Manga

Si vous me suivez, vous savez que je fais partie de l’association Nijikai qui s’occupe de la convention Jonetsu et que par conséquent, ce billet ne sera pas sans un certain goût promotionnel, mais je tenais à être transparent avec mes visiteurs.

Je ne vais pas revenir sur l’historique de Jonetsu car si vous êtes curieux vous irez chercher vous-même, mais je vais rappeler rapidement de quoi il s’agit : en 2014 nous avons été nombreux à vouloir une convention qui nous ressemble un peu plus que les conventions traditionnelles où on voit des tonnes de contrefaçons dans les allées, où on fait venir des invités parce que ça fait venir des visiteurs, et où les fanzines et artistes sont là parce qu’il faut une caution créativité quand même, hein. Et ça achète des emplacements de stand donc c’est pas mal.

Le trait est bien sûr forcé, toutes les conventions ne sont pas comme ça, je le sais très bien.

Mais l’asso Nijikai est un peu née de ça, mais aussi et surtout parce qu’on voulait se dire « Bon allez, on fait une convention ! » plus par défi qu’autre chose. Au final on a aimé ça parce qu’on a remis le couvert pour une seconde édition puis aujourd’hui une troisième.

Le but de Jonetsu c’est d’offrir une convention axée sur les conférences et les créateurs. Mettre en avant les artistes francophones, et surtout proposer des conférences sur l’animation, japonaise ou pas. On voulait permettre à tous d’en savoir plus sur les métiers qui font que votre animé se retrouve sur votre plateforme de streaming légale préférée, de la production jusqu’à la diffusion donc.

Les 2 premières éditions avaient leur lot de conférences sympa, par exemple, et vous pouvez en retrouver une partie sur la chaîne youtube de Jonetsu. Bon évidemment toutes n’y sont pas, monter des conférences en vidéo ça prend du temps.

Cette 3ème édition se déroule du coup à Bourg-la-Reine les 7 et 8 Avril 2018 une fois de plus, mais on a beaucoup plus d’espace disponible, et surtout un programme plus étoffé :

Et pas mal d’autres trucs, y’a le programme des conférences sur le site web ! Perso je pense aller voir au moins ces trois-là, particulièrement celle sur le bruitage. Il y a aussi une conférence sur Kyoto Animation le samedi à 11h qui sera sûrement très intéressante pour quiconque apprécie le studio.

Enfin, les conférences, c’est que l’un des ingrédients de ce délicieux sandwich qu’est Jonetsu : outre un concours de cosplay et une conférence sur le World Cosplay Summit, il y aura bien sûr un peu de karaoké et surtout la remise des Prix Minorin.

Mais surtout, il y aura énormément d’artistes talentueux présents avec leur stand et leur création. Jonetsu étant une relativement petite convention quand on compare aux gros salons parisiens, la petite taille permet vraiment d’avoir une ambiance conviviale avec les artistes que vous croiserez. Pour moi ça sera l’occasion de voir les copains Raynart, Sedeto, Goku et Biscuit par exemple. Il y aura aussi quelques stands pro bien sûr.

Voilà, si vous voulez passer un bon moment, croiser plein de gens sympa, et en apprendre plus sur l’animation, Jonetsu est vraiment un bon plan pour ce week-end-là. Pour tout vous dire j’ai encore rien préparé pour Epitanime et Japan Expo cette année ce qui est quand même une première (j’ai loupé qu’une Epitanime depuis 2001 et c’était parce que j’étais au Japon. Et une Japan Expo depuis 2008 aussi, mais Shami serait très probablement mort si j’y étais allé, j’ai préféré m’occuper de lui), c’est même pas dit que vous m’y croisiez. Par contre ce qui est sûr c’est que je serai à Jonetsu !

P.S. : Pour suivre les dernières infos de la convention, car y’a encore des surprises de prévues, direction le compte twitter !

P.S. 2 : Y’a de délicieux sandwiches au poulet.

C’est toujours un peu délicat pour un auteur d’évaluer ses pairs. Parce qu’on sait mieux que quiconque que la critique est facile et que l’art est difficile. Parce qu’on sait aussi ce que c’est de recevoir de mauvais retours. Enfin, il y a aussi le fait qu’on a pas forcément la bonne légitimité pour critiquer parce qu’on a une vision trop idéalisée de ce que devrait être un bon ouvrage. On est trop exigeants avec ce qu’on a entre les mains, on ne peut pas s’empêcher d’analyser ce qu’on lit et de voir les défauts en leur accordant plus de poids qu’ils n’ont réellement.

Mais avant de continuer, présentons un peu l’oeuvre.

 

Comiket Pandemonya est donc écrit par Yorak et illustré par Ren. Yorak publie sur son site ses nouvelles, et celle-ci a pu être publiée en physique via un Ulule lancé il n’y a pas si longtemps.

L’histoire, c’est celle de Shizuku, une dessinatrice qui participe au Comiket, et qui va rencontrer une autre dessinatrice du nom de Kana. Les deux vont se lier d’amitié et participer ensemble au salon et faire vivre au lecteur les aléas de participants du Comiket.

Le pitch de base est assez simple, pour une histoire qui l’est tout autant, puisqu’elle tient en environ 150 pages (à vue de nez, je n’ai lu que la version numérique et feuilleté la version papier).

On va commencer par parler un peu du fond, c’est à dire de l’histoire, des personnages, sans trop spoiler évidemment.

Une démone et une ange au Comiket

Le côté fantastique ressort dés les premières pages où on s’aperçoit que Shizuku et Kana sont en fait deux habitantes du paradis et des enfers. Si l’histoire se veut assez touchante en racontant l’amitié des deux filles, elle y arrive très rarement. Peut-être est-ce parce qu’il s’agit d’une nouvelle qui veut en faire trop en trop peu de pages, mais j’ai eu du mal à ressentir quelque chose pour Shizuku et Kana. Déjà parce que Shizuku est l’archétype de la fille super mignonne, enfantine et qui alterne entre pleurer et rougir (elle ne sera pas la seule à rougir beaucoup), mais aussi parce que Kana prend parfois des décisions assez irréfléchies sans se poser réellement de questions (ni sans que le narrateur ne s’en pose beaucoup lui-même).

Au cours de ma lecture, ce qui m’a le plus marqué, c’est que ça m’a rappelé ce que j’écrivais il y a une vingtaine d’années (hashtag vieux). Pas dans le sens péjoratif du terme à proprement parler, mais avec une certaine nostalgie, en fait. Une histoire simple, des personnages simples, un peu incohérents parfois. Peut-être que je ne suis pas (ou plus?) le public visé, mais c’était parfois trop dégoulinant de mièvrerie. Et pourtant, je m’y connais en miévrerie ! Pour que je dise ça, c’est que vraiment Yorak y est allé un peu fort !

Le côté fantastique du récit est aussi malheureusement un peu téléphoné. Il m’a donné l’impression d’avoir été ajouté au pitch de base qui était de raconter une expérience côté exposant au Comiket. On comprend aisément que par son format de nouvelle, l’auteur ne puisse pas élaborer plus sur le sujet des mondes des anges et des démons, mais du coup l’enjeu final (que je ne vais pas révéler ici) paraît bien trop léger et son dénouement l’est encore plus. On a surtout l’impression que Shizuku se voit plus bousculée par les évènements. C’est un personnage qui, oserais-je dire, ne sert à rien. C’est à elle qu’il arrive le plus de choses, mais au final elle n’agit pratiquement jamais, ne prend pratiquement aucune décision. Elle subit plus l’histoire autour d’elle qu’elle n’en est actrice, contrairement à Kana qui fait pratiquement tout. Peut-être qu’un meilleur équilibre aurait pu être obtenu en lui donnant un peu plus de répondant et en en faisant autre chose qu’une sorte de clone de Mikuru Asahina de La Mélancolie de haruhi Suzumiya.

Il y a également des petites choses qui me chiffonent pas mal à droite à gauche au cours de l’histoire. Tout est trop aisé pour les personnages, il n’y a pas vraiment de pépins mis en travers de la route des personnages, tout se déroule trop bien, en fait. Dans une série tranche de vie c’est normal, mais là un ultimatum est clairement posé à partir d’un certain point du récit, et les personnages vont arriver à plus ou moins s’en sortir sans casse. La morale à la fin va dans le bon sens, mais elle n’est pas suffisament bien mise en avant alors qu’elle est particulièrement importante. Sans spoiler, disons que le dénouement tombe finalement comme un cheveu sur la soupe.

Dernier point sur le fond et qui va m’amener à vous parler de la forme : on comprend très vite que le but de Yorak est de nous parler de l’expérience exposant au Comiket, mais la narration se perd parfois dans ces explications qui n’ont que finalement pas de sens ou de cohérence avec le récit. C’est comme si par exemple, dans Blind Spot, j’avais expliqué que les lignes éléctriques au Japon sont aériennes au lieu de souterraines comme chez nous pour que ça soit plus simple de rétablir le courant en cas de séisme. C’est une super info à caser sur le Japon mais ça n’a pas beaucoup d’intêret dans le récit. J’ai eu l’impression que l’auteur voulait surtout faire valoir son expérience de vie au Comiket, cette convention hyper populaire où des milliers de dessinateurs exposent et vendent leurs oeuvres, plus que l’histoire et ce qui arrive aux personnages. Encore une fois un meilleur équilibre aurait été bien entre histoire et anecdotes, car parfois j’ai eu l’impression de lire un documentaire sur comment être exposant au Comiket. Après ça reste une question de goût, je pense, mais je n’aime pas vraiment quand le narrateur me prend par la main et tente de m’expliquer des choses comme par exemple comment se passe en détail l’inscription au Comiket : en général dans un récit, on essaye de faire comprendre au lecteur des concepts inconnus au travers des personnages, par leurs actes et leurs paroles. Ca peut vous paraître tout con, mais par exemple si j’écris ceci :

– Hey, tu as bien envoyé ton inscription dans les temps ?

– Oui mais comme mon cercle n’a jamais participé, je vais devoir être tirée au sort…

Apprendre par les personnages est beaucoup plus naturel est digeste. Les informations sont distillées, le lecteur déduit ce qu’il veut bien déduire de tout ça, et l’amener à comprendre comment fonctionne le point qu’on essaye d’expliquer est bien plus gratifiant pour lui. Pour reprendre un exemple encore plus vu et revu :

– Tu as vu le débat hier soir à la télé avec Minoru ?

– Quoi ? Il y avait une émission avec Minoru hier ? Minoru, l’acteur le plus en vogue en ce moment ?

C’est con, on ne dirait pas ça dans la réalité, mais dans un récit ça passe car ça nous donne quelques informations rapides au travers des personnages plutôt que via le narrateur (même si ce dernier peut en rajouter une couche rapidement, au moins on a les bases.)

Pour donner un autre exemple dans Eternity que j’écris en ce moment, Nanami, une androïde a besoin de maintenance : les personnages humains l’aident en la réparant, ce qui est idéal pour introduire au lecteur le fonctionnement de l’androïde et d’expliquer en quoi consiste un être fait de métal. Typiquement, dans un récit où on tente de parler d’un sujet inconnu pour le faire découvrir au lecteur, on va introduire un personnage pas du tout familier avec ce sujet, ce qui permet, en expliquant à ce personnage encore vierge de tout Comiket par exemple, comment ça fonctionne. Je pense qu’en faisant des deux héroïnes deux dessinatrices, l’auteur ne s’est pas rendu compte qu’il s’enfermait dans son concept en laissant le lecteur un peu dehors. Du coup il est difficile pour ce dernier de se projeter dans le récit.

En fait tu as commencé à évaluer la forme tout en parlant du fond, là…

Bah oui, les deux sont indissociables dans un récit, c’est évident !

Il y a pas mal de choses à dire sur la forme. Déjà, il y a un certain nombre de fautes dans le produit fini. Le pire c’est qu’elles sont surtout au début et moins sur la fin du récit. Dans le cas d’une publication web cela n’est pas très embêtant car on peut facilement corriger, surtout si c’est gratuit. Dans un livre vendu physiquement par contre, ça picote un peu plus déjà pour le lecteur. Après soyons honnêtes : il est difficile d’éradiquer toutes les fautes dans un récit de 150 pages, mais autant à la première faute on se dit « Bon ok, petit souci de relecture c’est pas grave », au bout de la quatrième ou cinquième on commence à se demander si ça a vraiment été bien relu.

