Un appartement connecté en 2019

Ca devient de plus en plus mal entretenu ce blog, le dernier billet date de quoi, y’a 7 mois ? Diantre.

En vrai c’est surtout parce que je ne trouve pas vraiment chaussure à mon pied en 2019 niveau animation japonaise. A part la saison d’hiver qui était plutôt pas mal, j’ai finalement pas regardé grand chose au printemps, et encore moins en été. C’est un peu la loose. Heureusement j’ai également plein de séries en retard donc ça me permet de me rattraper, mais on aura le temps d’en reparler.

Aujourd’hui je vais aborder un sujet assez vaste mais qui me tient à coeur parce que c’est quelque chose que j’ai toujours voulu chez moi à un moment, mais jamais pu l’obtenir.

Mais aujourd’hui tout a changé (ou presque)

Je veux parler de la domotique.

La domotique ?

Avant de qualifier ça de loisir de riche, il faut définir ce que c’est, et on va faire simple : la domotique, c’est tout simplement le fait de pouvoir automatiser certaines actions de son domicile. Il y a de la domotique très très simple, comme par exemple un détecteur de présence qui allume ou éteint les lumières sur votre terrasse, ou des choses bien plus complexes, qui dépendent de l’heure de la journée, ou de la température qu’il fait dehors, et qui permettent ainsi de déclencher automatiquement divers mécanismes : lumières, portes, volets, café, etc.

C’est un vieux rêve pour beaucoup, qui remonte déjà aux années 80 voire 70 où on rêvait d’ordinateurs capables de piloter la maison.

Cependant, le plus difficile c’est de se lancer, car il y a deux écoles.

D’une part, la miniaturisation des ordinateurs comme le Raspberry Pi ont permis à toute une génération de bricoleurs de mettre en place eux-mêmes des solutions à leurs problèmes. Ca et la facilité qu’on a aujourd’hui à se procurer des puces et controlleurs spécifiques (souvent de Chine via Ali Express). Généralement cette domotique permet de répondre à tous les cas de figures, ne coûte pas très cher, mais il faut s’y connaître en electronique, en éléctricité, et aussi en informatique.

De l’autre côté, on a des solutions onéreuses mais intégrées, qui par contre ne satisferont pas les besoins les plus pointus. Elles ont néanmoins l’avantage de s’installer facilement, et de permettre à quiconque d’ajouter un peu d’automatisation à son logement. Le plus gros problème reste néanmoins qu’il faut faire attention à ce qu’on achète, et surtout vérifier que le matériel fonctionne avec notre écosystème (on y reviendra). Il n’est pas rare de trouver du matériel de marques à bas prix qui ne tiennent pas la route, tombent en panne, sont lentes ou ne s’entendent pas bien avec d’autres systèmes. C’est d’autant plus facheux que si on veut de la qualité il faut se tourner vers de grandes marques qui ne proposent pas toujours ce qu’on recherche. Mais au moins y’a du support.

A ce problème d’intégration et de communication entre systèmes, Apple a crée en 2014 Homekit, une sorte de langage commun pour la domotique afin que les appareils compatibles Homekit puissent bavarder entre eux, que votre système de radiateurs Netatmo puissent parler avec les capteurs de température d’une autre marque.

Notez que je vais principalement parler niveau ecosystème de ce qui me concerne, c’est à dire Homekit d’Apple. Sachez néanmoins que, sauf mention contraire, ce que je vous décris est parfaitement réalisable avec du matériel Android, voire avec Alexa d’Amazon. C’est ça qui est bien : les différentes solutions sont en général interopérables si on change d’environnement. Cependant il n’y a pas d’équivalent chez Google à Homekit en tant que protocole, ce qui peut rendre l’ajout de périphériques à votre maison plus complexe. Il n’y a pas d’endroit « central » où gérer tout ça, mais plusieurs. Ou alors il faut utiliser une application tierce. L’assistant Google peut néanmoins permettre de gérer tout ça.

Mon passif avec la domotique

Avant de continuer, il faut que vous sachiez quelque chose. La domotique ça a pas toujours été ça avec moi.

