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Le point sur Nol…euh sur mes projets.

Un billet un peu personnel aujourd’hui, parce que j’en avais envie, et puis parce que, comme tous les ans aux alentours de mon anniversaire (c’était le mois dernier) je poste un billet un peu salé, limite dépressif, où je me plains de ma vie qui pourtant est loin d’être mal.

Cependant, cette fois vous y échapperez. Parce qu’on va parler de mes projets et ce sur quoi je travaille en ce moment. Une personne se définit par ses actes (et ses paroles aussi, hein.) et c’est en s’investissant sur certaines activités que l’on avance et qu’on trouve un sens à sa vie. Récemment j’ai tourné la page de la Brigade SOS Francophone via un dernier festin organisé pour tous ces anciens membres, et il est apparu clair à tout le monde que l’associatif, ou tout du moins travailler en groupe sur des projets quels qu’ils soient, ça doit faire partie de notre vie.

Profitez-en, car tout le monde n’a pas cette chance.

Et puis qui sait, peut-être pourrez-vous m’aider à en faire avancer certains plus vite. Et quand je fais la somme de mes projets, je me rends compte qu’en fait, hé, je fais plein de trucs. Pas autant que ce bon vieux Amo, par exemple, mais quand même.

Prochain voyage au Japon

(Par cibo / killy)

Comme vous le savez déjà j’aime bien le Japon. J’y fais des rencontres merveilleuses ou j’apprends des tonnes de choses sur la vie des japonais, mais aussi sur tout ce qui touche à l’univers de l’animation. D’habitude j’y allais avec Corsaire mais ce dernier a enfin trouvé un job là-bas en 2013 et s’est même marié l’an dernier ! Je l’avais déjà expliqué dans un précédent billet perso mais y aller seul est compliqué et je devais trouver le ou les gens motivés et en qui j’ai confiance pour partir avec moi. Pas si simple ma foi, mais les planètes s’alignent et mon prochain voyage est donc bel est bien prévu pour fin décembre 2017-Janvier 2018. Ça va arriver très vite mine de rien.

Cette fois-ci, comme mes anciens compagnons ont leur vie propre, il est peu probable que je fasse des rencontres incroyables. Néanmoins je reste 3 semaines là-bas, j’arriverai donc forcément à un moment ou un autre à trouver du temps pour aller voir Noizi Ito ou M. Kiuchi le directeur de Atomic Monkey, la boîte de doublage qui m’a tant aidé pour Blind Spot. Je vais là-bas avec Nemotaku, Mop et un ami d’enfance avec qui j’avais découvert les mangas et animés adolescent. Nous avons pris des chemins de vie différents mais continuons de nous voir quelques jours par an pour passer un bon moment. Faire ce voyage avec lui, c’est comme un rêve de gosse. Malheureusement, comme il est prof, il ne pourra pas rester l’intégralité du voyage, mais hé, ça sera déjà pas mal.

En plus de Tokyo, on partira en vadrouille. L’idée de partir l’hiver c’est surtout de pouvoir faire au moins une journée du Comiket et profiter du nouvel an entre amis là-bas. Sans compter qu’on connaît pas mal de monde sur place, il devrait être possible de bien s’amuser.

Bien évidemment ça coûte cher et ça va occuper pas mal pour préparer le voyage.

Toyunda Mugen

Si vous aimez le karaoké en convention, vous avez peut-être déjà entendu parler de Toyunda, le lecteur de karaokés d’Epitanime. J’avais adapté leur système à mes besoins il y a de cela des années, en créant une webapp. Le principe était simple : faire un karaoké à la japonaise, où les gens se passent une tablette et sur laquelle ils peuvent lister et ajouter des chansons à la playlist pendant que d’autres chantent.

J’avais proposé ça à Epitanime, mais ça n’a jamais été retenu et pire, quand j’ai voulu m’adresser un peu plus directement au responsable karaoké de l’époque (dont j’ai oublié le nom) on m’a gentiment envoyé bouler. Je n’ai donc plus eu envie de travailler avec ni pour des gens comme ça, et j’ai continué ma route de mon côté.

Au début c’était assez pauvre en fonctionnalités et un peu pête-burnes à faire tourner, mais depuis environ un an et demi je me suis mis à considérablement améliorer le système, au point où j’ai mis le code source en libre service.

Le système est autonome sous Windows et OSX (sous Linux il y a des dépendances à installer selon votre distribution.) et vous permet d’ajouter un karaoké à une playlist qui tourne en continue tant qu’il y a des chansons dedans. Les karaokés, pour leur vaste majorité sont issus de diverses sources, certaines personelles, certaines de donations par des gens qui ont voulu partager leurs oeuvres, et d’autres plus officielles comme le Baka Club, qui gère la convention Bakanim et qui met gracieusement à disposition ses karaokés en libre service via BitTorrent.

Toyunda Mugen gère les karaokés au format Toyunda, mais aussi ceux en .ass, ceux encapsulés dans les .mkv… C’est une solution idéale pour passer un bon moment entre copains otakes et s’éclater la voix à la maison.

Au delà du code, il y a également toute la base de karaokés à maintenir. Notamment re-timer quelques karaokés au vieux format Toyunda pour se débarasser complètement du lecteur qui nous pose problème plus qu’autre chose, car ce dernier ne fonctionne pas sous macOS et a besoin d’être compilé pour Linux. Sans compter qu’il ne gère ni le multi-écrans, ni le format mkv, ni le format mp4, ni le h264, etc etc.

C’est un long boulot, et je suis épaulé par quelques personnes sur le canal #karaoke du Discord de l’Eden de la Nanami. Ensemble, on corrige les problèmes de doublons, les bugs de l’interface de Toyunda Mugen, et on discute d’améliorations possibles. Si vous avez envie de partager vos karaokés maison ou que vous avez envie d’améliorer le code source, venez !

La base n’est pas pour le moment en libre accès tout simplement parce qu’il reste pas mal de ménage à  faire dedans : supprimer des karaokés défectueux, qui ne fonctionnent pas du tout, ou d’autres doublons. Néanmoins, si vous êtes intéressé pour nous y aider, je peux vous filer un accès, venez m’en parler sur Discord !

C’est un projet que j’aime beaucoup en ce moment car ça me donne la motivation de m’améliorer dans certains langages. C’est bien d’apprendre des langages mais si on ne les pratique pas on se rouille très rapidement. Il en va de même de l’organisation du développement d’une application. Je trouve des idées tous les jours et j’ai juste peur que mes charmants co-développeurs comme Fskng (code) ou Nock (base) aient du mal à me suivre au bout d’un moment.

PC d’Arcade

(Source)

J’en ai déjà longuement parlé sur ce billet il y a un an. Je fais un résumé, c’est un PC orienté rétrogaming et jeu depuis un canapé. Pas de souris ni clavier : tout doit se faire au pad, et c’est pas toujours évident.

J’essaye de passer d’Hyperspin à Launchbox, qui a l’air bien plus maintenu et propose des fonctionnalités intéressantes, surtout qui n’ont pas besoin d’être configurées à la mimine.

C’est toujours quelque chose qui m’occupe de temps à autre : je me tiens au courant pour le moment mais ça n’avance pas vraiment car je vais devoir casser la partie Hyperspin de la machine par souci de place. Et si je fais ça, et que je l’ai pas configuré et fait marcher avant le prochain week-end de la Mafia Nantaise (le groupe d’amis avec qui on se retrouve régulièrement, incluant Elka, Nemotaku, Nock, Aeden, Bebert, Shikaze, minirop, etc.) Nemo va juste me trucider, car il ADORE se poser dans le canapé, prendre un jeu au hasard et le tester.

Faire fonctionner tout ça prend du temps, et Launchbox va éliminer pas mal de problèmes liés à Hyperspin qui n’est plus du tout mis à jour (mais qui a le mérite de faire ce qu’on lui demande) comme la gestion des contrôleurs, la mise à jour des médias de jeux (boîtes, captures d’écrans, vidéos, etc.) Je vous conseille d’aller faire un tour sur leur site, ça peut même vous servir pour lancer vos jeux Steam et GoG et tout avoir sous une seule interface !

Créer la nation des Maids, Meido Rando, sur une île paradisiaque du pacifique.

(Source)

Mon objectif est de créer une utopie peuplée de maids, partout, avec des avantages fiscaux énormes pour les studios d’animation et les boulangeries.

Mais j’ai pas encore vraiment commencé.

AMVs Your Name

(Par closz)

Ha ha, je suis sûr que dans un recoin de votre âme vous vous disiez « Non, il n’osera jamais. »

Bah si.

J’ai même executé une des trois idées que j’ai eues, sur la chanson Jet Lag de Simple Plan. Je n’ai pas encore mis la vidéo sur Youtube pour la simple et bonne raison qu’elle se ferait strike en deux secondes, non pas pour la musique mais pour les extraits de Your Name, le film qui m’a littéralement ensorcelé. Je ne vais pas me repêter ici mais je suis tombé amoureux de ce récit fantastique mêlant comédie et romance.

Et quand on est autant amoureux d’une série, on a forcément un « déclic » en entendant certaines chansons. Ce fut le cas de Jet Lag, suggéré par @s3phy sur Twitter, mais aussi de Ce Rêve Bleu de l’OST d’Aladin ou encore… Dernière Danse de Kyo. Ouais ouais ouais.

L’autre raison pour laquelle je n’ai pas encore mis la vidéo de mon AMV Your Name / Jet Lag sur Youtube c’est qu’actuellement, elle utilise un rip pas très très légal du film. Je n’ai pas attendu les Blu-Ray pour m’essayer à l’exercice, l’appel de l’AMV était trop puissant. En écoutant les paroles les images me venaient littéralement à l’esprit avec une facilité qui me hurlait « PUTAIN MAIS T’ATTENDS QUOI LANCE FINAL CUT TOUT DE SUITE. »

Et c’est ce que j’ai fait. Ça m’a pris un bon week-end, mais je l’ai fait. Et si vous voulez en avoir un aperçu, vous pouvez utiliser ce lien. Il s’agit d’une version beta, comme c’est un rip il y a des sous-titres incrustés, mais hé, si ça vous a plu, n’hésitez pas à commenter pour me dire ce que vous en avez pensé ! Attention la vidéo fait environ 230 Mo, ne la lisez pas depuis votre téléphone portable sous peine d’entamer une partie de votre forfait data. Sauf si bien sûr votre forfait data se compte en dizaine de giga-octets.

Dés que les Blu-ray sortent (c’est à dire bientôt) je m’occupe de la finaliser, et d’entamer les autres idées dont j’ai parlé plus haut. Oui oui oui !

Eternity

Eternity, c’est mon nouveau projet de light novel sur le web. C’est encore en cours d’écriture et c’est Sedeto qui s’occupe des illustrations. Pour les deux du fond : il s’agit d’un roman de science fiction avec un zeste de romance et de comédie, où une androïde du nom de Nanami débarque sans crier gare chez un couple de jeunes qui viennent d’emménager dans un quartier plutôt chic de Tokyo.

Pour le moment l’équivalent d’un tome est disponible gratuitement (5 chapitres) mais toutes les illustrations ne sont pas encore faites. Je suis en train de corriger le chapitre 6 avec Mop et QCTX, et il devrait sortir dans les prochains jours si tout va bien.

Le truc c’est que le chapitre 5 est sorti… en août 2016. Oui, ça fait une sacré pause, mais il a surtout fallu recdrer un peu l’histoire. Non pas que ça partait dans tous les sens, mais certains points clés étaient encore flous. Je me suis entretenu avec mes proches pour combler ces trous, et aujourd’hui j’avance beaucoup moins dans le brouillard, surtout que le chapitre 6 marque un tournant dans l’histoire. On arrive dans la partie où le passé de Nanami se révèle petit à petit et des antagonistes font leur apparition !

