Gurren Lagann, 2nd film : Lagann-hen (Spiral Stone Chapter)

Tengen Toppa Gurren Lagann.

Le staff, tout comme les fans connaisseurs, aiment à découper la série en quatre grands arcs, toutes un hommage à une époque du genre "mecha". (Les années 70, 80, 90, et le "post-Evangelion")

Non contents d’une série de 27 épisodes (26 + 1 épisode résumé au milieu), Gainax a décidé de rééditer Gurren Lagann sous la forme de deux films. Dixit le producteur, Takami Akai lui-même, la série a été réalisée en 26 épisodes, "avec la substance d’une série de 52 épisodes", d’où un rythme rapide, parfois trop peut-être pour certains trips que le staff voulait caser. Et il faut dire que le staff de Gainax ne tarissait pas d’idées, la série leur avait vraiment mis le feu, malgré pourtant une gestation très douloureuse (le projet existait depuis quatre ans avant sa production proprement dite !).

Quoi qu’il en soit, des gens à la GAINAX ont dû se dire qu’ils avaient des idées qui auraient besoin du support film pour être exploitées à 100%, ou que ça serait bien de pouvoir animer tous ces délires dont ils ont discuté lors des réunions entre animateurs et scénaristes, mais qu’il n’était pas ou plus possible de mettre dans la série faute de temps.

Et là, on voit le premier film, et on se demande quand même…

"Ca sert à quoi ?"

Ben oui, parce que franchement, c’est vaguement un résumé des 13 premiers épisodes de la série, très raccourci, avec certes une introduction mythique (voir le clip dans les Parallel Works, mais sur fond de "’Libera me’ from hell", avec Lord Genome et Antispiral en train de débattre de l’existence humaine) quelques nouveaux plans, mais ils n’ont même pas pris la peine de refaire les scènes tirées du si-controversé episode 4. Bon, il y a un retour en force de Simon, et un final qui ne manquent pas de punch, incluant comme vous le savez déjà du "qu’on a pas vu dans la série", la forme fusionnée des forteresses Gunmen des quatre Shitennô, et son poutrage par toute la Brigade Gurren. Oui, vous avez bien lu, ça ne va même pas jusqu’à Lord Genome : il reste juste pour faire une annonce que Simon ne connaît pas encore la véritable peur…

Bref, un film avec le minimum syndical de fanservice, mais au final pas franchement transcendant à première vue. Les nouvelles scènes ont un trait nerveux très appréciable et des couleurs éclatantes, mais c’est pas suffisant pour oublier quand même qu’on nous sert à 90% du réchauffé fade, même si le 10% restant est visuellement superbe… à défaut d’être innovant. (Un poncif du calibre de "Seiya endosse l’Armure d’Or du Sagittaire et poutre le méchant", je veux pas dire, mais j’ai du mal. Notez, vu qu’en termes d’"arcs" on en était à l’hommage aux années 70~80, c’est peut-être normal et voulu). On sait juste, du coup, que "ce qui sera refait dans le second film sera au moins aussi beau".

Tout ça nous revient à l’esprit quand on approche Lagann-hen (tiens, des kanjis pour "Lagann"; on savait pour Gurren, ce sont les kanjis pour "lotus rouge", Lagann, lui, s’écrit avec les kanjis de "pierre spirale"), et on espère ne pas avoir encore une dose de réchauffé à peine corrigé par endroits…

Pour être tout à fait honnête, la série gagne également en maturité, en intensité, en… tout, justement après sa moitié, et gère son climax de façon admirable, une réussite du niveau de Nadia, là où Evangelion s’était pris les pieds dans le tapis pour diverses raisons (qui ne sont pas le propos de cet article), et donc cela fait autant de moments qui auront à gagner d’une adaptation en film, du budget conséquent qui va avec, et du soin graphique apporté, comme précédemment évoqué. Du coup, on part d’un Gurren-hen qui nous laisse un peu mitigé, mais qui nous conditionne bien comme il faut.

"OK, la série était déjà allé très loin, et avait fait très fort ; le film est un pari pour faire encore MIEUX, mais QU’EST-CE QU’ILS ont bien pu trouver ?"