En 2012, des amis m’ont offert une centrale domotique Blyssbox. La marque Blyss est celle de Castorama et proposait (j’ai pas vérifié s’ils étaient toujours en vie) des accessoires, notamment interrupteurs, lampes, volets roulants, prises connectées, etc. mais fermées à un seul écosystème, celui de Blyss. Sauf que. En fait il s’est avéré que c’était de la merde. De la bonne grosse merde, mais heh, il faut acheter français, ma bonne dame ! Tu parles, c’était une horreur.

Déjà l’interface était en flash, l’app mobile fallait se logger à chaque fois (rendant la désactivation du système d’alarme avant de rentrer chez soi peu pratique), mais il y avait pire encore : les modules branchés sur les lumières au plafond communiquaient sans fil avec les interrupteurs (également sans fil) de Blyss qui remplaçaient du coup les interrupteurs physiques. Grosse erreur du joueur français : ces interrupteurs ne fonctionnaient parfois tout simplement pas. Il fallait les allumer, éteindre, rallumer, et ce plusieurs fois jusqu’à ce que la lumière s’allume. Une fois même, ça a allumé des lumières dans d’AUTRES pièces de l’appartement. C’était vraiment très funky et mes invités ne savaient jamais comment utiliser les interrupteurs du coup, et se foutaient de ma gueule, à raison.

J’ai finalement tout jarté le jour où Blyss a annoncé fièrement de nouveaux interrupteurs « plus mieux » après m’avoir soutenu au téléphone que tout marchait bien chez moi et que c’était un souci de mon logement. Hop, tout à la poubelle alors que tout ce bazar m’avait coûté quand même 500€ (sans le cadeau de la box dedans ni les moteurs de volets) à l’époque. J’en ai gardé que les moteurs de volets roulants, car eux étaient fournis avec une télécommande autonome qui ma foi marchaient pas trop mal. Enfin, c’est vite dit : la télécommande avait 5 boutons monter/descendre mais on pouvait lier qu’un seul volet par télécommande, et j’en ai cinq…

Aujourd’hui, seulement deux ont survécu : celui de la salle de bains et du salon. Les deux chambres et la cuisine sont morts, et remplacé par des Somfy IO. Déjà ils marchent mieux (parce qu’en plus parfois la télécommande ne répond pas, faut appuyer plusieurs fois pour baisser les volets). Ils ont tous lâché en même temps ou presque, et le réparateur m’a confié que c’est des merdes fabriquées en europe de l’est ces moteurs Blyss, qu’ils sont plutôt fait pour des stores et pas pour des volets.

Bref, j’étais un peu salé à ce moment-là, surtout que ces moteurs de volets Somfy, avec l’installation c’était 450€ chaque volet. Ouais.

Avance rapide jusqu’à 2019

Nous voilà en 2019, et suite à la rénovation de ma cuisine, je me suis dit qu’il était peut-être temps de se repencher dessus. Depuis Apple avait sorti Homekit, et malgré des débuts timides, de plus en plus d’appareils devenaient compatibles. Comme j’ai du matériel Apple, que j’ai confiance en ce que produit la marque (de manière générale) je me suis dit que j’allais regarder ce qu’il y avait à l’Apple Store de Nantes. Le vendeur, plutôt honnête, m’a dit que le mieux c’était tout de même d’acheter sur Amazon lors de promos car en général, les appareils compatibles Homekit sont assez cher par rapport à la concurrence chinoise (donc à acheter en toute connaissance de cause). A noter que beaucoup d’appareils Homekit, comme je le disais, sont compatibles Google ou Alexa. D’ailleurs en général vous trouverez plus facilement des apareils pour un écosystème Android que Homekit.

Petit apparté là-dessus : un appareil non compatible Homekit ne veut pas dire qu’il ne le sera jamais. Des constructeurs font parfois des mises à jour mais méfiez-vous ! Bon nombre de constructeurs peu scrupuleux ont promis la compatibilité Homekit sans jamais la fournir, ou parfois en disant « Ah ben on en fait la v1 sera pas compatible homekit mais on a justement fait une v2, désolé pour la v1 que vous avez achetée. » On peut facilement jeter la pierre aux constructeurs mais il ne faut pas oublier que pour qu’un appareil soit marqué compatible il faut qu’il soit certifié Homekit, et qui dit certification dit tests par Apple… Pour les appareils récemment compatibles on peut citer les téléviseurs Vizio dont on peut du coup piloter l’allumage/l’extinction ainsique l’entrée vidéo à utiliser. Pratique pour faire un « Je veux jouer à la Playstation » et hop, la télé passe sur la bonne entrée et ça allume la console.

