Pègre, trafics et gunfight

Je cherchais une idée quant à participer à ce quartier libre et après m’être perdu un certain temps sur des élucubrations aussi étranges qu’incompréhensibles sur ma propension à toujours vouloir tanker dans tous les types de jeu où c’est possible, j’en ai conclu que je ferais aussi bien de passer à autre chose plutôt que trop raconter ma vie…et donc même si vous n’êtes pas encore à l’abri d’un résurrection spontanée de mon article sur la passion du tanking (il est toujours ouvert sur mon pc pour le moment) je vais plutôt parler de mes trois animes favoris se déroulant dans le milieu du crime.

En effet si nombreux sont les animes suivant les forces de l’ordre dans leurs missions, et encore plus nombreux ceux qui suivent des redresseurs de torts au comportement héroïque…il existe aussi un grand nombre de titres mettant en position de personnage principaux truands, assassins, trafiquants et autres désaxés. Certains titres cherchent à justifier leurs actes, d’autres à les rendre sympathiques et d’autres non, nous montrant seulement froideur et cruauté.

Commençons par le plus connu des trois titres dont je voulais parler, il s’agit de Black Lagoon : l’adaptation par Madhouse du manga de Rei Hiroe. Black Lagoon c’est l’histoire de Rokuro Okajima alias Rock, salaryman japonais que les circonstances vont faire basculer dans le monde du crime sans que rien ne l’y prédispose. Manipulé par son entreprise où il mène une existence des plus fades et classiques, il se retrouve prix en otage par une bande de mercenaire pirate en plein mer d’Asie du Sud-Est. Les mercenaires veulent lui subtiliser les données sensibles qu’il transporte et il finit par comprendre lors de sa libération qu’il n’a servi que de pion à ses employeurs dans une transaction.


black_lagoon2Sous le choc de cette révélation il prend alors une décision aussi folle qu’inattendue : il choisi de ne pas rentrer au Japon mais de rester sur place dans la ville de Roanapur, cité profondément corrompue et aux mains de divers groupes mafieux. Pire encore il va rejoindre le groupe de trois mercenaires qui viennent de le prendre en otage, groupe composé de :
– Rebecca, alias Levy, la porte-flingue du groupe, aussi douée avec ses armes qu’elle a mauvais caractère. D’origine sino-américaine, son enfance difficile lui a forgé un caractère hargneux et une langue acérée et personne n’ignore son surnom dans la cité portuaire : Two-Hands. En effet il est rare qu’une cible échappe à la morsure des balles de ses deux redoutables Beretta 9mm Sword Cutlass Custom.
– Dutch, le chef du groupe, d’un naturel posé contrairement à Levy, il arrive à garder son sang-froid dans le spire situation pour sortir sa bande des pires situations. En tant que chef c’est lui qui choisit leurs missions, faisant parfois preuve de façon surprenante pour un mercenaire d’une certaine forme de « justice ». Il serait un ancien militaire américain ayant combattu au Viet-nam.
– Benny, le geek du groupe : à la base au moins aussi inadapté que Rock à ce type de vie. Son grand talent en informatique l’a néanmoins conduit de sa Floride natale à Roanapur après que ses divers hacks aient mal tourné et qu’il se mette à dos à la fois truands et forces du FBI.

https://youtube.com/watch?v=ab02ErczCsE

Le groupe opère principalement depuis un vieux torpilleur qui porte justement le nom de Black Lagoon, et au fil des épisodes on va suivre les aventures du groupe et voir Rock prendre petit à petit en assurance et se révéler un membre incontournable du groupe notamment dans leurs relations avec les diverses factions de la ville. Parmi celles-ci on retrouve :
– La mafia russe composé principalement d’anciens vétérans de l’armée rouge. Il s’agit du groupe faisant le plus souvent appel au groupe du Black Lagoon, leur leader est une femme redoutable et charismatique : Balalaika, ayant servi en tant qu’officier sur le terrain en Afghanistan.
– Les Triades Chinoises mené par le mystérieux et posé Chang, réputé pour être lui aussi une fine gâchette.
– L’Eglise de la violence : de fausses bonnes sœurs officiant dans le trafic d’armes…
– Les Yakuzas

1446656350-a5d582f5c60ca0e42d059a031ff21978Contrairement aux deux titres qui vont suivre, Black Lagoon n’a pas une histoire (trame principale) très forte tout au long de ses deux saisons et OAV et la plupart du temps on assiste à l’évolution de notre groupe de personnage dans sa vie complexe au sein de la ville corrompue. Les accrochages et gunfights sont réguliers et il faudra tout le talent de diplomate de Dutch et de flingueuse de Levy pour que tout le monde s’en tire dans trop de dommages.
Techniquement l’anime est très sympa (bon après ce n’est pas plus surprenant que ça vu le studio aux commandes) et l’OST est plutôt cool même si le morceau qui m’a vraiment marqué reste l’opening Red Fraction de la chanteuse Mell retiree du circuit pour cause de maladie depuis 2013.

https://youtube.com/watch?v=c6B5bw51hCY

Une série riche en action et en explosions dans une ville complétement pourrie et qui se regarde encore aujourd’hui sans prise de tête. Il n’y a pour moi que la dernière partie composée de six OAV que je trouve nettement moins bonne.