Vous l’aurez deviné, ça met le feu. Et vous connaissez tous Gainax : quand ils se mettent en mode "King of the Hill", et qu’ils mettent leur honneur en jeu, ils ont assez de passif pour prouver qu’ils sont capables de relever le défi, et pour écraser ce que le fan moyen imagine.

On se demande notamment comment ils vont gérer les climax des trois derniers épisodes, tous accompagnés de la désormais légendaire musique "’Libera me’ from hell", combinaison inattendue de rap et d’opéra, qui trace littéralement la voie vers la divinité, chemin épique que les héros vont devoir emprunter pour arriver à leurs objectifs, par delà tous les sacrifices héroïques et déclarations enflammées du droit de l’humanité à exister.

Plaisir visuel : Superbe. Une bonne, très bonne réponse aux attentes des gens qui ont vu le Gurren-hen, on est vraiment pas déçus par le niveau visuel atteint. De ce côté-là le but du Gurren-hen d’allécher le spectateur est largement rempli.

Plaisir auditif : Les OSTs n’ont pas changé d’un iota. C’est toujours aussi bon, mais rien de neuf. Il y a juste eu un choix musical qui était inévitable mais malgré tout qui laisse un tout petit bémol. Voir plus bas. Niveau doublages ? Tout le monde s’est surpassé, et ça s’entend. Tout le staff voulait dépasser ce que la série avait déjà fait, et Dieu sait qu’elle avait mis la barre haute. Pour ma part, ils ont réussi.

Ambiance globale : Ce que j’ai ressenti en sortant du cinéma. "Putain les cons, ils l’ont fait. Ils ont réussi à dépasser la série." Shikaze, Axel et Corsaire ne me contrediront pas : on ressort de ce film avec le coeur qui bat la chamade, on a pas perdu son temps, et ça a bien déchiré, même en ayant vu la série.

Scénario : A plus de 80% le contenu des épisodes "post-timeskip". Le combat contre Lord Genome qui était vraiment épique a été taillé plus que court de chez court, mais d’un autre côté, ce n’est pas ça l’important ici et on pardonnera sans mal.

(Attention, le reste de l’article contient un descriptif de ce que le film apporte de nouveau, à l’attention exclusive des gens qui ont vu la série !)

Tout commence sur un flashback accéléré de Simon et Nia (tiens, ses cheveux sont courts maintenant ?) qui partent pour le sommet de Teppelin, pendant lequel on entend le bruit de la fin de la confrontation entre Simon armé de son seul Lagann et Lord Genome à mains nues. Le déroulement est ici identique à la série, et Simon a le temps d’entendre la prophétie de Lord Genome avant sa mort. S’ensuivent quelques travellings inédits où l’on voit le nouveau gouvernement fondé, Simon s’y perdre dans la paperasse… Bon, on comprend donc très vite que ce qui est intéressant ici dans ce second film, c’est la période "post-timeskip", même si pour ça le combat contre Lord Genome doit passer à la trappe. C’est nous dire avant même qu’on franchisse la barre des deux premières minutes que ce qui va suivre dépasse déjà largement ce moment épique de la série.

Plan sur Nia en train d’écrire une lettre à… Kamina. Eh oui, elle ne l’a jamais connu, et pourtant il a été si important pour l’histoire de l’humanité actuelle, et pour Simon. Elle lui confie ses sentiments, ses voeux… Pouvoir voir la Terre recouverte de champs de fleurs. Elle sait que Yoko a disparu de la circulation pour devenir enseignante.

La fille de Dyakka vient de naître, heureux évènement… Tiens, ce n’est donc pas le millionième humain qui vient de naître ? Pendant ce temps, Rossiu vient de faire lancer un Gunmen à destination de la Lune pour investiguer sur la fameuse prophétie laissée par Lord Genome… Qui se retrouve être le déclencheur du système d’annihilation de la race des Spirales. Le film pose donc comme principe que le seuil est "la capacité de voyager dans l’espace" et non plus le nombre de "un million". La transformation de Nia se déroule directement sous les yeux d’un Simon effaré.