Donc, 2019 : je viens de refaire faire ma cuisine et je m’aperçois qu’il me reste de l’argent du budget cuisine parce qu’un devis avait été estimé trop elevé. Bonne nouvelle me direz-vous : je décide alors de mettre un peu de cet argent dans un « kit de démarrage » Philips Hue et le reste de côté.

Philips propose une gamme de produits « Hue » qui fait de l’éclairage connecté. Il y a plusieurs kits de démarrage qui vont de 70 à 200€ et qui contiennent au moins le « pont » Hue ainsi qu’une à trois ampoules, blanches ou colorées, avec un interrupteur/télécommande ou non. Il faut obligatoirement le pont pour commencer, vous ne pouvez pas commencer avec une simple ampoule.

Plus qu’une gamme, c’est carrèment un écosystème puisque leur protocole, ouvert, permet à des applications tierces de manipuler vos lumières facilement.

Beaucoup de constructeurs proposent en effet dans leur gamme un petit appareil appelé « pont » qui sert de centralisateur pour le matériel de la marque. Vous reliez le pont à votre réseau local (sur votre box Internet) par le câble fourni et c’est le pont qui s’occupe de parler directement aux ampoules.

Et là j’ai été assez bluffé, notamment par la facilité d’installation du tout. L’appli mobile Hue commence par ajouter le pont détecté grâce à l’appui d’un bouton en façade de celui-ci, puis le pont cherche les appareils Philips (ampoules, télécommandes, etc.) non configurés sur le réseau.

Je visse donc une première ampoule sur la lampe du salon au dessus de la table, et une fois que j’ai appuyé sur le bouton de la lampe, elle s’allume (le contraire aurait été inquiétant, j’en conviens) mais surtout, elle est détectée par le pont, et je peux la manipuler depuis l’appli Philips sur mon téléphone.

Pour le moment, je n’ai pas eu recours à Homekit : l’appli Philips permet de manipuler le matériel Philips, et permet quelques automatisations comme nous allons le voir ensuite. Il y a néanmoins pas mal d’applications sur l’App Store ou le Play Store qui sont compatibles Philips Hue et permettent des manipulations plus avancées encore

On peut paramètrer beaucoup de choses avec l’app Philips Hue seule

Attention c’est important. Notez bien que j’ai allumé la lampe par son bouton : c’est très important car on l’oublie un peu vite mais pour que l’ampoule puisse êter éteinte ou allumée depuis votre téléphone… il faut qu’elle soit alimentée en éléctricité ! Se pose alors la question de quoi faire avec les interrupteurs classiques de votre logement : personellement j’ai mis du scotch sur ceux-ci afin de ne plus avoir à les manipuler : ils laissent le courant passer et ce sont les outils de domotique qui gèrent si c’est allumé ou éteint.

Je vais vers la lumière !

Mon kit de démarrage contenant 3 ampoules couleur, j’ai mis les deux autres dans les deux chambres de mon appartement. Je n’en ai pas mis dans les couloirs ou le salon (au plafond) car j’ai des lustres / luminaires qui n’ont pas d’ampoule interchangeable. Mais comme on le verra il y a d’autres solutions pour ça.

Quel est l’intêret d’une ampoule couleur par rapport à une blanche ? C’est certain que niveau prix, c’est pas la même chose. Là où une ampoule blanche Hue va coûter dans les 20 balles, ici on se rapproche plutôt des 50-60 balles quand même. C’est juste du confort en fait. Sur une ampoule blanche vous pourrez toujours faire varier l’intensité de la lumière et la température, mais sur une couleur vous pouvez aussi changer la couleur évidemment, et là on peut faire des choses amusantes, comme tamiser une pièce d’une lumière rose pour avoir un bureau SEXY (demandez à @Nemotaku sur Twitter) ou bien mettre une lumière rouge pour aider à s’endormir.

Ce qu’il faut retenir c’est que la couleur n’est absolument pas indispensable, surtout dans les pièces de passage comme les toilettes ou les couloirs, ou encore la cuisine. Dans un salon, une chambre ou la salle de bains, ça peut donner des trucs chouettes, comme par exemple se faire une petite ambiance colorée sympa pour le bain, ou changer la couleur de la pièce selon ce qu’il y a sur votre écran ou téléviseur.

