La saga Grisaia (Fruit / Labyrinthe / Eden) en animé

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J’ai appris via mon réseau d’agents secrets que la société derrière Grisaia, FrontWing et Visual Arts (Key, donc Clannad, Kanon, Air, etc.) allait venir à Japan Expo 2015. Je n’avais que brièvement entendu parler de la trilogie Grisaia mais je n’en avais vraiment jamais entendu parler plus que ça. Parmi toutes les séries que j’avais à regarder, en ajouter une n’était pas à l’ordre du jour. Cependant, fin de saison oblige, je me suis mis à regarder la série complète sur Crunchyroll, attisé par la curiosité dûe à leur venue à JE.

Et je n’ai pas été (trop) déçu du voyage.

Grisaia c’est quoi, ça se mange comment ?

Un mot rapide pour ceux qui découvrent grâce à ce billet : Grisaia est une trilogie de Visual Novels, ces aventures mêlant texte et images de façon semi-interactive. C’est un genre à part entière, et avant que les light novels ne deviennent le matériel de base pour beaucoup d’animes en 2006, c’étaient les visual novels qui reignaient en maître. Beaucoup d’animés sont encore des adaptations de visual novel, mais on en croise moins qu’avant.

Grisaia est donc une trilogie : Le Fruit de la Grisaia, Le Labyrinthe de la Grisaia et L’Eden de la Grisaia. Il faut mater ça dans cet ordre. Le Fruit et l’Eden sont en 10-13 épisodes, et le Labyrinthe n’est qu’une OAV de 45 minutes.

Le Fruit va se pencher sur le passé des différentes héroines, le Labyrinthe sur le passé du héros, et l’Eden… j’en parlerai plus tard, mais ça va spoiler.

La seule chose que je peux dire, c’est que le slogan de la saga pourrait s’appeler « Aidez-vous les uns les autres. »

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Ca me dit toujours pas ce que c’est.

Pour résumer, le Fruit (saison 1) commence par la présentation de Yuuji Kazami, un héros un peu cynique au passé trouble qui entre à l’académie Mihama, une école un peu coupée de tout, qui vit dans sa propre bulle, où il n’y a que cinq autres élèves à part lui. La directrice qui a plus l’avoir d’avoir 18 ans que 35-40 l’envoie donc à la résidence où séjournent les cinq autres élèves, qui sont toutes des filles bien sûr (sinon ça ne serait pas un harem.)

Durant les 13 premiers épisodes, découpés en plusieurs arcs relativement courts (sauf le dernier, Angelic Howl) vont nous narrer pourquoi toutes ces jeunes filles sont isolées dans cette école un peu spéciale où il n’y a qu’elles. Chaque élève (cela inclut Yuuji) a en effet un passé plus que sombre et quelques problèmes psychologiques qui les empêchent de vivre vraiment en société aujourd’hui, ou presque.

Si on ne sait pas grand chose de certaines d’entre elles au début, on en apprend très vite, et ce quintet d’haremettes se dévoile au fur et à mesure de leurs arcs. Je vais tenter de les présenter sans spoiler :

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  • Michiru, la fille a couettes, qui se fait la plupart du temps taquiner par ses consoeurs et joue le rôle de la pitre du groupe.
  • Makina, la loli du groupe, qui semble plus intelligente et futée qu’il n’y paraît.
  • Sachi, la déléguée de classe qui aime porter l’uniforme de soubrette quand elle n’est pas à l’école Un uniforme par ailleurs que j’affectionne particulièrement, long et classe. Et puis Sachi peut être super flippante. Faites gaffe à ce que vous dites en sa présence.
  • Yumiko, la plus posée, mais qui semble avoir envie de littéralement assassiner Yuuji à chaque occasion.
  • Amane, l’allumeuse à grosse poitrine de la troupe.

Cette courte présentation vous paraît sans doute sans intêret. Le problème étant qu’en dire plus spoilerait chaque arc de la série. Comme je l’ai écrit, chacune d’entre elles possède un passé trouble, un traumatisme qui les a marquées à vie, et l’histoire se fera un malin plaisir de vous les présenter plus en détail via leurs interactions avec Yuuji.

Ce qui fait la particularité du Fruit de la Grisaia, c’est sans doute l’écriture, très décontractée, très libre. Les personnages n’hésitent pas à parler cruement et certaines situations, aidées par le cynisme de Yuuji, sont assez dures. Je pense notamment au dernier arc, Angelic Howl, où on arrive à ressentir le traumatisme d’Amane vis à vis de Yuuji et de ce qui est arrivé à celle-ci avant qu’elle n’intègre l’académie Mihama.