Ecrire prend beaucoup de temps, mais le pire c’est qu’il faut trouver un moment dans la journée où je sais que je ne serai pas dérangé. Il faut aussi penser à noter ses idées, car elles s’envolent bien trop vite… Comme un rêve quoi. Par contre le succès garanti pour écrire des kilomètres de phrases, c’est de se passer une playlist type « Concentration », « Focus » ou autre sur votre service de streaming musical préféré. Sur Spotify je surkiffe « Concentration maximale » qui me donne de réelles ailes.

Ecrire, c’est aussi relever des défis. Je fais autre chose que du slice of life en incluant des vrais éléments de scénario et d’intrigue dans mon histoire. Cela ne se passe pas toujours au mieux selon moi, mais le but avec Eternity était de faire autre chose, et pour le moment ce but est atteint.

Je sais que ce que j’écris n’est pas de la grande littérature, mais ça me fait plaisir, et peu importe si ce n’est pas beaucoup lu, pour le moment. Je me serai amusé, c’est le principal.

Blind Spot en anglais

En 2014 je sortais Blind Spot, light novel commencé depuis 2006 lors de mon premier voyage au Japon. J’ai eu la chance d’être publié par les éditions Univers Partagés, principalement car mon histoire avait tapé dans l’oeil de mon éditrice et amie Rosalys. Hélas, suite à des aléas de la vie, elle a dû se concentrer sur des choses plus importantes pour elle et la version anglaise de Blind Spot, pourtant complètement traduite et adaptée par un ami anglophone, Darren Demaine (les vieux de la vieille des fanfictions Evangelion reconnaîtront le nom de l’auteur). Nock s’est également chargé de la mise en page des différents tomes, mais hélas, on ne se rend compte de ce qu’il nous manque qu’à partir du moment où il n’est plus là : le travail d’un éditeur est colossal. Il prend votre récit, l’améliore, le rend présentable, et surtout le met entre les mains du plus grand nombre. Il s’occupe des droits d’auteur, de la paperasse, de la publication sur les sites, de la pub sur le net, le référencement, les réseaux sociaux… C’est une tâche incroyable que de réaliser tout cela avec une seule personne, et je serai à jamais reconnaissant envers Rosalys pour tout ce qu’elle a fait jusqu’ici.

Reste que, pour le moment, la version anglaise de Blind Spot dort pour le moment dans un coin et je ne sais pas trop par quel bout prendre la possible commercialisation en anglais. Dématérialisé uniquement ça c’est une évidence, mais surtout il faudrait que j’en fasse de la pub sur des réseaux anglophones, et j’en ai beaucoup perdu depuis le début des années 2000.

Reste que je me suis aussi penché sur l’idée d’un audiobook français : même constat, si les honoraires des studios me semblent pas déconnants du tout (j’ai entraperçu du 1500 euros pour un tome de Blind Spot) c’est le temps de trouver quelqu’un de sérieux pour s’en occuper qui me manque énormément… Tout le travail d’un éditeur quoi !

Je reste également admiratif devant les gens lançant des kickstarter ou ulule pour leurs travaux artistiques. C’est génial, surtout quand on voit l’argent qu’ils arrivent à amasser et leur permet de mener à bien leurs projets et publications. J’ai pensé à ça notamment pour une version japonaise de Blind Spot, qui aurait sûrement un petit public au Comiket, mais hélas, traduire un roman en japonais coûte une blinde et demie (si je vous dit à la louche environ 20 000 euros pour les 3 tomes ?). Alors oui, c’est méga-cher, et on peut sûrement trouver deux étudiants à l’INALCO qui feront ça pour moitié moins, mais je suis totalement contre tirer les prix de la traduction par le bas. C’est un boulot très difficile quand on veut bien le faire : en tant qu’auteur, on confie son texte à quelqu’un qui le réécrit pour vous dans une autre langue, et il y a toujours le risque de ne plus avoir la maîtrise de son texte, que des idées passent différement parce que le traducteur l’aura compris dans un autre sens que vous ne l’aviez imaginé… C’est très délicat et il faut une bonne relation de confiance entre l’auteur et le traducteur.

Même en ne faisant une campagne que pour un seul tome, je ne sais pas par quel bout je pourrais prendre le problème. Et puis, il y a aussi le problème que je gagne ma vie plutôt bien, contrairement à mes compagnons créateurs. J’aurais l’impression de ne pas mériter l’argent qu’on me verserait via une campagne de financement participatif. Pour moi, ceux qui gagnent moins le méritent beaucoup plus pour leur donner un coup de pouce. L’autre problème c’est qu’une version japonaise ça n’intéressera pas beaucoup le public francophone vers qui la campagne serait tournée : beaucoup de gens voient encore trop souvent la campagne de financement participatif comme un moyen de pré-commander, et peu comme un réel investissement dans une idée, pour qu’un projet aboutisse.

En clair, je cherche un éditeur, je crois. 🙂

Se replonger dans l’adminsys et dans le développement

(Par Yagaminoue)

Un peu de geekerie pour finir…

Ces dernières années j’ai pas mal délaissé l’administration Linux et le développement d’applications, notamment parce que j’avais la tête à autre chose, mais aussi parce que j’étais de plus en plus adepte du concept « Ça juste marche. » vous savez, cette idée comme quoi vous prenez un outil, et vous n’avez pas à vous dire qu’il faut le configurer, compiler, ou trifouiller pour qu’il fonctionne comme vous le voulez. A ce petit jeu, Apple a parfaitement compris ce qu’il fallait faire et c’est pour ça en partie que leurs produits fonctionnent si bien : même ma mère qui pourtant est absolument infoutue de se servir d’un téléphone a appris et maîtrisé son iPhone.

Du coup, il y a tout un pan de l’administration d’aujourd’hui que j’ai complètement zappé : systemd, KVM, le load balancing, … tous ces concepts m’étaient étrangers, même si je captais à peu près de quoi il s’agissait, mais je n’avais pas le temps de m’en occuper plus que ça.

Pareil avec le développement : docker, Ruby on Rails, node.js et consorts… ce sont des choses que j’ai laissées filer.

Et aujourd’hui je me rattrape. A vrai dire, quand j’ai voulu installer une instance Mastodon sur Shelter, je me suis heurté à un mur. Je comprenais rien : mais pourquoi y’a besoin de son propre serveur web? Pourquoi nginx ? Pourquoi ce truc installe sa propre fucking version de Ruby ? Pourquoi toutes ces dépendances incroyables ? C’est quoi redis ? Sidekiq ? Sérieux, ça marche comment tout ça ?

C’est sûr, ça en fera marrer certains qui baignent là-dedans, mais je pense aussi que c’est un problème de génération. J’ai baigné dans le web au moment où PHP 3 faisait ses débuts partout, et où MySQL n’était pas encore acheté par Oracle. Mais comme l’informatique ne vous attend pas, je suis passé à côté de tonnes de technos qui me paraissaient des usines à gaz à l’époque avant de comprendre leur fonctionnement. Aujourd’hui je comprends les choix techniques de Mastodon et je les respecte. Je me mets à git et je m’intéresse à tout ce que j’ai manqué ces dernières années. Tout ça prend du temps pour se former, mais ça me donne un peu envie de me refaire une petite machine Linux pour faire bac à sable et tester deux ou trois choses.

Je parle comme un vieux con qui tente de se mettre à jour, mais c’est exactement ça. Je suis déjà, à l’échelle d’Internet et de l’informatique, un vieux con. Et malheureusement, dans mon travail actuel ça ne risque pas de s’améliorer. Je susi dans un domaine dit « traditionnel » qui travaille beaucoup à l’ancienne, et amener de nouvelles façons de travailler à des gens qui ont tous plus de 50 ans est très difficile voire impossible. Je ressens une certaine frustration face à ça, mais je ne peux rien faire si ce n’est faire mon travail de mon mieux possible.

 

Il est temps de conclure.

Voilà un petit tour d’horizon sur ce que je fais en ce moment. Oui, ma vie est pleine de choses à faire, et pourtant je ne vous ai même pas parlé de Nijikai, l’association derrière la convention Jonetsu qui a réussi non sans mal à faire sa deuxième édition en avril dernier. Beaucoup de monde perçoit Jonetsu comme une Epitanime qui serait revenue à ses racines, et ça fait du bien d’entendre ça car c’était un peu l’objectif de l’association (et  ça l’est toujours) : proposer une approche mettant en avant les créatifs et l’éducation du public vis à vis de l’animation japonaise et du manga.

En fait si, je viens de vous en parler, héhé.

 

Hot Spot, un dojinshi hentai made in France [NSFW]

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Si vous suivez mes élucubrations sur Twitter vous devez déjà être au courant que Saeko Doyle et moi-même avons crée un monstre. Enfin, pas vraiment un monstre, mais quand même, on a franchi le pas. On l’a fait.

Non pas comme ça !

Reprenons…

Hot Spot est un dojinshi hentai. Je n’aurai pas je pense à vous expliquer ce qu’est le hentai, mais un dojinshi, pour ceux qui l’ignoreraient encore, il s’agit d’un court manga amateur, imprimé en petits volumes et exposé habituellement lors de conventions dédiées au manga et à l’animation japonaise. Je simplifie à l’extrème car le terme dojinshi englobe aussi d’autres médias, comme la musique, la vidéo, le texte…

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Liste des références et clins d’oeil dans Blind Spot

Cela faisait un moment que je voulais poster cela, mais je n’ai pas eu le temps de m’y mettre réellement. J’ai fait les derniers chapitres d’une traîte, pour vous dire.

Blind Spot est un roman truffé de références à la culture populaire et surtout la culture otaku. Parfois c’était subtil, parfois vraiment pas du tout. Cela donne un indice assez clair des séries e tunivers que j’ai aimés. Ces références n’ont jamais été mises avec force dans le récit : il y avait toujours une histoire en fond, et c’est souvent en relisant que je m’étais permis de changer quelques détails.

Il va sans dire que si vous n’avez pas lu Blind Spot, ne lisez pas la suite, ou bien arrêtez-vous au chapitre que vous n’avez pas encore lu !

Pour rappel, Blind Spot est disponible en numérique à 3€ le tome, et en physique à 9€ le tome. Plus d’infos sur la page dédiée au roman sur Univers Partagés pour savoir comment vous les procurer !

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La postface de Blind Spot (avec des vrais morceaux de révélation dedans)

C’est quoi Blind Spot ? C’est un light novel que j’ai écrit et illustré par la talentueuse Saeko Doyle. Voilà, maintenant je vous invite à lire ce billet où j’annonce la sortie du livre aussi.

Ce billet aurait pu se trouver à la fin du tome 3, mais comme il allait de toutes façons être long, je me suis dit que sur mon blog ça aurait été aussi bien (et mon éditrice était de cet avis.)

Si vous n’avez pas encore lu Blind Spot en entier, cet article pourra potentiellement vous spoiler pas mal. C’est pour ça qu’il a été prévu pour aujourd’hui : pour que ça vous laisse le temps de lire le tome 3 sorti ce mois-ci.