Comme l’occasion s’est présentée pour la cuisine, j’ai choisi un plafonnier intégrant directement une lampe Hue, donc le plafonnier est lui aussi manipulable depuis l’app Philips.

J’ai ensuite équipé les toilettes et la salle de bains d’ampoules Hue.

Mais comment faire si on a pas son smartphone sous la main et qu’on a des invités ?

Il y a différentes solutions. Encore une fois, pour le moment on se limite à l’écosystème Philips car il est de loin le plus complet sur le marché. Philips vend des télécommandes à 4 boutons configurables livrées avec un socle. Ces 4 boutons sont ON/OFF mais aussi augmenter ou baisser l’intensité de la lumière. Mais surtout le socle de la télécommande est aimanté et possède deux bandes adhésives à l’arrière ce qui permet de les coller au murs. J’ai choisi de mettre les miens juste au dessus des interrupteurs physiques dans chaque pièce. On peut d’ailleurs prendre la télécommande avec soi si on veut manipuler les lumières depuis son canapé par exemple, puis remettre la télécommande sur son socle quand on sort de la pièce. A noter que ces socles ne sont pas des socles de rechargement, il y a des piles dans les télécommandes. Elles sont à 20€ pièce.

En haut une télécommande Philips Dimmer Switch, et en dessous un interrupteur double Koogeek

Donc vos invités peuvent manipuler les lumières normalement, tout va bien.

Il existent enfin des lumières sous formes de bandes de LEDs adhésives. Elles permettent de créer des éclairages discrets, par exemple sous un meuble ou un canapé, au dessus d’une fenêtre ou le long d’un couloir, ou un balcon. Ca coûte néanmoins relativement cher (80€ pour 2 mètres) et le problème c’est que si on en a besoin que pour une petite surface on doit les couper et donc perdre une partie de la bande. On peut néanmoins ajouter des extensions… bref, c’est vraiment du confort mais ça peut donner des éclairages super sympa, il faut juste trouver les bonnes idées.

OK, mais là on a juste des lumières pilotables par smartphone, où est la domotique là dedans ?

J’y viens.

Pour que vos lumières puissent réagir seules, il vous faut un moyen de les déclencher. Il y a déjà des déclencheurs simples qu’on connait bien, comme l’heure de la journée. Par exemple, vous pouvez programmer vos lumières pour qu’elles s’allument à heure fixe quand vous n’êtes pas là, afin de simuler de la présence dans la maison.

Mais on peut faire beaucoup mieux que ça.

Philips vend par exemple des capteurs de mouvement qui font aussi capteurs de lumière et de température. Capter la lumière ambiante est important car elle permet de savoir si on est plutôt en journée ou le soir, si les volets sont ouverts ou fermés, etc. La luminosité, exprimée en « lux » nous permet donc de savoir de façon sûre si c’est pertinent ou non d’allumer les lumières.

Dans l’app Hue, on peut donc régler la sensibilité du détecteur de lumière mais aussi celui du détecteur de mouvement. Si vous avez un chat, il sera préférable de mettre le capteur en hauteur pour éviter que le chat ne le déclenche. A vous de faire différents essais.

Ainsi j’ai placé un de ces petits Motion Sensors au dessus du micro-ondes près de l’entrée. Ainsi, le capteur me voit quand j’entre dans la pièce. Dans l’app Hue j’ai indiqué que je souhaitais allumer le plafonnier en mode « Lumineux » (donc puissance maximale) entre 8h00 et 0h00 et en mode « Attenué » entre 0h00 et 8h00. Pourquoi faire si compliqué ? Bah, on peut régler la puissance de la lampe au plafond, donc pourquoi blaster toute la lumière possible la nuit ? Quand vous avez des invités, ça évite que la lumière de la cuisine soit perçue dans les autres pièces où vos invités dorment (comme le salon) et quand vous vous levez la nuit pour boire un peu d’eau, ça évite de vous défoncer les yeux et de vous réveiller plus que nécessaire !

Bien sûr, un minuterie s’enclenche et si au bout de X minutes plus aucun mouvement n’est détecté dans la cuisine, les lumières s’éteignent.

Les Motion Sensor Hue sont d’ailleurs livrés avec une cheville et des vis pour pouvoir installer les capteurs aux murs si on le souhaite, mais les poser quelque part c’est bien aussi.