Je me permets de vous épargner la suite qui se passe exactement comme la série à peu de choses près : Les Mugans attaquent, Simon sauve la ville en reprenant les armes mais casse tout et doit servir de sacrifice politique pour que Rossiu puisse apaiser le peuple.

Contrairement à la série d’ailleurs, nous avons droit à un passage dans un bar où Kittan et le reste de la Brigade Gurren manquent de péter un cable face aux réactions de la populace qui leur reproche la situation actuelle, la fin imminente du monde. Maintenant, c’est eux qui servent d’exutoire à la haine qu’ils avaient pour Lord Genome et les beastmen… Et Kittan retient les autres sur le point d’exploser.

Viral était déjà en prison depuis longtemps (on le voit se faire battre dans le résumé rapide du timeskip) quand Simon s’y fait coffrer… Une prison souterraine, dans le film ; jolie symbolique pour le héros qui a ouvert la route vers la surface, de se faire réenfoncer sous Terre, à son point de départ…

Le film préfère nous focaliser sur Simon qui tente de se contenir, de rester rationnel jusqu’au bout… En effet, Rossiu a raison, Simon est inutile voire dangereux, et maintenant c’est d’un dirigeant comme Rossiu, qui trouvera forcément une solution, que l’humanité a besoin… Il a donc totalement abandonné toute volonté de réagir et de s’opposer à sa condamnation à mort.

C’est alors que Nia apparaît pour lui annoncer la cruelle vérité que Rossiu échouera de toute façon. On notera d’ailleurs que Viral offre toujours des marques de déférence à Nia, bien qu’elle soit maintenant le messager des Antispirals.

Simon sent alors bouillir en lui une fureur sans bornes, envers lui-même. Il voulait sceller ses pouvoirs et se retirer, "parce que c’était mieux pour tout le monde", mais la réalité est qu’il était lui-même effrayé par cette force… qui se manifeste sous la forme d’une vrille d’énergie pure dans ses mains toujours attachées. Tiens, il était capable de faire ça sans avoir un mécha ? O_o

Simon repart à la rescousse pour sauver l’Arc Gurren sur le point d’être détruit dans l’espace, et la brigade Gurren à bord de ses Gunmen réalise que la Lune est aussi un Gunmen ! Cette fois, dans le film, "Cathedral Lazengann" prend l’apparence d’un "Chou Ginga Gurren Lagann" corrompu (cf les Parallel Works et l’intro du Gurren-hen). Et ce n’est donc pas une Lune qui va s’écraser sur Terre, mais un mécha de la taille d’une planète qui tente de coller un coup de poing à la Terre. Oui. Retenu par l’Arc Gurren Lagann, Lord Genome, ressuscité en tant qu’ordinateur de bord, pirate les systèmes du mécha géant dans une scène assez surréaliste en plus d’être drôle (imaginez une sorte de zelda en fil de fer). Et c’est avec l’Arc Gurren Lagann que Simon reprend le contrôle dudit mécha, là où dans la série il y va juste avec le Gurren Lagann. Le mécha quitte ses couleurs et son aspect ouvertement maléfique dès cet instant (bien qu’il n’aie pas encore l’immense double paire de lunettes :D)

Rossiu, à bord du vaisseau, tente de se suicider, mais est retenu par Kinon dans une scène très émouvante. Pas autant de punch que Simon faisant une entrée dynamique avec son mecha pour lui remettre les idées en place, mais ça se vaut.

La Brigade Gurren se met ainsi en route vers l’univers personnel des Antispirals, pour engager le combat comme l’on sait ; à quelques différences près :

– Il est à noter que le costume de Yoko perd ENCORE un peu de tissu (sisi, c’est possible) par rapport à la série.

– Dans la série, le Chou Ginga Dai-Gurren avait une usine interne permettant de fabriquer les Space Ganmen et les Space Grapal ; Ici, Leite explique que les Space Ganmen étaient là depuis le départ, et que bien sûr, il n’y avait pas de Space Grapal, mais qu’il y avait quand même quelque chose de similaire et utilisable tel quel.

– Les membres de la Brigade Gurren n’y restent pas.

– Une fois dans la mer spatiale, le Chou Ginga Gurren-Lagann retrouve sa forme d’Arcadia surdimensionné ; il n’a plus assez d’énergie spirale pour maintenir la forme humaine.