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Le commencement

En fait, ça, vous le savez à peu près tous si vous me suivez : j’ai déjà dit par le passé que BS était né d’une simple interrogation : comment font les malvoyants comme moi au Japon ? Il m’a fallu observer (je sais, un comble) tous ces gens, prendre note des endroits où il y avait un guidage sonore ou au sol, et globalement être attentif. Une fois l’idée plantée dans ma tête, difficile de s’en défaire : je n’étais même pas encore retourné en France que j’avais déjà envie d’écrire, en témoignent mes longues discussions en ligne à l’époque dans un cybercafé du quartier d’Asakusa à Tokyo.

C’était mieux à vent.

Cette envie d’écrire, de se faire plaisir, d’inventer et de construire une histoire, je l’ai depuis le collège. J’ai écrit pas mal de fanfictions, parfois avec des amis, parfois seul. Des trucs super honteux sur Sailor Moon (quand on est adolescent, on est con, c’est une loi intemporelle), des trucs pas tellement mieux sur Evangelion, et puis un jour, lorsque j’ai eu le net, je me suis mis à écrire quelque chose d’un peu plus réfléchi sur Eva. Je dis « un peu plus » parce que maintenant, je regarde ça avec une pointe de nostalgie et de honte non dissimulée, comme quand un dessinateur compare ce qu’il faisait il y a 15 ans et ce qu’il fait maintenant.

J’ai embrayé sur d’autres fanfictions, il faut dire qu’à cette époque l’otakusphère se retrouvait par mails et site webs interposés, ainsi que sur les newsgroups. Les français étaient peu nombreux à vraiment profiter d’Internet comme aujourd’hui, et j’avais trouvé mon bonheur dans les cercles anglophones. C’est quelque chose qui me fait un peu sourire et tiquer à la fois quand je vois des gens en 2014 se tourner vers des communautés internationales alors qu’on a bien souvent tout ce qu’il faut maintenant en francophonie pour partager nos passions. Mais c’est un autre débat, ça.

Toujours est-il que la fanfic-sphere était petite mais très soudée. On lisait mutuellement nos travaux, on échangeait nos idées d’histoires, on faisait de la prélecture, du « retooling » (retravailler un texte), et c’était très marrant. J’ai rencontré des tas de gens formidables que j’ai malheureusement perdu de vue aujourd’hui. Des amours aussi, qui ont été des echecs cuisants, mais qui m’ont aussi donné des ailes (avant de me les hacher menu).

A une époque où peu d’animés étaient disponibles en occident, Evangelion était THE BIG THING en 98-2000. Puis, avec l’avènement du fansub, ça a été une avalanche de titres qui ont été disponibles, si bien que la communauté s’est dispersée. Même votre serviteur a activement participé à une équipe de fansub française à l’époque, c’est vous dire. J’ai écrit une fanfiction Love Hina que je n’ai jamais terminée (encore heureux hurleront certains). J’ai même eu une super idée de fanfic pour Mahoromatic que je n’ai jamais non plus menée à bien. Je sentais simplement que la communauté n’était plus au rendez-vous, et la montée en puissance de Fanfiction.net annonça l’ère industrielle de la fanfic. N’importe qui pouvait en chier et il n’y avait plus de contrôle qualité qui s’opérait grâce aux fanfic archives tenues par des gens comme moi et d’autres sur leurs sites personnels, qui repoussaient les gens qui ne savaient de toute évidence pas écrire. C’était un boulot ingrât mais ça permettait de faire une selection, et les visiteurs étaient là pour ça, pour lire des fanfictions selectionnées par le webmaster du site.

C’est pour ça que j’ai lâché l’affaire et n’ai rien fait de bien folichon avant 2005, où les blogs sont arrivés à la portée de tous. Aujourd’hui un blog c’est presqu’has been avec Twitter et Facebook, ou pire encore Tumblr (j’avoue ne pas vraiment capter l’essence même de Tumblr, je dois pas être le public visé je pense.) mais à l’époque, c’était un espace à soi, qu’on décorait à l’envie, pour se démarquer, et sur lequel on écrivait ce qui nous passait par la tête.

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Le processus de création

Je dévie un peu de la trajectoire, mais tout ça pour dire que Blind Spot est arrivé à un moment dans ma tête où j’en avais bien besoin. Notamment aussi parce que c’était l’occasion de m’inventer un monde et un univers à moi. Quand on écrit une fanfic, on est toujours cantonné à des personnages qu’on a pas crée et sur lesquels on doit s’adapter, sans compter qu’il y a aussi la chronologie à respecter. Le but d’une fanfiction reste bien sûr de faire une histoire empruntant un univers, mais selon les goûts de l’auteur, ce dernier se tiendra au plus près ou pas des personnages déjà établis et de la chronologie officielle. Il est parfois bien entendu nécessaire de s’en éloigner (sinon ça ne serait pas marrant) mais ça reste une contrainte.

Et moi, je n’aime pas les contraintes, en fait.

J’ai découvert, en écrivant Blind Spot, que cela était bien plus amusant de créer des personnages, un univers et des évènements propres. En construisant un personnage, on se l’imagine, cela décuple l’attachement qu’on y apporte. Si je devais relier Ayako à moi-même, je dirais que c’est la fille que je n’ai jamais eue (et que je n’aurai probablement jamais :p). Et cela allait finalement pour tous les autres personnages que je pouvais modeler à l’envie. Un personnage pétillant, limite genki ? Shizuka ! Une grande soeur un peu trop protectrice et fiable ? Karen ! Ajoutons-lui une ponytail, tiens ! Oh et puis elle va faire du sport, ça va constraster avec Ayako qui n’en fait pas. Et puis Shizuka sera dans une autre école histoire que ça ne soit pas trop cliché quand même…

…vous voyez un peu le tableau. Toutes ces idées n’ont pas été pensées d’une traite : il s’est écoulé des jours, des semaines même pour que ça murisse, pour que les personnages aient un nom. Ayako, c’est facile, mais Karen Sakazaki d’où ça vient ? Karen parce que c’est un nom que j’aime bien, et le Sakazaki est une référence directe à la famille Sakazaki de la série de jeux de baston Art of Fighting/King of Fighters. C’est aussi de cette famille que vient le « zaki » de Terizaki, hééé oui ! Quant à Shizuka Makihara ? Si son caractère et l’idée du personnage était clairement inspiré de ma meilleure amie Rosalys, difficile à me souvenir avec exactitude du pourquoi du nom. Le Makihara est arrivé après coup, mais Shizuka a bondi un peu tout seul dans mon esprit.

J’avais un trio de personnages, le plus dur était fait. Enfin pas tout à fait : j’ai dû leur créer une famille, une situation bien particulière pour qu’elles ne soient pas des coquilles vides. Je ne voulais pas que l’histoire soit centrée sur Ayako. Que tout tourne autour d’elle oui : c’est l’héroïne, mais qu’autour d’elle, des évènements soient déclenchés dont elle n’est pas la maîtresse, et auxquels elle doit s’adapter. Les soucis de Shizuka et de ses parents, son cousin…

Parlons famille tiens. Miyuki, sa soeur, est une référence un peu plus personnelle. Un pot-pourri de mon grand frère et de ma grande soeur, avec qui je ne m’entendais pas forcément très bien étant plus jeune (je vous rassure, ça a beaucoup évolué en bien depuis), la faute à dix ans d’écart qui changent tout. J’avais décidé de rendre l’écart d’âge moins grand pour que les interactions entre les deux soeurs puissent se faire, même s’il y avait quand même conflit. Dans le même ordre d’idée, Aoi la cousine d’Ayako et son frère Kenji, sont tous deux inspirés de cousins et cousines très proches dans mon enfance (malheureusement moins maintenant, la faute à des chemins pris différents et l’éloignement géographique). La décision de « tuer » un personnage est toujours très délicate, mais si c’est arrivé à Kenji, c’est avant tout parce que la mort de mon propre cousin, justement lorsque Blind Spot a été crée, m’a affecté bien plus que je ne l’imaginais. J’ai un rapport assez détaché et fataliste vis à vis de la mort : pour moi cela doit arriver à un moment ou un autre et y être préparé, en tous cas à la mort d’autrui, c’est aussi faire preuve d’une certain respect. Je ne vais pas philosopher là-dessus 107 ans, et on me prendra peut-être pour un monstre, mais j’ai envie de dire « la vie continue » et c’est ce que j’ai voulu faire dire à Ayako. Mon handicap me pousse à profiter de l’instant présent, et faire un deuil, surtout exaggérément long, ce n’est pas vivre dans le présent. C’est vivre dans le passé et vivre dans le passé, c’est s’interdire tout futur. On oublie pas les morts, mais leur disparition ne doit pas être vaine. Elle doit servir à quelque chose. J’imagine que la famille directe concernée va m’en vouloir à fond pour ce qu’ils auront lu, car ils y auront sûrement reconnu mon cousin disparu le jour de mon départ pour le Japon. Comme Ayako, j’avais été prévenu uniquement trois semaines plus tard, à mon retour. Mes parents avaient décidé de ne pas m’en parler pour ne pas gâcher mes vacances. Et ça m’avait beaucoup touché. C’est pour ça aussi que ça se retrouve dans ce que j’ai écrit.

Abordons des sujets plus joyeux : le doublage.

Très tôt dans l’histoire il m’est apparu nécessaire qu’Ayako ait un objectif à accomplir. Une sorte de fil rouge. Mais comme tout fil rouge, celui-ci n’est pas forcément celui qu’on croit au début, et surtout, il ne se dévoile pas forcément dés le début de l’aventure. J’avais déjà prévu un certain nombre de chapitres, et déjà prévu une feuille de route avec les principaux éléments qui devaient figurer dans chaque chapitre, avec surtout un indicateur temporel. Ah le temps ! Un élément avec lequel j’aime beaucoup jouer, comme en témoigne ma première fanfic sérieuse où Asuka, de Evangelion, tombait enceinte et où le concept était simplement d’avoir un chapitre par « mois » de grossesse. Dans Blind Spot, point de cela, mais une volonté tout de même d’inscrire les personnages dans une évolution à travers le temps. L’absence de ce genre d’évolution est quelque chose que je déteste dans les histoires, où on a aucun repère et où on a du mal à situer quand les évènements se passent. Une chronologie, pour moi, est primordiale et doit être rappellée au lecteur d’une façon ou d’une autre au cours du récit afin que ce dernier replace les évènements dans l’espace et le temps. C’est aussi pour ça que je n’aime pas les flashbacks et autres jouets temporels. A moins que cela ne soit utilisé avec parcimonie et dans un but bien précis, ça ne sert en général à rien de faire un flashback juste pour le fun. Des séries où les personnages ne grandissent pas malgré les années qui semblent s’écouler (Pokémon par exemple) ont tendance à m’exaspérer et à me faire lâcher prise au bout d’un moment. C’est aussi pour cela que j’ai du mal à avaler trop de « gag manga » d’un coup comme Keroro, ou en occident Les Simpson ou South Park, par exemple. Il n’y a d’ailleurs qu’un seul flashback dans Blind Spot, qui n’est là que pour rappeler au lecteur qu’Ayako et Shizuka se connaissent depuis en fait super longtemps.

Je voulais donc qu’Ayako grandisse, devienne une jeune adulte, puis une jeune femme.