Petite parenthèse sur le processus de correction et de relecture. C’est le côté le plus barbant de l’écriture. Ce n’est pas facile, c’est long, fastidieux, mais il faut le faire et surtout prendre le temps de le faire. Cela ne sert à rien d’aller vite. Avec Mop et QCTX pour Eternity, on passe aisément 4 à 5 heures sur un seul chapitre pour relire, remettre de l’ordre dans les paragraphes ou tout simplement corriger des dialogues qui sonnent creux. Blind Spot, qui compte environ 150 000 mots, a pris à peu près un an à relire efficacement, sans que ça nous bouffe tout notre temps non plus, mais genre à raison d’une soirée par semaine.

Tout ça pour dire, la relecture ce n’est pas facile, mais elle est primordiale pour transformer une roche brute en diamant (ou un truc s’approchant d’un joyau, au moins.) J’y reviendrai tout à l’heure.

Au niveau du style d’écriture, j’ai pas mal regretté aussi la sur-utilisation de termes japonais. C’est quelque chose à éviter en règle générale dans un récit. Makaijin par exemple aurait pu être tout simplement écrit en « habitante du monde des démons. » Alors oui, Makaijin ça fait plus court à taper, mais comme hentai qui peut être traduit en pornographique ou érotique, il y a mille et une façons de se passer du japonais. La tentation est grande quand on est fan du pays et de la langue, mais il ne faut pas oublier encore une fois qu’on s’adresse à un public français pour qui les prénoms japonais sont déjà difficiles à retenir. Même tarif pour les suffixes japonais : ils sont utilisés alors qu’il y a de bien meilleures façons de retranscrire toute leur subtilité en bon français… Et là je suis désolé mais il faut absolument que je ressorte ce meme vieux comme le monde parce qu’il est parfaitement à propos :

Heureusement l’auteur ne va pas jusque là, mais j’ai eu parfois très très peur 🙂

D’un point de vue plus technique, il y a des règles à respecter quand on écrit un roman, surtout au niveau de la ponctuation et des dialogues. Là j’ai du mal à retrouver précisément les pages qui m’ont formé sur le sujet, mais péle mèle :

  • Un espace avant toute ponctuaton sauf , et .
  • On ne double pas la ponctuation (genre !! ou ??. !? à la limite…)

Ce sont deux règles qui me viennent immédiatement en tête mais en cherchant un peu, si on veut obéir aux règles d’écriture d’un roman, on trouve sur Internet des tonnes de pages sur le sujet. Je pense que Comiket Pandemonya a plus l’allure d’un récit web où on ne fait pas trop attention à ce genre de détails qu’un récit physique où ça saute aux yeux immédiatement une fois l’encre couchée sur le papier.

Autre point technique de mise en page qu’un ami m’a fait remarquer ce week-end : il n’y a pas d’utilisation de grille pour aligner les lignes les unes par rapport aux autres d’une page à l’autre. Ce qui veut dire que d’une page à l’autre l’interligne n’est pas tout le temps le même ce qui donne des choses un peu bizarre quand on met une page en face d’une autre. Encore une fois, ça peut relever du détail mais pour quelqu’un habitué à la mise en page (cette personne s’occupe de la version anglaise de Blind Spot) ça jure immédiatement.

Pour illustrer mes propos, voici deux photos, à deux endroits différents du livre : on remarque que les interlignes ne sont plus les mêmes.

A part ces détails, l’objet en lui-même, le livre, est de bonne facture, est possède quelques jolies illustrations. Je suis pas forcément le plus qualifier pour juger de leur qualité mais je n’ai pas trouvé grand chose à en redire.

Un dernier mot sur le 4ème de couverture : il y a un synopsis et une petite illustration, mais il manque cruellement des infos sur l’auteur et l’illustratrice. Qui sont-ils, comment les contacter…

Conclusion

En me relisant, je m’aperçois que je suis particulièrement critique et je pense que c’est même un doux euphémisme. Sévère ? Oui, certainement. Injuste ? Je ne le pense pas. La question qu’on va me poser c’est, est-ce que je regrette d’avoir participé au Ulule de Yorak ? Pourquoi ai-je écrit tout ceci ? La réponse est simple : non, je ne le regrette pas.

Parce que participer à ce projet financièrement ne m’a peut-être pas apporté de la grande littérature (si vous saviez tout le mal que je pense de la Grande Littérature…) mais j’aurai permis à quelqu’un de réaliser l’un de ses rêves, et surtout de réaliser le genre de rêve que j’ai eu : publier en version physique une oeuvre. J’ai un profond respect pour ceux qui mènent leurs projets à bien, et si je n’ai pas spécialement apprécié ma lecture, je suis quand même heureux d’avoir participé à sortir un light novel des recoins sombres d’Internet.

Surtout, je n’avais jamais entendu parler de Yorak, personne très sympathique au demeurant avec qui j’ai un peu échangé durant le Ulule et avant d’écrire ce billet. Si je me suis donné la peine de l’écrire, c’est avant tout pour le pousser à s’améliorer. Comme je le disais plus tôt, cela m’a rappelé, dans le style en tous cas, mes premiers écrits. En étant critiqué, en voulant progresser, j’ai énormément monté en niveau avec Blind Spot et avec Eternity. Il y a toujours moyen de s’améliorer, et ça passe, malheureusement, par la critique, parfois de gens qui sont peu tendres. Ce n’est pas en ne recevant que des compliments, souvent de proches d’ailleurs, qu’on avance. C’est en voyant ses erreurs et en tentant de les corriger.

Mon avis reste mon avis, il n’est aucunement une généralité. Nul doute que Comiket Pandemonya plaira à des lecteurs qui ne verront pas tous les petits défauts que j’y ai remarqué. Yorak sait qu’il peut compter sur moi s’il a des questions, je serai en tous cas ravi de l’aider à progresser selon mon emploi du temps.

J’espère que cette critique aura été constructive et intéressante pour lui comme pour les lecteurs de Meido-Rando. Ecrire, c’est facile, tout le monde peut ouvrir un bloc-notes et commencer à taper de la ligne au kilomètre. Ecrire sans fautes, sans redondances, en gardant tout le sens qu’on veut véhiculer, en respectant quelques règles de typologie et de mise en page, c’est déjà beaucoup plus compliqué.

Encore une fois, chapeau à lui pour avoir sorti un vrai livre qu’on peut tenir entre ses mains !

 

 

 

Article du quartier libre.
Type : Webcomics/Manwha
Auteurs de l’oeuvre : Seri (écrivain), Biwan (dessinateur)
Lien vers le premier chapitre : en anglais, en français par des fans

Les écrivains aiment jouer à l’apprenti sorcier en combinant des récits populaires. La plupart de ces essais produisent des omelettes aux fraises : ce qui est bon provient des ingrédients originaux, et le mauvais provient du mélange. Pourtant, Magical 12th grader, qui est un mélange de pas mal d’histoires populaires (imaginer le bébé tout souriant de Magical Girl Madoka, Card Captor Sakura, un gag manga et un drame au lycée, le tout sans me demander comment on fait un bébé à quatre), est un chef d’œuvre (maintenant que j’ai donné la conclusion et le lien vers le prologue, vous pouvez arrêter de lire cet article et commencer la lecture).

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Si vous suivez mes élucubrations sur Twitter vous devez déjà être au courant que Saeko Doyle et moi-même avons crée un monstre. Enfin, pas vraiment un monstre, mais quand même, on a franchi le pas. On l’a fait.

Non pas comme ça !

Reprenons…

Hot Spot est un dojinshi hentai. Je n’aurai pas je pense à vous expliquer ce qu’est le hentai, mais un dojinshi, pour ceux qui l’ignoreraient encore, il s’agit d’un court manga amateur, imprimé en petits volumes et exposé habituellement lors de conventions dédiées au manga et à l’animation japonaise. Je simplifie à l’extrème car le terme dojinshi englobe aussi d’autres médias, comme la musique, la vidéo, le texte…

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Un court billet pour parler un peu de Eternity :

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Eternity, c’est le nouveau light novel / roman que j’écris depuis quelques mois déjà. Il s’agit d’une histoire de science-fiction avec un peu de romance par-ci par là. Les chapitres sortent à peu près tous les 3 mois, le temps bien sûr de les écrire, et de les corriger comme il se doit.

J’ai doté Eternity récemment d’un site web, où les chapitres seront proposés gratuitement, avec des illustrations toujours faites par la talentueuse Sedeto. Justement ça tombe bien, elle a déjà finalisé une illustration de chapitre et j’ai publié la semaine dernière le chapitre 3 des aventures de Nanami !

Comme moi, elle fait ça sur son temps libre, n’hésitez donc pas à laisser un commentaire ou à nous mentionner sur Twitter directement (@AxelTerizaki et @Sedeto) pour dire ce que vous en pensez, c’est toujours sympa d’avoir des retours !

Pour finir, j’ai aussi fait une page Facebook dédiée à l’histoire. N’hésitez pas à laisser un like, ça fait toujours plaisir aussi 🙂

Voilà l’instant promo est terminé, vous pouvez reprendre une activité normale, merci d’avoir lu jusqu’ici !

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Cet article est né à cause de celui de Amo sur ses dernières lectures manga. L’ami Paoru en a aussi parlé l’an dernier sur son blog sauf que j’avais complètement zappé cet article. Pardon aussi pour les extraits qui alternent entre anglais et français, on prend ses sources comme on peut.

Des fois, on tombe sur des perles totalement méconnues. Des histoires qui vous font tripper et qui auraient mérité une plus grande attention de la part du public. Ne serait-ce que parce qu’il est frais, plutôt bien écrit, et avec un plot twist de dingue.

Imaginez plutôt…

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Ajio est amoureux de Chiaki Terui, mais la belle, une jeune fille somme toute normale, s’en moque bien : elle a déjà un copain. C’est un amour à sens unique et bien que Ajio tente de le cacher, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Chiaki l’éconduit alors qu’ils sont tous deux en colle par le professeur de sciences M. Yamada. Ce dernier débarque dans le labo où les deux lycéens sont de corvée de nettoyage, et a entendu leur conversation. Il comprend tout à fait le problème de Ajio, il vit un amour à sens unique, mais est-ce qu’il aurait eu sa chance si Chiaki n’avait pas eu de petit copain ?

Pas facile de le savoir, à moins que…

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Et bam, voilà le plot twist qui sert de base à l’histoire : Yamada crée un clone de Chiaki comme ça pépère, et efface les souvenirs du petit copain de Chiaki de son clone (ça va vous suivez ?). Du coup, Ajio va avoir comme tâche de séduire la copie de Chiaki (affectueusement nommée Kopiko, puis Koaki pour plus de simplicité) tandis que Chiaki va elle, continuer sa vie avec son petit copain actuel. Bien sûr, il y a un truc : après quelques mois, Chiaki et Koaki fusionneront de nouveau, et celle dont le sentiment amoureux sera le plus fort avec son copain écrasera l’autre. Si Ajio veut donc que Chiaki post-fusion l’aime, il va falloir qu’il se remue car il part avec un gros handicap dans cette course folle.

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Ajio est un personnage masculin de comédie romantique assez basique. Un peu pas doué, un peu indécis, il va fort heureusement bien évoluer au cours des 4 tomes que compte la série. Pas au point d’être incroyable et badass, mais quand même. Chiaki et Koaki, de leur côté, sont particulièrement bien écrites. Elles s’adaptent à leur nouvelle situation, et même si Koaki joue un peu la chipie au début en inscrivant son double dans des clubs qu’elle ne veut pas, au final ça se goupille bien. Koaki va en effet habiter chez Ajio pour compenser son handicap et la famille du garçon va l’accueillir à bras ouverts.

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En lisant le manga, on peut se dire que c’est complètement capilotracté. Certains personnages réagissent trop facilement, mais le tout est suffisament léger pour qu’on n’y prête finalement pas beaucoup d’attention. Léger, avec de l’humour, mais aussi des passages plus sérieux et qui font chaud au coeur. L’auteur arrive très bien à retranscrire le fait que Chiaki et Koaki sont au final de parfaits clones : elles réagissent de la même façon, se comprennent parfaitement et connaissent l’autre par coeur. Sauf bien sûr sur le fait que l’une d’elle a déjà un copain… Koaki est d’ailleurs un peu curieuse :

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Question légitime s’il en est : après tout le corps a été dupliqué à l’identique mais l’esprit non, puisque Koaki n’a aucun souvenir de son petit copain !