– Simon et Boota sortent le grand jeu avant de se retrouver vraiment dans la merde, renforçant l’impression de déséspoir intense lorsqu’ils sont piégés dans la mer spatiale… Simon est littéralement couvert de sang, et le cockpit du Lagann rempli de sang flottant quand le Gurren Lagann casse sa vrille. Ouch.

S’ensuit un sacrifice de Kittan accompagné de "’Libera me’ from hell", et du cri de guerre "GIGA DRILL BREAKER", hurlé avec encore plus de ferveur que dans la série. Si, si, je vous jure, le doubleur a dû aussi y rester, ou au moins ses cordes vocales, pour refléter l’héroïsme du sacrifice de Kittan.

Les choses sont globalement les mêmes jusqu’au moment où la Brigade se retrouve piégée dans le multivers, à l’exception que Boota ne se transforme pas pour prendre forme humanoïde. Le "Kamina boulet" de l’enfer personnel de Simon est rendu encore plus détestable… Bien sûr, le moment où Simon libère l’esprit du vrai Kamina qui l’encourage à revenir à sa réalité, et à ne pas s’encombrer de "et si j’avais", "j’aurais dû…". Comme seul Kittan s’est sacrifié (ce qui rend tout de même son sacrifice bien plus fort, il faut le dire), il est le seul à sortir de la "boîte magique" que Simon ouvre une fois qu’il a retrouvé son Core Drill.

Petit échange très sympathique entre Kittan et Kamina. "Mais t’es qui déjà ?" -"Espèce de…!" -"Mais j’déconne, c’est bon…" Suivi du second climax accompagné de "’Libera me’ from hell", quand Simon récupère tous ses amis perdus dans les hypothétiques multivers, par la seule force de son charisme déjà devenu quasi divin.

Nous en arrivons donc à Nia questionnée par Antispiral, qui clame haut et fort qu’Antispiral ne comprendra jamais ce qui les pousse à combattre ; mais Antispiral n’a pas besoin de "comprendre", il lui suffit de "savoir". Entrée en force de la Brigade Gurren, en grands nombres, qui réaffirme sa volonté de se battre jusqu’au bout, par delà le temps, l’espace et les multivers… Pour invoquer à partir de leur seule volonté l’incommensurable "Tengen Toppa Gurren Lagann". Un seul et unique regret ici : le passage perd vraiment de sa force à ne pas utiliser "’Libera me’ from hell". D’un autre côté, elle venait juste de servir et il était impossible de la réemployer immédiatement… Tant pis.

Petite parenthèse quand même pour refléter le regret qui m’a traversé l’esprit à ce moment là, et rendre hommage à ce qui est pour moi l’un des moments les plus forts de la série :

La trame narrative du film ne permettait pas de reprendre le passage de l’arrivée de la Brigade Gurren comme le fait le dernier épisode de la série, entamé par une très mélancolique musique au piano qui enchaînait sur "’Libera me’ from hell", avec quelque chose qui pour moi évoquait décidément le caractère "post-Evangelion" de ces derniers épisodes : Antispiral pouvant être vu comme la forme suprême de l’évolution, au terme d’un "Plan de Complémentarité", et en tant que tel l’égal d’un Dieu, alors que Nia, simple renégate Antispirale, lui confronte ses convictions, et que son aimé viendra la sauver. La musique au piano reflète toute la froideur d’Antispiral, qui respire le désespoir à plein nez quand il assène à la chaîne que tout ce qui s’est produit jusqu’à maintenant n’est que pure coïncidence et non le fruit d’un quelconque Destin. (sérieusement, ça inspire vraiment l’humilité de se faire remettre en place par un Dieu quand il vous argumente point par point son point de vue…) Ajoutez en plus que le monsieur fait furieusement penser à un certain Adam de Evangelion en silhouette de lumière, et qu’il parle d’éradiquer à jamais les races spirales avec autant de calme que Keehle dans Evangelion parle de déclencher le Troisième Impact… Ca y est vous avez bien le fond du désespoir de End of Evangelion en tête ?