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Le hiatus Brigade

La coupure qui s’est opérée entre 2007-2008 et 2012 a gravement ralenti mon rythme : j’ai fondé le site Haruhi.fr avec d’autres personnes, dédié à l’anime La Mélancolie de Haruhi Suzumiya. Depuis, ça a muté en association loi 1901, qui m’a effectivement pris tout mon temps. On dit souvent que le président est celui qui se tourne le plus les pouces, mais c’est archi faux. En 2010 (ou 11 je sais plus) j’ai essayé de faire un break et de partir en vacances 3 mois de la Brigade, ça a moyennement marché mais ça m’avait permis de finir le chapitre 8 de Blind Spot, entamé depuis des années. J’avais ensuite posé les bases du chapitre 9 sans avoir pu l’écrire. Et puis malgré la passassion de pouvoir à Jaerdoster en 2012, j’avais quand même un pied encore dedans. Mais Rosalys est venue à moi et m’a proposé d’éditer Blind Spot via sa jeune maison d’édition associative Univers Partagés. Rosalys s’occupe de presque tout, et sur Blind Spot, elle a fourni des efforts surhumains qui encore aujourd’hui me laissent sans voix. Cette « one-woman army » comme j’aime l’appeler dans ma tête, c’est grâce à elle que vous avez pu tenir des tomes de Blind Spot physiques entre vos mains. Sans elle, je n’aurais peut-être jamais fini l’histoire. C’est aussi elle qui m’a foutu un gros coup de pied aux fesses en me donnant une deadline bien précise pour relire et retravailler Blind Spot. Car il y avait du boulot ! Donc, merci Rosalys. Encore une fois, merci.

Blind Spot a été publié sur le net depuis 2006 mais il ne m’a pas été trop difficile d’exterminer la majeure partie des versions. Ce que tu donnes à Internet, Internet ne te le rend jamais, je le sais très bien, mais ce n’est pas plus mal que des traces persistent : depuis, le texte a suffisament été retravaillé et modifié pour qu’on ait l’impression de lire autre chose. D’abord publié en anglais, Blind Spot a été (mal) traduit en Français par mes soins. Il a fallu donc réécrire pas mal de passages, relire, relire et encore relire. Et même avec tout ça, avec l’aide de QCTX et Mop notamment, vous trouverez encore des coquilles ici et là. Désolé. Même s’il est facile de blamer les correcteurs pour les fautes qui sont passées au travers du filet, il ne faut pas oublier que si elles sont là, c’est parce que l’auteur les as faites en premier lieu.

Ce n’est donc que fin 2012 que je reprends la plume : je décide d’arrêter d’écrire sur Meido-Rando. Blackout presque complet sur le blog pour me concentrer sur l’histoire, la terminer et surtout faire des recherches. A l’époque, j’avais transposé le temps dans Blind Spot par rapport au nôtre. A savoir, si j’écrivais un chapitre en février 2007, alors Ayako vivait son aventure à la même époque. Cela me permettait également de rester au plus près de l’actualité et des références culturelles. Quand Ayako cherche un tome d’un roman dans une librairie, j’ai cherché quand était sorti le tome en question pour que ça colle. Quand elle chantonne une chanson, je me suis assuré que la chanson était bien sortie à cette époque et si elle était encore populaire. C’était facile tant que je collais le temps présent, mais avec un aussi grand hiatus, j’ai dû pousser mes recherches plus loin. Quels animes faisaient la une en 2010 ? Où serait Ayako au moment du terrible tsunami du 11 Mars 2011 ? Est-ce que la ligne de métro qu’elle emprunte pour aller au boulot existait en 2009 ? Quel trajet prendre pour se rendre à Hokkaido ? Est-ce que c’est un bon choix pour passer des vacances ? Qu’est-ce qu’on trouve dans un hôtel japonais ? Combien coûte un roman ? Quel est l’argent de poche type d’une lycéenne qui ne se prostitue pas ? Est-ce que… bref, vous avez compris. C’était un peu se prendre la tête pour rien, mais malgré ses excentricités, l’univers de Blind Spot devait au maximum coller au nôtre, afin de renforcer l’attachement du lecteur vis à vis d’Ayako. Quand on joue trop dans le fantastique, quand on essaye trop de se démarquer, chaque petit détail oublié renforce dans la tête du lecteur l’idée que cela se passe ailleurs, dans un endroit lointain, hors de portée, et au final, on se retrouve déconnecté des personnages, ce qui n’est pas forcément bon pour l’immersion. Ayako aurait pu être une camarade de classe, ou une collègue de travail pour vous, et c’est ce que j’ai voulu faire ressentir.

Bon, elle est japonaise, ce qui n’aide pas pour le public français, mais vous avez compris ce que j’ai voulu dire, hein ?

L’important était avant tout que chacun puisse imaginer la scene se déroulant sous ses yeux, comme si elle était tout droit sortie d’un anime. Ce que fait, finalement, tout bon light novel japonais qui se respecte. Et si vous aussi ça vous arrive de vous imaginer une scène que j’ai écrite comem sortant d’un anime, alors c’est que j’ai réussi mon objectif.

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Les idées qui n’ont pas fini dans le bouquin

Il y en a plein ! Ah, par quoi commencer ? D’abord il faut bien savoir que certaines idées vont vous sembler totalement idiotes et hors de propos : c’est normal, c’est précisément pour ça qu’elles ne sont pas dans l’oeuvre finale ! Malin, hein? 🙂

  • Au début, Sho Ogata devait être un vilain séducteur. Il devait y avoir une scène de presque viol d’Ayako où elle se fait sauver par Miyuki, mais au final j’ai vite jeté l’idée dans une corbeille tout au fond d’un trou noir parce que ça collait absolument pas à l’atmosphère de l’histoire au fur et à mesure que je l’écrivais.
  • Karen devait être lesbienne. Je sais, il y a encore des indices parsemés ici et là dans le texte avec son attachement à Ayako, mais de la même façon, cette idée, vraiment trop fanservice, a été écartée à mi-chemin dans l’histoire. Trop fanservice, parce que c’était tout simplement « pas nécessaire ». Si encore j’avais pu trouver une justification, un intêret scénaristique, alors oui, mais là non, ce n’était ni ma priorité, ni mon envie de jouer cette carte. Le pire, c’est que j’ai laissé tellement de possibilités de faire du shipping Shizuka x Ayako derrière pour compenser, je m’en veux presque.
  • Toujours Karen, devait avoir une très bonne raison de protéger Ayako : elle devait avoir été témoin d’un accident, au collège, avec un homme aveugle qui se serait pris un accident de la route dans le genou. Son énigmatique « tu comprendras un jour » dans le chapitre 1 est d’ailleurs resté, à mon grand désarroi, car maintenant il n’a plus aucun sens vu que cette idée a été zappée. L’accident d’Ayako dans le chapitre 11 devait être un trauma supplémentaire pour la pauvre Karen mais avec Ayako dans le pétrin et Karen comme ça, Shizuka aurait eu bien du mal à recoller les morceaux de tout ce petit monde.
  • Shizuka n’était initalement pas un personnage aussi important que ça. Amie d’enfance d’Ayako, elle s’efface devant Karen au début de l’histoire, pour revenir en full force dés le chapitre 8. Elle devait passer la flamme d’Ayako à Karen au lycée, sans la lui reprendre. Au final c’est Karen qui se retrouve un peu effacée sur la fin, mais j’ai quand même réussi à lui garder une petite place au chaud.
  • Miho aurait dû rester plus longtemps, mais j’avais réellement du mal à l’écrire. Les tsuntsun pestes blondasses c’est vraiment pas mon truc. Ayako devait avoir une sorte de rivale pour qu’il y ait un semblant de dynamisme, mais de mon aveu, c’était un joli echec que j’ai tenté de rattraper ensuite.
  • Miho était inspirée au début de Takako, la tsundere de Otome wa boku ni koishiteru. Si vous avez fait la connexion en lisant Blind Spot, bravo, vous êtes aussi fichus que moi. (il y en a une, quelque part, mais je vais vous laisser la chercher. Indice, c’est dans le chapitre 7.)
  • Le voyage du chapitre 9 n’existait que pour provoquer la mort de Kenji. Au début, Ayako et Shizuka devaient aller en France, puis j’ai revu mes prétentions à la baisse, déjà pour éviter un sacré cliché, et puis pour garder un semblant de cohérence. Même si l’école privée de Shizuka est super riche, ils n’auraient pas envoyé cette dernière en France juste à l’issue d’un concours. Même si France pays de la mode tout ça tout ça, c’était pas une bonne idée. Karen était sensée les suivre en douce, étant immensément riche, mais j’ai décidé de la laisser tranquille et de donner un peu de temps à Shizuka et Ayako pour construire leur relation de soeurs qu’elles n’ont jamais été.
  • Le parcours professionnel d’Ayako aurait dû être tout autre. Jusqu’à mon voyage de 2013, elle aurait dû participer au doublage des OVA de Mahoromatic produites en 2009 et remplacer la voix de Minawa. Problème : au niveau timing ça ne collait pas du tout, et le voyage ainsi que les interviews que j’ai faites de professionels m’ont appris qu’on n’obtient pas un rôle dans un animé en claquant des doigts. Sans compter le temps de formation au minimum de six mois/un an d’une doubleuse… Ayako a échappé un peu à ça avec un traitement de faveur mais j’ai fait autre chose au final et ce n’était pas plus mal ! Ca aurait été néanmoins rigolo qu’elle travaille avec sa « génitrice » j’ai envie de dire 🙂
  • Une scène où Ayako fait des annonces dans un department store ont été coupées au montage. C’est balot, je l’avais bien écrite en plus, mais elle était vraiment inutile et pas cohérente avec son parcours.
  • Dans l’oeuvre finale pas mal de références clairement otakes, avec du « name dropping » (c’est à dire lâcher des noms comme ça) ont été retirées pour que le texte soit un peu plus neutre. Notez que tout n’et pas passé à la trappe non plus, j’ai laissé beaucoup de références directes et moins directes à la culture populaire japonaise, mais pas que. Un exemple ? Ayako aurait dû recevoir un livre pour son anniversaire qui s’appelle « La mélancolie de Haruhi Kawasumi ». Car Suzumiya était déjà pris par Ayako, et quel autre nom utiliser si ce n’est celui de celle qui a involontairement donné son prénom à mon héroine ?
  • Au départ c’était Sho qui devait partir à l’étranger. Miho aurait pu ainsi devenir « plus gentille » vis à vis d’Ayako et devenir une amie. J’ai préféré faire l’inverse. La principale raison étant que j’avais trop de personnages féminins.
  • Shizuka devait vivre seule à l’issue de la dispute du chapitre 8 avec ses parents. Elle aurait dû bosser comme vendeuse dans une boutique du Shibuya 109 ou en Maid dans un Maid Café, mais il en fut autrement, notamment parce qu’elle était trop jeune et que ce genre de situation aurait été bien trop galère à gérer, toujours dans un souci d’être cohérent. Cette expérience de vivre seule aurait dû permettre à Ayako de se rendre compte qu’il fallait qu’elle ait autant de conviction que Shizuka pour aller au bout de ses rêves. Puis comme Ayako et Shizuka se sont rapprochées, les faire cohabiter m’a paru tout naturel.
  • Ayako devait assister par accident à la demande en mariage de Seiji à Miyuki, mais c’était prévu dans le chapitre 10, trop proche du décès de Kenji, ça aurait vraiment été le mauvais moment pour ça. A la base je voulais écrire une scène où Ayako serait simple spectatrice, mais je l’ai plus ou moins fait avec la discussion mère de Ayako-Shizuka dans le chapitre 8. C’est un peu contraignant parfois d’écrire à la première personne !
  • Là ça devient fun : Ayako devait au début aller à l’université étudier le doublage, mais après discussions avec des pros, il m’est apparu très vite que c’était une super mauvaise idée, car Ayako avait déjà évolué dans un lycée « normal » alors qu’en fait pour aller dans ce genre d’universités il vaut mieux faire le genre de lycée spécialisé que les personnages de Sakurasou no pet na kanojo ont fait, pour ne citer qu’eux. Là-bas, elle aurait dû rencontrer un jeune animateur et la romance aurait eu lieu, mais c’était clairement trop similaire à Love Get Chu, un anime très moyen sur une jeune doubleuse, qui devient progressivement idol et qui se lie d’amitié et de romance avec un colloc animateur débutant. Bref, ils devaient faire connaissance et Ayako allait l’aider à faire un scénario d’anime sur lequel il travaillait, vu qu’elle aime écrire. Ce qui est assez drôle au final parce que j’avais imaginé tout ça avant de voir l’anime en question.
  • Pour convaincre Ayako de se faire opérer, Karen devait lui montrer la tombe de la personne dont elle a assisté à l’accident au collège, avant de rencontrer Ayako. Ca ne collait malheureusement plus avec ce que j’avais développé entre temps, et sans compter que c’était carrément capilotracté. Shizuka de son côté allait l’amener sur une colline où elle allait souvent pour les sorties entre amoureux, et lui expliquer le paysage avant de conclure par « Et voilà, dommage que tu n’y voies plus rien, hein? » Au final ça aurait pu passer, mais j’ai préféré mettre ça de côté, c’était limite méchant.
  • Et le meilleur pour la fin : Ayako aurait dû tomber enceinte 😀 Par qui, quoi, comment, je savais pas encore. Je sais, me connaissant beaucoup ont pensé que ça arriverait, mais j’ai tenté de les troller un peu.