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La relation entre Koaki et Chiaki dépasse le stade de soeurs jumelles d’une fort belle manière, et à de nombreux moments on se surprendra de leur complicité. On aurait pu penser, en effet, vu leur délire autour de la course à l’amour qu’il allait y avoir de la casse, mais au lieu de compétition on les voit s’encourager mutuellement chacune avec leur propre histoire, si bien que Chiaki et Koaki ne sont plus tellement des clones au bout d’un moment vu ce qu’elles vivent chacune de leur côté. On nous montre ainsi que les souvenirs et ce qui nous arrive nous forge plus que ce que nous le pensons, et qu’en amour, rien n’est facile. Après tout, qu’adviendra-t-il de la « perdante » lors de la fusion ? Comment préserver son autre soi sans renoncer à ses propres sentiments ? Ces questions et de nombreuses autres trouveront leur réponse dans ce court manga. Enfin en quelque sorte !

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Le trait est rond et chaleureux, parfois drôle, parfois attendrissant. Si le chara design et surtout les yeux des personnages ne vous rebutent pas, alors vous allez passer un fort agréable moment en compagnie de Chiaki et Koaki. A noter aussi que Doki Doki a conservé pour la version française la couverture et la quatrième de couverture qui se renvoient la balle niveau angles de prises de vue. Prenez un tome, regardez l’arrière : vous verrez que l’illustration fait echo à ce que vous voyez en couverture !

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Honnêtement, j’ai dévoré cette histoire. C’était frais, bien pensé, et la fin, bien qu’un peu rocambolesque et sortie de nulle part, m’a fait sourire. Elle m’a rappelé ce côté un peu sérieusement léger de séries des années 2000 comme Onegai Teacher/Ano Natsu de Matteru, où même des évènements qui pourraient sembler graves ne paraissent pas si graves que ça. Du coup on peut prendre ça au sérieux et être déçu de la tournure un peu « cheveu sur la soupe » de la série à la fin du troisième tome, ou bien on peut le prendre avec toute la légereté du monde. Après tout, comment prendre au sérieux un monde où dés le départ un prof clone une de ses élèves comme ça en lui attrapant la tête ?

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C’était frais, c’était gentil et sans grande prétention. Je n’avais qu’une envie c’était de connaître la suite, de suivre les aventures de Koaki et Chiaki. Même avec des cheveux courts, Koaki avait un charme incroyable. C’était le même personnage que Chiaki mais pas tout à fait le même non plus, et comme je le disais, l’auteur a vraiment su très bien rendre les similarités entre les personnages sans en faire trop comme on aurait pu l’imaginer avec le postulat de base. De même, on évite tous les clichés typiques de comédie romantique et de triangle amoureux, et ça c’est plutôt bien vu. Mon seul regret peut-être, c’est sur la fin où un peu plus de suspense n’aurait pas fait de mal histoire de jouer un peu avec le lecteur, mais au final ça s’est plutôt bien goupillé dans mon petit coeur.

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A noter également que l’auteur a fait quelques dojinshis hentai (en plus d’autres courts mangas) et que même si ceux-ci n’ont aucun lien avec ses séries, des fois on ne peut s’empêcher de voir quelques similitudes avec ses autres personnages. C’est bien dommage d’ailleurs car la règle 34 d’Internet ne s’applique apparement pas à Uwagaki.

La question maintenant, c’est est-ce qu’on peut considérer tout ça comme du NTR ? 🙂 (ne cherchez pas si vous ne connaissez pas.)

En bref, c’est chez Doki Doki, courez donc l’acheter, ça ne dure que 4 tomes !

J’aurais adoré écrire cette histoire, à vrai dire. Et ça, c’est un des meilleurs compliments que je puisse faire à un auteur.

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J’aurais pu sous-titrer ce billet « un amour de manga » histoire de faire mon kikoolol mais en fait non.

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Je tiens à préciser d’emblée que je vais m’efforcer de ne pas spoiler. Ca va être un peu compliqué car il y a bien certaines séries où il est difficile de parler sans révèler les retournements de situation. KNIM a le même problème, car si je vous parle d’une scène particulière, vous allez comprendre rapidement que tel out el personnage sont ensemble à ce moment, même si ça peut paraître évident, c’est toujours mieux pour vous, lecteur.

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Autre chose : un animé est sorti il y a quelques années, mais je vous déconseille très, très fortement de le regarder. Non seulement il est atrocement animé, mais en plus de ça il condense plus de cent chapitres du manga en 12-13 épisodes, avec des élipses temporelles tellement puissantes que vous vous demandez si vous n’êtes pas dans un autre monde.

Préférez plutôt le manga sorti chez nous chez Pika. Attention le volume 12 est bizarrement difficile à trouver. La série m’a tellement pris au coeur que je n’ai pas pu attendre la suite en France et j’ai lu les scans comme un sale passé le volume 19 (là où nous en sommes en France à l’heure où j’écris ces lignes.) Je ne regrette rien, et j’achèterai les tomes français au fur et à mesure de leur parution.

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Mais parlons du plat principal ! Qu’est-ce que c’est que Kimi no Iru Machi, plus connu chez nous sous le nom « A Town Where you Live » ?

En un bref résumé, c’est de la comédie romantique, où la romance a plus de place que la comédie.

L’histoire est celle de Haruto Kirishima, un garçon bien dans ses bottes qui entre au lycée et qui aime bien faire la cuisine. Il est secrètement amoureux de Nanami Kanzaki, une camarade de classe qui ressemble pas mal à Suzuka, l’héroïne d’un précédent manga de l’auteur Seo Kouji. On y reviendra.

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Haruto n’est pas assez confiant pour faire le premier pas, mais c’est l’irruption dans sa vie de Yuzuki Eba qui va changer la donne. Yuzuki arrive de Tokyo et va être hébergée par les parents de Haruto qui connaissent bien les parents de Yuzuki. Cette dernière veut faire son lycée à Hiroshima là où se passe l’histoire et va donc cohabiter avec Haruto durant cette période. Le truc c’est que Yuzuki est tout le contraire de Nanami. Si Nanami est plutôt réservée et studieuse, Yuzuki est tout le contraire. Enjouée, extravertie, Yuzuki est aussi un peu stupide par moments (ok, souvent), et égoiste. Une sorte de femme-enfant dont Haruto va devoir s’occuper pour éviter qu’il ne lui arrive quelque chose. Bien sûr si Haruto avait des sentiments pour Nanami, il va en développer pour Yuzuki à laquelle il n’arrête pas de penser inconsciemment. Parenthèse sur Yuzuki : c’est typiquement le perso que j’adore en 2D mais que je trouverais insupportable dans la vraie vie. Heureusement elle s’améliore !

On va donc suivre les aventures de Haruto au cours de 27 volumes. Oui, 27 volumes c’est pas mal long, mais en fait ça couvre le lycée jusqu’à la vie d’adulte de Haruto, de l’université à la vie active. On peut aussi s’interroger sur certains problèmes de rythme, comme par exemple l’auteur qui passe une centaine de chapitres sur la vie d’universitaire de Haruto avec sa petite amie. J’y reviendrai également. Sachez juste que l’histoire se déroule autant à Hiroshima qu’à Tokyo.

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Heureusement il n’y a pas que le triangle amoureux Nanami/Yuzuki/Haruto dans la vie. Haruto a ses deux amis Takashi (le loser tête à claques habituel) et Akari (l’amie d’enfance sympa qui connait Haruto sur le bout des doigts) et va au fil des chapitres rencontrer d’autres personnages. Le grand frère de Nanami, Rin la soeur de Yuzuki, Asuka, Kiyomi, Kyousuke… Au final, c’est une grande palette de personnages qui nous est présentée, dont certains partiront et reviendront de temps en temps au fil du temps qui passe.

C’est un point que j’aime particulièrement dans les histoires, que ça soit Gurren Lagann ou Blind Spot, l’avancement dans le temps est toujours intéressant car il permet aux personnages de faire face à de nouvelles situations.

On sera donc amené à partager les rires, les pleurs et les histoires d’amour de tout ce beau monde. Enfin surtout de Haruto en fait. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce manga traîte également beaucoup de l’amitié et de comment est géré un groupe d’amis qui part parfois vers des horizons différents et qui évolue ou non à la même vitesse. Vous vous en doutez, avec une histoire qui s’étale sur 5-6 ans les différents protagonistes vont se retrouver en couple avec d’autres personnages (ou non). Seo Kouji arrive à développer à peu près tout ce petit monde, même si on aurait aimé un peu plus de diversité dans les chapitres au bout d’un moment. Il y a comme je disais un moment où l’histoire stagne et on vit la vie quotidienne de Haruto et sa compagne. Ca pose un grave souci de rythme à la série, en fait, car si on accroche pas à ce genre de « tranche de vie amoureuse » on va très vite s’ennuyer. De la même façon, j’ai dévoré la série d’une traite ou presque. Je pense que si j’avais suivi la parution à l’époque à raison d’un chapitre par semaine, j’aurais pêté un câble depuis longtemps.

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Là où les comédies romantiques en manga effleurent rarement les choses sérieuses et maintiennent la plupart du temps le status quo (Nisekoi c’est à toi que je parle là.) KNIM n’hésite pas à lâcher des gros pavés dans la mare quitte à éclabousser tout le monde au passage. Ca donne des fins de chapitre bien souvent terrifiantes, sauf arrivé au moment où Haruto est finalement en couple et où on passe à des chapitres pour la plupart humoristiques qui permettent également de développer la relation avec sa petite amie. Câlins, moments tendres, disputes, instants nostalgiques, on vit vraiment au rythme de ce couple charmant et atrocement mignon. Les personnages ont grandi, on passe d’un Haruto au coeur d’artichaut au début à un Haruto déjà plus sur de lui et reponsable (même s’il reste énormément de boulot…) De la même façon, les personnages féminins évolueront aussi : Nanami va se défaire de son titre de reine des glaces, Yuzuki va énormément gagner en maturité, et les autres personnages vont aussi grandir chacun à leur manière. Certains vont même se marier ou avoir des enfants ! En lisant KNIM, vous allez vous embarquer pour un long voyage plein de péripéties.

Je reviens sur le côté charmant du couple que forment Haruto et sa copine passé la moitié de la série : ça m’a fait chaud au coeur. C’est ce qu’on appelle le WAFF dans une histoire, le Warm And Fuzzy Feeling. Un genre que j’apprécie particulièrement. Il y a du drama, certes mais toujours plein de bons sentiments. Les émotions se succédent et leur vie de couple est plutôt bien remplie. Des histoires de lessive, de sorties, de petit boulot à trouver… Il y a de tout et c’est plutôt bien retranscrit.

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Je vous vois venir avec la question sans classe « C’est quand qu’ils baisent ? » hé bien en fait, les personnages de KNIM font comme tous les couples : la première fois est un peu maladroite mais terriblement mignonne, et ensuite ils y vont comme des lapins. Vous ne serez pas sur votre faim, surtout que c’est bien souvent joliment traité, et avec un coup de crayon qui fait la part belle au corps féminin. Seo Kouji a toujours eu un faible pour les poses pin-up et il se fait plaisir de nombreuses fois avec un peu de fan service au cours de l’histoire, sans que ça ne soit particulièrement lourd ou vulgaire. On est là pour émoustiller, pas pour faire fantasmer des adolescents. KNIM est clairement destiné à un public de jeunes adultes.

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Une parenthèse sur le sexe cependant. Si vous êtes frustré lorsque cela arrivera, ne vous en faites pas, l’auteur a prévu le coup : il a écrit 5-6 chapitres « alternatifs » où Haruto finit avec l’une des autres héroïnes histoire de contenter tout le monde. Plutôt sympa, mais du coup les dojinshi n’ont plus rien à inventer !

Du côté des regrets je pense qu’on peut en identifier plusieurs. On commencera par le rythme mais ça j’en ai déjà parlé. On pourra aussi parler du rush sur la fin : on sent que l’auteur a été pressé d’en finir et beaucoup de choses se passent dans les cinq derniers chapitres (il y en a 260 environ) au point de rendre le dénouement un peu indigeste. Quelques sous-intrigues amoureuses restent un peu en suspens, on aurait aimé en savoir plus sur certains personnages.

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On notera également un léger recyclage de blagues. Deux personnages en particulier sont en faute et l’une d’elles ne sert finalement à rien. Alors ok, c’est marrant d’avoir des malentendus débiles qui font que lors d’une même discussion les personnages comprennent les choses différement parce qu’ils pensent parler de complètement autre chose mais quand c’est réutilisé chaque fois que le personnage apparaît, on ne peut s’empêcher de grincer un peu des dents. Heureusement, l’auteur arrive à rendre ça plutôt drôle la plupart du temps, mais il faut bien avouer qu’au bout de la troisième ou quatrième fois, on a compris que le personnage se faisait des films à cause des quiproquo.