A partir de là j’ai installé la même chose dans les toilettes et la salle de bains : ça permet de ne plus avoir à allumer et éteindre les lumières en entrant ou en sortant. Confort !

On peut néanmoins imaginer d’autres possibilités, dans les couloirs notamment pour que les enfants ayant besoin d’aller aux toilettes la nuit aient un éclairage suffisant mais pas dérangeant pour le reste de la maison.

Différens capteurs existent sur le marché, que ça soit des capteurs de température, d’inondation, de fumée, de météo (lumière, pluie, sens et force du vent, etc.) ou encore des caméras, ce sont tous des vecteurs de déclenchement de vos appareils connectés. L’heure de la journée, la présence ou non de votre téléphone portable sur le réseau Wifi de la maison, etc. peuvent aussi servir.

Et les lumières dont on ne peut changer les ampoules pour mettre des Hue ou des LIFX ?

Il y a des possibilités pour ça mais malheureusement Philips n’en fournit pas. C’est là que j’ai dû me fournir chez un autre constructeur. J’ai pris du Koogeek car ça me semblait un choix pertinent et pas non plus extraordinairement cher, même si ça a l’air un peu chinois quand même (mais chinois de qualité correcte).

Voyons, qu’est-ce que j’ai comme lampes qui ne sont pas avec des ampoules… les couloirs et le salon, oui. Mais pas que. J’ai aussi des luminaires dans une vitrine à figurine dans le salon et le placard de la cuisine.

Manipulation d’une prise ou d’un interrupteur par Homekit. Ici on ne peut faire que ON ou OFF.

Pour le placard de la cuisine, les luminaires sont tous branchés sur une multiprise sous le placard, et la multiprise est branchée sur le secteur derrière le placard. Koogeek faisant des prises connectées compatibles Homekit, j’ai donc utilisé ceci.

En attendant, cette grosse prise est assez simple à mettre en oeuvre, on la branche sur le secteur, et on branche la multiprise par dessus. Un bouton physique permet d’allumer ou d’éteindre la prise, mais surtout elle apparaît ensuite dans les périphériques manipulables, et on peut la configurer pour qu’elle soit considérée comme une lumière plutôt qu’une bête prise. Alors oui, contrairement à des ampoules Hue on ne peut pas régler l’intensité de la lumière, mais au moins on peut l’allumer et l’éteindre.

Il y a également d’autres fioritures intéressantes. Ces prises connectées ne permettent pas non seulement de les piloter à distance, mais aussi de suivre la consommation éléctrique de vos appareils branchés dessus. C’est en général une bonne idée de les mettre derrière votre installation informatique ou un appareil éléctroménager pour voir ce que ça consomme réellement sur la durée.

Statistiques de consommation éléctrique d’une des prises connectées. On peut même indiqué le pris du KW/h pour avoir une estimation du coup de l’appareil

Du coup, pour ces deux placards/vitrines, c’est fait.

J’ai aussi dans la cuisine, des lumières au dessus du plan de travail, qui sont actionnées via un interrupteur mural. Comment faire dans ce cas ? Il existe des interrupteurs connectés, ici les Koogeek également, qui agissent comme des interrupteurs classiques qu’on encastre dans un mur, mais qui sont également pilotables à distance. J’ai demandé à mon ami @s3phyCa grand bidouilleur de l’extrème pour l’installer convenablement. C’est la seule partie de mon installation qui a nécessité des connaissances en éléctricités. Une fois installée, l’interrupteur se manipule comme un interrupteur physique normal vu qu’il coupe le courant ou le laisse passer vers les lumières du plan de travail, sauf qu’il permet aussi d’être actionné à distance.

Les volets

Pour les volets, il n’y a pas de solution miracle : chaque constructeur ayant sa propre façon de faire, il vous faudra très probablement bricoler quelque chose. Je n’en ai pas encore parlé, mais la communauté domotique open source se bouge pas mal et il existe des solutions comme Jeedom (un hub opensource de domotique qu’il faut installer sur un ordinateur) et ses nombreux plugins qui permettent, via un petit appareil capable d’emettre sur les fréquences radio des moteurs de volets, de les manipuler. Homebridge, un autre logiciel open source, permet via des plugins de manipuler d’autres éléments et de les rendre compatibles Homekit. Néanmoins ne vous attendez pas toujours à ce que ça marche à 100%, cela reste développé par des gens sur leur temps libre, qui font ce qu’ils peuvent pour faire ce que les constructeurs devraient faire par eux-même, et parfois ils font des protocoles buggués ce qui rend le travail des développeurs open source encore plus difficile.