Les références

J’ai laissé dans Blind Spot de nombreuses références à la culture populaire. Il y en a des évidentes, d’autres moins, parfois des citations, parfois des personnages, parfois des situations… J’avoue que j’ai pris un malin plaisir à les placer, ne serait-ce que parce que j’adore moi-même ce genre de clins d’oeil parfois appuyés à notre culture visuelle. Lucky Star par exemple m’a paru bien plus divertissant grâce à ça, alors que sinon je n’aurais pas apprécié plus que ça, je pense. Bien sûr cela peut passer au dessus de beaucoup de monde, surtout parmi la population pas otaque, mais pour tous ceux-là, si une ou deux personnes esquissent un large sourire en voyant un personnage familier le temps d’une scène, ou un détail qui leur fait penser à une autre série, alors j’aurai gagné mon pari. On m’a reproché que cela pouvait potentiellement nuire à l’immersion dans l’oeuvre, mais je ne trouve justement pas : cela renforce, bien au contraire, le fait que l’histoire se passe dans notre univers ou un univers proche du nôtre. Qui plus est, j’ai souvent (mais pas toujours) fait beaucoup d’efforts pour bien intégrer ces quelques clins d’oeil.

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Les contreverses

Mis à part les contreverses personelles dont j’ai parlé plus haut, la sortie de Blind Spot ne s’est pas faite sans heurts de la part du public malgré des chouettes ventes et des tas de retours positifs. Je suis assez imperméable aux trolls et de toutes façons, en lançant Blind Spot comme un « light novel » je savais pertinemment que je me heurterais aux plus puristes d’entre vous. Ceux qui pensent qu’un manga écrit par un français ne devrait pas s’appeler un manga, c’est bien de vous dont je parle. J’estime que quand on aime suffisament un style de narration et un format, et qu’on tente de s’y coller, on peut facilement prétendre qu’il s’agit bien d’un manga, ou d’un light novel. Je suis de ceux qui considèrent qu’un ouvrage comme Pink Diary est un manga. Le style de dessin, la façon de raconter l’histoire, les personnages, les lieux, tout fait penser à un manga, alors pourquoi vouloir parler de manfra ou que sais-je encore ?

On m’a aussi reproché (ou questionné sur) le fait que l’histoire se passe au Japon. Pourquoi ne pas avoir décrit une héroïne et des évènements bien franchouillards, étant donné que je suis français ? La réponse est pourtant d’une simplicité déconcertante : parce que c’est moins drôle. Qui a envie de lire une histoire sur une lycéenne française malvoyante ? Dans un environnement connu ? Si le manga plaît, c’est parce qu’il dépeint une vie qui n’est pas la nôtre. L’exotisme de l’asie plaît, et pas forcément que le Japon. Comme je l’avais écrit, ma première réflexion en créant Blind Spot c’était « comment ferait un malvoyant au Japon. » Au. Japon. Ca veut bien dire ce que ça veut dire : le lieu était déjà une partie importante du concept.

Mais ce n’est pas fini ! J’ai aussi eu droit aux réflexions comme quoi un français n’était pas en droit de parler d’une vie qu’il n’a pas eu, d’un pays dont il n’est pas originaire… Sauf que beaucoup oublient que c’est une fiction. Une oeuvre de l’esprit. Ce qui arrive à Ayako est romancé : il y a des évènements de tous les jours, mais tout est écrit, tracé pour qu’il y ait un rythme et que le lecteur soit toujours intéressé et veuille lire la suite. Si on racontait la vie telle qu’elle est, ne serait-ce pas profondèment ennuyeux ? Qui veut savoir quand elle sort ses poubelles, ou quand elle va à la laverie faire son linge ? Un roman est fait pour s’évader, pour rêver, pour vivre une aventure autre que la sienne. C’est un divertissement. Et en tant qu’auteur, mon rôle était de me concentrer sur les points importants, pour rendre l’histoire de la vie d’Ayako dynamique et agréable à suivre.

Et puis, si on avait pas le droit d’écrire un livre sur une vie romancée du Japon, que dire de Kaoru Mori avec son Bride Stories, Emma ou Shirley ? Les auteurs de Noir, de Black Lagoon, de Spice and Wolf, de Gunslinger Girls, etc. n’ont donc pas le droit d’écrire sur autre chose que le Japon vu qu’ils sont de là-bas ? Que dire des productions occidentales se passant dans d’autres pays aussi ? Il y a un moment où il faut garder à l’esprit qu’une histoire reste une histoire : elle n’a pas à reflèter la réalité, car la réalité est bien souvent ennuyante. Si certains sont incapables de faire la distinction entre la vision romancée d’un pays et la réalité, c’est là que se situe le problème.

En bref, il faut juste se rappeler que tout cela n’est qu’un roman. 🙂

Le mot de la fin

Blind Spot est terminé. Ce billet aussi.

Cela représentait au départ un défi que je m’étais lancé, celui de faire une fiction qui ne soit pas basée sur un univers préétabli. Ecrire des fanfictions c’est amusant, mais créer des personnages de toutes pièces, des univers, des évènements, sans être cantonnés à l’existant, ça l’est encore plus.

Ecrire une histoire, c’est se soumettre à de nombreuses émotions. L’angoisse de la page blanche, la tristesse de devoir faire souffrir ses personnages, la fierté de les voir évoluer, le bonheur de leur faire partager de bons moments, le rire lorsqu’on les place dans des situations amusantes, les larmes lors de passages touchants, l’anticipation des retours de ses pré-lecteurs… Tout cela se mélange et s’entrechoque pour offrir une expérience de création inégalable. Une expérience qui, telle un ascenseur émotionnel, vous fait vibrer. Il m’est même arrivé plusieurs fois de rire de mes propres lignes de dialogue ou de verser une larme lors d’un passage émouvant que j’ai écrit deux jours plus tôt !

Ce sont ces émotions que j’ai essayé de partager avec vous à travers cette histoire. Des émotions, mais aussi un état d’esprit. Quand on est handicapé, et pas forcément que visuel, on a tendance à voir le monde d’une façon différente. Une façon déformée. On ne réagit pas de la même façon aux évènements, bons ou mauvais. On a tendance à se raccrocher à ce qui nous fait plaisir, à ce qui nous rend heureux, et à ne pas le lâcher. Ce que l’on ne peut pas atteindre, ce que l’on ne peut pas voir, ce que l’on ne peut pas écouter, ne fait que rendre plus beau ce que l’on a déjà. A quoi bon se lamenter sur ce que l’on ne pourra jamais faire, comme par exemple piloter un hélicoptère, alors que l’on peut écrire un livre, monter une association ou visiter Tokyo ? Même si une voie vous est inaccessible, il y a tellement d’autres embranchements, tellement d’autres possibilités ! Comme un visual novel aux choix infinis !

Rappelez-vous des pensées d’Ayako et de son état d’esprit positif tout au long de son histoire. Cela vous ouvrira peut-être de nouveaux horizons.

J’espère également que cette aventure, à la fois celle d’Ayako et à la fois la mienne, servira à d’autres gens souhaitant se lancer dans l’écriture. Ecrire, ce n’est pas si compliqué. Il y a des logiciels pour aider, mais il y a aussi tout simplement le bloc-notes de Windows, TextPad sur Mac, ou VI ou EMACS sur Linux (pas de jaloux.) Avec un peu de réflexion, beaucoup de relecture, beaucoup de mise en perspective, et un bon entourage, on peut sortir quelque chose de sa tête. Que cela soit publié ou non est une autre paire de manches, mais au moins arriver à une histoire complète, c’est quelque chose à la portée de tous ceux qui comme moi aiment écrire. Au final, écrire une histoire, ce n’est ni plsu ni moins que de participer à un jeu de rôle seul. Je ne suis pas une fille, mais à de maintes reprises j’ai essayé de m’imaginer comment Ayako ou les autres personnages réagiraient vis à vis des différents évènements.

Je souhaite que tout ceci vous donne des ailes, comme cela a été le cas pour les fanfictions en France, où j’ai, paraît-il, inspiré beaucoup de monde. Les résultats n’ont pas toujours été à la hauteur, mais qu’importe ! L’important n’est pas là, l’important c’est d’essayer !

Vivre à fond, sans regrets, c’est ce que vous dirait Ayako en ce moment !

N’hésitez pas à laisser vos impressions sur Blind Spot dans les commentaires : on est là pour spoiler donc ne vous gênez pas si vous avez des questions, j’y répondrai avec plaisir ! Dites ce qui vous a plu, quelle scène ou chapitre vous avez préféré, je veux tout savoir !

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Blind Spot アニメ化決定 !

Il s’agit bien évidemment d’un poisson d’avril comme le suggère la date. 🙂 Mais comme certains poissons sur Meido-Rando, qui sait si un jour il ne deviendra pas réalité?

Si vous n’êtes pas familier avec l’écriture runique du pays des elfes, cela signifie que Blind Spot l’anime a été validé !

La création du comité de production Blind Spot ( Blind Spot製作委員会) a eu lieu récemment, et avec elle la volonté de créer un anime sur cette histoire qui me tient à coeur.

Vous n’y croyez pas, moi non plus au début, mais ça va être officialisé dans la journée : la décision de créer un anime n’est pas chose facile, surtout vu les sommes que ça implique, mais c’est fait. Le « Project A » pour Ayako est lancé, et ça me fait plaisir au plus haut point, vous n’avez pas idée ! Créer une histoire, des personnages, un univers, et les voir s’animer ? J’ai hâte, j’ai vraiment hâte. Je crois que je vais en pleurer d’ailleurs lors du premier visionnage.

Qui fait partie du comité de production ? Déjà, Kadokawa avec qui on avait quelques contacts notamment grâce à Haruhi et Noizi Ito. Kadokawa va se charger de la publication de Blind Spot dans un vrai format light novel japonais pour fin 2015-début 2016 (la date peut encore changer) pour sortir en même temps que l’anime.)

Lantis va se charger de la partie musicale. Ils nous ont été conseillés par les gens fort sympathiques de Atomic Monkey que j’ai rencontré l’an dernier. Comme Blind Spot est une histoire aussi sur le doublage et la chanson (il y a de nombreux passages sur le sujet tout au long du roman) il nous fallait quelqu’un capable de produire des chansons qu’Ayako pourra chanter.