On pourra aussi pester contre certains traits de caractère ou réactions : Haruto est-il un peu trop naïf pour son propre bien ? Takashi n’est-il pas un peu trop con ? Yuzuki est-elle une sainte un peu idiote ou une salope manipulatrice ? Parfois les persos ont des réactions qui vous donnent limite envie d’en prendre un pour taper sur l’autre, mais parfois, nous aussi dans la vraie vie on se comporte comme une merde, surtout quand de l’amour est en jeu…

Je sais que beaucoup de lecteurs ont grave ragé contre l’auteur à cause de certains choix, mais je n’ai pas ressenti ça durant ma lecture. A beaucoup de moments j’étais en mode « Oh wow. » ou encore « Aaaaah c’est trop bieeeen ! » comme une bête fangirl intenable. Il y avait parfois tellement d’émotions, de moments forts, de passages brillants que j’étais obligé de poser le livre et de me rouler par terre d’excitation ! Des sentiments qui font chaud au coeur, en somme. Il n’y avait même pas besoin d’un baiser pour ça, mais simplement une main tenue, une parole qui émeut, ou un simple câlin… Kimi no iru machi est rempli de ces moments plein de bonheur et de sentimentalisme qui pourra passer au dessus de nombreuses personnes, mais pour une fleur bleue comme moi, c’était un pur délice.

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Surtout que autant Suzuka m’avait laissé de marbre, autant là l’auteur a déjà un peu plus maitrisé son oeuvre et se dirige bien vers la route qu’il a choisie dés le début, sans réel détour. Dans Suzuka c’était mou du genou et l’héroine est restée assez détestable la plupart du temps. Sans compter qu’on ne savait pas trop s’il se dirigeait vers une histoire d’amour ou une histoire sur le sport. Au final ça a pas été si bien et la fin a été un peu abrupte.

Alors pourquoi j’en fais des tartines sur KNIM ? Ben voilà, c’est dur à expliquer mais ce manga m’a apporté beaucoup de bonheur. J’ai dévoré, vraiment dévoré l’histoire. Je ne pouvais plus m’arrêter : il fallait que je me gave encore et encore plus de cette vie amoureuse tourmentée. J’ai eu l’impression de retomber en adolescence en le lisant, j’ai eu l’impression de reparcourir mes premières fanfictions WAFFy sur Evangelion. Alors ouais, je sais que pour certains d’entre vous ça va être rédhibitoire, mais c’est l’effet que ça m’a fait.

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J’ai lu à droite à gauche pas mal de retours comme quoi les personnages sont idiots, comme quoi l’histoire se traîne… En fait, comme je l’expliquais plus tôt, si on a suivi cette série de façon hebdomadaire, il est certain que ça devait être relou de voir tous ces chapitres qui ne faisaient pas avancer l’histoire d’un iota. Ca devait même être carrément frustrant, je l’imagine très, très bien. Mais à dévorer d’une traîte, c’est vraiment jouissif, surtout si on a aimé des histoires comme Ichigo 100%, GE Good Ending, ou encore dans une certaine mesure Suzuka. On a plus assez de ce genre d’histoires d’amour un peu dramatiques ou amusantes par moments, où on a des histoires d’amour traitées plutôt finement et qui ne soit PAS un enième Shoujo ou Josei. D’ailleurs, un aspect que j’aime beaucoup dans KNIM et qu’on retrouve aussi dans Golden Time, c’est le fait qu’on y parle d’amitié et d’amour entre adultes, ou tout du moins entre gens à l’université. Ca change tellement des amourettes lycéennes habituelles ! De toutes façons les lycéens amoureux c’est passé de mode, maintenant on ne nous pond plus que des histoires de lycéens à leurs clubs !

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Donc voilà, si vous cherchez une histoire d’amour pleine de rebondissements et avec des moments épiques (que j’adorerais vous spoiler mais que je ne vais pas faire) enrobés d’un peu de comédie mais SURTOUT avec des persos hyper attachants qu’on aimera suivre. Si bien que quand vient le moment de lire le dernier chapitre, on est à la fois triste et soulagé, pour des raisons très contradictoires.

C’est une belle histoire, et j’ai tremblé plusieurs fois en la lisant. Mon coeur a battu au rythme de ceux de Haruto et… ah non, je vais pas vous le dire, à vous de le découvrir !

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C’est quoi Blind Spot ? C’est un light novel que j’ai écrit et illustré par la talentueuse Saeko Doyle. Voilà, maintenant je vous invite à lire ce billet où j’annonce la sortie du livre aussi.

Ce billet aurait pu se trouver à la fin du tome 3, mais comme il allait de toutes façons être long, je me suis dit que sur mon blog ça aurait été aussi bien (et mon éditrice était de cet avis.)

Si vous n’avez pas encore lu Blind Spot en entier, cet article pourra potentiellement vous spoiler pas mal. C’est pour ça qu’il a été prévu pour aujourd’hui : pour que ça vous laisse le temps de lire le tome 3 sorti ce mois-ci.

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Le commencement

En fait, ça, vous le savez à peu près tous si vous me suivez : j’ai déjà dit par le passé que BS était né d’une simple interrogation : comment font les malvoyants comme moi au Japon ? Il m’a fallu observer (je sais, un comble) tous ces gens, prendre note des endroits où il y avait un guidage sonore ou au sol, et globalement être attentif. Une fois l’idée plantée dans ma tête, difficile de s’en défaire : je n’étais même pas encore retourné en France que j’avais déjà envie d’écrire, en témoignent mes longues discussions en ligne à l’époque dans un cybercafé du quartier d’Asakusa à Tokyo.

C’était mieux à vent.

Cette envie d’écrire, de se faire plaisir, d’inventer et de construire une histoire, je l’ai depuis le collège. J’ai écrit pas mal de fanfictions, parfois avec des amis, parfois seul. Des trucs super honteux sur Sailor Moon (quand on est adolescent, on est con, c’est une loi intemporelle), des trucs pas tellement mieux sur Evangelion, et puis un jour, lorsque j’ai eu le net, je me suis mis à écrire quelque chose d’un peu plus réfléchi sur Eva. Je dis « un peu plus » parce que maintenant, je regarde ça avec une pointe de nostalgie et de honte non dissimulée, comme quand un dessinateur compare ce qu’il faisait il y a 15 ans et ce qu’il fait maintenant.

J’ai embrayé sur d’autres fanfictions, il faut dire qu’à cette époque l’otakusphère se retrouvait par mails et site webs interposés, ainsi que sur les newsgroups. Les français étaient peu nombreux à vraiment profiter d’Internet comme aujourd’hui, et j’avais trouvé mon bonheur dans les cercles anglophones. C’est quelque chose qui me fait un peu sourire et tiquer à la fois quand je vois des gens en 2014 se tourner vers des communautés internationales alors qu’on a bien souvent tout ce qu’il faut maintenant en francophonie pour partager nos passions. Mais c’est un autre débat, ça.

Toujours est-il que la fanfic-sphere était petite mais très soudée. On lisait mutuellement nos travaux, on échangeait nos idées d’histoires, on faisait de la prélecture, du « retooling » (retravailler un texte), et c’était très marrant. J’ai rencontré des tas de gens formidables que j’ai malheureusement perdu de vue aujourd’hui. Des amours aussi, qui ont été des echecs cuisants, mais qui m’ont aussi donné des ailes (avant de me les hacher menu).

A une époque où peu d’animés étaient disponibles en occident, Evangelion était THE BIG THING en 98-2000. Puis, avec l’avènement du fansub, ça a été une avalanche de titres qui ont été disponibles, si bien que la communauté s’est dispersée. Même votre serviteur a activement participé à une équipe de fansub française à l’époque, c’est vous dire. J’ai écrit une fanfiction Love Hina que je n’ai jamais terminée (encore heureux hurleront certains). J’ai même eu une super idée de fanfic pour Mahoromatic que je n’ai jamais non plus menée à bien. Je sentais simplement que la communauté n’était plus au rendez-vous, et la montée en puissance de Fanfiction.net annonça l’ère industrielle de la fanfic. N’importe qui pouvait en chier et il n’y avait plus de contrôle qualité qui s’opérait grâce aux fanfic archives tenues par des gens comme moi et d’autres sur leurs sites personnels, qui repoussaient les gens qui ne savaient de toute évidence pas écrire. C’était un boulot ingrât mais ça permettait de faire une selection, et les visiteurs étaient là pour ça, pour lire des fanfictions selectionnées par le webmaster du site.

C’est pour ça que j’ai lâché l’affaire et n’ai rien fait de bien folichon avant 2005, où les blogs sont arrivés à la portée de tous. Aujourd’hui un blog c’est presqu’has been avec Twitter et Facebook, ou pire encore Tumblr (j’avoue ne pas vraiment capter l’essence même de Tumblr, je dois pas être le public visé je pense.) mais à l’époque, c’était un espace à soi, qu’on décorait à l’envie, pour se démarquer, et sur lequel on écrivait ce qui nous passait par la tête.

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Le processus de création

Je dévie un peu de la trajectoire, mais tout ça pour dire que Blind Spot est arrivé à un moment dans ma tête où j’en avais bien besoin. Notamment aussi parce que c’était l’occasion de m’inventer un monde et un univers à moi. Quand on écrit une fanfic, on est toujours cantonné à des personnages qu’on a pas crée et sur lesquels on doit s’adapter, sans compter qu’il y a aussi la chronologie à respecter. Le but d’une fanfiction reste bien sûr de faire une histoire empruntant un univers, mais selon les goûts de l’auteur, ce dernier se tiendra au plus près ou pas des personnages déjà établis et de la chronologie officielle. Il est parfois bien entendu nécessaire de s’en éloigner (sinon ça ne serait pas marrant) mais ça reste une contrainte.

Et moi, je n’aime pas les contraintes, en fait.

J’ai découvert, en écrivant Blind Spot, que cela était bien plus amusant de créer des personnages, un univers et des évènements propres. En construisant un personnage, on se l’imagine, cela décuple l’attachement qu’on y apporte. Si je devais relier Ayako à moi-même, je dirais que c’est la fille que je n’ai jamais eue (et que je n’aurai probablement jamais :p). Et cela allait finalement pour tous les autres personnages que je pouvais modeler à l’envie. Un personnage pétillant, limite genki ? Shizuka ! Une grande soeur un peu trop protectrice et fiable ? Karen ! Ajoutons-lui une ponytail, tiens ! Oh et puis elle va faire du sport, ça va constraster avec Ayako qui n’en fait pas. Et puis Shizuka sera dans une autre école histoire que ça ne soit pas trop cliché quand même…

…vous voyez un peu le tableau. Toutes ces idées n’ont pas été pensées d’une traite : il s’est écoulé des jours, des semaines même pour que ça murisse, pour que les personnages aient un nom. Ayako, c’est facile, mais Karen Sakazaki d’où ça vient ? Karen parce que c’est un nom que j’aime bien, et le Sakazaki est une référence directe à la famille Sakazaki de la série de jeux de baston Art of Fighting/King of Fighters. C’est aussi de cette famille que vient le « zaki » de Terizaki, hééé oui ! Quant à Shizuka Makihara ? Si son caractère et l’idée du personnage était clairement inspiré de ma meilleure amie Rosalys, difficile à me souvenir avec exactitude du pourquoi du nom. Le Makihara est arrivé après coup, mais Shizuka a bondi un peu tout seul dans mon esprit.

