To Love-ru, ou le fan service avec un grand F [NSFW]

S’il y a bien une série emblématique dont on m’a souvent parlé mais que je n’avais jusqu’ici jamais approchée, c’était bien To Love-ru Trouble. Habile jeu de mots puisque To Love-ru peut se lire « Turoburu » ou « Toraburu » c’est selon, une fois romanjisé, ce qui fait alors « Trouble ».

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To Love-ru est donc, ô surprise en voyant la couverture du dernier tome, une série de type harem. Pour rappel, il s’agit tout simplement d’avoir un protagoniste masculin, et plein de jeunes filles qui sont plus ou moins secrètement amoureuses de lui et qui n’arrivent pas à se l’avouer. C’est un genre qui date de la nuit des temps, le plus emblématique à mes yeux ayant été Tenchi Muyo dans les années 90, puis Love Hina au début des années 2000. To Love-ru a commencé sa parution en 2006 pour s’achever en 2010 au Japon, et en 2011 en France (chez Tonkam). Une suite appelée To Love Darkness est toujours en cours de parution.

Comme dans beaucoup de mangas du genre, l’histoire est bien souvent un prétexte à des situations impliquant des filles en petite tenues, voire dans ce cas nues ou presque. Seulement, To Love-ru nous offre tout ça bien enrobé comme il faut pour pas que ça ne soit indigeste.

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Même si ça ne vole pas très haut, autant être au courant : Rito Yuki aime secrètement Haruna depuis la primaire, mais ne sait comment le lui dire. C’est alors qu’en prenant son bain, une fille venue de l’espace débarque dans sa baignoire, entière ment nue. Il la retrouvera ensuite dans sa chambre (mais habillée cette fois) : Lala est la princesse de Deviluke, et elle a fait une fugue sur Terre. Elle tentera d’abord d’échapper à des hommes en noir envoyés par son père, puis à Zastlin, le chef de la garde personnelle de la princesse. Rito va la défendre comme il peut et convaincre Zastlin de laisser Lala sur Terre un peu… vu qu’elle compte se marier avec Rito, qui va devoir maintenant faire avec son amour pour Haruna, l’aguichante Lala, ses prétendants et même son père, le puissant roi de Deviluke.

Ca en jette hein ? En fait non, comme je le disais ça reste un prétexte, mais un prétexte qui permet plein de possibilités. Des prétendants à Lala se montreront de temps à autre, et la dimension extraterreste de Lala offre encore plus de situations loufoques sans être complètement absurdes. Lala est une inventeuse de génie, sauf que ses inventions ne marchent pas toujours comme prévu. La seule qui fonctionne bien, c’est Péké, le petit robot en forme de broche à cheveux qui lui permet de changer de vêtements à la volée. Fanservice ?

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Car ce qui fait la force de To Love, c’est principalement ses personnages :

  • Lala évidemment, qui commence comme une princesse un peu trop gâtée et idiote, avant de se révèler un peu plus mature au fil des tomes.
  • Haruna est probablement celle que j’aime le moins, probablement à cause de son indécision vis à vis de Rito. On dirait du Naru Narusegawa sans le côté Tsundere, c’est dire la platitude du personnage.
  • Ombre Dorée, l’assassin envoyée pour tuer Rito, qui va mettre de côté son execution pour apprécier la vie sur terre. C’est une coodere comme une autre, un personnage froid mais dont les rares moments de mielerie feraient fondre n’importe qui. Sauf moi. Je l’aime pas plus que ça. En même temps les coodere ça a jamais été mon truc. Une vieille rancune entre pilotes de robots géants dans les années 90 je crois. On ne se refait pas.
  • Mikan, la jeune soeur du héros. Mature pour son age, elle s’occupe des tâches ménagères dans la maison en l’absence de son père mangaka et sa mère qui fait je ne sais plus quoi. Ce personnage est CRIMINEL. Elle peut vous envoyer en PRISON. Je préfère vous prévenir car même moi qui n’aime pas les personnages loli je fonds devant Mikan. Je suis foutu. Foutu ! Et l’auteur ne se prive pas avec les sous-entendus.
  • Run est l’alter ego féminin de Ren, un prétendant et ami d’enfance de Lala. Run est mignonne, et sait comment parvenir à ses fins, mais elle n’a jamais vraiment eu suffisament de temps d’affichage à mon goût.
  • Saki, c’est l’ojou-sama des personnages de To Love : la fille de bonne famille qui s’y croit à fond avec ses deux suivantes qui l’accompagnent partout. En plus dans l’anime (médiocre. XEBEC. Pouah.) elle est doublée par Ayako Kawasumi, la voix de Mahoro, Saber, etc. Elle a la classe.
  • Yui c’est la défenseur de la morale dans sa classe. Toujours à taper sur Rito lorsqu’il se retrouve dans une position… intéressante avec une autre fille, c’est LA Tsundere, avec un ratio presque parfait entre Tsuntsun et Deredere.
  • Momo est la petite soeur de Lala. Elle peut parler aux plantes. Elle ne révèlera que tout son potentiel dans To Love Darkness (j’en parle après.) Elle et Nana, l’autre petite soeur de Lala qui elle parle aux animaux, rejoignent les personnages un peu plus tard dans le manga.
  • Oshizu quant à elle, est un fantôme. Et quand elle ne se contrôle plus, elle fait un peu comme Negi dans Negima. Ouais vous voyez ce que je veux dire vu qu’on parle de ecchi.