Le sujet que beaucoup attendent certainement, c’est le studio d’animation : suite à nos bonnes relations avec les anciens de la Gainax, notamment grâce à la projection des OAVs de Mahoromatic en Mai 2010 à Epitanime, on a proposé l’idée au studio Trigger, responsables entre autres de Little Which Academia et de Kill La Kill, et ils ont accepté, aux moins pour 2 OAVs.

Oui, car faire une série de 13 ou de 26 épisodes, c’est déjà nettement plus cher. Je vous sens déçus. Mais bon, si les OAVs se vendent bien, il n’y a pas de raison que ça ne se fasse pas. C’est moi qui me chargerai de l’histoire des deux OAVs, même si bien sûr ce n’est pas moi qui vais les réaliser. C’est un travail très intéressant car on va me demander d’écrire dans un format particulier, tout en prenant en compte les spécificités d’un anime. C’est un peu comme quand j’ai découvert les spécificités de l’écriture d’un roman. On découvre des choses comme la façon d’écrire les noms étrangers, les tirets de dialogue, l’espacement à choisir entre les lignes, tant de choses qui paraissent évidentes pour des lecteurs ne le sont pas forcément lorsqu’il est temps d’écrire pour de vrai. Je m’attends à la même genre de contrainte ici, notamment sur les lignes de dialogue et leur brieveté. Pour ces OAVs, l’histoire sera inédite. L’une des OAVs se focalisera sur les années collège d’Ayako, comme en témoigne le premier visuel que je vous poste ici, alors que la seconde OAV se fera sûrement dans sa période adulte, entre le dernier chapitre de l’histoire et l’épilogue présents dans le tome 3 que vous lirez bientôt.

Comme tout produit cross-media classique, il y aura quelques goodies, notamment des drama CD, réalisés en collaboration avec Atomic Monkey, l’agence de doublage qui m’a beaucoup aidé. Comme Atomic Monkey a une filiale française, il y aura aussi des drama CD en français de prévus. Reste à trouver les doubleurs 🙂

Il est possible que l’on fasse un kickstarter, ne serait-ce que pour jauger l’intêret du public. Après tout, Trigger est un habitué du procédé, et d’autres productions comme Time of Eve ont bénéficié du financement participatif, ce qui a clairement été perçu comme une bonne initiative côté japon. Aujourd’hui, faire un épisode d’anime correct ça coûte cher, dans les 100 000-120 000 euros, alors si on peut se faire aider du public, ça ne peut être que bénéfique, surtout qu’on en a besoin.

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Voilà, j’espère que vous me suivrez dans cette aventure (qui a englouti quelques sous de ma poche, mais quelle aventure !)

Le roman Blind Spot est sorti !

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Ouais.

Alors, j’avoue, je ne sais pas comment commencer cet article.

Ouais, on va faire ça de façon classique.

Il était une fois, un auteur de fanfictions.

Blind Spot est un roman que j’ai écrit en l’espace de 8 ans. Malgré ses ~150 000 mots, j’ai mis autant de temps à l’écrire car j’ai également un travail à plein temps à côté et j’ai eu beaucoup d’activités associatives sur la période 2007-2012 avec la création du fansite Haruhi.fr et de l’association Brigade SOS Francophone. Une histoire donc, qui est née d’une idée a priori simple. J’ai toujours aimé écrire, mais il m’a toujours fallu « le déclic ». Sans ça, point d’inspiration, et se forcer ne donne jamais rien de bon.

J’avais écrit, dés 1999, de nombreuses fanfictions sur la série Evangelion. Certaines sont encore disponibles sur le net, dans un français approximatif car je les écrivais d’abord en anglais. Ca peut vous paraître bizarre, mais en 1999 et jusqu’au début des années 2000, le net français était pratiquement inexistant, car couteux. Peu de gens s’équipaient en modems, et les rares qui avaient l’ADSL ou le câble reignaient en demi-dieux comparé à ceux qui téléchargeaient à à peine 4,5Ko/s. Mais je m’égare. Ces fanfictions étant ce qu’elles sont, pour quelqu’un de malvoyant, c’était ma seule façon de m’exprimer sur la toile à cette époque. En les lisant, on détectait déjà mes goûts et ma façon de faire : chercher à faire ressentir quelque chose au lecteur, à vouloir faire en sorte qu’il s’imagine la scène parfaitement dans sa tête, tout en gardant une écriture fluide sans surcharger de détails. Quoi de plus ennuyant que de passer trois pages à décrire une pièce dans laquelle le personnage se situe, vous ne trouvez pas ? Parfois, faire court permet aussi une immersion plus forte en se focalisant sur ce qui est important.

Comme tout bon fan d’animation japonaise et de manga, je suis passionné par le Japon. J’y suis allé trois fois déjà et chaque voyage a été l’occasion de moments épiques et d’excellents souvenirs. Je n’ai pas fait juste des voyages, j’ai aussi rencontré des gens formidables, des pros et des fans. Et c’est donc en 2006 que je confie à Darksoul, mon compagnon de voyage et ami de longue date que ce voyage m’avait donné une idée. En observant la vie locale, les magasins, les trottoirs, les gens, les situations, je me suis dit que je tenais un concept fascinant : comment une jeune lycéenne malvoyante pouvait bien vivre au Japon ? Avec ses gares par dizaines, ses rues riches en enseignes, son système scolaire strict et toutes ces autres situations que l’on peut observer dans des animes tranche de vie ? Comment faire pour se repérer, pour vivre dans un pays et une culture si différents de nous occidentaux européens ? C’est en me basant sur ça que j’ai imaginé une héroïne normale. Banale même, sauf qu’elle a un handicap. J’ai pris modèle sur le mien afin de mieux me placer dans la peau du personnage, et j’ai commencé à penser à des situations, à imaginer des personnages secondaires. Amis, familles, flirts, rivaux… J’ai eu pas mal d’idées, certaines se sont faites écraser sous le poids de la cohérence. Je ne voulais pas d’une histoire pleine de clichés, de deja vu (I’ve just been in this place before! Higher on the street… ahem.), et de choses qui m’énervent profondément dans l’anime et le manga. L’idée, quand j’écris, c’est avant tout de raconter une histoire que j’aimerais relire. Si je n’aime pas ce que j’écris, ce n’est pas la peine de continuer. Dans un sens, Blind Spot est donc une grosse partie de mes goûts et idée exposée au lecteur. C’est pour moi comme ça que devraient être les choses.

En 2006, quand j’annonce le projet à mon entourage d’amis, beaucoup sont prêts à m’aider. A force de discussions avec Darksoul, Rosalys et quelques autres je commence un premier chapitre. Premier chapitre initiatique puisqu’il comte l’obtention d’une canne blanche par la jeune malvoyante qu’est Ayako Suzumiya. Un peu comme le héros d’une série heroic fantasy qui récupère son épée magique qui va le suivre partout.

Les années passent, les chapitres s’enchainent, mais l’arrivée de l’association Brigade SOS Francophone m’occupe soudainement à plein temps. En 2 ans j’ai quand même réussi a écrire 8 chapitres ou presque. Soit a peu près la moitié de ce que j’avais prévu. Ce n’est que vers fin 2012 que Rosalys me demande si je veux bien publier Blind Spot chez la maison d’édition associative dont elle s’occupe, Univers Partagés. Rosalys a crée il y a longtemps les premiers croquis d’Ayako et de ses amis. D’ailleurs, sa première version d’Ayako, basée sur la lecture du premier chapitre, avait donné un personnage au look aigri, et a mille lieues de la Ayako que vous voyez. Comme quoi, on peut voir des personnages différement, ou peut-être m’étais-je mal exprimé dans mes écrits. C’était tout de même amusant, quel dommage que je n’ai plus le premier charadesign d’elle dans mes fichiers 🙂

Le présent

En 2013, je pars avec la ferme intention de terminer l’histoire. Je fais certaines adaptations sur ma feuille de route pour corriger, et revoir certaines choses, surtout après mon voyage au Japon de 2013, où j’ai pu visiter un studio de doublage, et rencontrer des gens dont c’est le métier. Le doublage, parce que c’est vers cette voie qu’Ayako va s’orienter. C’est sur la quatrième de couverture, donc rangez vos fourches, je ne vous ai pas spoilés.

Il a fallu néanmoins revoir en grande partie les premiers chapitres, assez maladroits. A les relire maintenant, ils contrastent énormément avec les derniers du roman, que vous pourrez lire en mai lorsque le tome 3 sera sorti. Cette « réécriture » a donné lieu à des ajouts, des retraits, et pas mal de modifications pour améliorer la fluidité de l’ensemble. De grosses séances de corrections en week-end ont eu lieu avec Mop et QCTX notamment. Bien sûr cela n’efface pas la différence de style entre les premiers chapitres et les derniers, mais comme tout bon créatif, on s’améliore avec le temps, et l’excuse officielle, c’est qu’Ayako grandit, et s’exprime différement.

Au Japon, des idées sont lancées autour de Blind Spot. Cela me donne du carburant pour écrire la fin et faire de ce roman une chouette histoire que les lecteurs aimeront lire. Même si ces idées, que je détaillerai plus tard, ont peu ou aucune chance d’aboutir, il est de mon devoir d’essayer tout de même.

Et puis, l’arrivée de Saeko Doyle, qui travaille dur et bien, m’a encore plus motivé à donner le meilleur de moi-même. Ses dessins parfaitement en phase avec le ton light novel que j’ai voulu donner à Blind Spot embelissent le récit, et ont donné énormément de vie à Ayako. Je ne pouvasi rêver de meilleure illustratrice pour mon roman.

Aujourd’hui, Blind Spot est disponible ! Un livre, physique, un vrai, un numéro d’ISBN, c’est uand même fou, alors que ça avait commencé comme une histoire écrite sur le net, comme une fanfiction sans en être une puisqu’ici il s’agissait d’un univers crée de toutes pièces.

Où et comment se le procurer

Ca, c’est facile, Blind Spot est vraiment dispo à portée de tous ou presque.

Que cela soit en dématérialisé ou en physique, vous y trouverez votre compte je pense. Les tomes 2 et 3 sortiront en Avril et en Mai, donc pas de peur de ne pas avoir la fin de l’histoire, je déteste travailler sur quelque chose où je n’ai pas une vue claire de la fin, il n’y aura pas de suite, pas de cliffhanger à la fin, rien de tout cela ! C’est une histoire complète !

En version dématérialisée, on a mis en ligne le premier chapitre sous forme d’extrait. Normalement vous pouvez les consulter via la version Kindle/Site d’Amazon et sur l’iBookStore. Kobo aussi doit avoir un extrait si ma mémoire est bonne.

Si vous êtes plutôt physique et que vous vous entendez bien avec votre libraire, vous pouvez aussi en commander auprès d’Univers Partagés par son biais. Le livre est par exemple disponible à la librairie « La Galerne » au Havre.

Je serai également au Salon du Livre, le 21, 22 et 23 Mars prochain. Je dédicacerai le 22 au matin (10 à 11h) sur le stand d’un libraire nantais. (stand C64). Je serai accompagné de Saeko, et ceux qui viendront auront donc droit à une dédicace de ma part ainsi qu’une aussi pour elle. Et pour ceux qui ne peuvent pas venir au salon, on sera au Kawaii Cafe à Paris à partir de 16h pour dédicacer, et passer un bon moment bien entendu.