J’avais un trio de personnages, le plus dur était fait. Enfin pas tout à fait : j’ai dû leur créer une famille, une situation bien particulière pour qu’elles ne soient pas des coquilles vides. Je ne voulais pas que l’histoire soit centrée sur Ayako. Que tout tourne autour d’elle oui : c’est l’héroïne, mais qu’autour d’elle, des évènements soient déclenchés dont elle n’est pas la maîtresse, et auxquels elle doit s’adapter. Les soucis de Shizuka et de ses parents, son cousin…

Parlons famille tiens. Miyuki, sa soeur, est une référence un peu plus personnelle. Un pot-pourri de mon grand frère et de ma grande soeur, avec qui je ne m’entendais pas forcément très bien étant plus jeune (je vous rassure, ça a beaucoup évolué en bien depuis), la faute à dix ans d’écart qui changent tout. J’avais décidé de rendre l’écart d’âge moins grand pour que les interactions entre les deux soeurs puissent se faire, même s’il y avait quand même conflit. Dans le même ordre d’idée, Aoi la cousine d’Ayako et son frère Kenji, sont tous deux inspirés de cousins et cousines très proches dans mon enfance (malheureusement moins maintenant, la faute à des chemins pris différents et l’éloignement géographique). La décision de « tuer » un personnage est toujours très délicate, mais si c’est arrivé à Kenji, c’est avant tout parce que la mort de mon propre cousin, justement lorsque Blind Spot a été crée, m’a affecté bien plus que je ne l’imaginais. J’ai un rapport assez détaché et fataliste vis à vis de la mort : pour moi cela doit arriver à un moment ou un autre et y être préparé, en tous cas à la mort d’autrui, c’est aussi faire preuve d’une certain respect. Je ne vais pas philosopher là-dessus 107 ans, et on me prendra peut-être pour un monstre, mais j’ai envie de dire « la vie continue » et c’est ce que j’ai voulu faire dire à Ayako. Mon handicap me pousse à profiter de l’instant présent, et faire un deuil, surtout exaggérément long, ce n’est pas vivre dans le présent. C’est vivre dans le passé et vivre dans le passé, c’est s’interdire tout futur. On oublie pas les morts, mais leur disparition ne doit pas être vaine. Elle doit servir à quelque chose. J’imagine que la famille directe concernée va m’en vouloir à fond pour ce qu’ils auront lu, car ils y auront sûrement reconnu mon cousin disparu le jour de mon départ pour le Japon. Comme Ayako, j’avais été prévenu uniquement trois semaines plus tard, à mon retour. Mes parents avaient décidé de ne pas m’en parler pour ne pas gâcher mes vacances. Et ça m’avait beaucoup touché. C’est pour ça aussi que ça se retrouve dans ce que j’ai écrit.

Abordons des sujets plus joyeux : le doublage.

Très tôt dans l’histoire il m’est apparu nécessaire qu’Ayako ait un objectif à accomplir. Une sorte de fil rouge. Mais comme tout fil rouge, celui-ci n’est pas forcément celui qu’on croit au début, et surtout, il ne se dévoile pas forcément dés le début de l’aventure. J’avais déjà prévu un certain nombre de chapitres, et déjà prévu une feuille de route avec les principaux éléments qui devaient figurer dans chaque chapitre, avec surtout un indicateur temporel. Ah le temps ! Un élément avec lequel j’aime beaucoup jouer, comme en témoigne ma première fanfic sérieuse où Asuka, de Evangelion, tombait enceinte et où le concept était simplement d’avoir un chapitre par « mois » de grossesse. Dans Blind Spot, point de cela, mais une volonté tout de même d’inscrire les personnages dans une évolution à travers le temps. L’absence de ce genre d’évolution est quelque chose que je déteste dans les histoires, où on a aucun repère et où on a du mal à situer quand les évènements se passent. Une chronologie, pour moi, est primordiale et doit être rappellée au lecteur d’une façon ou d’une autre au cours du récit afin que ce dernier replace les évènements dans l’espace et le temps. C’est aussi pour ça que je n’aime pas les flashbacks et autres jouets temporels. A moins que cela ne soit utilisé avec parcimonie et dans un but bien précis, ça ne sert en général à rien de faire un flashback juste pour le fun. Des séries où les personnages ne grandissent pas malgré les années qui semblent s’écouler (Pokémon par exemple) ont tendance à m’exaspérer et à me faire lâcher prise au bout d’un moment. C’est aussi pour cela que j’ai du mal à avaler trop de « gag manga » d’un coup comme Keroro, ou en occident Les Simpson ou South Park, par exemple. Il n’y a d’ailleurs qu’un seul flashback dans Blind Spot, qui n’est là que pour rappeler au lecteur qu’Ayako et Shizuka se connaissent depuis en fait super longtemps.

Je voulais donc qu’Ayako grandisse, devienne une jeune adulte, puis une jeune femme.

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Le hiatus Brigade

La coupure qui s’est opérée entre 2007-2008 et 2012 a gravement ralenti mon rythme : j’ai fondé le site Haruhi.fr avec d’autres personnes, dédié à l’anime La Mélancolie de Haruhi Suzumiya. Depuis, ça a muté en association loi 1901, qui m’a effectivement pris tout mon temps. On dit souvent que le président est celui qui se tourne le plus les pouces, mais c’est archi faux. En 2010 (ou 11 je sais plus) j’ai essayé de faire un break et de partir en vacances 3 mois de la Brigade, ça a moyennement marché mais ça m’avait permis de finir le chapitre 8 de Blind Spot, entamé depuis des années. J’avais ensuite posé les bases du chapitre 9 sans avoir pu l’écrire. Et puis malgré la passassion de pouvoir à Jaerdoster en 2012, j’avais quand même un pied encore dedans. Mais Rosalys est venue à moi et m’a proposé d’éditer Blind Spot via sa jeune maison d’édition associative Univers Partagés. Rosalys s’occupe de presque tout, et sur Blind Spot, elle a fourni des efforts surhumains qui encore aujourd’hui me laissent sans voix. Cette « one-woman army » comme j’aime l’appeler dans ma tête, c’est grâce à elle que vous avez pu tenir des tomes de Blind Spot physiques entre vos mains. Sans elle, je n’aurais peut-être jamais fini l’histoire. C’est aussi elle qui m’a foutu un gros coup de pied aux fesses en me donnant une deadline bien précise pour relire et retravailler Blind Spot. Car il y avait du boulot ! Donc, merci Rosalys. Encore une fois, merci.

Blind Spot a été publié sur le net depuis 2006 mais il ne m’a pas été trop difficile d’exterminer la majeure partie des versions. Ce que tu donnes à Internet, Internet ne te le rend jamais, je le sais très bien, mais ce n’est pas plus mal que des traces persistent : depuis, le texte a suffisament été retravaillé et modifié pour qu’on ait l’impression de lire autre chose. D’abord publié en anglais, Blind Spot a été (mal) traduit en Français par mes soins. Il a fallu donc réécrire pas mal de passages, relire, relire et encore relire. Et même avec tout ça, avec l’aide de QCTX et Mop notamment, vous trouverez encore des coquilles ici et là. Désolé. Même s’il est facile de blamer les correcteurs pour les fautes qui sont passées au travers du filet, il ne faut pas oublier que si elles sont là, c’est parce que l’auteur les as faites en premier lieu.

Ce n’est donc que fin 2012 que je reprends la plume : je décide d’arrêter d’écrire sur Meido-Rando. Blackout presque complet sur le blog pour me concentrer sur l’histoire, la terminer et surtout faire des recherches. A l’époque, j’avais transposé le temps dans Blind Spot par rapport au nôtre. A savoir, si j’écrivais un chapitre en février 2007, alors Ayako vivait son aventure à la même époque. Cela me permettait également de rester au plus près de l’actualité et des références culturelles. Quand Ayako cherche un tome d’un roman dans une librairie, j’ai cherché quand était sorti le tome en question pour que ça colle. Quand elle chantonne une chanson, je me suis assuré que la chanson était bien sortie à cette époque et si elle était encore populaire. C’était facile tant que je collais le temps présent, mais avec un aussi grand hiatus, j’ai dû pousser mes recherches plus loin. Quels animes faisaient la une en 2010 ? Où serait Ayako au moment du terrible tsunami du 11 Mars 2011 ? Est-ce que la ligne de métro qu’elle emprunte pour aller au boulot existait en 2009 ? Quel trajet prendre pour se rendre à Hokkaido ? Est-ce que c’est un bon choix pour passer des vacances ? Qu’est-ce qu’on trouve dans un hôtel japonais ? Combien coûte un roman ? Quel est l’argent de poche type d’une lycéenne qui ne se prostitue pas ? Est-ce que… bref, vous avez compris. C’était un peu se prendre la tête pour rien, mais malgré ses excentricités, l’univers de Blind Spot devait au maximum coller au nôtre, afin de renforcer l’attachement du lecteur vis à vis d’Ayako. Quand on joue trop dans le fantastique, quand on essaye trop de se démarquer, chaque petit détail oublié renforce dans la tête du lecteur l’idée que cela se passe ailleurs, dans un endroit lointain, hors de portée, et au final, on se retrouve déconnecté des personnages, ce qui n’est pas forcément bon pour l’immersion. Ayako aurait pu être une camarade de classe, ou une collègue de travail pour vous, et c’est ce que j’ai voulu faire ressentir.

Bon, elle est japonaise, ce qui n’aide pas pour le public français, mais vous avez compris ce que j’ai voulu dire, hein ?

L’important était avant tout que chacun puisse imaginer la scene se déroulant sous ses yeux, comme si elle était tout droit sortie d’un anime. Ce que fait, finalement, tout bon light novel japonais qui se respecte. Et si vous aussi ça vous arrive de vous imaginer une scène que j’ai écrite comem sortant d’un anime, alors c’est que j’ai réussi mon objectif.

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Les idées qui n’ont pas fini dans le bouquin

Il y en a plein ! Ah, par quoi commencer ? D’abord il faut bien savoir que certaines idées vont vous sembler totalement idiotes et hors de propos : c’est normal, c’est précisément pour ça qu’elles ne sont pas dans l’oeuvre finale ! Malin, hein? 🙂

