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Steins;Gate (VN)

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J’ai déjà parlé il y a longtemps de la série télé en 26 épisodes de Steins;Gate, mais comme le jeu est sorti il y a quelques mois déjà dans nos contrées (un fait trop rare) je tenais à faire un article dessus.

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Ca ne sera pas aussi exhaustif que l’article d’il y a 3 ans, pour la simple et bonne raison que l’anime est une adaptation plutôt fidèle du VN. A vrai dire, je n’ai pas eu l’impression d’avoir loupé des choses via l’animé, à part les quelques fins alternatives, et les échanges de SMS sans grand intêret entre les protagonistes.

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Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de Steins;Gate, il s’agit d’un visual novel PC plus tard adapté en anime, mais qui est aussi sorti sur d’autres plate-formes, notamment PS2. Une version est ressortie sur PS3 et PS Vita au Japon, et c’est celle-ci que nous voyons arriver en occident. Traduite entièrement en anglais, on a même droit à une version boîte !

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L’histoire raconte celle de Rintaro Okabe, qui invente des gadgets idiots avec son pote super hacker Daru et son amie d’enfance Mayuri. En fait Mayuri ne fait pas grand chose à part coudre des cosplays mais ça c’est une autre histoire. Le truc c’est que suite à certains évènements, Rintaro va inventer sans le vouloir une machine à envoyer des messages dans le passé, et va bien sûr expérimenter avec, sauf que bien sûr, jouer avec le temps n’a jamais rien de bon, et les ennuis ne sont pas forcément là où on les attend (ou quand on les attend.)

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Le jeu propose une interface soignée, un glossaire plutôt bien foutu (chaque nouveau mot introduit dans un dialogue est ajouté au glossaire immédiatement), et gère ses embranchements de façon assez originale : on reçoit de temps à autre des SMS de ses compagnons. Ca peut arriver pendant une discussion avec un autre personnage, par exemple, et on peut choisir d’ignorer royalement le SMS ou d’y répondre. Les réponses sont prédéfinies mais on choisit le sujet sur lequel on va répondre. Certains de ces messages n’ont aucune incidence sur l’histoire, mais certains autres sont cruciaux pour avoir la true ending. En effet, il y a grosso modo six flags à déclencher pour obtenir la vraie fin (celle qu’on a eu dans l’animé.)

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L’autre moment où on peut « brancher » c’est lorsqu’on doit envoyer certains D-Mails. Attention le prochain paragraphe va spoiler et vous pouvez le zapper entièrement.

[wpspoiler name= »Des spoilers de Steins Gate ! Folie ! » ]Comme vous l’avez vu dans l’animé si vous l’avez vu avant le jeu : Rintaro va devoir annuler nombre des conneries que les gens ont fait avec les D-Mails en envoyant des D-Mails contradictoires. On peut néanmoins choisir de ne PAS envoyer de D-Mail contradictoire et de suivre la route du personnage en question, en abandonnant Mayuri au passage à son triste sort. Car quand ce n’est pas le SERN, vous verrez que d’autres forces cosmiques en veulent vraiment à cette pauvre Mayuri. Du coup, on peut finir avec Suzuha, Faris, et bien sûr avec Lukako (en fille). Considérées comme des « bad end », elles laissent un certain goût amer dans la bouche. On voit aussi Rintaro pêter régulièrement des câbles façon Endless Eight avec l’ending de Suzuha par exemple, où il projette même de la violer plein de fois et de profiter de sa virginité éternelle en faisant un saut dans le temps après l’acte. Il devient totalement taré, quoi. Il y a quelques autres bad end ou deux ou trois chemins alternatifs, notamment une surprenante scène à propos de Nae qui exploite pourquoi elle a viré yandere.

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Du coup le jeu souffre du même problème que l’animé : il met un temps horriblement long à démarrer. C’est sûr que Steins;Gate a besoin de mettre des choses en place pour ensuite mieux les réutiliser, mais bon sang, autant sur l’animé ça va parce que c’est divisé en épisodes, autant là on trouve le temps super long par moments. Par contre, une fois que c’est parti, c’est vraiment parti et on prend bien son pied.

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La question étant, faut-il faire le jeu si on a vu l’anime ?