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Le caractère parfois un peu exaggéré de certaines situations fait en fait tout le charme de Grisaia. On ne s’étonnera guère de voir une des haremettes préparer des bombes et grenades, une autre manier des armes à feu, admettre ouvertement qu’elle se masturbe ou bien qu’elle regarde du porn sur le net. La série joue pas mal sur cet aspect « over the top », surtout durant l’Eden de la Grisaia. C’est typiquement le genre de situations qu’on ne retrouve que dans les animés et VN, où on jette par la fenêtre parfois toute notion de réalisme et de plausible pour juste s’asseoir là et assister à des moments épiques, que ça soit un succès ou un echec. L’arc Angelic Howl, encore lui, m’a pas mal secoué, et même si ça ne rentrera pas dans mon panthéon, ça m’a suffisament marqué pour que je m’en souvienne encore un bon moment.

A noter que le VN « Le Fruit de la Grisaia » est disponible sur Steam ou chez Kawasoft

Le Labyrinthe de la Grisaia

Le labyrinthe est une OAV de 45 minutes sur la rencontre entre Chizuru, la directrice de l’académie Mihama, et Yuuji mais surtout du passé de ce dernier, depuis son enfance, sa relation assez… proche avec sa soeur ainée Kazuki, son entrainement militaire et aussi sa rencontre avec sa maîtresse, Asako, qui lui aura tout appris et l’aura sauvé. Car il est arrivé des tonnes de choses assez dramatiques à Yuuji. C’est le moment où on se demande un peu, en regardant la série, pourquoi il doit subir tout ça, mais on comprend du coup un peu mieux pourquoi ça l’a rendu aussi détaché et cynique vis à vis des autres étudiantes de Mihama dans Le Fruit de la Grisaia.

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L’Eden de la Grisaia

Il est impératif d’avoir vu le Fruit et surtout le Labyrinthe pour capter la suite, ça va de soi.

L’Eden prend la suite directe du Labyrinthe où on en apprend plus sur Asako, sur l’évolution de Yuuji d’adolescent à adulte en compagnie d’Asako. C’est un peu par là que la série à la fois brille et se perd. Elle brille parce que tout ce qui s’y passe est tellement n’importe quoi qu’on s’accroche à nos sièges pour apprécier le spectacle. Elle se perd aussi parce que tout ce qui a été amené dans le Fruit ou presque ne sert finalement pas à grand chose, à part pour montrer que Yuuji va effectivement récolter les fruits qu’il a semés plus ou moins volontairement dans la première saison.

Je suis assez faible vis à vis de ce cliché à vrai dire. Voir tout le cast, personnages secondaires et oubliés compris, participer à une montée en puissance et à une finale a quelque chose de grisant, même si on ne peut s’empêcher de penser que c’est un peu trop ridicule pour être plausible. Tout s’enchaîne trop bien, les retournements de situation fusent, les twists les plus incroyables ont lieu, bref, c’est assez déconcertant. Cependant on prend quand même un plaisir coupable à regarder ce petit groupe se débattre pour un but commun, qui aboutira à un Eden assez particulier. Un Eden qui donne envie, en tous cas.

Bref, après être passé d’une construction plus traditionnelle à base d’arcs symbolisant les routes des différentes protagonistes, on arrive à une histoire un peu plus linéaire et fort bienvenue pour conclure l’histoire.

Et alors c’était bien ?

C’était plutôt bien oui ! Cru, à la fois dans le gore mais aussi dans les dialogues, où les filles n’hésitent pas à faire des commentaires à connotation sexuelle. La série arrive plutôt bien à concilier sérieux et comédie, et Yuuji est l’un des plus grands pimps de ces dernières années. Dans les jeux, il a dû coucher avec à peu près tout ce qui possède un sprite à l’écran.

Au delà de Yuuji, les autres personnages sont particulièrement attachants, en particulier Amane et Sachi en ce qui me concerne.

Après, vaut-il mieux faire le jeu ? La version Steam est en fait la version PS Vita, donc avec des graphismes revus, mais avec les scènes de sexe en moins, et des dialogues un peu édulcorés quant ça tourne autour du sexe. Pour ceux qui ne pourraient pas supporter cette censure, il faudra vous rabattre sur la version PC originale, qui possède à priori un patch anglais fait par les fans. Quant à savoir si la traduction suit…

La porte d’entrée la plus simple reste donc l’animé, qui même s’il condense plutôt fortement tout le Fruit de la Grisaia (jusqu’à en faire un jus), il retranscrit quand même l’ambiance et les évènements principaux de chaque arc. On regrettera par exemple que l’arc de Michiru ne soit pas un peu plus développé, mais bon, on a connu pire boucherie dans des adaptations de jeux.

Si l’idée de suivre des personnages torturés psychologiquement dans une ambiance au départ légère puis de plus en plus sombre vous plaît, alors Grisaia est peut-être pour vous. Pour ma part, Sachi a reçu son passeport pour Meido Land, l’île tropicale où je construis mon futur empire basé sur les meido et butlers.

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