Pour mes volets, le problème c’est que j’ai une installation batarde mi Somfy IO, mi Blyss. Pour les Somfy IO il n’y a pas mille solutions, il faut passer par l’achat d’une box Somfy nommée Tahoma, qui coûte quand même 250 balles au bas mot. Elle a une interface un peu pourrie d’après certains retours et n’est pas compatible Homekit mais Google et Alexa au moins. La compatibilité Homekit est prévue en 2019 mais comme je le disais plus haut, il vaut mieux se méfier.

Pour le moment, mes volets ne sont pas inclus dans mon appartement connecté, mais ça viendra en temps et en heure. On peut imaginer les baisser automatiquement la nuit et les ouvrir le matin au réveil, ou les baisser s’il y a trop de lumière dehors dans certaines pièces, si je suis à la maison, ou si la température est trop élevée dehors…

Je pourrais bien sûr faire des bidouilles avec la box Tahoma + Homebridge pour renddre ça compatible Homekit mais on est jamais à l’abri d’une mise à jour un peu pénible qui casserait la compatibilité. Plus on rajoute de maillons dans la chaîne, plus elle peut se briser… Je reste donc prudent sur le sujet. Et puis, rien ne presse !

Le chauffage

Mon chauffage est composé de radiateurs éléctriques individuels. Dans les maisons notamment, il y a une chaudière et des radiateurs avec une tête pour les régler. Netatmo, Tado, et Nest notamment permettent de manipuler aisément ces types de radiateurs. Mais dans mon cas ça n’est pas utilisable car les miens sont éléctriques uniquement. Pour ça, je n’aurai pas le choix : il faudra que je prenne des petits modules qui vont se placer entre le radiateur et la prise et qui vont permettre de les allumer/éteindre et de manipuler leur température. S3phy a prévu de passer chez moi bientôt pour m’installer tout ça dés qu’il aura reçu les pièces. Ca demandera un peu de bricolage mais heureusement ça devrait ne pas être trop complexe ni onéreux. J’ai quand même 6 radiateurs qu’il va falloir piloter.

Une utilisation possible est bien entendu de mettre du chauffage dés que je pars du boulot ou de le couper quand je ne suis plus chez moi automatiquement. Fini les oublis du genre « merde j’ai oublié de couper le chauffage il a tourné toute la journée ». On fait ainsi des économies ! Pareil, en hiver, pouvoir allumer le chauffage de la salle de bain une heure avant le réveil du matin, ça peut être plutôt pratique pour bien apprécier sa douche !

Les portes

Il existe des petits capteurs d’ouverture de porte et de fenêtres, qui se composent de deux parties : une se met sur le cadre de la porte et l’autre sur la porte elle-même, face à face. Si les capteurs se voient, alors la porte est considérée fermée. S’ils ne se voient plus, ça veut dire que la porte a bougé et est donc ouverte. Chez moi, au quatrième étage, j’en ai donc mis un (encore un Koogeek, mais il existe d’autres marques plus onéreuses comme les Eve) sur ma porte d’entrée uniquement. Je peux ainsi savoir à distance quand la porte s’ouvre et se ferme. Par exemple en cas de cambriolage si je ne suis pas chez moi, tout bêtement.

Notifications quand vous n’êtes pas chez vous et que quelqu’un entre ou sort de chez vous

Un petit mot sur les serrures connectées : personellement ce n’est pas le genre de truc que je me vois installer dans l’immédiat et ce pour pas mal de raisons. Cependant, je dois bien leur reconnaître des utilités qu’il est intéressant de mentionner. Par exemple le fait que pour celles à code, on peut générer plusieurs codes distincts pour ouvrir la porte de la maison et les révoquer à loisir, savoir quand ils sont utilisés (par exemple pour des ouvriers ou parents qui viendraient chez vous.) Les possibilités sont assez intéressantes mais pas indispensables, mais on peut imaginer le cas où on demande à un ami d’aller vérifier un truc chez soi alors qu’on est à l’autre bout du pays et qu’on a pas pu lui donner physiquement une clé. Il y a des côtés pratiques indéniables.