  • Au début, Sho Ogata devait être un vilain séducteur. Il devait y avoir une scène de presque viol d’Ayako où elle se fait sauver par Miyuki, mais au final j’ai vite jeté l’idée dans une corbeille tout au fond d’un trou noir parce que ça collait absolument pas à l’atmosphère de l’histoire au fur et à mesure que je l’écrivais.
  • Karen devait être lesbienne. Je sais, il y a encore des indices parsemés ici et là dans le texte avec son attachement à Ayako, mais de la même façon, cette idée, vraiment trop fanservice, a été écartée à mi-chemin dans l’histoire. Trop fanservice, parce que c’était tout simplement « pas nécessaire ». Si encore j’avais pu trouver une justification, un intêret scénaristique, alors oui, mais là non, ce n’était ni ma priorité, ni mon envie de jouer cette carte. Le pire, c’est que j’ai laissé tellement de possibilités de faire du shipping Shizuka x Ayako derrière pour compenser, je m’en veux presque.
  • Toujours Karen, devait avoir une très bonne raison de protéger Ayako : elle devait avoir été témoin d’un accident, au collège, avec un homme aveugle qui se serait pris un accident de la route dans le genou. Son énigmatique « tu comprendras un jour » dans le chapitre 1 est d’ailleurs resté, à mon grand désarroi, car maintenant il n’a plus aucun sens vu que cette idée a été zappée. L’accident d’Ayako dans le chapitre 11 devait être un trauma supplémentaire pour la pauvre Karen mais avec Ayako dans le pétrin et Karen comme ça, Shizuka aurait eu bien du mal à recoller les morceaux de tout ce petit monde.
  • Shizuka n’était initalement pas un personnage aussi important que ça. Amie d’enfance d’Ayako, elle s’efface devant Karen au début de l’histoire, pour revenir en full force dés le chapitre 8. Elle devait passer la flamme d’Ayako à Karen au lycée, sans la lui reprendre. Au final c’est Karen qui se retrouve un peu effacée sur la fin, mais j’ai quand même réussi à lui garder une petite place au chaud.
  • Miho aurait dû rester plus longtemps, mais j’avais réellement du mal à l’écrire. Les tsuntsun pestes blondasses c’est vraiment pas mon truc. Ayako devait avoir une sorte de rivale pour qu’il y ait un semblant de dynamisme, mais de mon aveu, c’était un joli echec que j’ai tenté de rattraper ensuite.
  • Miho était inspirée au début de Takako, la tsundere de Otome wa boku ni koishiteru. Si vous avez fait la connexion en lisant Blind Spot, bravo, vous êtes aussi fichus que moi. (il y en a une, quelque part, mais je vais vous laisser la chercher. Indice, c’est dans le chapitre 7.)
  • Le voyage du chapitre 9 n’existait que pour provoquer la mort de Kenji. Au début, Ayako et Shizuka devaient aller en France, puis j’ai revu mes prétentions à la baisse, déjà pour éviter un sacré cliché, et puis pour garder un semblant de cohérence. Même si l’école privée de Shizuka est super riche, ils n’auraient pas envoyé cette dernière en France juste à l’issue d’un concours. Même si France pays de la mode tout ça tout ça, c’était pas une bonne idée. Karen était sensée les suivre en douce, étant immensément riche, mais j’ai décidé de la laisser tranquille et de donner un peu de temps à Shizuka et Ayako pour construire leur relation de soeurs qu’elles n’ont jamais été.
  • Le parcours professionnel d’Ayako aurait dû être tout autre. Jusqu’à mon voyage de 2013, elle aurait dû participer au doublage des OVA de Mahoromatic produites en 2009 et remplacer la voix de Minawa. Problème : au niveau timing ça ne collait pas du tout, et le voyage ainsi que les interviews que j’ai faites de professionels m’ont appris qu’on n’obtient pas un rôle dans un animé en claquant des doigts. Sans compter le temps de formation au minimum de six mois/un an d’une doubleuse… Ayako a échappé un peu à ça avec un traitement de faveur mais j’ai fait autre chose au final et ce n’était pas plus mal ! Ca aurait été néanmoins rigolo qu’elle travaille avec sa « génitrice » j’ai envie de dire 🙂
  • Une scène où Ayako fait des annonces dans un department store ont été coupées au montage. C’est balot, je l’avais bien écrite en plus, mais elle était vraiment inutile et pas cohérente avec son parcours.
  • Dans l’oeuvre finale pas mal de références clairement otakes, avec du « name dropping » (c’est à dire lâcher des noms comme ça) ont été retirées pour que le texte soit un peu plus neutre. Notez que tout n’et pas passé à la trappe non plus, j’ai laissé beaucoup de références directes et moins directes à la culture populaire japonaise, mais pas que. Un exemple ? Ayako aurait dû recevoir un livre pour son anniversaire qui s’appelle « La mélancolie de Haruhi Kawasumi ». Car Suzumiya était déjà pris par Ayako, et quel autre nom utiliser si ce n’est celui de celle qui a involontairement donné son prénom à mon héroine ?
  • Au départ c’était Sho qui devait partir à l’étranger. Miho aurait pu ainsi devenir « plus gentille » vis à vis d’Ayako et devenir une amie. J’ai préféré faire l’inverse. La principale raison étant que j’avais trop de personnages féminins.
  • Shizuka devait vivre seule à l’issue de la dispute du chapitre 8 avec ses parents. Elle aurait dû bosser comme vendeuse dans une boutique du Shibuya 109 ou en Maid dans un Maid Café, mais il en fut autrement, notamment parce qu’elle était trop jeune et que ce genre de situation aurait été bien trop galère à gérer, toujours dans un souci d’être cohérent. Cette expérience de vivre seule aurait dû permettre à Ayako de se rendre compte qu’il fallait qu’elle ait autant de conviction que Shizuka pour aller au bout de ses rêves. Puis comme Ayako et Shizuka se sont rapprochées, les faire cohabiter m’a paru tout naturel.
  • Ayako devait assister par accident à la demande en mariage de Seiji à Miyuki, mais c’était prévu dans le chapitre 10, trop proche du décès de Kenji, ça aurait vraiment été le mauvais moment pour ça. A la base je voulais écrire une scène où Ayako serait simple spectatrice, mais je l’ai plus ou moins fait avec la discussion mère de Ayako-Shizuka dans le chapitre 8. C’est un peu contraignant parfois d’écrire à la première personne !
  • Là ça devient fun : Ayako devait au début aller à l’université étudier le doublage, mais après discussions avec des pros, il m’est apparu très vite que c’était une super mauvaise idée, car Ayako avait déjà évolué dans un lycée « normal » alors qu’en fait pour aller dans ce genre d’universités il vaut mieux faire le genre de lycée spécialisé que les personnages de Sakurasou no pet na kanojo ont fait, pour ne citer qu’eux. Là-bas, elle aurait dû rencontrer un jeune animateur et la romance aurait eu lieu, mais c’était clairement trop similaire à Love Get Chu, un anime très moyen sur une jeune doubleuse, qui devient progressivement idol et qui se lie d’amitié et de romance avec un colloc animateur débutant. Bref, ils devaient faire connaissance et Ayako allait l’aider à faire un scénario d’anime sur lequel il travaillait, vu qu’elle aime écrire. Ce qui est assez drôle au final parce que j’avais imaginé tout ça avant de voir l’anime en question.
  • Pour convaincre Ayako de se faire opérer, Karen devait lui montrer la tombe de la personne dont elle a assisté à l’accident au collège, avant de rencontrer Ayako. Ca ne collait malheureusement plus avec ce que j’avais développé entre temps, et sans compter que c’était carrément capilotracté. Shizuka de son côté allait l’amener sur une colline où elle allait souvent pour les sorties entre amoureux, et lui expliquer le paysage avant de conclure par « Et voilà, dommage que tu n’y voies plus rien, hein? » Au final ça aurait pu passer, mais j’ai préféré mettre ça de côté, c’était limite méchant.
  • Et le meilleur pour la fin : Ayako aurait dû tomber enceinte 😀 Par qui, quoi, comment, je savais pas encore. Je sais, me connaissant beaucoup ont pensé que ça arriverait, mais j’ai tenté de les troller un peu.

Les références

J’ai laissé dans Blind Spot de nombreuses références à la culture populaire. Il y en a des évidentes, d’autres moins, parfois des citations, parfois des personnages, parfois des situations… J’avoue que j’ai pris un malin plaisir à les placer, ne serait-ce que parce que j’adore moi-même ce genre de clins d’oeil parfois appuyés à notre culture visuelle. Lucky Star par exemple m’a paru bien plus divertissant grâce à ça, alors que sinon je n’aurais pas apprécié plus que ça, je pense. Bien sûr cela peut passer au dessus de beaucoup de monde, surtout parmi la population pas otaque, mais pour tous ceux-là, si une ou deux personnes esquissent un large sourire en voyant un personnage familier le temps d’une scène, ou un détail qui leur fait penser à une autre série, alors j’aurai gagné mon pari. On m’a reproché que cela pouvait potentiellement nuire à l’immersion dans l’oeuvre, mais je ne trouve justement pas : cela renforce, bien au contraire, le fait que l’histoire se passe dans notre univers ou un univers proche du nôtre. Qui plus est, j’ai souvent (mais pas toujours) fait beaucoup d’efforts pour bien intégrer ces quelques clins d’oeil.

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Les contreverses

Mis à part les contreverses personelles dont j’ai parlé plus haut, la sortie de Blind Spot ne s’est pas faite sans heurts de la part du public malgré des chouettes ventes et des tas de retours positifs. Je suis assez imperméable aux trolls et de toutes façons, en lançant Blind Spot comme un « light novel » je savais pertinemment que je me heurterais aux plus puristes d’entre vous. Ceux qui pensent qu’un manga écrit par un français ne devrait pas s’appeler un manga, c’est bien de vous dont je parle. J’estime que quand on aime suffisament un style de narration et un format, et qu’on tente de s’y coller, on peut facilement prétendre qu’il s’agit bien d’un manga, ou d’un light novel. Je suis de ceux qui considèrent qu’un ouvrage comme Pink Diary est un manga. Le style de dessin, la façon de raconter l’histoire, les personnages, les lieux, tout fait penser à un manga, alors pourquoi vouloir parler de manfra ou que sais-je encore ?

On m’a aussi reproché (ou questionné sur) le fait que l’histoire se passe au Japon. Pourquoi ne pas avoir décrit une héroïne et des évènements bien franchouillards, étant donné que je suis français ? La réponse est pourtant d’une simplicité déconcertante : parce que c’est moins drôle. Qui a envie de lire une histoire sur une lycéenne française malvoyante ? Dans un environnement connu ? Si le manga plaît, c’est parce qu’il dépeint une vie qui n’est pas la nôtre. L’exotisme de l’asie plaît, et pas forcément que le Japon. Comme je l’avais écrit, ma première réflexion en créant Blind Spot c’était « comment ferait un malvoyant au Japon. » Au. Japon. Ca veut bien dire ce que ça veut dire : le lieu était déjà une partie importante du concept.

Mais ce n’est pas fini ! J’ai aussi eu droit aux réflexions comme quoi un français n’était pas en droit de parler d’une vie qu’il n’a pas eu, d’un pays dont il n’est pas originaire… Sauf que beaucoup oublient que c’est une fiction. Une oeuvre de l’esprit. Ce qui arrive à Ayako est romancé : il y a des évènements de tous les jours, mais tout est écrit, tracé pour qu’il y ait un rythme et que le lecteur soit toujours intéressé et veuille lire la suite. Si on racontait la vie telle qu’elle est, ne serait-ce pas profondèment ennuyeux ? Qui veut savoir quand elle sort ses poubelles, ou quand elle va à la laverie faire son linge ? Un roman est fait pour s’évader, pour rêver, pour vivre une aventure autre que la sienne. C’est un divertissement. Et en tant qu’auteur, mon rôle était de me concentrer sur les points importants, pour rendre l’histoire de la vie d’Ayako dynamique et agréable à suivre.

Et puis, si on avait pas le droit d’écrire un livre sur une vie romancée du Japon, que dire de Kaoru Mori avec son Bride Stories, Emma ou Shirley ? Les auteurs de Noir, de Black Lagoon, de Spice and Wolf, de Gunslinger Girls, etc. n’ont donc pas le droit d’écrire sur autre chose que le Japon vu qu’ils sont de là-bas ? Que dire des productions occidentales se passant dans d’autres pays aussi ? Il y a un moment où il faut garder à l’esprit qu’une histoire reste une histoire : elle n’a pas à reflèter la réalité, car la réalité est bien souvent ennuyante. Si certains sont incapables de faire la distinction entre la vision romancée d’un pays et la réalité, c’est là que se situe le problème.

En bref, il faut juste se rappeler que tout cela n’est qu’un roman. 🙂

Le mot de la fin

Blind Spot est terminé. Ce billet aussi.

Cela représentait au départ un défi que je m’étais lancé, celui de faire une fiction qui ne soit pas basée sur un univers préétabli. Ecrire des fanfictions c’est amusant, mais créer des personnages de toutes pièces, des univers, des évènements, sans être cantonnés à l’existant, ça l’est encore plus.

Ecrire une histoire, c’est se soumettre à de nombreuses émotions. L’angoisse de la page blanche, la tristesse de devoir faire souffrir ses personnages, la fierté de les voir évoluer, le bonheur de leur faire partager de bons moments, le rire lorsqu’on les place dans des situations amusantes, les larmes lors de passages touchants, l’anticipation des retours de ses pré-lecteurs… Tout cela se mélange et s’entrechoque pour offrir une expérience de création inégalable. Une expérience qui, telle un ascenseur émotionnel, vous fait vibrer. Il m’est même arrivé plusieurs fois de rire de mes propres lignes de dialogue ou de verser une larme lors d’un passage émouvant que j’ai écrit deux jours plus tôt !

Ce sont ces émotions que j’ai essayé de partager avec vous à travers cette histoire. Des émotions, mais aussi un état d’esprit. Quand on est handicapé, et pas forcément que visuel, on a tendance à voir le monde d’une façon différente. Une façon déformée. On ne réagit pas de la même façon aux évènements, bons ou mauvais. On a tendance à se raccrocher à ce qui nous fait plaisir, à ce qui nous rend heureux, et à ne pas le lâcher. Ce que l’on ne peut pas atteindre, ce que l’on ne peut pas voir, ce que l’on ne peut pas écouter, ne fait que rendre plus beau ce que l’on a déjà. A quoi bon se lamenter sur ce que l’on ne pourra jamais faire, comme par exemple piloter un hélicoptère, alors que l’on peut écrire un livre, monter une association ou visiter Tokyo ? Même si une voie vous est inaccessible, il y a tellement d’autres embranchements, tellement d’autres possibilités ! Comme un visual novel aux choix infinis !

Rappelez-vous des pensées d’Ayako et de son état d’esprit positif tout au long de son histoire. Cela vous ouvrira peut-être de nouveaux horizons.

J’espère également que cette aventure, à la fois celle d’Ayako et à la fois la mienne, servira à d’autres gens souhaitant se lancer dans l’écriture. Ecrire, ce n’est pas si compliqué. Il y a des logiciels pour aider, mais il y a aussi tout simplement le bloc-notes de Windows, TextPad sur Mac, ou VI ou EMACS sur Linux (pas de jaloux.) Avec un peu de réflexion, beaucoup de relecture, beaucoup de mise en perspective, et un bon entourage, on peut sortir quelque chose de sa tête. Que cela soit publié ou non est une autre paire de manches, mais au moins arriver à une histoire complète, c’est quelque chose à la portée de tous ceux qui comme moi aiment écrire. Au final, écrire une histoire, ce n’est ni plsu ni moins que de participer à un jeu de rôle seul. Je ne suis pas une fille, mais à de maintes reprises j’ai essayé de m’imaginer comment Ayako ou les autres personnages réagiraient vis à vis des différents évènements.

Je souhaite que tout ceci vous donne des ailes, comme cela a été le cas pour les fanfictions en France, où j’ai, paraît-il, inspiré beaucoup de monde. Les résultats n’ont pas toujours été à la hauteur, mais qu’importe ! L’important n’est pas là, l’important c’est d’essayer !