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Cette ribambelle de personnages semble bien clichée à la vue de cette liste, non ? Et pourtant, ça marche. Si To Love ru ne surprend pas, il fait son boulot correctement. C’est du fanservice, il n’y a pas de questions à se poser : les auteurs ne nous servent pratiquement que ça enrobé d’une chouette comédie romantique. Si on ajoute à cela le dessin super propre et les filles joliement proportionnées sans que ça devienne inquiétant, on tient là ce qui se fait de mieux en matière de harem. Même les personnages qui au demeurant peuvent paraître chiantissimes tellement ils sont déjà vu partout ailleurs sont adorables. Prenez Saki par exemple, la ojou-sama. Dans 99% des autres séries, ce genre de personnage me tape sur le nerfs. Là, on a droit à quelques passages qui révèlent une facette inattendue du personnage et qui font bien plaisir. Il en va de même pour Yui qui est au final une tsundere très supportable.

Pourquoi la série a-t-elle rencontré autant de succès ? Les mauvaises langues diront certainement que c’est grâce à son contenu on ne peut plus ecchi.

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A vrai dire, la série n’avait pas vraiment la côte dans son magazine de prépublication, les gens ayant un peu honte de voter pour elle (dans un tel magazine, chaque série reçoit des votes afin que les éditeurs puissent savoir laquelle continuer ou pas. Je vous invite à lire Bakuman si vous voulez en savoir plus.) Cependant, le manga se vendait plutôt bien, il y avait donc un public pour ça.

Sauf que suite à la puputerie de sa femme de l’époque, le dessinateur a un peu terminé la série sur une non-fin. Ca ne spoilera personne puisque l’auteur a décidé de reprendre le flambeau un fois que sa vie privée s’est calmée pour nous offrir To Love Darkness.

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To Love Darkness, c’est un peu comme comparer la série Princess Lover avec ses deux OAV. Si vous pensiez qu’il y avait déjà pas mal de nudité dans To Love-ru, au point où dans les derniers chapitres, seule la queue de Lala arrive à cacher sa féminité, préparez-vous à To Love Darkness, sa suite directe, où l’auteur se lâche mais d’une force peu commune. C’est simple, les tomes sont vendus sous blister chez nous. Ca veut tout dire, hein.

Ce n’est pas tellement dans la nudité que cette continuation pousse le bouchon, mais dans les situations désormais bien plus explicites. Rêves et fantasmes des personnages, situations tendues… On est plus dans le ecchi là, on est carrément dans l’érotisme qui s’assume (ce qui est à mon humble avis beaucoup plus sympa que la pornographie pure et simple.) Ca en est à tel point que beaucoup de chapitres de Darkness font les choux gras de Sankaku Complex, un site d’actualités très porté sur les choses sales de la culture otaku. Il y a une raison pour laquelle je n’ai pas mis de lien.

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Surtout que l’histoire prend en plus un tournant… intéressant. Limite, je me demande pourquoi personne n’y a pensé avant. Dans Darkness, Momo comprend que Rito aime bien toutes les filles, et surtout que les filles aiment toutes Rito. Et comme Rito va forcément devoir épouser sa soeur Lala, pourquoi ne pas constituer au futur roi un harem plein de maîtresses ? Cette fille sait ce qui est important dans la vie d’un héros de comédie romantique à la japonaise.

Si vous n’avez jamais touché à la série auparavant, pas besoin de vous coltiner les 18 volumes du manga original. C’est sympa à lire, mais ça revient cher, c’est vrai. Vous pouvez complètement passer à côté de la série télé aussi, et vous concentrer sur l’achat du To Love Perfect Guide Book sorti chez nous, qui vous donnera les bases pour bien comprendre l’univers de To Love et ses personnages. Après ça, vous pourrez tranquillement attaquer Darkness qui en est pour le moment à son troisième volume en France, toujours chez Tonkam.

Personellement j’ai bien apprécié l’aventure jusqu’ici. Il faut dire que les comédies romantiques restent mon grand plaisir, même si depuis de nombreuses années il est très difficile d’en trouver des valables. La plupart de ces comédies romantiques à tendance ecchi se complaisent dans leur médiocrité et n’ont aucune originalité, alors que To Love ne s’embarrasse pas de son manque d’originalité, il l’assume complètement et excèle à ce qu’il fait. Un peu comme quand je dis que les Petit Bruns sont les meilleurs biscuits à petit déjeuner au monde. Bref, ça respire fort la PASSION. J’avais l’impression d’avoir à nouveau 15 ans en lisant To Love-ru, et c’était une sensation ma foi fort agréable.

Maintenant on va attaquer les dojins H, histoire de prolonger l’aventure. On va éviter de tomber sur ceux avec Mikan, par contre, hein. Je veux pas aller en prison moi.

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