Bon, et sinon Homekit c’est quoi à la fin ?

J’en parlais en début d’article. Homekit c’est l’écosystème de domotique d’Apple, qui a donc invité des constructeurs à créer des appareils pour cet écosystème. Comme tout protocole inventé par Apple, ces derniers sont très stricts sur son utilisation, et il faut que votre matériel passe des certifications pour qu’il soit labellisé « compatible ». Ce n’est néanmoins pas un mal dans le far west que peut être la domotique, car ça donne une idée de la qualité d’un produit et de ses intégrations possibles. Un gage de qualité, en quelque sorte. Notez que tout appareil compatible Homekit est normalement compatible Android et/ou Alexa la plupart du temps.

Homekit n’est pas « exclusif ».

Gardez bien à l’esprit que tout ce que je vais décrire ici est entièrement réalisable avec du bidouillage matériel et logiciel. Homekit se veut une solution clé en main pour la domotique. Par exemple, Jeedom est largement capable de faire ce que fait Homekit voire plus encore, mais ça vous demandera de passer un peu plus de temps dessus.

C’est bien sûr à double tranchant : on a des produits de qualité mais on a également moins de choix. Il y a encore certains domaines où Homekit est relativement absent comme les volets par exemple.

Cet écosystème, ce protocole commun a néanmoins un énorme avantage : c’est qu’il permet aux appareils d’une marque différente de se parler entre eux. Alors oui, je sais, il y a des normes de domotique déjà existantes, mais il y a quand même de la biduoille à faire au final. Là on s’adresse réellement avec Homekit à des gens qui n’ont ni les coméptences ni la patience pour régler leur système. On branche, ça marche.

Homekit se présente comme une application sur iPad, iPhone, mais aussi sur l’Apple Watch et l’Apple TV. Cette appli « Maison » permet de déclarer des pièces dans un logement, mais aussi d’y ajouter des appareils. Si vous avez suivi, vous savez maintenant que j’ai des prises connectées Koogeek, un interrupteur Koogeek, et des lumières et capteurs Philips. Sur les appareils Homekit il y a un petit code numérique que l’app Maison nous demandera de scanner et qui permet d’ajouter en un coup un périphérique. On choisit alros son nom et dans quelle pièce il se trouve, et hop. Pour les Koogeek chaque appareil est indépendant donc on les ajoute un par un, mais pour le matériel Hue, on doit juste ajouter le Pont Hue dans Homekit et hop, toutes les ampoules et autres capteurs s’ajoutent tous seuls.

Un tap sur un objet permet de l’activer ou el désactiver, on voit son état dans des petits carrés (Eteint, Allumé, 50%…) mais on peut en faisant un appui long, régler la luminosité d’une lampe et même sa couleur. Mieux encore, on a accès, selon les appareils, à des réglages :

  • Pour les ampoules : couleur et luminosité comme je viens de le dire
  • Pour les capteurs : Etat de la batterie, est-ce que le capteur a détecté de la présence, ou encore configurer des notifications sur son téléphone en cas de déclenchement.
  • Pour les télécommandes : Etat de la batterie, et aussi ce que déclenche chaque bouton.
Manipulation d’une ampoule par Homekit

Notez bien ce dernier point : ma télécommande Hue me permettait via l’application Hue de manipuler les lumières d’une pièce… mais quid des lumières non Hue ? Homekit permet justement à partir d’une pression sur un bouton de la télécommande, de lui faire allumer aussi les prises Koogeek. De la même façon on peut configurer les capteurs de mouvement Hue pour qu’ils déclenchent d’autres appareils.

Les scénarios deviennent de plus en plus intéressants dés lors : on peut par exemple allumer le Homepod pour qu’il lance de la musique quand on arrive chez soi (quand notre téléphone est sur le réseau Wifi et que la porte d’entrée vient de s’ouvrir) et même allumer les lumières du couloir pendant 5 minutes avant de les éteindre.