Il y aura aussi Epitanime et Japan Expo, mais comme pour l’instant rien n’est fait… Dés que j’en sais un peu plus, je vous tiendrai au courant, bien entendu.

Si vous achetez ce livre, en physique ou en dématérialisé, n’hésitez pas à laisser une note ou un commentaire sur le magasin où vous l’avez acheté. Les commentaires sur ce billet ou des réponses via Twitter ou Facebook sont aussi bienvenues ! Un auteur aime toujours savoir ce qui plait aux lecteurs, ce qui ne leur plait pas, les passages qu’ils ont aimé… C’est vraiment très important, ce retour !

Et après?

Vous allez vous dire que je vais pouvoir me reposer sur mes lauriers, mais non : Je dois m’occuper de la version anglaise de Blind Spot, qui doit sortir pour l’an prochain. J’ai également d’autres projts, comme sortir un drama CD, en français et en japonais. Ca sera sans doute fun, mais il y a encore mille et une questions que je dois me poser avant : a l’heure du MP3, quel intêret d’avoir un CD Audio? Quel format devrais-je utiliser pour écrire un drama CD? Combien de temps? Quelle histoire? Qui serait intéressé?

Dans le même ordre d’idée, avec mon réseau de contacts (surtout celui de Darksoul en fait), on s’est rendu compte qu’il serait possible de créer un anime de Blind Spot. Le problème étant, que ça coûte cher. Les gens qui consomment du fansub aiment le nier pour se donner bonne conscience, mais un épisode, un seul, ça coûte dans les 100 000 euros à produire. C’est le prix d’un petit appartement, parfois le projet de toute une vie pour certains. Alors imaginez une série de 13 ou 26 épisodes ! Un rêve inatteignable pour moi, mais un rêve quand même. C’est bien de rêver, mais il faut garder les pieds sur terre aussi.

Une traduction japonaise serait également bien, mais encore une fois, il faut payer la traduction : et 20 000 euros ne seront pas de trop pour un roman de cette taille. Sans être incroyable, cela représente quand même une somme substantielle à réunir, avec un retour pas forcément très élevé, voire pas du tout. Il ne s’agit pas de traduire des lignes de dialogue là, comme pour un sous-titre d’anime, mais bien un roman, avec son récit et ses dialogues entremélés.

J’ai également comme idée une autre histoire, dont je ne peux pas encore vraiment parler puisqu’elle est encore au stade embryonnaire et que de nombreuses choses peuvent encore changer. Tout ce que je peux dire c’est que cela mélera science fiction et tranche de vie.

Bref, voilà pour aujourd’hui. Il y a encore tant à dire, mais cette sortie est très émouvante pour moi, car elle représente l’aboutissement d’un projet vieux de déjà 8 ans. Je ne serais pas là sans Rosalys, sans Saeko, sans les gens qui m’ont aidé ici et là de quelque maniere que ce soit avec cet ouvrage. En un sens, je ne suis pas le seul auteur de Blind Spot, j’ai envie de dire.

Et si vous voulez vous tenir au courant, il y a la page Web de Blind Spot sur le site d’Univers Partages.

Merci d’avoir lu jusqu’ici !

Des nouvelles de Blind Spot (artwork inside)

Deux articles la même semaine sur Meido-Rando, waoooouh, c’est complètement la fête.

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L’héroïne, Ayako !

La raison pour laquelle je n’ai pas beaucoup posté sur ce blog cette année, certains la connaissent déjà : c’est parce que je travaille avec ardeur sur un roman que j’écris maintenant depuis de nombreuses années. Si je me permets de poster ces derniers jours, c’est parce que j’ai pris un peu d’avance sur mon planning (sans toutefois que ça soit la folie.)

Et pour me faire pardonner, j’ai donc demandé à Saeko Doyle, la nouvelle illustratrice des romans de Blind Spot, de bien vouloir me faire la primeur de vous faire découvrir certains de ses dessins issus de ses recherches au cours de sa lecture. Car oui, elle, elle peut lire le roman pendant que je l’écris grâce aux miracles de Dropbox. Et du coup, elle a fait quelques essais de personnages que je vais vous détailler un peu ci-après.

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Un premier croquis des deux amies d’Ayako : Shizuka et Karen.

« Blind Spot, c’est quoi? (oui je débarque) »

Rapidement, il s’agit d’un roman, dans le style des light novel dont sont adaptés beaucoup d’animes depuis des années, dont j’ai eu l’idée en 2006 lors de mon premier voyage au Japon : comment vivrait une lycéenne malvoyante, au moins autant atteinte que moi, au Japon ? Avec un peu de recherche, des concertations avec Darksoul et Rosalys notamment sur les personnages ou les différentes situations. Vous vous doutez bien que ce genre de situation est assez inédite, et c’est aussi ce qui a transpiré quand j’ai présenté le livre à différents contacts pro chez les japonais. le manager de Ayako Kawasumi, ma seiyuu préférée, a notamment trouvé ça très original et s’est montré bien intrigué.

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Miho Ura, une camarade de classe…

On suit donc l’histoire d’Ayako Suzumiya, de son entrée au lycée jusqu’à une partie de sa vie adulte, tout au long de treize chapitres palpitants. Bon, pas tant que ça, quand même, ça reste de la tranche de vie, mais je me suis efforcé de raconter une histoire et de faire au mieux pour que le lecteur reste intéressé et veuille en savoir plus. Vous vous doutez bien qu’une perosnne malvoyante, comme toute autre personne handicapée, ne vit pas comme les gens 100% valides et éprouvera quelques difficultés dans certaines situations.

Quand je disais que j’étais en avance, c’est que je dois rendre mon manuscrit fini pour la fin octobre, et là je suis bien avancé dans le chapitre 12. C’est donc presque fini et grâce à mes charmants prélecteurs que sont QCTX, Aeden et Keul, je vais pouvoir corriger ce qui ne va éventuellement pas, repérer des incohérences ,et autres problèmes inhérents à l’écriture d’une histoire sur autant d’années. Il va sans dire que les premiers chapitres ne ressemblent pas forcément aux derniers, il y a un changement visible de ton, mais cela s’explique aussi par le fait qu’Ayako grandit, devient adulte et plus mature. Mais vous verrez cela en temps et en heure !

Au départ, c’est Rosalys qui s’occupait du charadesign, mais devant la montagne de travail qu’elle a en tant qu’éditrice et illustratrice, elle a préféré confier cela à l’illustratrice tout aussi talentueuse qu’est Saeko.

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Miyuki, la grande soeur d’Ayako

Le livre sortira aux éditions Univers Partagés dés Mars prochain si tout va bien, et l’histoire seront divisés en 3 tomes, dont le dernier devrait être disponible pour Japan Expo 2014. Vous avez donc le temps de voir venir !

Certains auront sans doute reconnu certains des personnages parmi les images que je vous mets dans cet article sans avoir lu la légende : c’est normal ! Il faut savoir que l’histoire, jusqu’au chapitre 8, a été disponible sur Internet un long moment, et cela m’a beaucoup poussé à continuer à écrire, grâce aux encouragements et aux remarques des lecteurs qui ont bien voulu laisser des commentaires sur l’ancien site de Blind Spot.

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Les parents d’Ayako.

Je vous laisse donc avec quelques autres images que Saeko a bien voulu me laisser poster. Vous retrouverez d’autres illustrations dans le roman, bien plus fignolées que celles-ci (n’oubliez pas que ce sont avant tout des brouillons / des essais quant au chara design des persos, certaines choses peuvent évoluer !)

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Shizuka, la meilleure amie très genki d’Ayako.

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Karen, sa seconde meilleure amie, très sportive.

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L’autre activité préférée d’Ayako, le karaoke.

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Ayako un poil boudeuse.

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Shô Ogata, un camarade de classe

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Aoi, une cousine d’Ayako.

Bref, n’hésitez pas à commenter, mais aussi à suivre @UniversPartages sur Twitter, à devenir fan de la page Facebook et à faire découvrir tout ça autour de vous. Ah et le compte Twitter de Saeko Doyle aussi !

Les posts réguliers sur Meido-Rando reprendront à la fin de l’année, je vous laisse en compagnie d’une illu colorée d’Ayako au repos :

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Apologie de l’Epic Win. 4 ans après, il revient et il est pas content (Blind Spot inside)

Vous excuserez s’il manque des lettres, le clavier du Macbook Pro de Darksoul est un peu vieux et il a du mal.

Vous excuserez aussi s’il manque des photos : les photos sont généralement interdites là où j’ai été. Je devrais pouvoir récupérer quelques photos mais elles serviront uniquement pour l’histoire de Blind Spot, et n’ont pas a être rendues publiques, malheureusement.

Au commencement

Il y a Blind Spot, l’histoire que j’écris en ce moment, et depuis 2006 déjà, même si mon implication dans la Brigade SOS Francophone m’a randement ralenti. le livre sera publié en début d’année prochaine si tout va bien, avec plusieurs tomes (dispos au même moment, c’est pas comme si tout ne sera pas déjà écrit d’ici là.)

Histoire de spoiler un poil même si c’est dans le synopsis: l’héroine veut devenir seiuu, car j’adore les seiyuu (c’est un brin simpliste, je sais.) mais voilà, seiyu c’est difficile, et on ne connait pas tout du métier. Bien sûr il y a les articles, la page wikipedia, des interviews, mais… ça manque cruellement de vécu, et surtout on ne pet pas reproduire la vie d’une seiyuu juste avec ces bribes d’informations.

C’est avec cette démarche que je suis venu au Japon en ce mois de Mai 2013 : limite, je n’y vies pas pour le tourisme, je n’y viens pas pour faire des emplettes, j’y viens pour faire des recherches pour mes écrits.

L’entrevue

Et donc, via un subtil jeu de relations, j’ai pu obtenir une interview d’un des directeurs de l’agence Atomic Monkey. Ce nom ne vous dit probablement rien, mais Atomic Money a quelques doubleurs de renom : ne serait-ce que Tomokazu Sugita (doubleur de Kyon) ou Miki Nagasawa (Maya Ibuki dans Evangelion.)

Histoire de bien présenter, j’étais armé de deux prototypes du livre de Blind Spot, de mon éditrice et illustratrice Rosalys ainsi que de @AliceSutaren que j’ai présenté comme mon assistante, et de Darksoul pour la partie traduction.

Je ne vais pas faire de retranscription de l’interview, notamment parce que je vais utiliser les informations dans le roman, mais sachez que de nombreuses questions ont été abordées, notamment sur le parcours d’un seiyuu, comment on rentre dans le milieu, quelles seraient les difficultés pour une malvoyante, comment se passent les castings, les enregistrements, quels types de travaux un seiyuu peut faire… Miki Nagasawa nous a rejoint en cours de route pour répondre à des questions un peu plus « sur le terrain ». J’y ai par exemple appris les differentes façons de réaliser un doublage d’anime, comment se passe exactement un casting, quelles types d’écoles de seiyuu sont disponibles, etc.

J’aurais pu demander une photo commémorative de moi lui offrant une bouteille de vin, mais j’étais réellement tellement sur mon nuage qe j’avais du mal à penser calmement. J’adore réellement le boulot de seiyuu, je trouve qu’ils participent énormément à la qualité d’une série et qu’ils s’investissent à fond dans leur job. Pouvoir exprimer ça en vrai fut très intimidant, même si je ne suis pas un aussi grand fan de Miki Nagasawa que d’Ayako Kawasumi par exemple.