Vivre à fond, sans regrets, c’est ce que vous dirait Ayako en ce moment !

N’hésitez pas à laisser vos impressions sur Blind Spot dans les commentaires : on est là pour spoiler donc ne vous gênez pas si vous avez des questions, j’y répondrai avec plaisir ! Dites ce qui vous a plu, quelle scène ou chapitre vous avez préféré, je veux tout savoir !

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J’aurais bien aimé vous parler en long en large et en travers de Golden Time, mais ça serait vous spoiler. J’adore cette série, c’est vraiment mon genre de prédilection, et c’est traîté différement des comédies romantiques habituelles. Sans vouloir faire mon connard élitiste, je pense qu’il faut aller au delà de l’animation somme toute standard et des persos a priori stéréotypés. L’histoire avance vite, on en apprend plus sur les personnages, et même si Koko est parfois saoulante, elle sait aussi toucher le spectateur par sa fragilité.

Mais voilà! Je ne peux pas, ça ferait redondant, même si j’en meurs d’envie.

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A la place, je vais vous parler du manga Good Ending, dont les premiers tomes m’ont été gracieusement offerts à Noël par Morgan.

Seiji Utsumi est un type somme toute classique. Un peu gentil quand même, mais il est secrétement amoureux de Shô Itekawa, qui fait partie du club de tennis. Il va se faire aider par Yuki Kurokawa (aucun lien fille unique) une camarade de classe et aussi au club de tennis, qui a l’air d’en connaître un rayon sur l’amour. Seiji va alors rejoindre le club dans l’espoir de faire tomber la jolie et genki Shô dans ses bras. Vous vous doutez bien cela ne se limite pas à un potentiel triangle amoureux : Seiji va rencontrer la jolie et dévergondée Eri, ainsi que la peu sûre d’elle Risa, dont le secret de son régime m’échappe encore. Elle a dû prendre des cours chez le Joueur du Grenier.

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Le truc qui surprend au premier abord c’est les tronches des personnages. Ca choque, même. Le regard en particulier paraît limite creepy sur certains, mais on s’y fait après un tome. Le reste du dessin est clair et précis, il y a une légère dose de ecchi, mais juste ce qu’il faut (on voit quelques sous-vêtements ou poses lascives, mais cela reste la plupart du temps dans l’imagination du héros.)

Vous vous dites alors « Mais ça a l’air d’une comédie romantique lambda. » Oui et non. L’auteur arrive à me surprendre alors que je me suis déjà tapé des tonnes d’histoires d’amour entre lycéens. Surprendre le lecteur, c’est le conquérir, et c’est chose faite dans Good Ending. S’il y a bien un truc que je déteste d’ailleurs c’est les coincidences dans ce genre d’histoires. Un exemple tout con : le héros se retrouve dans une position délicate parce qu’une autre haremette lui fait des avances. Cette situation compromettante est bien sûr découverte PILE AU BON MOMENT (parce que sinon c’est pas drôle, haha) par l’élue du héros. Franchement, ça ne vous saoule pas ce genre de ressort ? Je veux dire, c’était marrant en 2000 dans Love Hina, mais là ça va faire presque 15 ans. Heureusement pour le lecteur, ce type de situation se retrouve vraiment très rarement dans Good Ending.

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Les personnages sont suffisament bien travaillés, surtout Yuki qui dégage un très bon charisme (c’est pour compenser avec le héros qui est trop gentil pour son propre bien.) Eri est un personnage très sympathique aussi, alors que j’ai beaucoup moins d’empathie pour Risa Onuma par exemple, qui se jette dans les bras du héros qui ne veut pas d’elle (alors qu’elle est plutôt pas mal une fois qu’elle a maigri.)

Comme vous vous en doutez à la vue des scans, quelque chose va se développer entre le héros et Yuki, et ça se déroule plutôt bien au bout d’une petite huitaine de tomes. Il y a même de jolis retournements de situations, et des év ènements assez inédits dans un manga. On est très loin de la comédie romantique qui est plus comédie que romance. Là c’est l’inverse.

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Sans être le manga du siècle, c’est une excellente lecture pour les amateurs du genre. La série compte 16 tomes et nous en sommes pour le moment à la moitié en France. Les personnages ne se tournent pas autour 107 ans, il y a des situations plutôt inédites, l’auteur a fait preuve d’imagination (sauf à de rares moments) et on est au final devant une histoire de lycéens un poil plus mature qu’il n’y paraît. C’est en tous cas très agréable à suivre, et je dévore pour le moment chaque tome avec entrain, ce qui est plutôt bon signe pour une série.

Ah oui, et c’est disponible chez Kana, pour ceux qui chercheraient à l’acquérir !

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Ouais.

Alors, j’avoue, je ne sais pas comment commencer cet article.

Ouais, on va faire ça de façon classique.

Il était une fois, un auteur de fanfictions.

Blind Spot est un roman que j’ai écrit en l’espace de 8 ans. Malgré ses ~150 000 mots, j’ai mis autant de temps à l’écrire car j’ai également un travail à plein temps à côté et j’ai eu beaucoup d’activités associatives sur la période 2007-2012 avec la création du fansite Haruhi.fr et de l’association Brigade SOS Francophone. Une histoire donc, qui est née d’une idée a priori simple. J’ai toujours aimé écrire, mais il m’a toujours fallu « le déclic ». Sans ça, point d’inspiration, et se forcer ne donne jamais rien de bon.

J’avais écrit, dés 1999, de nombreuses fanfictions sur la série Evangelion. Certaines sont encore disponibles sur le net, dans un français approximatif car je les écrivais d’abord en anglais. Ca peut vous paraître bizarre, mais en 1999 et jusqu’au début des années 2000, le net français était pratiquement inexistant, car couteux. Peu de gens s’équipaient en modems, et les rares qui avaient l’ADSL ou le câble reignaient en demi-dieux comparé à ceux qui téléchargeaient à à peine 4,5Ko/s. Mais je m’égare. Ces fanfictions étant ce qu’elles sont, pour quelqu’un de malvoyant, c’était ma seule façon de m’exprimer sur la toile à cette époque. En les lisant, on détectait déjà mes goûts et ma façon de faire : chercher à faire ressentir quelque chose au lecteur, à vouloir faire en sorte qu’il s’imagine la scène parfaitement dans sa tête, tout en gardant une écriture fluide sans surcharger de détails. Quoi de plus ennuyant que de passer trois pages à décrire une pièce dans laquelle le personnage se situe, vous ne trouvez pas ? Parfois, faire court permet aussi une immersion plus forte en se focalisant sur ce qui est important.

Comme tout bon fan d’animation japonaise et de manga, je suis passionné par le Japon. J’y suis allé trois fois déjà et chaque voyage a été l’occasion de moments épiques et d’excellents souvenirs. Je n’ai pas fait juste des voyages, j’ai aussi rencontré des gens formidables, des pros et des fans. Et c’est donc en 2006 que je confie à Darksoul, mon compagnon de voyage et ami de longue date que ce voyage m’avait donné une idée. En observant la vie locale, les magasins, les trottoirs, les gens, les situations, je me suis dit que je tenais un concept fascinant : comment une jeune lycéenne malvoyante pouvait bien vivre au Japon ? Avec ses gares par dizaines, ses rues riches en enseignes, son système scolaire strict et toutes ces autres situations que l’on peut observer dans des animes tranche de vie ? Comment faire pour se repérer, pour vivre dans un pays et une culture si différents de nous occidentaux européens ? C’est en me basant sur ça que j’ai imaginé une héroïne normale. Banale même, sauf qu’elle a un handicap. J’ai pris modèle sur le mien afin de mieux me placer dans la peau du personnage, et j’ai commencé à penser à des situations, à imaginer des personnages secondaires. Amis, familles, flirts, rivaux… J’ai eu pas mal d’idées, certaines se sont faites écraser sous le poids de la cohérence. Je ne voulais pas d’une histoire pleine de clichés, de deja vu (I’ve just been in this place before! Higher on the street… ahem.), et de choses qui m’énervent profondément dans l’anime et le manga. L’idée, quand j’écris, c’est avant tout de raconter une histoire que j’aimerais relire. Si je n’aime pas ce que j’écris, ce n’est pas la peine de continuer. Dans un sens, Blind Spot est donc une grosse partie de mes goûts et idée exposée au lecteur. C’est pour moi comme ça que devraient être les choses.

En 2006, quand j’annonce le projet à mon entourage d’amis, beaucoup sont prêts à m’aider. A force de discussions avec Darksoul, Rosalys et quelques autres je commence un premier chapitre. Premier chapitre initiatique puisqu’il comte l’obtention d’une canne blanche par la jeune malvoyante qu’est Ayako Suzumiya. Un peu comme le héros d’une série heroic fantasy qui récupère son épée magique qui va le suivre partout.

Les années passent, les chapitres s’enchainent, mais l’arrivée de l’association Brigade SOS Francophone m’occupe soudainement à plein temps. En 2 ans j’ai quand même réussi a écrire 8 chapitres ou presque. Soit a peu près la moitié de ce que j’avais prévu. Ce n’est que vers fin 2012 que Rosalys me demande si je veux bien publier Blind Spot chez la maison d’édition associative dont elle s’occupe, Univers Partagés. Rosalys a crée il y a longtemps les premiers croquis d’Ayako et de ses amis. D’ailleurs, sa première version d’Ayako, basée sur la lecture du premier chapitre, avait donné un personnage au look aigri, et a mille lieues de la Ayako que vous voyez. Comme quoi, on peut voir des personnages différement, ou peut-être m’étais-je mal exprimé dans mes écrits. C’était tout de même amusant, quel dommage que je n’ai plus le premier charadesign d’elle dans mes fichiers 🙂

Le présent

En 2013, je pars avec la ferme intention de terminer l’histoire. Je fais certaines adaptations sur ma feuille de route pour corriger, et revoir certaines choses, surtout après mon voyage au Japon de 2013, où j’ai pu visiter un studio de doublage, et rencontrer des gens dont c’est le métier. Le doublage, parce que c’est vers cette voie qu’Ayako va s’orienter. C’est sur la quatrième de couverture, donc rangez vos fourches, je ne vous ai pas spoilés.

Il a fallu néanmoins revoir en grande partie les premiers chapitres, assez maladroits. A les relire maintenant, ils contrastent énormément avec les derniers du roman, que vous pourrez lire en mai lorsque le tome 3 sera sorti. Cette « réécriture » a donné lieu à des ajouts, des retraits, et pas mal de modifications pour améliorer la fluidité de l’ensemble. De grosses séances de corrections en week-end ont eu lieu avec Mop et QCTX notamment. Bien sûr cela n’efface pas la différence de style entre les premiers chapitres et les derniers, mais comme tout bon créatif, on s’améliore avec le temps, et l’excuse officielle, c’est qu’Ayako grandit, et s’exprime différement.

Au Japon, des idées sont lancées autour de Blind Spot. Cela me donne du carburant pour écrire la fin et faire de ce roman une chouette histoire que les lecteurs aimeront lire. Même si ces idées, que je détaillerai plus tard, ont peu ou aucune chance d’aboutir, il est de mon devoir d’essayer tout de même.

Et puis, l’arrivée de Saeko Doyle, qui travaille dur et bien, m’a encore plus motivé à donner le meilleur de moi-même. Ses dessins parfaitement en phase avec le ton light novel que j’ai voulu donner à Blind Spot embelissent le récit, et ont donné énormément de vie à Ayako. Je ne pouvasi rêver de meilleure illustratrice pour mon roman.

Aujourd’hui, Blind Spot est disponible ! Un livre, physique, un vrai, un numéro d’ISBN, c’est uand même fou, alors que ça avait commencé comme une histoire écrite sur le net, comme une fanfiction sans en être une puisqu’ici il s’agissait d’un univers crée de toutes pièces.

Où et comment se le procurer

Ca, c’est facile, Blind Spot est vraiment dispo à portée de tous ou presque.

Que cela soit en dématérialisé ou en physique, vous y trouverez votre compte je pense. Les tomes 2 et 3 sortiront en Avril et en Mai, donc pas de peur de ne pas avoir la fin de l’histoire, je déteste travailler sur quelque chose où je n’ai pas une vue claire de la fin, il n’y aura pas de suite, pas de cliffhanger à la fin, rien de tout cela ! C’est une histoire complète !