Les scènes sont également des choses dont on a pas beaucoup parlé mais qui peuvent se rendre utiles si on a de l’imagination. Elles sont disponibles sur toute bonne application de gestion de lumières, que ça soit l’app Hue ou l’app Maison d’Apple. Elles permettent de préconfigurer des éclairages, au niveau luminosité ou couleurs, pour créer des ambainces différentes, et déclencher ces scènes à la voix. Par exemple « Je vais me coucher » tamise toutes les lumières dans l’appartement et un « Bonne nuit » ou « Dodo » éteignent tout. On peut imaginer une scène de réveil aussi avec juste la cuisine, la salle de bains et la chambre d’allumées.

Les automatisations sont plutôt bien pensées : Par exemple on peut faire en sorte que les lumières du salon s’allument automatiquement au moment où le crépuscule arrive. Il s’agit d’un moment dans la journée qui change tous les jours, donc plutôt que de régler l’heure au fil des saisons, on laisse comme ça et c’est assez pratique : les lumières se déclenchent quand il n’y a plus suffisament de luminosité dans la pièce. A noter que des conditions peuvent être ajoutées comme « Je suis dans l’appartement » ou « Il n’y a personne dans l’appartement » ou « Je ne suis pas dans l’appartement (mais d’autres personnes s’y trouvent, via leur téléphone sur le réseau Wifi) ».

Enfin, dernier point intéressant c’est qu’on peut partager son domicile avec quelqu’un. Compagne/on ou invité, la personne doit possèder un iPhone ou iPad mais elle peut maniupler les éléments de la maison, et on peut faire en sorte que ça soit uniquement possible si on est sur le même réseau Wifi.

D’ailleurs, il y a un truc dont j’ai pas parlé avec Homekit mais c’est qu’il vous faudra un concentrateur de la marque pour que vos automatisations fonctionnent quand vous n’êtes pas chez vous. En général, un iPad suffit, tout comme un Homepod ou une Apple TV.

Conclusion

Voilà, ça coûte cher tout ça, mais j’estime que ça fait aussi partie de l’amélioration de sa qualité de vie et de son logement. On est au boulot en journée, et quand on rentre chez soi on a envie d’un peu de confort, non ? Sans compter que dans mon cas, avec mon handicap visuel, piloter mon appartement à la voix est assez grisant. Si jamais je perds totalement la vue un jour, je serai heureux de pouvoir faire tout ça à la voix.

Les constructeurs regorgent de bonnes idées et font pour la plupart des applications de qualité. Philips par exemple propose la gamme Hue incontournable de par sa qualité, ses éléments différents et surtout son ouverte et sa compatibilité avec tout ce qui bouge (ou qui ne bouge pas).

C’est pas quelque chose qui se fait immédiatement, il vaut mieux étaler ses achats et ses installations histoire de bien se poser et réfléchir à ce qu’on veut installer, et où. Moi j’ai encore des projets : Les lumières du couloir et du salon déjà, puis le chauffage (l’hiver va pas tarder), ensuite les volets, et après pour se faire plaisir, des bandeaux à LED à différents endroits de l’appartement.

J’espère en tous cas que ce billet vous aura donné des idées pour chez vous, que ça soit dans un futur proche ou lointain. En 2019 la domotique est vraiment accessible, que ça soit financièrement (mais il faut se farcir des manipulations techniques) ou facile à utiliser et à installer (mais ça coûte plus cher…) Il faut être néanmoins vigilant sur ce qu’on achète, vérifier la compatibilité avec son système de prédilection (Apple, Google ou Amazon) et aussi les retours d’autres utilisateurs. Bref faire un peu de recherche !

N’hésitez pas à poser des questions dans les commentaires, sur Discord ou sur Twitter, j’y répondrai avec joie. D’ailleurs sur le Discord on a crée un nouveau canal, #electro-bricolage pour parler de tout ça !

Rapport financier

On m’a demandé combien tout m’avait coûté au final, c’est donc l’heure du rapport financier! 🙂

  • Kit de démarrage Hue avec Pont + Télécommande + 3 ampoules couleur : 150€ (199 normalement)
  • 5 x Télécommandes (20€ x 5 = 100€)
  • 1 plafonnier Hue (150€, cadeau)
  • 3 x Motion sensor (40€ x 3 = 120€)
  • 3 x Ampoules couleur supplémentaires (50€ x 3 = 150€)
  • 1 capteur porte Koogeek : 30€
  • 2 prises Koogeek (40€ x 2 = 80€)
  • 1 interrupteur double Koogeek : 60€

Au total tout ça fait 690€ dépensés si on compte pas le plafonnier qu’on m’a offert.