Et c’est cette musique, pour une fois lâchée au début de l’épisode, commençant au fond du désespoir, pour littéralement jaillir, ponctuant l’arrivée de la Brigade Gurren sous mille feux sur la planète Antispiral, et la tirade de Simon ; cette musique, malgré son caractère très sérieux, suffit à exorciser tous les démons du désespoir ambiant propre à la fin d’Evangelion, en nous assénant violemment "voilà ce qui se trouve APRES le désespoir d’Evangelion, voilà ce qui va surpasser Evangelion".

Bref, cette musique nous confirme que ça y est, les héros sont prêts à l’ultime confrontation et à aller plus loin encore que quiconque avant eux. Bref, il y avait un splendide effet narratif et musical qui n’était possible que dans la série, et qui n’a hélas pas été repris. Vraiment dommage, mais encore une fois, tant pis ; cela dit, c’est ce genre de choses qui fait que l’existence de plusieurs adaptations n’est pas TOUJOURS juste un simple effet de marketing.

Comme vous le voyez, le combat faisait même l’affiche, il était attendu à ce point.

"Ca y est, on en est enfin à ce qu’on savait déjà, pas encore à ce qu’on nous fait miroiter…" se dira le fan.

Antispiral, ayant spawné son Granzeboma (tiens, c’était des vrilles, ça ; ouais, on sait, vous étiez des Spirals aussi au départ, hein…) annonce immédiatement la couleur : si jamais ils le tuaient, Nia mourrait également avec les Antispirals.

Le choc de la révélation déstabilise nos héros, qui se font donc proprement tabasser… Le Tengen Toppa semble même tomber en morceaux… Quand soudain !

Tengen Toppa Lagann.

Simon n’a pas abandonné. Il ne reste que la tête du Tengen Toppa Gurren Lagann, encore prête à se battre… Chacun des membres de la Brigade Gurren suit le mouvement et spawne son propre mécha, y compris Nia (Tengen Toppa Solvernia) ! Viral affirme sa joie de pouvoir enfin servir la famille royale de Lord Genome et protéger Nia, à bord du Tengen Toppa Enkidu. Ce qui dans la série correspond au TTGL utilisant les aptitudes de chaque pilote, est ici changé en chaque membre de la Brigade Gurren déployant son propre mecha version Tengen Toppa ; Ceci donne donc lieu à Dyakka et l’équipage de feu le Dai Gurren, qui envoient virevolter Antispiral avec les ancres du… Tengen Toppa Dai Gurren.

Il faut bien dire que ça fait plaisir de voir chacun avoir un rôle ici, écho au grand final du Gurren-hen, même si on se doute que ça va servir de prétexte à une horde de fabricants de jouets et figurines. Mon Dieu, j’imagine le nombre de patrons de boîte qui ont mouillé leur slip en voyant ça…

Simon confronte Antispiral directement, lui assénant ses idéaux de front, face à un Antispiral plus que passablement énervé par la résistance d’une race motivée uniquement par son instinct, là où eux sont de véritables parangons de raison et de maîtrise qui ne veulent que le bien de l’univers à long terme. A bout, il déclenchera l’Infinity Big Bang Storm pour éradiquer tout ce beau petit monde…

C’est alors que "Sora-iro DAYS" commence à se faire entendre que Lord Genome s’avance dans le vide, nu, paré de ce qu’on ne peut décrire que comme un pagne de flammes, matérialisant son Lazengann à partir de rien, pour recevoir toute la force de l’explosion et la confier à Simon…

Ravivés, plein de cette énergie qui dans la série semblait faire paraître le TTGL trop étroit pour la contenir (et le film nous donne plusieurs plans nus de Yoko et Nia qu’autrement une série ne permettrait pas :3)… Simon lance l’appel à tous les membres de la Brigade pour "ce que vous savez".

Eh oui, le bon vieux "gattai", la fusion… Et c’est là qu’ils l’ont fait. Les cons. Ils ont réussi à dépasser la série.

HYPER TENGEN TOPPA GURREN LAGANN.