Black Lagoon est disponible en VOD chez ADN, en physique BR, DVD et manga chez Kaze

 

 

Si ce premier titre restait au final très statique et centré sur une seule ville, le second quant à lui vous fera faire plusieurs fois le tour de la Terre dans les valises d’une trafiquante d’armes atypique et retorse : Koko Hekmatyar…bienvenue dans Jormungand.

jormungand-03-koko-compassionate-caring-smile-happy-friendlyKoko est une jeune femme ambitieuse, fille d’un magnat du transport maritime et dans ses nombreux business on trouve la vente d’armes. C’est cette dernière activité que Koko se partage avec son frère Kasper au sein de la compagnie HCLI dont elle gère le marché Européen et Africain principalement. Très charismatique bien que capricieuse, elle ne passe pas inaperçue avec son physique atypique : grande avec des cheveux blancs et des yeux d’un bleu glacial. Douée dans ses affaires, elle a su s’entourer d’une troupe de mercenaires dévoués et compétents composée de personnages aux origines diverses et principalement d’anciens militaires et policiers d’élite.
Le dernier arrivé de la bande est un enfant soldat du nom de Jonathan Mar, alias Jonah, originaire du Moyen-Orient. Malgré son jeune âge c’est un combattant redoutable et expérimenté que prend Koko sous son aile et ce malgré la haine notoire du garçon pour le monde des armes.

S2_op_Koko's_SquadDurant les deux saisons de l’anime de qualité réalisé par le studio White Fox (que j’aime beaucoup en général) on va suivre la troupe emportée dans le sillage d’une Koko aussi machiavélique que mystérieuse : pourquoi clame-t-elle vendre des armes pour la paix ? Que fait-elle des énormes bénéfices qu’elle dégage dans ses transactions et pourquoi cache-t-elle autant de choses à son frère et son père ? Autant de questions qui trouveront des réponses au fil de la série jusqu’à sa conclusion.

Sur la route du groupe de nombreux obstacles tenterons de barrer la route de Koko : officiers sanguinaires de divers dictatures, services secrets notamment CIA et NSA, concurrents dans la vente d’armes aussi bien russes, japonais, qu’anglais et chinois, sans compter les tueurs à gages divers et variés.

Dans Jormungand on n’a pas le temps de s’ennuyer souvent dans ce monde chaotique et constamment en conflit qui n’est pas sans lien avec la géopolitique réelle… Ceux qui iront au bout de l’adaptation de ce manga de Keitaro Takahashi comprendront par ailleurs la signification du titre qui fait référence au serpent géant de la mythologie nordique assez grand pour entourer le monde entier de son corps monstrueux. Là encore j’aime beaucoup les deux openings de la série :

Borderlands de Kawada Mami et Perfect Order de Maon Kurosaki.

https://youtube.com/watch?v=KlXTBMbXRJA

Jormungand est disponible en édition physique chez Dybex.

 

 

Si les deux premiers titres sont graves de par leur thème et les évènements sombres qui s’y déroulent, les différents protagonistes sont en général impliqués en connaissance de cause dans ce sombre milieu et les deux titres ne manquent pas de situations cocasses voire franchement comiques…autant dire qu’avec le dernier titre ce n’est pas le cas du tout. Et le responsable semble assez évident quand on se rend compte que Phantom : Reqiuem for the Phantom est l’adaptation d’un Visual novel de Nitroplus, scénarisé par…Gen Urobushi (haut les cœurs…*pan*). Quitte à se mettre définitivement dans le bon état d’esprit pour ce titre tout ce qu’il y a de plus sombre, enchainons avec le premier opening, le sublime Karma de Kokia :

3444081224_e0b8fc3ceePhantom c’est avant tout l’histoire tragique de Reiji, un jeune japonais en voyage aux Etats-Unis et la malchance va l’amener à croiser au détour d’un rue le plus redoutable tueur de la côte Ouest au service de l’organisation Inferno : Phantom. Phantom n’est autre qu’une jeune femme totalement formatée par un homme du nom de Scythe Master, spécialiste de la manipulation mentale et du cerveau et qui lui a attribué le nom de Ein. Reiji va tenter d’échapper à Ein qui tente de le tuer à cause de son implication totalement imprévue dans une affaire d’Inferno et finalement Scythe Master demandera à Ein de l’épargner, décelant en Reiji un fort potentiel.
A partir de là Reiji va disparaitre pour subir à son tour un formatage méticuleux de son nouveau maitre pour devenir Zwei et assister voire dépasser Ein dans son expertise pour l’assassinat. La plus grande partie de son entrainement sera d’ailleurs assumé par Ein elle-même créant un duo de tueurs auquel personne ne semble pouvoir échapper.

Les conflits d’ambitions au sein d’Inferno font rage, notamment entre Scythe Master et Claudia McCunnen, femme ambitieuse et intelligente qui va tenter d’utiliser à son avantage le passé de Reiji pour le retourner contre son maitre et faire du meilleur assassin du monde son arme personnelle…
L’histoire de Phantom et de ses différents représentants se poursuit ainsi au fil des 24 épisodes que composent l’anime du studio Bee Train bien connu pour ses animes basés sur le milieu du crime et ses gunfights. On suit ici à la fois les luttes intestines de la pègre mais aussi le combat des assassins portant successivement le nom de Phantom pour s’émanciper de leur statut et de leur condition.

Cruel, froid, porté par une bande son parfaitement en phase et avec un découpage en trois arcs bien distincts, Phantom est un des titres que j’ai vu ces deux dernières années qui m’a le plus marqué et qui a su me toucher émotionnellement.