Je demanderais plutôt « Est-ce que vous avez envie de revoir Steins;Gate ? » si la réponse est oui, penchez-vous sur le VN, ça donne une bonne relecture du tout et ça vous donnera l’occasion d’explorer les quelques routes alternatives (je vous rassure le jeu est suffisament intelligent pour vous permettre de passer à vitesse grand V le texte déjà lu et s’arrêter au moment des choix cruciaux). Le seul regret, c’est que à moins d’avoir un guide sous les yeux il est strictement impossible de savoir ce quid éclenche les drapaux pour avoir la True Ending. Il s’agit la plupart du temps de conversations par SMS avec Kurisu, mais les mots-clés à partir desquels on peut répondre ne sont pas évidents. L’un des mots-clés va déclencher le flag, l’autre non. C’est assez frustrant, surtout qu’ne fois qu’on a cliqué sur un mot, on peut voir la réponse de Rintaro correspondante, mais on ne peut pas annuler l’envoi qu’on est alors obligé de valider. Il aurait été plus judicieux de povoir consulter les réponses possibles avant de choisir celle à envoyer.

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En bref, si vous avez vu Steins;Gate à sa sortie en animé, le VN peut être une bonne petite piqure de rappel très plaisante. Si vous n’avez jamais vu l’animé, j’ai tendance à penser que ce dernier sera un meilleur média que le VN. De nombreuses scènes en animé ont bien plus de punch par exemple, comme celle de la lettre de Suzuha.

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Un dernier point avant de vous laisser : j’aimerais bien comprendre comment on peut rester dans son canapé à jouer sur sa PS3 alors qu’un jeu comme Steins;Gate, un visual novel, se prête beaucoup mieux à un mode de consommation sur machine portable, que ça soit une Vita, une Game Gear ou un téléphone mobile. Préférez donc la version Vita à la version PS3.

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Pour finir, des screens en vrac que j’ai pris durant ma partie :

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Steins;Gate

Parfois on me met sous le nez des séries que j’avais complètement zappées à leur sortie, tout simplement parce qu’elles ne m’intéressaient pas ou bien que j’étais tout simplement passé à côté d’elles. De toutes façons, je ne suis que trois, maximum quatre séries par saison, et je trouve déjà que ça fait beaucoup, parfois.

Ce n’est que lorsque ma meido d’elite N°3 vient me voir et me fait « Hé dis il faut qu’on matte cet anime pendant les repas, ça a l’air bien. » (car au QG de la Brigade on a un rituel qui consiste à regarder un épisode d’un anime en mangeant le midi et le soir.) que je jette un oeil plus attentif sur la série. Les premiers épisodes étaient à vrai dire assez laborieux, il faut bien que je l’avoue. C’était lent et assez absurde, mais on se rend bien vite compte que la série cachait en fait un potentiel énorme et qu’il est plutôt bien exploité tout au long de ses vingt-quatre épisodes. Vingt-quatre épisodes bien utilisés pour retranscrire le visual novel dont l’histoire est issue. Un visual novel qui a gagné des prix même, tellement il roxxait des poneys du chaos.

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Houoin Kyouma Okabe Rintaro est un apprenti scientifique un peu fou, voire même carrément fou, narcissique et paranoïaque qui va assister à une conférence sur le voyage dans le temps à Akihabara en compagnie de son amie d’enfance un peu bêbête Mayuri (son « Tuturu~ » en guise de salutation viendra vous hanter longtemps.) Exaspéré par le fait que l’auteur de la conférence ait repompé les idées d’un certain John Titor qui aurait déjà voyagé dans le temps au début des années 2000, il fait un scandale. Sortant de la conférence, il va être attiré par un cri émanant d’une pièce, où il y trouvera une jeune fille gisant dans une mare de son propre sang. C’est là que tout se complique : il veut appeler les secours, mais son téléphone déconne et il se retrouve comme transporté. Et la fille, Makise Kurisu (ouais, j’ai vérifié, c’est bien Kurisu, et pas Chris) est bien vivante. La conférence a même été annulée. Et là si Rintaro était sur Internet, il ferait « Mais WTFBBQOMG? »

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Rintaro vit dans un labo occupé par son amie d’enfance Mayuri et un pote un peu rondelet, otaque et pervers nommé Daru. La galerie de personnages ne s’arrête pas là mais reste relativement fixe tout au long de la série. Il n’y a pas de nouveau personnage soudainement introduit pour relancer le scénario : tout est minutieusement calculé et tout le monde a son utilité, même les personnages les plus anodins au premier abord. Que ça soit Kurisu la jeune scientifique de génie, Rukako le trap, Moeka l’autiste à lunettes qui ne s’exprime que par son téléphone portable, Feyris la meido aux nekomimi qui bosse au May Queen à Akihabara, ou Braun le propriétaire qui loue le petit appartement qui sert de laboratoire à Rintaro, tout le monde va de près ou de loin participer aux aventures du « Future Gadget Laboratory ».