La forme fusionnée de tout ce monde, animé par l’énergie du big bang d’Antispiral, fait facilement cent fois la taille du TTGL (qui se trouve DANS la tête du HTTGL !), et est formée d’énergie bleu-verte pure… Parée d’une cape rouge aux couleurs de la Brigade Gurren, cristallisation littérale de l’idéal de son plus grand héros, en possédant tous ses traits. Oui, le HTTGL est un Kamina géant fait d’énergie pure et qui fait 200 fois la taille de la plus grosse galaxie recensée à ce jour.

"Comment est-ce possible ? Contrôler une telle quantité d’énergie spirale !"

A ce stade, Antispiral lui-même est décontenancé, mais se reprend très vite, déployant bien vite une énergie et une taille équivalente pour le final showdown.

HYPER TENGEN TOPPA GIGA DRILL BREAKER vs ANTISPIRAL GIGA DRILL BREAKER (approximativement, hein. J’ai pas tout en tête, j’ai vu le film il y a trois mois.)

Choc. La musique elle-même se tait un instant, et au point d’impact tout semble virer au noir. La salle et le film eux-mêmes semblent retenir leur souffle. Tout porte à croire que nous sommes aux portes du Spiral Nemesis.

"Oh les cons, ils vont le déclencher !"

Mais que nenni. Coup sur coup sont échangés, sans effet, et arrive le Tengen Toppa Gurren Lagann, puis le Chou Ginga Gurren Lagann, l’Arc Gurren Lagann, le Gurren Lagann, jusqu’à Viral qui propulse Simon à bord de Lagann qui se prépare à un Lagann Impact…

…qui RATE !

Il est en effet abattu par une vrille qui le sort de son mécha, mais Simon n’est pas en reste… Il arme son poing, on se dit tous à ce moment-là… "Non, il ne va tout de même pas… TOUT DE MÊME PAS ?!"

Eh si. Antispiral et Simon en finissent au poing, dans un pugilat qui n’est pas sans rappeler Ashita no Joe.

L’un comme l’autre sont à bout de forces… Et pourtant, Simon, couvert de sang, campé sur ses deux jambes, lève la main, où le sang qui s’échappe de ses blessures semble se condenser pour former sur son poing une vrille, qu’il utilisera pour terminer le combat.

Le final ici est presque identique à la série ; Nous avons juste un renvoi à la scène du début du film où Nia écrivait une lettre à Kamina dans son journal, journal qu’elle remet à Yoko avant le mariage et avant de mourir. Lamentation des trois soeurs sur un autel pour le deuil de Kittan… (ah ben ça, ça manquait dans la série, tiens…)

Vingt ans plus tard, Simon continue encore à creuser des trous pour les gens qui ont besoin de lui… Son seul souhait ? Que les sources qu’il a découvertes servent à abreuver de vastes champs de fleurs, comme Nia l’aurait voulu. S’ensuit alors la fin que nous connaissons dans la série ; la conférence de paix des races spirales va commencer, et Simon explique à un jeune garçon que toutes les étoiles dans l’espace sont des amis à rencontrer…

En conclusion… La série déjà nous secoue bien fort avec ce climax… Le héros qui se transcende par le concept clé de la série, atteint le stade suprême, la divinité, pour finalement y renoncer car ce n’est pas dans la divinité que le bonheur se trouve, mais dans l’humanité et dans le fait de vivre sa vie avec les moyens qu’on a… Thème cher à Gainax, on pouvait s’attendre donc à le revoir tel quel dans ce film, ce qui a été le cas… Ils ne sont pas revenus dessus, ils n’ont pas changé ça.

Mais encore une fois, même en sachant pertinemment comment tout se finit, l’art et la manière de montrer dont Gainax a fait preuve dans ce film (surtout en le regardant au cinéma, sur grand écran), la passion que le staff a déployé pour que le film ne sonne pas creux, sérieusement, tout cela justifie amplement l’adaptation en film de Gurren Lagann, pour que la Gainax s’offrent les petits plaisirs que la série ne leur permettait pas de narrer convenablement (la bataille finale prend quand même presque la longueur de deux épisodes !). On sort du visionnage bien satisfait, on subit un impact du même niveau qu’en voyant la fin de la série pour la première fois, et on oublie du coup aisément l’offrande faite quand on a payé pour aller voir le premier film, qui est amplement pardonné.