En version dématérialisée, on a mis en ligne le premier chapitre sous forme d’extrait. Normalement vous pouvez les consulter via la version Kindle/Site d’Amazon et sur l’iBookStore. Kobo aussi doit avoir un extrait si ma mémoire est bonne.

Si vous êtes plutôt physique et que vous vous entendez bien avec votre libraire, vous pouvez aussi en commander auprès d’Univers Partagés par son biais. Le livre est par exemple disponible à la librairie « La Galerne » au Havre.

Je serai également au Salon du Livre, le 21, 22 et 23 Mars prochain. Je dédicacerai le 22 au matin (10 à 11h) sur le stand d’un libraire nantais. (stand C64). Je serai accompagné de Saeko, et ceux qui viendront auront donc droit à une dédicace de ma part ainsi qu’une aussi pour elle. Et pour ceux qui ne peuvent pas venir au salon, on sera au Kawaii Cafe à Paris à partir de 16h pour dédicacer, et passer un bon moment bien entendu.

Il y aura aussi Epitanime et Japan Expo, mais comme pour l’instant rien n’est fait… Dés que j’en sais un peu plus, je vous tiendrai au courant, bien entendu.

Si vous achetez ce livre, en physique ou en dématérialisé, n’hésitez pas à laisser une note ou un commentaire sur le magasin où vous l’avez acheté. Les commentaires sur ce billet ou des réponses via Twitter ou Facebook sont aussi bienvenues ! Un auteur aime toujours savoir ce qui plait aux lecteurs, ce qui ne leur plait pas, les passages qu’ils ont aimé… C’est vraiment très important, ce retour !

Et après?

Vous allez vous dire que je vais pouvoir me reposer sur mes lauriers, mais non : Je dois m’occuper de la version anglaise de Blind Spot, qui doit sortir pour l’an prochain. J’ai également d’autres projts, comme sortir un drama CD, en français et en japonais. Ca sera sans doute fun, mais il y a encore mille et une questions que je dois me poser avant : a l’heure du MP3, quel intêret d’avoir un CD Audio? Quel format devrais-je utiliser pour écrire un drama CD? Combien de temps? Quelle histoire? Qui serait intéressé?

Dans le même ordre d’idée, avec mon réseau de contacts (surtout celui de Darksoul en fait), on s’est rendu compte qu’il serait possible de créer un anime de Blind Spot. Le problème étant, que ça coûte cher. Les gens qui consomment du fansub aiment le nier pour se donner bonne conscience, mais un épisode, un seul, ça coûte dans les 100 000 euros à produire. C’est le prix d’un petit appartement, parfois le projet de toute une vie pour certains. Alors imaginez une série de 13 ou 26 épisodes ! Un rêve inatteignable pour moi, mais un rêve quand même. C’est bien de rêver, mais il faut garder les pieds sur terre aussi.

Une traduction japonaise serait également bien, mais encore une fois, il faut payer la traduction : et 20 000 euros ne seront pas de trop pour un roman de cette taille. Sans être incroyable, cela représente quand même une somme substantielle à réunir, avec un retour pas forcément très élevé, voire pas du tout. Il ne s’agit pas de traduire des lignes de dialogue là, comme pour un sous-titre d’anime, mais bien un roman, avec son récit et ses dialogues entremélés.

J’ai également comme idée une autre histoire, dont je ne peux pas encore vraiment parler puisqu’elle est encore au stade embryonnaire et que de nombreuses choses peuvent encore changer. Tout ce que je peux dire c’est que cela mélera science fiction et tranche de vie.

Bref, voilà pour aujourd’hui. Il y a encore tant à dire, mais cette sortie est très émouvante pour moi, car elle représente l’aboutissement d’un projet vieux de déjà 8 ans. Je ne serais pas là sans Rosalys, sans Saeko, sans les gens qui m’ont aidé ici et là de quelque maniere que ce soit avec cet ouvrage. En un sens, je ne suis pas le seul auteur de Blind Spot, j’ai envie de dire.

Et si vous voulez vous tenir au courant, il y a la page Web de Blind Spot sur le site d’Univers Partages.

Merci d’avoir lu jusqu’ici !

Deux articles la même semaine sur Meido-Rando, waoooouh, c’est complètement la fête.

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L’héroïne, Ayako !

La raison pour laquelle je n’ai pas beaucoup posté sur ce blog cette année, certains la connaissent déjà : c’est parce que je travaille avec ardeur sur un roman que j’écris maintenant depuis de nombreuses années. Si je me permets de poster ces derniers jours, c’est parce que j’ai pris un peu d’avance sur mon planning (sans toutefois que ça soit la folie.)

Et pour me faire pardonner, j’ai donc demandé à Saeko Doyle, la nouvelle illustratrice des romans de Blind Spot, de bien vouloir me faire la primeur de vous faire découvrir certains de ses dessins issus de ses recherches au cours de sa lecture. Car oui, elle, elle peut lire le roman pendant que je l’écris grâce aux miracles de Dropbox. Et du coup, elle a fait quelques essais de personnages que je vais vous détailler un peu ci-après.

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Un premier croquis des deux amies d’Ayako : Shizuka et Karen.

« Blind Spot, c’est quoi? (oui je débarque) »

Rapidement, il s’agit d’un roman, dans le style des light novel dont sont adaptés beaucoup d’animes depuis des années, dont j’ai eu l’idée en 2006 lors de mon premier voyage au Japon : comment vivrait une lycéenne malvoyante, au moins autant atteinte que moi, au Japon ? Avec un peu de recherche, des concertations avec Darksoul et Rosalys notamment sur les personnages ou les différentes situations. Vous vous doutez bien que ce genre de situation est assez inédite, et c’est aussi ce qui a transpiré quand j’ai présenté le livre à différents contacts pro chez les japonais. le manager de Ayako Kawasumi, ma seiyuu préférée, a notamment trouvé ça très original et s’est montré bien intrigué.

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Miho Ura, une camarade de classe…

On suit donc l’histoire d’Ayako Suzumiya, de son entrée au lycée jusqu’à une partie de sa vie adulte, tout au long de treize chapitres palpitants. Bon, pas tant que ça, quand même, ça reste de la tranche de vie, mais je me suis efforcé de raconter une histoire et de faire au mieux pour que le lecteur reste intéressé et veuille en savoir plus. Vous vous doutez bien qu’une perosnne malvoyante, comme toute autre personne handicapée, ne vit pas comme les gens 100% valides et éprouvera quelques difficultés dans certaines situations.

Quand je disais que j’étais en avance, c’est que je dois rendre mon manuscrit fini pour la fin octobre, et là je suis bien avancé dans le chapitre 12. C’est donc presque fini et grâce à mes charmants prélecteurs que sont QCTX, Aeden et Keul, je vais pouvoir corriger ce qui ne va éventuellement pas, repérer des incohérences ,et autres problèmes inhérents à l’écriture d’une histoire sur autant d’années. Il va sans dire que les premiers chapitres ne ressemblent pas forcément aux derniers, il y a un changement visible de ton, mais cela s’explique aussi par le fait qu’Ayako grandit, devient adulte et plus mature. Mais vous verrez cela en temps et en heure !

Au départ, c’est Rosalys qui s’occupait du charadesign, mais devant la montagne de travail qu’elle a en tant qu’éditrice et illustratrice, elle a préféré confier cela à l’illustratrice tout aussi talentueuse qu’est Saeko.

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Miyuki, la grande soeur d’Ayako

Le livre sortira aux éditions Univers Partagés dés Mars prochain si tout va bien, et l’histoire seront divisés en 3 tomes, dont le dernier devrait être disponible pour Japan Expo 2014. Vous avez donc le temps de voir venir !

Certains auront sans doute reconnu certains des personnages parmi les images que je vous mets dans cet article sans avoir lu la légende : c’est normal ! Il faut savoir que l’histoire, jusqu’au chapitre 8, a été disponible sur Internet un long moment, et cela m’a beaucoup poussé à continuer à écrire, grâce aux encouragements et aux remarques des lecteurs qui ont bien voulu laisser des commentaires sur l’ancien site de Blind Spot.

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Les parents d’Ayako.

Je vous laisse donc avec quelques autres images que Saeko a bien voulu me laisser poster. Vous retrouverez d’autres illustrations dans le roman, bien plus fignolées que celles-ci (n’oubliez pas que ce sont avant tout des brouillons / des essais quant au chara design des persos, certaines choses peuvent évoluer !)

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Shizuka, la meilleure amie très genki d’Ayako.

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Karen, sa seconde meilleure amie, très sportive.

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L’autre activité préférée d’Ayako, le karaoke.

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Ayako un poil boudeuse.

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Shô Ogata, un camarade de classe

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Aoi, une cousine d’Ayako.

Bref, n’hésitez pas à commenter, mais aussi à suivre @UniversPartages sur Twitter, à devenir fan de la page Facebook et à faire découvrir tout ça autour de vous. Ah et le compte Twitter de Saeko Doyle aussi !

Les posts réguliers sur Meido-Rando reprendront à la fin de l’année, je vous laisse en compagnie d’une illu colorée d’Ayako au repos :

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A l’occasion du quartier libre de cet hiver, j’ai décidé de vous montrer un tutoriel sur ma technique de dessin en style chibi :

Dessinez la tête en forme de rond avec une légère pointe au bout  ( optionnel ).

                            

Ensuite, ajoutez un espèce de croix pour marquer l’emplacement des yeux. Les sourcils sont assez éloignés des yeux, d’autant plus qu’elle les ferme.

( Comme c’est un chibi, on peut ne pas faire de nez )

           Gommez/effacez la croix et dessinez la bouche.

                        

Dessinez ensuite le reste du corps: plus ou moins 1 ou 2 fois la taille de la tête.

( je trace toutes les lignes, y compris celles  « invisibles », sous les vêtements, que je gommerai ensuite )

Ajoutez ensuite ( enfin 😉 ) les cheveux.  Je lui ai donné deux petites couettes 🙂

Ensuite, gommez les traits de construction.

( pas obligatoire, mais ça donne un aspect plus « lisible » pour les étapes suivantes )

( J’avais oublié l’accessoire (?)  sur sa tête )

Ensuite, pour mieux voir quand vous repassez au propre, mettez en transparence le calque si vous êtes sur ordinateur, et vous pouvez ensuite repasser plus facilement sur un nouveau calque {= « layer » pour les logiciels en anglais}    ( sur papier, on peut utiliser une table lumineuse et une feuille par-dessus, ou bien un calque ; ou encore repasser au feutre / stylo et gommer ensuite les traits au crayon ).

Une fois ceci fait,  supprimez le calque d’origine ( ou enlevez la 1° feuille / gommez les traits au crayon ).

Après cela,  mettez les couleurs de base, plus claires que celles obtenues au final, sauf si vous ne voulez pas faire d’effets de lumière après.

Et enfin, on met les ombres, lumières, fond, etc.

( désolée de ne pas détailler les 2 dernières parties, mais elles prendraient un tuto à elles toutes seules 😀 )

Merci d’avoir pris le temps de regarder ce tutoriel, j’espère qu’il vous a plu !

Si vous voulez voir plus de dessins que j’ai faits, vous pouvez regarder mon compte deviantart.

Il y a quelques temps, une Meido d’Elite bien connue du pays des Maids m’a mis sous les yeux un bien joli doujin. Si l’ouvrage de 25 pages n’a rien pour rester dans les mémoires (hormis dans celles des Yukiistes dans mon genre), sa couverture m’a interpellé. En la regardant, je me demande : pourquoi ce dessin est-il sexy ? Ou plutôt : est-ce que le livre le rend sexy ? Il y a un mystère dans ces pages qui ajoute indéniablement quelque chose à l’image. Il était donc temps de s’arrêter sur ce fétiche un peu spécial – et je suppose qu’au pays des fétiches, on ne me le reprochera pas.

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(Sur votre gauche la version originale. A droite la version avec les noms. Merci à @JikonDD sur Twitter pour cette version.)

En ce moment tourne sur les réseaux sociaux un artwork hyper classe des personnages de Harry Potter dessinés façon manga, à tendance très shojo, mais ça bute fort quand même.

Là je kiffe bien Ginny sur l’image, et Hermione aussi qui a la rage de vaincre, ça se sent. 🙂

Pour ceux qui ne connaissent pas très bien Harry Potter ou qui ont de vagues souvenirs de la série comme moi, regardez la version de droite.

Et pour ceux qui n’étaient pas là en 2009 vu que c’est de cette année que date le dernier I’m Hit, cette petite rubrique annexe de Meido-Rando est dédiée aux illustrations qui me tapent particulièrement dans l’oeil. Vous pouvez revoir les anciennes via ce tag : I m hit.