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Cette galerie de personnages aussi loufoques les uns que les autres permet à la série de se lancer avec des épisodes assez légers, qui permettent de se mettre dans le bain. Cependant, la série va assez vite évoluer vers quelque chose de plus grave, quand le laboratoire de Rintaro va commencer à intéresser le SERN. Non, je n’ai pas fait de faute, il s’agit bien d’un clin d’oeil appuyé au CERN que l’on connaît, avec son fameux LHC qui sera mentionné d’ailleurs dans la série. C’est d’ailleurs l’un des gros points forts de la série : on essaye de nous faire accepter cette histoire de voyages dans le temps (qui est de la science-fiction, pour le moment !) en nous donnant de nombreux repères bien réels pour explorer le phénomène comme le SERN, John Titor, ou l’ordinateur IBN 5100. Des références qui aident à bien localiser la série dans le temps et l’espace. On n’assiste pas à une histoire figée dans un Japon des années 198X, 199X ou 200X. Il y a une date, il y a des évènements qui sont bien les mêmes que ceux de notre monde réel, et dont le scénario s’inspire pour les modifier subtilement à sa sauce. Ici il n’y a pas vraiment d’artifice scénaristique comme un artefact magique ou une météorite qui tombe du ciel et qui permettrait de voyager dans le temps. Non, même si le coup du téléphone micro-ondes paraît invrasemblable, le scénario arrive à nous faire croire que c’est possible, sans essayer de donner des explications qui ne tiennent pas debout. Dans Steins;Gate, les gadgets fonctionnent, sans qu’on se demande pourquoi, sans qu’on cherche à réellement comprendre, et c’est ça qui est fort. On se laisse porter par l’histoire et les personnages qui ont chacun une manière de parler et un charadesign bien distinct. Charadesign qui est d’ailleurs signé Huke, qui a aussi designé Black Rock Shooter.

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Quand je disais que le héros était fou, c’est bien peu de le dire : il délire même complètement, s’invente une « Organisation » qui en veut à ses recherches au point d’être complètement parano, se fait appeler Houoin Kyouma au lieu de son véritable nom, s’invente un nom de code, bref, il sent bon le personnage un peu foldingue contre lequel on s’énerve au début, mais auquel on finit par s’attacher parce qu’au fond, c’est pas un si mauvais bougre que ça et que ses délires nous font rire à force. Heureusement que Kurisu est là pour lui donner la réplique. C’est un peu la voix de la raison de la série, et elle l’aidera dans ses recherches même si elle ne croit pas une seule seconde au voyage dans le temps au début.

Au final on se prend à délirer avec ces personnages improbables, et la trame principale qui avance bien dés les premiers épisodes passés, devient ensuite plus sombre et angoissante. C’est à ce moment d’ailleurs que la série prend vraiment son envol, et où on mesure bien toutes les références laissées dans les premiers épisodes. Chaque détail compte, ce qui donne au final un scénario très bien ficelé qui ne nous laisse pas avec une impression débile d’avoir été rushé pour être fini. Il n’y a aucun épisode filler, aucun épisode qui ne sert à rien. Encore mieux : l’histoire ne comporte aucun arc en soi, il n’y a aucune coupure franche entre les différents aspects de l’histoire même si la tentation était très grande avec du voyage dans le temps. On est bien loin des constructions habituelles pour ce genre de séries adaptées de visual ou light novels.

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En clair, si vous êtes un tant soit peu fans de SF et de fantastique (si vous rangez le voyage dans le temps dans le fantastique, ceci dit) jetez-vous dessus : c’est un voyage que vous ne regretterez pas, et qui laisse assez peu de questions en suspens à la fin. C’est une série à dévorer, et à la fin de laquelle on ressort rassasié !