour clouer le bec au témoin ou à l’avocat de l’accusation en face. Les sons, la musique, les quelques voix du jeu sont tout autant d’éléments qui font de Phoenix Wright un jeu d’aventure palpitant à suivre lors des procès et un peu barbant lors de la recherche de preuves et d’indices (ce que j’appelle la phase d’exploration.)

Phoenix n’est néanmoins pas seul et sera accompagné de Mia et Maya Fey. La première est sa chef, la deuxième la petite soeur de la chef, et ensemble ils devront résoudre de nombreuses énigmes et procès pour obtenir un verdict ‘non coupable’, but du jeu dans chaque affaire.

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Le jeu est d’abord sorti sur GBA au Japon (Gyakuten Saiban, le nom original de la série) puis a été adapté sur DS en 2005. Traduit en anglais en 2006, le succès fut quand même au rendez-vous malgré le genre, qui finalement est plutôt bien adapté au support de la DS. La première version DS contient en plus une affaire inédite utilisant un peu plus les capacités tactiles de la DS (utilisation du micro pour souffler sur les empreintes digitales, du stylet, rotation en 3D des preuves…)

Chaque affaire est relativement longue et il faudra quand même un bon moment pour terminer chaque affaire (5 affaires dans le premier volet sur DS, 4 dans le second…) avec chaque fois de nouveaux personnages hauts en couleur et pas mal de mystère. Chaque affaire commence en effet avec un meurtre où tout semblera accabler votre client…

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Toujours est-il que malgré ses défauts inhérents au genre, Phoenix Wright reste un jeu d’aventure palpitant sur DS, de quoi passer tranquillement un moment de solitude ou avant de s’endormir le soir, comme on dégusterait un bon roman tranquille un soir. Bien écrit, charmant, accessible, PW est un hit assuré si vous avez un cadeau à faire sur DS. 🙂