Je peux au moins raconter quelques anecdotes, comme sur Evangelion ou Hideaki Anno était très pointilleux sur certains doublages. Des scènes qui duraient même pas 5 minutes ont pris facilement 3 heures parce que le réalisateur n’est jamais content. (la scène de l’étranglement par exemple…) Ou quand Shinji est immergé dans le LCL pour la première fois, la doubleuse de ce dernier s’est tellement investie dans ce moment qu’elle a dû aller à l’hopital. Ils ont cru qu’elle avait inhalé des gaz d’incendie !

le cours

Miki Naasawa nous a ensuite invités à observer son cours qu’elle donne à des apprentis doubleurs. Etant une veteran maintenant, elle peut se le permettre. Nous avons observé le cours qui se déroulait dans une salle d’entrainement de danse, en gros, depuis un petit salon situé en hauteur de la salle, exprès pour les observateurs. Ce fut particulièrement passionnant : entrainement à la prononciation de virelangues (les virelangues japonais sont particulièrement nombreux et retors), mises en scènes fictives, travail de la voix… Le plus impressionnant était surtout que les gens étaient tous motiés à aprendre, et qu’il y avait une bonne mixité entre garçons et filles. Cela ressemblait plus à des travaux dirigés qu’à un cours magistral. Leur motivation faisait plaisir à voir.

Business is business

Durant ces deux hures de cours, nous avons notamment pu discuter avec le directeur en question de l’agence, et l’idée est née qu’un drama CD voire un audiobook de Blind Spot pourraient être réalisables. Bien sûr il ne s’agit que d’idées, mais ce fut bien reçu, et Atomic Monkey possède une filiale en France avec laquelle je pourrai travailler afin de faire un audiobook français et japonais, et parel pour un drama CD. Le pire étant que Miki Nagasawa s’est montrée très intéressée par faire un personnage de Blind Spot. Ca reste un accord de principe, mais l’intention est belle et bien là.

Tout cela va se faire, bien sûr, dés qu’une traduction japonaise de Blind Spot existera. Et elle existera.

Décrocher la lune, ou presque

Le lendemain, je n’ai pas rencontré Ayako kawasumi comme je le voulais. Cependant, son manager a bien voulu nous recevoir. Le directeur d’Atomic Monkey nous a acompagnés, et j’ai pu expliquer ce qu’était Blind Spot, qu’Ayako kawasumi a involontairement donné son prénom à l’héroïne, et c’est ainsi qu’on a pu parler du futur potentiel drama CD. Il faut savoir que rencontrer une seiyuu, c’est prendre de son temps, et donc de l’argent qu’elle ne gagnera pas. Par contre, si on y va avec un projet sous le bras, avec quelque chose à lui proposer, là tout de suite, la rencontre a plus de chances d’aboutir : en l’occurence je venais avec un truc concret sous le bras : mon tome de Blind Spot, mais aussi ma propre personne. Cela a vraiment fait réfléchir son manager et il a trouvé l’histoire particulièrement originale et intéressante… ce qui, si on lit entre les lignes, signifie qu’on a son accord de principe également pour qu’Ayako Kawasumi y joue un rôle, que ça soit Ayako elle-même ou sa mère (ce qui serait, somme toute, cocasse.)

La rencontre fut finalement assez brève, mais intense : c’est avant tout une rencontre pour faire connaissance. Et transmettre une bonne bouteille de Cognac à Ayako Kawasumi. Ouais.

Et après ?

Je suis ressorti en planant de ces deux jours, avec des idées plein la tête, l’inspiration nécessaire pour écrire ce qu’il me reste à écrire, et surtout une motivation du tonnerre !

Après, il reste à sortir les livres, faire une traduction anglaise, puis japonaise, et en même temps, voire si on fait une adaptation de plusieurs passages de l’histoire pour le Drama CD, ou bien si j’écris une petite histoire inédite pour celui-ci. Ca s’annonce mega-chouette tout ça.

Même si ces deux jours ne sont pas des epic win a proprement parler, du niveau de Noizi Ito ou autre, cette-fois ci ils me touchent particulièrement, un peu comme ma rencontre avec Ditama en 2008.

Prochain objectif : l’anime ! Ha ha, je plaisante… ou pas ?

Blind Spot sera édité en light novel en 2014

Tout est dans le titre !

Ce billet, qui n’a rien à voir avec le Quartier Libre qui se déroule en ce moment sur Meido-Rando, était en gestation depuis un moment, n’attendant que le feu vert de mon éditrice qui a reçu un contrat signé de mes petites mains (avec mon sang et tout.)

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Ca veut dire que Blind Spot, la petite histoire que j’écris maintenant depuis 6 ans et que j’ai laissé en hiatus depuis quelques années (notamment à cause de mon implication à la Brigade) va être édité sous forme de light novel physique (et aussi numérique, sur iBook Store/Kindle/Google Play, par exemple) à partir de 2014, par la jeune mais passionnée maison d’édition Univers Partagés.

Pourquoi si loin? Parce que d’une, j’ai à refaire pas mal de choses sur l’histoire, histoire d’améliorer ce qui est améliorable, et finir l’histoire de Ayako Suzumiya.

C’est une décision importante que j’ai prise en acceptant cela, car ça implique que je vais mettre Meido-Rando de côté, ainsi que mes activités au sein du conseil de la Brigade SOS Francophone. Je resterai membre de l’association, ne serait-ce que pour y participer financièrement, mais je m’éloignerai encore un peu plus de ses activités. La Brigade n’est plus mon rêve, c’est ma fierté maintenant. Oui, j’adore cette phrase tirée de Kaleido Star, l’un des meilleurs animes de tous les temps.

Quant à Meido-Rando, je vais tâcher de préprogrammer le plus de Maid of the Day possibles, mais le blog sera pour ainsi dire sans billets ou presque le temps que je bosse sur l’histoire.

Qui dit light novel, dit bien sûr illustrations, et c’est Rosalys qui va s’y coller, avec tout son talent et toute sa passion pour cette histoire qu’elle a vu naître.

C’est, vous vous en doutez, une nouvelle assez émouvante pour moi. Je voulais que cela se fasse depuis longtemps, sans jamais avoir trouvé le temps ni la véritable motivation de venir vers un éditeur et de lui proposer Blind Spot. Mon prochain voyage au Japon, en Mai 2013, m’a décidé : j’y amènerai un prototype de l’ouvrage afin de le montrer à celle qui a involontairement donné son prénom à l’héroïne de Blind Spot, et qui a aussi insufflé en partie mon amour pour les meido, j’ai nommé Ayako Kawasumi. Si j’arrive à la rencontrer, ce qui n’est pas gagné. Mais comme je le dis bien souvent à Darksoul lorsque nous partons dans nos plans débiles de conquête du monde : je préfère tenter quelque chose et echouer plutôt que de regretter de ne jamais avoir essayé. A 30 ans, je suis déjà passé à côté de beaucoup trop de choses pour rester assis bêtement, en me disant que tout ce que je pourrais entreprendre est impossible. Non, tout est possible, il faut juste s’en donner les moyens, même si c’est difficile et que ça requiert quelques sacrifices. Ca a l’air facile à dire, bien évidemment, et je me doute bien que certains ne peuvent pas faire ce qu’ils peuvent…

…seulement, en tant que personne malvoyante, j’ai trop souvent été privé de choses que j’aurais aimé faire et que je ne pourrais jamais faire. Piloter un hélicoptère, une voiture, tirer, cuisiner, dessiner… Donc celles que je peux physiquement faire, je les fais. Ou je meurs en essayant. Façon de parler bien sûr.

Voilà avec quel état d’esprit je pars achever ce que j’ai commencé.

Vous ne trouverez néanmoins plus de versions de l’histoire sur le net. Je ne suis pas naïf : tout ce que tu donnes à Internet, Internet ne te le rends pas. Vous trouverez sûrement des copies ici et là, en cherchant un peu, ou en utilisant les archives du net, mais pour le moment, je dois retirer le site du net, et les endroits où j’ai pu poster l’histoire.

Et voilà pour la petite annonce que j’avais teasé dans mon billet sur Sakura-sou. Je vous laisse avec les trois Suzumiya de ma vie : Haruka, Ayako et Haruhi.

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Un nouveau chapitre de Blind Spot ? Sans déconner ?

Ah ben si, c’est possible !

Le chapitre 8 est disponible.

L’occasion pour moi de vous montrer le passage à WordPress sur un thème pas tout à fait finaliser mais qui fera l’affaire pour le moment. Je tiens à remercier les gens qui ont aidé pour le début de la traduction de ce chapitre et aussi ceux qui filent un coup de main pour les corrections des premiers.

Pour ceux du fond qui ne connaitraient pas Blind Spot, il s’agit d’une fiction que j’écris dans laquelle une lycéenne japonaise, Ayako, est malvoyante, et où elle va devoir trouver un sens à sa vie, un projet pour son futur et plein d’autres petites choses. C’est basé sur mon expérience en tant que personne malvoyante et sur ma passion pour la culture nippone ainsi que mon expérience après avoir vécu environ deux mois là-bas (c’est déjà pas mal, hein. D’ailleurs j’y retourne en décembre 2012 !)

Voilà, bonne lecture à tous !

Blind Spot – Chapitres 6 et 7

Et voilà, après un an le chapitre 7 est enfin sorti, et en plus j’me suis aperçu que j’ai jamais annoncé le chapitre 6 ici. Y’a vraiment de la négligence ces derniers temps par ici… ahem.

Bref, voilà les liens pour lire tout ça:

Chapitre 6 et ses notes

Chapitre 7 et ses notes

N’hésitez pas à commenter ici ou sur le site de Blind Spot 🙂

Pour ceux qui débarqueraient, Blind Spot, c’est une histoire que j’écris à mes heures perdues sur la vie d’une lycéenne malvoyante à Tokyo. Ca se veut léger, avec quelques références otakes dans le tas pour bien digérer, et surtout ça doit vous montrer que vivre comme je vis avec 1/20ème à l’oeil gauche et rien au droit, c’est pas tous les jours facile.

Plus d’infos par ici si vous voulez en savoir plus sur Ayako Suzumiya!

Les trois Suzumiya de ma vie

Un magnifique cadeau de Noël de Rosalys que je me dois de poster à cette heure tardive alors que nous sommes presqu’en fin de soirée de Noël entre amis (fallait bien trouver une date) : les trois Suzumiya de ma vie.

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Et j’ai eu droit à cette jolie illustration sous verre, reste plus qu’à encadrer. 🙂

Allez, je suis motivé, je vais m’attaquer au chapitre 8 pendant la fin de ma convalescence! Merci Rosalys!

Blind Spot – Chapitre 5

Déjà disponible depuis une semaine (à la louche, la notion du temps qui s’écoule m’échappe en ce moment.), le chapitre 5 de Blind Spot, l’histoire que j’écris depuis un peu plus d’un an déjà.

Retrouvez donc Ayako et ses copines dans de nouvelles aventures pleine de rebondissements… Non en fait je plaisante, il n’y a pas tant de rebondissements que ça.

En attendant, le chapitre 6 suit son cours sur mon disque dur…

Blind Spot – Chapitre 4

Après de longs mois d’attente, le chapitre 4 de Blind Spot est disponible. Considérablement mieux écrit grâce aux talents de Morgan pour me relire (et y’avait du boulot, je sais je sais), j’espère que vous apprécierez ce chapitre.

Pour ceux qui ne sont pas au courant, Blind Spot est une fiction que j’écris depuis plusieurs mois (presqu’un an en fait, ça passe vite) et qui raconte l’histoire d’une lycéenne japonaise qui souffre d’un lourd handicap visuel. Je vous rassure, c’est beaucoup plus léger que la description le laisse suggérer 🙂